[M] [Critique] La Foreuse Sanglante

 
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flint
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MessagePosté le: Mar Mar 25, 2008 4:04 pm    Sujet du message: [M] [Critique] La Foreuse Sanglante Répondre en citant



La Foreuse Sanglante - 1978
(The Toolbox Murders)

Origine : U.S.A.
Genre : Slasher/Thriller

Réalisé par Dennis Donnelly
Avec Cameron Mitchell, Pamelyn Ferdin, Wesley Eure, Nicolas Beauvy, Aneta Corsaut, Kelly Nichols (Marianne Walter)


Extérieur nuit, Los Angeles. Une voiture arpente une vaste avenue de la cité, sur une musique mélancolique où le piano et le violon tentent d’étouffer une voix inaudible semblant provenir d’une station de radio. Le conducteur, que l’on ne voit pas, se remémore une tragédie qui s’est déroulée le long de cette arcade, un accident de voiture ayant causé la mort d’une adolescente. L’individu se rappelle aussi le jour de l’enterrement.



Après être sorti de son véhicule, l’homme se rend dans un immeuble. Il arrache quelques fleurs posées dans un vase, va jusqu’à l’ascenseur, et pose sa trousse à outils. Un air de variété filtre derrière une porte. Il ouvre et pénètre dans la pièce principale où une femme d’environ quarante ans est surprise en flagrant délit d’alcoolisme. L’intrus sort une perceuse et massacre la locataire. Quelques minutes plus tard, affublé d’une cagoule de ski, le meurtrier, tout en chantonnant tranquillement, poursuit son office en tuant deux autres personnes, l’une après l’autre. Deux jeunes femmes d’environ vingt ans qui se connaissaient et avaient probablement une relation homosexuelle. La première aura péri sous les coups de marteau de son tortionnaire, et la seconde aura été transpercée par un tournevis.
L’assassin regarde ensuite par la fenêtre de l’appartement où gisent les deux corps mutilés ; il observe au rez-de-chaussée une fille en train de s’exhiber en sous-vêtements, et remarque une adolescente dans l’appartement situé juste au-dessus.
Cette dernière s’appelle Laurie Ballard. Agée d’une quinzaine d’années, elle vit avec sa mère et son frère Joey. Elle ignore encore qu’à la tombée de la nuit, sa voisine du dessous va être la quatrième victime du maniaque, qui va cette fois se servir d’un pistolet à clous pour occire sa proie. Et Laurie ne pouvait évidemment pas penser que le même homme allait la kidnapper quelques instants plus tard, afin de l’emmener chez lui. Un cauchemar qui ne fait que commencer.



« La Foreuse Sanglante », (rebaptisée « Meurtres à la Perceuse » sur l’édition française VHS), est un slasher atypique, réalisé à la fin des seventies par un metteur en scène issu de la télévision, Dennis Donnelly. Il sort des sentiers battus d’un genre regorgeant d’œuvres médiocres grâce à la manière dont l’auteur a traité son sujet. En effet, la première demi-heure condense toute la violence physique du film (ou presque) avec quatre meurtres perpétrés entre la septième et la vingt-cinquième minute. Le spectateur suit la folle croisade du tueur quasiment en apnée, tant les assassinats sauvages se succèdent à un rythme échevelé, nous prenant à la gorge tout autant que les victimes. Des meurtres qui marquent les esprits autant par l’originalité des armes utilisées (récupérées dans une mallette de bricolage) que par la bande musicale provenant tantôt d’un tourne-disque, tantôt d’une radio, et diffusant un mélange de country/variété plutôt sirupeux en parfait décalage avec les images. Histoire d’en rajouter une couche, le tueur, qui a le visage dissimulé par une cagoule de ski du plus bel effet, ne manque pas de chantonner en totale décontraction entre deux meurtres ; tout en déambulant dans les couloirs de l’immeuble, théâtre des événements tragiques en train de se dérouler. Cette première partie s’achève avec le kidnapping de Laurie, et l’incertitude quant au sort qui va lui être réservé.

Après une sorte d’entracte dans lequel on nous présente quelques personnages importants du film (le frère et la mère de Laurie, le neveu du tueur, l’inspecteur de police) arrive ensuite la deuxième partie. « La Foreuse Sanglante » bascule alors dans le thriller glauque, dévoilant d’entrée l’identité du meurtrier, et les raisons qui l’ont poussé à agir ainsi. Le point d’orgue de ce deuxième acte est le monologue de Kingsley face à une Laurie bâillonnée dans un premier temps, puis libérée de ses liens. Le monologue évolue alors dans un dialogue oppressant. La violence est devenue verbale, les mots font mouche, les répliques entraînent le film dans un autre registre, un huis-clos dans lequel l’action a complètement disparu.
Enfin, la troisième et dernière partie s’achève un peu à la manière d’une tragédie grecque, avec la mort de plusieurs protagonistes de l’histoire.
On comprend que « La Foreuse Sanglante » ait déçu plus d’un fan de cinéma gore pur et dur, avide de meurtres non stop durant 1h30. Ici, le tueur arrête sa série à 1/3 du film, puis tombe le masque. C’est Cameron Mitchell, flic impeccable dans « Six Femmes pour l’Assassin », puis désabusé dans « Cataclysm ». Il passe de l’autre côté de la barrière dans « La Foreuse Sanglante », et montre une fois de plus l’étendue de tout son talent. Il est présent dans les deux scènes majeures du film. Muet dans une scène de près de sept minutes, mémorable, lorsqu’il traque impitoyablement Kelly Nichols (la quatrième victime) tentant désespérément de fuir son agresseur, complètement nue. Et intarissable, dans l’autre passage anthologique en face à face avec Pamelyn Ferdin (Laurie). Sucette à la bouche, tour à tour monstrueux et terriblement attachant, Cameron Mitchell compose un tueur diablement crédible face à sa jeune partenaire qui lui tient la dragée haute, et apporte aussi une émotion toute particulière durant cette scène, notamment lorsqu’elle évoque le fait que la mort est moins difficile à affronter que la souffrance.



En dehors de Cameron Mitchell, pilier du cinéma pendant quatre décennies, les autres protagonistes du film ont pour la plupart fait leur carrière dans diverses séries télé. Notons aussi, dans le rôle du flic chargé de l’enquête, Tim Donnelly, frère cadet du réalisateur ; et la présence de George Deaton, compositeur de la B.O., dans un rôle de prédicateur.
Quant à Kelly Nichols, elle débutait ici sa carrière (sous le nom de Marianne Walter). Ex modèle, elle fera une longue et brillante carrière dans le X, mise en vedette notamment par Henri Pachard (« Jailhouse Girls », « Great Sexpectations »).
« La Foreuse Sanglante » reste l’unique réalisation de Donnelly pour le cinéma, coincée entre deux épisodes de « Drôles de Dames ». Drôle de parcours !

note : 8/10
accroche : l’étrange vis de Mr Kingsley


Dernière édition par flint le Lun Avr 28, 2008 2:08 pm; édité 1 fois
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Throma
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MessagePosté le: Mar Mar 25, 2008 10:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Cameron Mitchell qui était pas plus tard qu'hier soir dans mon salon dites donc, dans cette petite connerie sympathique de "Raw Force" / "Special forces" où le brave Cameron (qui ne retire pas un seul instant sa casquette de marin) affronte des karatékas zombis et des moines philippins sur "L'île des guerriers".

Sinon, "La foreuse sanglante", superbe film, psycho-killer essentiel où rien n'est à jeter me concernant. De Kelly Nichols se doigtant devant son canard de bain sur le "Pretty Lady" que joue son 45t, à Mitchell sifflant "Hey ho Hey ho on rentre du boulot" pendant qu'il fracture la gueule au marteau d'une bonnasse anonyme, c'est un film très musical, cela va sans dire.
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Valor
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MessagePosté le: Mer Mar 26, 2008 5:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Throma a écrit:
Mitchell sifflant "Hey ho Hey ho on rentre du boulot"

C'était pas plutôt : "Chez Casto y'a tout c'qui faut, outils et matériaux ..." ? mario

Les tueurs bricolos semblent avoir inspiré les réalisateurs de l'époque vu que Abel Ferrara allait nous pondre "The Driller Killer" l'année suivante ... sans oublier Tobe Hooper et sa tronçonneuse quatre ans plus tôt ! ico_mrgreen

Tobe Hooper qui a d'ailleurs réalisé un remake (?) de "The Toolbox Murders" en 2003 !



A part ça, je crois que les 2 VHS éditées en France (Viza & Planete) étaient seulement en VOST. Est-ce qu'il existe une VF de ce film ? icon_confused
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flint
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MessagePosté le: Mer Mar 26, 2008 7:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Valor a écrit:


A part ça, je crois que les 2 VHS éditées en France (Viza & Planete) étaient seulement en VOST. Est-ce qu'il existe une VF de ce film ? icon_confused


A ma connaissance, il n'existe pas de VF de "La Foreuse Sanglante". Comme tu l'évoques, les VHS proposaient une VOSTF.

Blue Underground a sorti le film, apparemment la copie est nickel. En bonus, une interview de Kelly Nichols. icon_cool (c'est tentant).
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