Bigbonn Psycho-cop
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Posté le: Sam Déc 21, 2019 8:52 am Sujet du message: [Fast Série] Ash vs Evil Dead |
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Ash vs Evil Dead – 3 saisons
30 ans après ses derniers combats contre des démons, les deadites font leur retour et retrouvent inévitablement Ashley Williams sur leur chemin, ce bon vieil Ash, toujours aussi tranchant.
Vendeur dans un magasin de bricolage, il se retrouve accompagné dans sa lutte par Pablo et Kelly, deux jeunes collègues, et aux prises avec Ruby, une femme aux motivations obscures et aux pouvoirs plus qu’humains.
Sam Raimi retourne aux manettes pour le premier épisode, accompagné au scénario d’Ivan Raimi (et, un peu plus tard dans les saisons, de Ted Raimi devant la caméra), pour poursuivre la saga qui l’a fait connaitre et qui a longtemps été son adn avant qu’il change de braquet au grand désarroi parfois de ses premiers fans.
La première saison, où l’on retrouve Ash en tête d’affiche, avec sa mythique bagnole, une Oldsmobile Delta 88
Ayant découvert Evil Dead à l’époque par le deuxième volet mêlant gore et esprit cartoon avec une profonde jubilation (que le premier opus ne m’a jamais procuré) et étant toujours resté sur ma faim avec Evil Dead 3 (que, malgré tous ses défauts, j’apprécie quand même pas mal pour certaines séquences bien barrées et là encore cartoonesques), c’était avec un peu de circonspection que je me suis lancé dans la chose.
Mes doutes ont cependant vite été levés et c’est avec un plaisir non feint que j’ai retrouvé Ash et ses adversaires, dont le retour de la douce Henrietta, ce qui n’est pas rien.
Je vais peut-etre dire une connerie mais il me semble que, dans le fantastique et l’horreur, ce qui reste le plus souvent au point d’être réutilisables ad nauseam, ce sont les créatures : Dracula, Frankenstein (à qui l’on attribue le nom de son créateur, d’ailleurs), le loup-garou, la momie et, plus récemment, les Jason, Michael Myers, Freddy Krueger, …
Avec Evil Dead, il n’y a pas de créature qui prenne le devant de la scène et l’occupe exclusivement, éjectant ceux qu’on lui oppose, au contraire, c’est ce dernier qui a fini par prendre les rênes et se mettre sous les feux des projecteurs au point qu’enfin son nom se retrouve dans le titre : Ash vs Evil Dead.
Bruce Campbell l’incarne encore une fois avec la même intensité et on imagine mal un autre Ash que lui. Il est Ash, assumant son âge qui s’avance, sa bedaine, et renforçant le côté lourdingue du personnage, aux propos libres et peu nuancés que les canons de notre époque si tatillonne et si prompte à juger les gens sur leurs paroles plutôt que sur leurs actes qualifie rapidement de sexiste et raciste.
La deuxième saison, tout aussi réussie que la première
Ses deux comparses, l’un fan absolu de celui qu’il appelle El Jefe et l’autre souvent navrée des saillies beauf de l’homme à la tronçonneuse, seront pourtant rapidement, et de plus en plus au fil des épisodes, ses vrais amis, voire une seconde famille.
Sa première famille, Ash la retrouvera pourtant sous la forme d’un cadavre agressif pour sa sœur, et d’un père amer sous les traits de Lee Majors (excellente idée d’ailleurs de nous permettre de retrouver celui qui fut le héros de tant de séries et de le retrouver en digne père de Ash, aussi beauf que lui dans ses propos et porté sur la grivoiserie sans finesse).
Le développement sous la forme d’une série est, à mon sens, une excellente initiative puisqu’il permet de donner du temps aux personnages, de les perdre dans les méandres d’un récit qui se tient tout en n’oubliant la part d’horreur du genre et le goût pour les scènes sanglantes.
La durée plus que raisonnable de chaque épisode (moins de trente minutes, à l’exception du premier, un peu plus long), permet aussi de ne pas étirer inutilement la plupart des séquences et de ne pas se perdre dans la sitcomisation et les épisodes sans enjeux.
Une troisième saison fort réussie aussi, avec un retour au lycée pour Ash
Sur trois saisons, les lieux sont également bien choisis, du campement du chamane El Brujo à l’asile de fous, en passant par Elk Grove, la ville natale d’Ashy-Slashy, le surnom qu’on donné à Ash ses habitants qui le voient comme un psychopathe qui a coupé en tranches tous ceux qui étaient proches de lui, le chalet dans la forêt (et sa cave).
Bruce Campbell est tout à fait à sa place et retrouve là un sommet de sa carrière (qui n’aura essentiellement brillé que par les Evil Dead ce qui, en soi, est quand même déjà beaucoup). A ses côtés, le Pablo sensible et timide incarné par Ray Santiago, est un personnage qui dépasse son rôle de faire-valoir pour prendre toute sa place, tout comme la sombre Kelly, Dana De Lorenzo. Je suis un peu moins convaincu par le choix de Lucy Lawless, même si elle ne démérite pas (peut-être est-ce le personnage qui m’a parfois moins convaincu).
Côté effets spéciaux, on retrouve évidemment beaucoup d’effets sanglants et ça gicle, charcle, tronçonne et éparpille à tout va, forcément, avec un rendu en général tout à fait convaincant (même si, vieux puristes que l’on est, on regrettera certains emplois numériques parfois un peu trop visibles – mais je pense qu’à force, beaucoup ne se voient plus non plus et passent très bien la rampe).
Au final, trois saisons qui se regardent avec beaucoup de plaisir (pour tout dire, je me les suis refarci une deuxième fois et le plaisir était intact) et la chute du dernier épisode fort bienvenue ouvrant la possibilité à une quatrième saison qui, hélas, ne verra a priori pas le jour, les producteurs ayant décidé d’arrêter là. |
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