[M] [Critique] Le serpent noir

 
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mallox
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MessagePosté le: Jeu Aoû 02, 2007 9:29 am    Sujet du message: [M] [Critique] Le serpent noir Répondre en citant



Le serpent Noir (Black Snake)
Réalisation : Russ Meyer
Année : 1973
Pays : Etats-Unis
Genre : Caraïban slave sado-maso’s plantation’s big adventure !
Avec : Anouska Hempel, David Warbeck, Percy Herbert, Thomas Baptiste, Milton McCollin, David Prowse





1835, Sir Charles Walker décide de partir à la recherche de son frère disparu, à saint Cristobal, une île des Caraïbes, dans laquelle une plantation est dirigée de main de fer par sa belle-sœur Lady Susan, maîtresse d’un fouet qu’on surnomme « le serpent noir », que les esclaves tâtent régulièrement entre tortures et autres humiliations.
Sitôt arrivé Charles Walker va vite prendre conscience des horreurs pratiquées sans relâche sur les nègres et va vivre des aventures très mouvementées en même temps qu’une prise de conscience politique va naître…

Le générique est à peine commencé qu’on se dit qu’on tient là un excellent film. De ceux qui tiennent leurs promesses de bout en bout, de ceux qui ne trompent pas. Cela ne se démentira jamais. Sur 80 minutes Russ Meyer déroule une très bon scénario avec un sens du rythme qu’on lui reconnaît bien, et livre l’une de ses meilleures pellicules, ce qui n’est pas rien puisqu’on connaît le talent de ce metteur en scène trop souvent simplement relégué à un univers kitch à tendance gros lolos. Point ou peu de gros lolos justement dans ce film, et qui viendrait s’en plaindre dès lors que ça tient en haleine, ça dépayse à fond les bananes, c’est rempli d’humour, ça nous livre sa petite réflexion historique et politique tout en points de vue excessifs pour une délectation supérieure, et au final on repart avec le sentiment d’avoir voyagé gratis –ou presque- dans l’un des meilleurs pires club de vacances qui soit.



Comme d’habitude, et d’entrée de jeu la partition musicale est excellente, tout comme les abords de l’île où va se jouer le drame sont splendides. On la doit à William Loose qui a déjà collaboré avec Russ Meyer sur « Megavixens », composé celles de « The Big Bird Cage », « Trader Hornee », « Vie intime du Dr. Jekyll », mais aussi œuvré sur celle de « la nuit des morts-vivants ». Une voix off nous rappelle alors dès la fin du générique alors le contexte colonialiste de l’époque et du lieu, le ton est mordant, la suite le sera tout autant.

On fait rapidement la connaissance de Charles Walker qui arrive « calêché » par l’un des nègres maisons, savourant le sourire en coin l’absolue splendeur des paysages alentours, mais avec donc cette motivation première, celle de retrouver son frère dont il demeure sans nouvelles. D’un plan à l’autre on passe aux détenteurs de cet endroit à priori paradisiaque, à savoir en première place, Lady Susan, l’épouse du frère disparu, toujours semble t-il le fouet à portée de main, en train d’invectiver des esclaves déjà exténués, ce dans un langage peu châtié (ce qu’elle ne cessera jamais tout au long du film et les insultes à l’encontre de ses congénères ne cesseront de fuser, comme une préparation au fouet, langue de vipère et venin noir toujours au coin des lèvres sont constamment au rendez-vous à en faire mal aux ouies). De là on fait également la connaissance du gardien sadique de la plantation (l’excellent Joxer Tierney plus que jamais le nez piqué au vers « Island of the Ghouls » de Perter Sasdy, mais qui m’avait traumatisé enfant dans le grand « Trop tard pour les héros » de Robert Aldrich » - et donc toujours un grand plaisir pour moi que de le voir – une vraie gueule, un vrai talent), et l’on fait également la connaissance du Juda noir local en la personne de l’extrêmement sadique, ordurier et manipulateur du Capitaine Raymond Daladier (Bernard Boston – peu de films à son actif), qui s’apprête à faire fusiller l’un des esclaves qui tentait de s’évader. D’ailleurs cette scène servira d’entrée en matière et l’esclave les deux pieds dans la mer n’aura que deux alternatives, avancer vers le large ou l’attend un aileron de requin ou bien se faire tirer dessus à bout portant.



Le sang sera versé, les esclaves seront divisés entre les partisans de la paix et ceux de la rébellion armée, la question restera pour le moment en suspend mais durant ce temps, Sir Charles tout meurtri des abominations dont il fut un peu plus tôt le témoin, aura le temps de séduire tout d’abord la domestique qu’on lui a mis à disposition (ce qui s’appelle épouser la cause anti-esclavagiste !) puis oh surprise, Lady Susan (formidable Anouska Hempel -« Les cicatrices de Dracula »- et dans un rôle à faire rougir Ilsa!), ce qui laisse alors tout augurer ou devenir possible. Et si la colonisation et ses dérives (si elle n’en est pas une à la base) n’étaient finalement qu’histoire de sexe ?
D’ailleurs ils seront surpris dans leurs ébats par Herbert (mon ami Joxer Tierney) qui viendra les châtier violemment, assommant le bel étalon et violentant la femme serpent pour la ramener dans le droit chemin de la chrétienté et de l’autorité. Ils seront sauvés in-extremis par un semi sauvage tout droit venu de « la planète des singes » et que Sir Charles reconnaîtra comme étant son frangin, dans des retrouvailles ressemblant à celles justement de James franciscus et Charlton Heston dans « le secret de la planète des singes » tant le dialogue semble impossible. Le grand frère (joué en passant par David Prowse, le futur Dark Vador) semble bien trop lobo pour cela, et semble même être revenu au temps des cavernes.

D’ailleurs les choses vont vite se corser et Russ Meyer accélère encore la cadence. Les limites et capacités d’acceptation de chacun sont franchies dès lors qu’un des chefs des esclaves (et au préalable partisan de concessions et de paix) se blesse, se coupant la moitié de la cuisse avec une machette, et que les dirigeants l’obligeront à travailler. Notre Ilsa des Caraïbes, passionnées de rapports sado-masochistes semble t-il en plus d’être restée sur sa faim la veille au soir, est de mauvais poil. Elle sortira le fouet et ce sera la fois de trop car dès lors, la moitié pacifiste ou « acceptante » des esclaves, dépassée par tant de haine et d’injustice, se mutera en un escadron de la mort, adepte la vengeance. Peu après des signes avant-coureurs se feront d’ailleurs préssentir. Lady Susan voulant prendre son bain, trouvera en guise d’éponge un serpent des plus coriace. Qu’on se le dise, "lesdits petits nègres" n’ont plus rien à perdre…



La vengeance sera superbe ! Entre les sbires du tyrannique Daladier, retrouvés pendus en série (et avec lesquels l’ami Pierrafeu Walker s’amusera béatement à les faire se balancer), un gardien torturé puis crucifié (comme l’un des esclave auparavant) à la grille du domaine, un despote découpé en petites rondelles avec rage et violence mais précision (pas si simple), et même le domestique de Lady Susan se met alors à se foutre de sa poire, se torchant la gueule hilare pour se vautrer dans les luxueux fauteuils de la châtelaine…
Bref, c’est vif, drôle, pertinent, sans temps mort, et pas mal de scènes cultes interviennent encore alors. Et même si Sir Charles Walker parvient à défaire ses liens pour remettre un peu d’ordre et de justice au sein de cette anarchie du tout vengeresque, où le dit « sauvage » est finalement devenu sauvage à l’instar de ses géôliers, le pauvre n’y pourra plus grand-chose. D’ailleurs en passant son frère chopera sa femelle légitime afin de lui en mettre un dernier p’tit coup ! la chienne finira empalée… euh pas tout à fait en fait, elle finirait même comme la pucelle la plus célèbre de l'histoire...
Excellent.

Note : 8/10
Accroche : Ilsa la vipère de la plantation.
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Dernière édition par mallox le Ven Déc 21, 2007 11:23 am; édité 7 fois
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MessagePosté le: Jeu Aoû 02, 2007 10:01 am    Sujet du message: Répondre en citant

frank_PDT_16 Un Russ Meyer méconnu mais mythique. Vu les superbes captures le film est disponible en DVD je suppose ?
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mallox
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MessagePosté le: Jeu Aoû 02, 2007 10:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bah, il y a bien une édition allemande, mais qu'en langue allemande.

En revanche celle en double programme avec "Wild Gals of the Naked West" est en anglais. on la trouve assez facilement.
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MessagePosté le: Jeu Déc 20, 2007 11:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

frank_PDT_16 Je viens enfin de voir la chose, mes aieux quel choc, de nouveau le gros Mallox à raison c'est excellent. Anouska Hempel ferait passer Dyanne Thorne pour une novice, d'ailleur le sous titre de l'oeuvre "Ilsa la vipère de la plantation" faite par Mallox est d'une rare pertinence, tant le film semble s'intégrer parfaitement dans la saga SM de notre pulpeuse héroîne new_lang
L'actrice principale est incroyable de sadisme et la voir s'acharner sur ces pauvres esclaves avec un rictus incroyable fait vraiment froid dans le dos. Un telle perversité ne pouvait qu'aboutir à l'inévitable et son chatiment sera à la hauteur de son sadisme crucifiée la tête en bas et bruler vive alors que le résumé de ces atrocité apparait en flash back dans les flammes, LE CHEF D'OEUVRE méconnu de Russ ! enaccord8
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MessagePosté le: Mar Avr 01, 2008 10:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

Il est effectivement très bon ce Russ Meyer, et surprenant car on n'y voit point de poitrines surdimensionnées, pour une fois.
Le sympathique David Warbeck se fait voler la vedette par le trio de méchants particulièrement gratiné : une Anouska Hempel qui mérite sans problèmes son surnom d'Ilsa des Plantations, un Percy Herbert plus teigneux qu'un pitbull, et enfin un Bernard Boston épatant en esclavagiste pervers homosexuel, diplomé de Saint-Cyr (sacré Russ, une petite pique supplémentaire aux Français). Assurément, l'acteur, au look "Blaxploitation" tout à fait de circonstance, aurait mérité une carrière plus conséquente.
"Blacksnake" a en fait toutes les caractéristiques d'un fumetti, avec une héroïne au charme vénéneux (possédant même sa tenue noire), du sadisme à outrance et un zeste d'érotisme. Du spectacle sans temps mort, d'où jaillit toute la gouaille du regretté Russ Meyer !
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