[M] [Critique] Magdalena, la Sexorcisée

[The Omega Man]

Magdalena, l’Exorcisée ou Magdalena, la Sexorcisée - 1974

Aka : Le cadeau du diable / Magdalena, vom Teufel besessen
Beyond the Darkness / Magdalena, Possessed by the Devil

Origine : Allemagne
Genre : Exorcisme


Réalisateur : Walter Boos (Michael Walter)
Avec : Dagmar Hedrich, Werner Bruhns, Rudolf Schündler, Elisabeth Volkmann

Montage : Karl Aulitzky
Photo : Ernst W. Kalinke
Scénario : Jean Christian Arrive (August Rieger)
Accroche : Sexorciste

Avec :
Dagmar Hedrich (Magdalena Winter / Madeleine Winter), Werner Bruhns (Prof. Falk), Michael Hinz (Dr. Stone), Rudolf Schündler (Père Conrad), Elisabeth Volkmann (Frau Stolz), Eva Kinsky (Hilde Preis)

Résumé :
Un vieil homme est retrouvé crucifié sur une porte. Plus tard, dans un orphelinat, Madeleine, une jeune fille vierge, se trouve possédée par une entité !
La jeune fille étant la nièce de la victime, les deux affaires sont peut-être liées ?





Le succès de « L’Exorciste » ayant donné des idées (démoniaques) à certains (« Abby », « L’antéchrist », « Beyond the Door », « Malabimba »…), le réalisateur allemand Walter Boos (1928-1996) décida de nous concocter une déclinaison plus érotique où la fillette de l’original serait remplacée par une jeune allemande aux seins siliconés et peu farouche quand il s’agit de les exhiber. Le réalisateur réussit l’exploit de la filmer sans jamais trébucher. Il faut dire que le brave Walter, monteur de formation à la télévision, s’est fait la main sur d’innombrables comédies érotiques très en vogue en Allemagne dans les années septante. On lui doit quelques productions au titres savoureux tel que « Les indécentes » -1972 ; « Les savoureuses » -1972 ; « Les voluptueuses »-1973 ; « Libres jouissances » -1973 ; « Slips en vadrouille » -1973 ; « Chaleurs profondes » -1975 ; « Trois Suédoises dans l’île aux mille plaisirs »… Que du caviar !
Pour vous mettre dans l’ambiance particulière du film, imaginez un épisode de Derrick (pour le rythme de l’enquête policière et l’aspect technique) caviardé par des inserts érotiques et vous aurez une petite idée de la chose ! Anecdote, la plupart du casting a réellement tourné dans au moins un épisode de la célèbre et grabataire série policière allemande. Alors que tout le monde (c'est-à-dire la plupart des spectateurs) a bien compris de quoi il s’agissait au bout de quelques minutes, la police enquête de façon intempestive et piétine. En fait assis autour d’un bureau, fumant la pipe (je sais c’est hard !), un des commissaires se demande pendant de longue minutes « Mais que c’est il donc passé ? ». Le psychiatre pas plus futé avoue après 1h20 de métrage « Tout cela dépasse la science » ; il se souvient alors des paroles d’un prêtre (normal il a joué dans le film de Friedkin) et exorcise la fille en dix secondes. Cette dernière vomit illico un serpent et le tour est joué ; la jeune fille sauvée s’éloigne alors dans la campagne en serrant la main (ouais elle est plus possédée) de son petit ami.





Résumé ainsi, cela n’a pas trop l’air folichon, mais heureusement l’actrice principale aura largement exposé au casting masculin son avantageuse anatomie, sous l’œil perplexe des autres actrices légèrement agacées. En effet, dans la version de Walter Boos, la première chose qu’une pauvre victime fait quand elle est possédée c’est entendre des mouches voler (véridique !), d’enlever illico ses vêtements (il faut bien avouer que la pauvre transpire beaucoup, genre Johnny Hallyday en concert) et de se précipiter sur tous ce qui porte un pantalon (plus précisément vers la braguette) ! Comme on dit chez nous « Les possédées ça ose tout, c’est à cela qu’on les reconnaît ! ». La jeune Dagmar Hedrich pour son premier (et dernier ?) grand rôle nous livre une interprétation admirable (même pas récompensée en plus) où elle n’hésite jamais à donner et montrer le meilleur d’elle-même, en sueur, roulant des yeux et se tortillant comme un poisson hors de l’eau. Elle joue littéralement comme une possédée ! Avec comme apothéose cette scène d’anthologie où elle mime les assauts sauvages d’un esprit pervers qui la retourne dans tous les sens comme une crêpe. Tout cela est d’autant plus remarquable qu’aucun effet spécial n’intervient dans le film pour aider la belle, Dagmar Hedrich (totalement inepte lorsqu’elle n’est pas possédée) mérite de figurer au panthéon des stars du cinéma d’exploitation. Parmi les rôles secondaires, les plus perspicaces auront repéré Rudolph Schündler qui justement tourna l’année précédente dans « l’Exorciste », et que l’on retrouvera plus tard dans le « Suspiria » d’Argento.





Voila donc un petit film de série Y (zone obscure située entre le X et le Z où le navet pousse en toute quiétude, et dans laquelle se sont perdus certains réalisateurs), surjoué, mal photographié, avec un scénario photocopié, une œuvre génialement mauvaise et diaboliquement jouissive, à découvrir !

Pour la petite histoire, j’ai découvert ce film tout à fait par hasard lors de sa ressortie en K7 dans les années 90. En effet, un distributeur peu scrupuleux édita le film sous le titre « Le cadeau du diable ». Le plus incroyable était la photo qui illustrait la jaquette, tirée du « Suspiria » d’Argento et qui n’avait donc strictement rien avoir avec le film. Cependant, à la même époque, était sortie en vidéo un documentaire sur Dario Argento intitulé « Le Monde de l’Horreur », réalisé par Michele Soavi, et qui avait lui aussi utilisé la même photo pour sa jaquette ! Aaaaaah le monde merveilleux de la vidéo !



Nos amis allemands, étant très fiers de leur patrimoine culturel, ont édité le film en DVD zone 2 (attention il s'agit d'un DVD-R). Le film est sorti en zone 1 en double programme avec Abby, mais aussi en solo.

[mallox]

le hasard fait bien les choses; drôle de film en effet (que je ne connais mais alors pas du tout, et donc merci pour cette découverte) .

Les photos sont excellentes!
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[Throma]

M'avait bien plu cet exorciste teuton et son côté assez dégueulasse/maladif. La jeune fille y est pour beaucoup, quand elle transpire de partout, les mouches abondent.
Ca resume bien je trouve
Me souviens aussi d'un pêtage de bras assez abject dans une bagnole et d'une fin expediée dans l'urgence.
Je demande à revoir.
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http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[Nickbur]

J'ai croisé plusieurs fois cette VHS sans jamais la prendre, rebuté par la jaquette abjecte pompée sur le monde de l'horreur d'Argento. Bref, une fois de plus, me suis fait avoir par le visuel.
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Atomik Circus - Film culte. Par amour des mes coui...

[flint]

Ouh là là que c'est mauvais ! Pas autant que "Le Démon aux Tripes", certes, mais pas loin...
Comme le disait Omega Man, on se croirait presque dans un épisode de Derrick truffé d'inserts érotiques. Et comme notre chroniqueur le soulignait aussi, heureusement que l'actrice se désape à volonté, on évite ainsi de s'endormir.
La scène majeure est effectivement celle où Madeleine, sur le lit et le cul relevé, se fait prendre par un démon invisible. La vision de l'actrice mimant le coït forcé m'a refait penser à la scène légendaire de "Orloff et l'Homme invisible", dans laquelle une servante faisait à peu près la même chose, mais dans la paille.

En plus, pendant tout le film, on n'attend qu'une chose : l'exorcisme... et il ne vient pas ! Un petit vomi d'une couleuvre échappée d'un distributeur de "Plaisir d'offrir" comme il y en avait autrefois dans les fêtes foraines, et le toubib qui conclut :
Il y a parfois entre le ciel et la terre... (fin de la phrase)

Tout ça pour dire qu'au niveau des films inspirés de "L'Exorciste", je mets toujours "L'Antechrist" en première place.

[xawa]

[Camif]

Ouep. Amityville 2 c'est le meilleur, sans souci.
Sinon pas vu ce Magdalena ( comment ça encore ! )
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[mallox]

De toute façon, Flint est 100% italien, alors un film américain tourné par Damiani, pour lui, c'est du bâtard et un démon allemand c'est du petit suisse.
Enfin moi je dis ça, je n'aime que modérément L'Antechrist, qui a tout de même la vertu de me faire rire. Mais bon les habités de Satan ont ce pouvoir là sur ma petite personne.
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[flint]

C'est vrai que je n'ai pas vu "Amityville 2". Du coup, j'en ai profité pour relire la critique de Walter. Si le film de Damiani est structuré aux 2/3 (comme il semblerait) sur l'archétype des films de maisons hantées, il me paraît difficile, de toutes façons, de le classifier dans les "sous-Exorciste".

Ceci dit, j'essaierai de le voir quand j'en aurai la possibilité.

[xawa]

Certes mais les plus belles scènes d'exorcisme sont dans Amityville II


T'en sauras bientôt quelque chose

[Camif]

En tout cas, c'est à n'en pas douter un film assez effrayant.
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[Valor]

J'ai un petit faible pour cette œuvre "génialement mauvaise et diaboliquement jouissive" comme le dit si bien L'Omega Man ... Peut-être à cause de Dagmar Hedrich ?

Sinon, je ne trouve pas trace de "DVD allemand" ... mais il est bien sorti aux USA chez Substance en double programme avec Abby, autre chef-d'œuvre du genre !



L'affiche japonaise :

[mallox]

[flint]

Ils ont un peu exagéré concernant la taille du serpent (sur l'affiche), les Japonais !

Bon, sinon, pour ce qui est de "Magdalena...", il faut le voir aussi pour la superbe collection de pulls du médecin amoureux, toute droit sortie du catalogue La Redoute 72. Ah, également, les parties de ping-pong sont anthologiques.
Un dernier mot sur la musique : un petit côté "fête de la bière" certes entraînant mais qui a tendance à atténuer le climat horrifique de l'histoire.


(et sinon, Omega Man, ta chronique ne pourrait-elle pas se transformer en critique pour le site ?)

[The Omega Man]