[M] [critique] The Last Woman on Earth

 
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Walter Paisley
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MessagePosté le: Sam Avr 08, 2006 10:21 pm    Sujet du message: [M] [critique] The Last Woman on Earth Répondre en citant



1960.
Origine : Etats-Unis
Genre : Fantastique / Drame
Réalisation : Roger Corman
Avec : Betsy Jones-Moreland, Antony Carbone, Robert Towne.

Harold, un riche mais malhonnête industriel, sa femme Evelyn et son avocat Martin sont en vacances à Porto Rico, où Harold est bien le seul à prendre du plaisir. Après une séance de plongée sous-marine, les trois personnages remontent pour découvrir que pendant qu'ils exploraient les dessous de l'océan, la population dans son ensemble était morte d'un soudain et incompréhensible manque d'oxygène. Ils sont donc les trois seuls survivants de l'île, sinon du monde. Et bien entendu, puisqu'il ne reste désormais qu'une femme pour deux hommes, des tensions vont apparaître...
Un film post-apocalyptique qui n'est guère comparable à Day the World Ended, autre film du genre de Corman. Ici, pas de mutants menaçant les survivants. Les cadavres qui devraient être légion sont même très rares (ce qui n'empêche pas que l'un des rares que l'on aperçoit soit celui d'une fillette, chose plutôt osée à l'époque). Robert Towne, ici acteur et scénariste (encore un collaborateur de Corman qui se fera par la suite remarquer : réalisation de Tequila Sunrise, scénarii de Greystoke, Frantic ainsi que de Mission : Impossible 1 et 2) opte pour un film beaucoup plus philosophique. Une étude de caractère de ses trois personnages, dont deux en lutte déjà pour conquérir la femme, mais aussi pour imposer leur point de vue sur l'attitude à appliquer en ces temps troublés. Harold sera le matérialiste du groupe. Pragmatique, il ne supporte pas de vivre sans savoir de quoi le lendemain sera fait. Il reste également très attaché à ce qu'il convient désormais d'appeler les vieilles valeurs. Face à lui, Martin paraît beaucoup plus idéaliste. Il souhaite profiter du cadre luxueux de leur hôtel de Porto Rico sans se soucier d'éventuels dangers matériels, comme les maladies tropicales qui risquent d'apparaître sous peu. Entre les deux, Evelyn, qui oscille. Son statut de nouvelle Eve ("Ev" étant son surnom) ne la rend pas supérieure au deux autres, et ça sera donc à elle de faire un choix entre les deux vies différentes qui s'offrent à elle, puisqu'au fur et à mesure du film il devient de plus en plus évident que le groupe ne restera pas ensemble bien longtemps. Le film se déroule donc en exposition et en confrontation des deux mentalités possibles. Des confrontations parfois dialoguées, et parfois physiques (très mauvaise réalisation des scènes de bagarre, d'ailleurs). Si le personnage de Harold semble au début antipathique au spectateur, en revanche, les théories qu'il développera par la suite peuvent se tenir (notamment sur son mariage, et sur la difficulté d'accepter l'eventualité de perdre sa femme). Et c'est là que réside l'une des forces du film : son absence de manichéisme. Tous les personnages ont des défauts et des qualités, y compris Ev, et le spectateur sera donc amené à juger selon ses propres opinions. La fin du film orientera bien sûr l'intrigue dans un sens plutôt que dans l'autre, mais même là Corman et Towne ne ferment jamais le débat, les rebondissements autant de forme que de fond étant (relativement pour la forme) de mise. Sans trop en dire, le film se concluera sur une note biblique assez ambigüe.
Un film qui pourra tout de même en ennuyer certains. Corman se repose et livre un film avant tout fort dissert en partant d'un postulat assez souvent employé à cette époque de guerre froide, mais généralement traité davantage sous un aspect plus science-fictionnel qu'autre chose. Intéressant.

6/10

Accroche : Salope !


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fantomas 2
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MessagePosté le: Sam Mai 06, 2006 7:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Walter !
A en juger par tes captures, la version que tu as vue de "The Last Woman on Earth" est celle en noir et blanc, qui doit durer 71 mins 1/2, soit à peu près 68 si la copie est en Pal.
Mais en fait, ce film a été tourné en... EastmanColor !
Ce qui s'est passé est bien digne de la légende de Roger Corman, réalisateur inspiré à ses heures, mais marchand de soupe le reste du temps.
La version originale était donc bien en couleurs et a été ainsi distribuée dans les salles américaines. Mais sa durée était de 64 minutes.
Lorsque Corman, quelques années plus tard, a vendu les droits sur quelques-uns de ses films pour la télévision, cette durée a été jugée "un peu juste". Corman a donc décidé de tourner quelques scènes additionnelles (sur ce film, comme sur d'autres, on y reviendra peut-être un jour, "The Wasp Woman" par exemple).
Mais c'est Monte Hellman qui s'y est collé, pas Corman lui-même. Sept minutes et demie en plus, avec une actrice supplémentaire (Jaclyn Hellman, de la propre famille du nouveau réalisateur, qui "joue" le cadavre sur la plage, cadavre qui n'est pas dans la première version).
Comme à cette époque la télévision ne diffusait qu'en noir et blanc, Corman, toujours près de ses sous, a donc demandé à Hellman de faire de même, et pour cette copie, les 64 minutes originales ont donc été développées en noir et blanc également.

Pour résumer, il existe donc deux versions de ce film:
- l'originale, en couleurs, de 64 mins
- la copie TV, en noir & blanc, de 71 mins 1/2

Il semble que la version d'origine soit ressortie chez quelques distributeurs vidéo aux USA. Je n'en sais pas plus.
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Walter Paisley
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MessagePosté le: Sam Mai 06, 2006 10:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ah je savais pas tout ça. Et le bonhomme n'en dit rien dans sa bio (passionante par ailleurs, je te la conseille si tu ne l'a pas déjà lu et si tu maîtrises l'anglais). Mais finalement ça ne m'étonne guère, la conception des films comme celui-ci, ceux qui furent tournés à l'arrachée parce qu'il restait quelques jours de location, était souvent assez bordélique. Il n'y a qu'à voir The Terror et ses quatre réalisateurs.
En tout cas, ce Last Woman on Earth (comme pour Wasp Woman) est désormais visiblement tombé dans le domaine public, sous sa forme noire et blanc. Quand à la version couleur, après recherche, il y a effectivement une édition DVD chez Alpha Video en zone 0 qui la propose, et qui est plutôt répendue.
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