[M] [Critique] L'Oeil du Labyrinthe

[flint]

L'Oeil du Labyrinthe/L'Occhio nel Labirinto
genre : giallo
origine : Italie
année : 1972
réalisateur : Mario Caiano
interprètes : Rosemary Dexter, Adolfo Celi, Horst Frank, Alida Valli, Sybil Danning, Franco Ressel

Julie est une jeune et jolie femme qui suit une thérapie auprès du Docteur Luca Berti, un homme séduisant qui est non seulement son psychiatre mais également son amant. Un matin, elle se réveille brusquement après avoir rêvé de sa mort. Une mort particulièrement violente puisqu'il tentait en vain d'échapper à un agresseur dans un lieu désert, vaste labyrinthe de constructions inachevées, de couloirs labyrinthiques, dans lesquels le psychiatre finissait par s'écrouler, mortellement atteint de plusieurs coups de couteau.
Afin d'en avoir le coeur net, Julie se rend à l'Institut où travaille Luca. Mais personne ne semble l'avoir vu. Après un intermède au domicile de Berti où Julie se fait agresser par un inconnu armé également désireux de retrouver le psychiatre, la jeune femme décide de partir à sa recherche, avec le peu d'indices dont elle dispose (trouvés dans un agenda).



Sa route la mène dans un village. Dans un café, elle montre la photo de Berti à quelques personnes. Un certain Antonio la guide alors vers une personne susceptible de la renseigner. Elle se retrouve alors dans un couvent abandonné et échappe de peu à une tentative d'assassinat. A peine remise de ses émotions, Julie se fait aborder par un homme d'une cinquantaine d'annés, qui se montre particulièrement affable. Il s'appelle Frank, dirige un orphelinat, connaît bien la région, ses habitants, et leurs petites habitudes. Pour lui, un homme tel que Luca Berti a de bonnes chances de s'être rendu dans une villa luxueuse au bord de la mer, et dont la propriétaire, Gerda, accueille des visiteurs généralement riches, oisifs, et pour le moins excentriques.
Arrivée dans la villa en question, Julie fait ainsi la connaissance de Gerda, une femme d'apparence austère, à la cinquantaine bien conservée, et de ses pensionnaires. Ces derniers sont au nombre de cinq, passant leur temps à bronzer, faire du ski nautique, et échanger des propos d'une rare platitude. Il y a Thomas et Corinne : un couple d'acteurs minables aimant jouer aux amants trahis ; Toni (Sybil Danning) et Eugene, un autre couple, elle est photographe sans talent, lui compositeur pitoyable de musiques expérimentales. Enfin, le dernier pensionnaire s'appelle Luis, un jeune homme accroc à la drogue doublé d'un gigolo, amant de Gerda.
Aucun d'entre eux prétend connaître Luca. Pourtant, Julie va peu à peu trouver des indices dans la villa qui prouvent le contraire. Berti est bien venu en ces lieux, et tout ce joli monde ne le connaît que trop, jusqu'à le haïr...




Avant les premières images du film apparaît sur l'écran une citation de l'écrivain et poète argentin Jorge Luis Borges :
"Un labyrinthe est construit pour confondre les ames des hommes. Son architecture rigoureuse répond à cette fonction."
Va-t-on se retrouver dans un thriller "cérébral", ou bien la phrase n'est-elle qu'un simple effet de style voulu par le réalisateur ?
En vérité, "L'Oeil du Labyrinthe" est un fort bon giallo, très différent dans la structure de ce qu'on a l'habitude de voir souvent dans ce genre. Il commence avec une héroïne partant à la recherche de son amant disparu (comme dans "Amuck", sauf qu'ici il s'agit d'un couple hétérosexuel). Et, comme dans "Amuck" également, l'héroïne se retrouve dans une étrange villa où résident des personnages pas très clairs. Mais la comparaison s'arrête là. Si l'on excepte l'intervention d'un tableau comme indice conduisant au crime, comme dans "L'Oiseau au Plumage de Cristal" (et plus tard dans "Solamente Nero"), cet "Oeil du Labyrinthe" s'avère particulièrement original, construit comme une sorte de Jeu de la Vérité "grandeur nature", mâtiné de Cluedo, avec un supposé meurtre, de prétendus suspects, des crimes qui tardent à venir, mais une tension omniprésente. Le film se déroule comme une partie d'échecs, un coup en entraîne un autre, une action provoque un effet immédiat.





Autour d'acteurs renommés comme Adolfo Celi, Alida Valli, Horst Frank et Sybil Danning, la jeune actrice qui interprète Julie a pour nom Rosemary Dexter. Moins connue que ses partenaires, on a pu voir sa jolie frimousse dans le "Justine" de Jess Franco et "La Minoreenne" de Silvio Amadio.
Le réalisateur de ce thriller "psychanalytique" n'est autre que le talentueux Mario Caiano. Le cinéaste a largement contribué au cinéma de genre, commençant par le peplum, enchaînant par des westerns, du gothique (voir la chronique "Les Amants d'Outre Tombe"), et enfin, après ce giallo, plusieurs polars ("Assaut sur la Ville", "Antigang"), et un "nazisploitation" de qualité : "Destin de Femme".
Dans une interview, Caiano disait avoir trouvé l'idée de "L'Oeil du Labyrinthe" dans une nouvelle d'Edgar Allan Poe. Toujours est-il que le metteur en scène parvient ici à mettre en valeur certains thèmes récurrents du giallo, tels la folie, le subconscient, la manipulation, ou encore l'illusion. Le film se conclut avec un coup de théâtre particulièrement efficace, et l'on en vient à regretter que Mario Caiano n'ait pas poursuivi dans la voie du giallo, pour laquelle il avait démontré d'excellentes aptitudes.
A titre anecdotique, le tournage a duré cinq semaines, l'essentiel se déroulant dans cette fameuse villa, située sur l'ile d'Elbe, et qui appartenait au producteur du film : Nello Santi.
La musique est un free-jazz qui colle finalement bien à l'ambiance, et que l'on doit à Roberto Nicolosi.





La seule diffusion en K7 de ce film, chez nous, a été éditée par Delta, avec une belle coquille au recto de la jaquette (cauchemard, à faire frémir certain(e)s), et la présence d'une Sybill Dunning dans le casting. Pas très sérieux, tout cela.
"L'Oeil du Labyrinthe" fait partie de ces gialli que l'on aimerait voir sortir en DVD. A ce jour, il n'est pas visible, ni en France, ni à l'étranger. Pourtant, le film de Mario Caiano mérite beaucoup mieux que de rester dans l'oubli.

note : 8/10
accroche : méfiez-vous des apparences

[Throma]

Un très grand giallo. Un des meilleurs, aussi classe que sa musique free-jazz, qui démarre très fort (la poursuite dans un supposé labyrinthe entre Horst Frank et un couteau qui ne lui laisse aucun répit) pour s'achever également très fort (dans le retournement de situation gore et malsain).
Entre, une enquête passionnante, peuplée d'acteurs excellents, Alida Valli et Adolfo Celi en tête (peut-etre sa plus belle prestation à l'Adolfo). Rosemary Dexter est belle à se damner et excite la moitié du casting, même le débile léger de service.
Vraiment très bon.
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[flint]

Ah oui, qu'elle est jolie cette Rosemary Dexter. En plus, elle joue bien, dans un film où elle est parfaitement entourée.
Neo Publishing serait bien inspiré de sortir cette pièce maîtresse de Caiano.

[Throma]

Drôle de coincidence : dans l'episode de Derrick d'aujourd'hui, Horst Frank en guest-star .
De même, Sybil Danning avait participé à un épisode, et hier on pouvait y voir Mathieu Carriere.
Ce qui me fait dire qu'on lui tombe trop facilement dessus au pere Derrick. Oui, le traitement est lent, la mise en scène pas vraiment speed et le ciel de Munich toujours gris mais à choisir, je prefere encore m'enfiler 10 épisodes consécutifs de Derrick plutot qu'1 seul épisode de n'importe quelle série policière actuelle, ricaine ou française qui ne cessent de polluer nos petites lucarnes, les Experts, NCIS et toutes ces saloperies, bien plus insupportables et déprimantes à mon avis.
Et Horst Tappert n'a t-il pas fricotté avec Franco le temps de 2, 3 films après tout ?
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http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[flint]

[mallox]

te conseille "The Wire" , série britanique bien plus mâture et moins redondante en effet que toutes les séries citées. Grosse étude de caractère sur les flics, le fbi, les truands, dealers, dockers - surprenant.
Rien à voir avec le film que je n'ai pas encore vu, mais derrick, perso, j'ai jamais pu. j'explose de rire à la vue de Horst Tappert... c'est plus fort que moi. désolé. Je pense qu'il faut bien manger ceci dit. :timide:
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[The Hard]

Côté série, je sais pas ce que vous en pensez mais THE SHIELD sort un peu du lot...mais un p'tit peu seulement! Y'en a peut être qui connaissent?

[mallox]

Oui oui, c'est pas mal Vick MacKey , The Hard, mais bon, je crois qu'on devrait ouvrir un Topic Feuilletons ou séries, on pourrait y parler en plus de la série, des vieilles stars ou seconds plans qui viennent souvent y cachetoner en fin de carrière, ce qu' a fait Throma avec derrick du reste. C'est vrai que retrouver une sybile danning ou un Horst frank, je comprends que ça puisse contenter à sa manière.
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[The Hard]

Très bonne idée Mallox...entièrement pour, ce s'rait intéressant. Y 'en a d'autres qui sont ok?

[mallox]

Vas-y ouvre le dans l'entrepote, fais toi plaisir !
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[The Hard]

Faudrait mieu que ce soit l'un d'entre vous, j'risque de mettre des conneries moi.
Puis les séries j'm'y connais pas plus que ça. J'connais les classiques c'est tout, quelques trucs actuels...pas plus. Mais tu veux que j'ouvre un truc sur The Shield?

[mallox]

Vas-y au lieu de camper là !

le topic vivra à son rythme voilà tout. (ou mourra) ça t'empêche pas de l'ouvrir. même avec the shield
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[mallox]

Bon ben je l'ai vu et je crois bien être passé à côté du film. Trop bavard, j'ai légèrement décroché en cours de route jusqu'à ne plus trop comprendre l'intrigue et ses enjeux. Je l'ai pas trouvé mauvais pour autant et même plutôt plaisant, mais soit ce n'était pas le bon jour, soit ce film n'est pas fait pour moi en dépit d'un casting impeccable (la Danning jeunette hum hum !), d'une originalité évidente dans la forme, d'une musique intéressante elle aussi et qui suit bien la dramaturgie en cours (un coup de lounge jazz, un coup de free jazz). Je le reverrai néanmoins... les avis plus haut me laissant penser que j'ai été un peu trop pris à revers sur le coup.
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[Camif]

Pfff ! Impossible de mettre la main dessus ( avec un prix raisonnable du moins )
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[Valor]

"Un des 3 gialli préférés" d'un certain Philippe Chouvel (jamais entendu parler) est enfin sorti sur support numérique (en Blu-ray hélas pour lui...) chez Code Red ! Les couleurs ne sont pas toujours au top et certaines scènes sont un peu sombres mais on ne va pas faire la fine bouche vu ce qu'on avait jusqu'à présent ! Il existe aussi une édition espagnole :
























Captures ©Psychovision. Reproduction interdite, surtout sur www.notrecinema.con (qui a déjà piqué le résumé de flint).