[M] [Critique] Sex and Fury

 
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flint
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MessagePosté le: Ven Avr 04, 2008 11:18 am    Sujet du message: [M] [Critique] Sex and Fury Répondre en citant




Sex and Fury – 1973
(Furyô anego den : Inoshika Ochô)

Origine : Japon
Genre : Pinky Violence

Réalisé par Norifumi Suzuki
Avec Reiko Ike, Christina Lindberg, Akemi Negishi, Nahomi Oka, Marc Darling


1886, au Japon. Tosuko Kasai est un détective sur le point de mettre à jour un scandale qui compromettrait des personnalités influentes du pays. Tandis qu’il se promène avec sa fille Kyoko, âgée d’à peine cinq ans, celui-ci est victime d’une embuscade. Trois personnes masquées lui tombent dessus et le blessent mortellement. Et alors que le trio d’agresseurs prend la fuite, Kasai, baignant dans son sang, a juste le temps de saisir des tuiles provenant d’un jeu de mah-jong qui s’est dispersé sur le sol, lors du combat.
Kyoko, qui était partie récupérer son ballon, n’a pas assisté au drame. Lorsqu’elle revient, son père est mort. Il tient dans une main trois tuiles maculées de sang, représentant respectivement un daim, un sanglier et un papillon.





1905, Kanazawa. Kyoko est à présent une belle jeune femme. Elle a été recueillie pendant de nombreuses années dans un orphelinat un peu spécial à Asakusa. La directrice de cette maison (Ichiko) l’a rebaptisée Ocho, et l’a initié au pickpocket, aux jeux clandestins et au maniement des armes. Ocho est devenue une véritable experte dans ces trois disciplines. Elle sait que les trois animaux figurant sur les tuiles correspondent à des tatouages de yakuzas, que portent les assassins de son père.
Evidemment, la jeune femme veut à tout prix venger son père. Ses investigations la conduisent dans un établissement de jeux tenu par le prétendu honorable Inamura. L’homme est en fait un bandit. Ocho se trouve mêlée à une rixe qui coûte la vie à un homme. Celui-ci, avant de mourir, lui confie un document qui doit rendre la liberté à sa sœur Yuki, destinée à servir dans un bordel pour couvrir une dette de famille. Le bordel en question se trouvant à Asakusa, Ocho accepte la dernière volonté du mourant, ce sera en plus pour elle l’occasion de revoir l’école d’Ichiko, cette dernière étant en quelque sorte sa mère adoptive.
Auparavant, Ocho se trouve obligée d’affronter une quinzaine d’hommes d’Inamura, avide de faire taire à jamais un témoin gênant qui pourrait compromettre sa réputation. L’embuscade a lieu alors qu’elle se détend dans son bain. C’est entièrement nue, armée d’un katana, qu’elle va décimer la bande d’Inamura sous la neige, et prouver, pour ceux qui l’ignoraient, que la jeune femme est une véritable machine de guerre.







« Sex and Fury » porte bien son nom. Spectaculaire et esthétique, l’œuvre est une fusion réussie du chambara et du film érotique. Magistralement mis en scène par Norifumi Suzuki (à ne pas confondre avec Seijun Suzuki), le film dose la chair et l’acier avec maestria. Si la trame est simple, elle n’en est pas moins riche, avec une interaction entre de nombreux personnages conduisant à des intrigues secondaires qui, bien que différentes, ramènent toujours au personnage d’Ocho en fil conducteur. L’élégante et charismatique Reiko Ike incarne cette femme vengeresse, courtisane et combattante. Star incontestable du Pinky Violence pendant toute la décennie des années 70, on a pu la voir notamment dans « Women’s Violent Classroom » et « Female Yakuza Tale ». Elle a tourné plusieurs films sous la houlette de Suzuki, qui a eu ici la bonne idée de lui offrir comme partenaire Christina Lindberg, dont le succès grandissant avait franchi l’Europe, à tel point que la Suédoise s’est retrouvée au pays du Soleil Levant pour tourner deux longs métrages (le second étant « Journey to Japan »).





Christina offre également une palette de talents variés dans le film (à croire que Suzuki affectionne les héroïnes surdouées) : danseuse, joueuse de poker professionnelle et espionne, pour le compte du perfide Guiness, cadre des services secrets britanniques. Le Japon sort victorieux de deux guerres successives (contre la Chine et la Russie), et par conséquent le pays est devenu la cible d’enjeux politiques et économiques majeurs. Guiness fomente une nouvelle guerre de l’opium, et pour cela il veut que Christina séduise un politicien japonais pour mieux le piéger. Des politiciens corrompus parmi lesquels on retrouvera bien sûr les assassins de Kasai, de manière à ce que les destins des deux jeunes femmes se croisent. Et ce, par le biais également de Shunosuke, un jeune noble anarchiste particulièrement fougueux, dont Christina est éprise, et qui enquête sur le passé des hommes que traque Ocho.





« Sex and Fury » est donc un film de sexploitation fertile en rebondissements, qui comporte son lot de scènes anthologiques, les deux plus marquantes étant situées au début (le combat où Reiko terrasse ses adversaires dans le plus simple appareil) et à la fin : ligotée dans une église, Ocho est fouettée par Christina sous le regard sadique et pervers des nonnes.
A retenir également une très belle scène saphique entre l’espionne du vieux continent et une servante japonaise, particulièrement émoustillante, et le passage où Ocho s’enduit le corps d’un poison virulent avant de faire l’amour avec l’un des assassins de son père.
En plus de ses personnages colorés et de sa mise en scène maîtrisée, « Sex and Fury » est doté également d’une partition musicale détonante, un pop-rock à tendance progressive accentuant un peu plus l’aspect très « BD » du film. Une réussite totale, donc, où le sang vient se mêler à la neige. Le rouge et le blanc, c’est-à-dire les couleurs du Japon.
L’année suivante, Norifumi Suzuki réalisera « Le Couvent de la Bête Sacrée », un « nunsploitation » tout aussi jouissif. Assurément, dans le cinéma de genre, Suzuki est une grosse cylindrée.

note : 9/10
accroche : Passe l’hiver, Ocho !





















Dernière édition par flint le Lun Avr 28, 2008 2:20 pm; édité 1 fois
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Throma
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MessagePosté le: Ven Avr 04, 2008 11:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je te trouve bien enthousiaste pour ce film globalement peu rebondissant et très avare question action. Certes, il y a la Lindberg, le massacre final sur riffs endiablés se pose la mais sinon, j'étais un peu impatient que ça se termine.
Encore une oeuvre surestimée du soleil levant, quoi.
Par contre, j'ai beaucoup apprecié "Les menottes rouges" / "L'aubergine rouge", chroniqué ici-même, qui lui au moins ne nous trompe pas sur la marchandise en matière de cul et de sang. C'est même l'un des films les plus violents de la décennie 70 selon moi. Autre chose que ce pékinois mouillé.
Pardon flint :timide: ico_mrgreen

PS : ah et puis, les affiches bis japonaises, c'est quand même la grande mocheté. Bon, faut pas croire, j'aime beaucoup le peuple japonais sinon, mais leur cinéma, j'ai du mal frank_PDT_01
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flint
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MessagePosté le: Ven Avr 04, 2008 12:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, je comprends ton opinion. Le film de Yukio Noda a un côté "trash" très prononcé, une violence que l'on retrouve dans les polars italiens et américains de la grande époque, un aspect SM/bondage malsain comme on aime. "Sex and Fury" lorgne beaucoup plus vers une esthétique de wu xia pian mêlé à un érotisme plus conventionnel, le film pouvant paraître comme un compromis entre le cinéma de Kurosawa et celui d'Oshima.
Personnellement, j'apprécie autant "Les Menottes Rouges" que "Sex and Fury", deux oeuvres quand même radicalement différentes, l'une s'apparentant plus au film de sabre, et l'autre au "rape and revenge". Mais toutes les deux restant des classiques du film d'exploitation.
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MessagePosté le: Sam Avr 05, 2008 6:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oui ce sont deux parti-pris différents. En tout cas j'aime les deux autant même s'ils ne jouent pas dans la même catégorie comme le dit Flint. D'ailleurs "Les menottes rouges" fait très bis rital (ce qui explique peut-être pourquoi Throma l'aime bien) tandis que "Sex and Fury" fait très japonais (?! - Ce qui explique sans doute pourquoi Throma l'aime moins ).
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MessagePosté le: Sam Avr 05, 2008 7:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce n'est pas tant pour leur aspect que l'un a eu mon approbation et pas l'autre mais bel et bien parce que "Sex and fury" est ennuyeux (en gros, une scène d'action au début...une autre à la fin et de plus pas extraordinairement spectaculaires), là où le rythme des "Menottes" se maintient tout du long sans jamais faiblir.
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MessagePosté le: Dim Avr 06, 2008 4:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne peux pas te contredire. C'est vrai qu'on a pas le temps de souffler avec les menottes et qu'on peut trouver ici et là le temps long dans cette furie du sexe.
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Valor
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MessagePosté le: Mar Avr 22, 2008 9:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Moi je l'aime beaucoup l'affiche japonaise ... d'ailleurs je la remets en grand, tiens ! ico_mrgreen



Une autre version :



Christina geisha ! new_lang

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MessagePosté le: Dim Juin 07, 2009 9:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Throma a écrit:
Ce n'est pas tant pour leur aspect que l'un a eu mon approbation et pas l'autre mais bel et bien parce que "Sex and fury" est ennuyeux (en gros, une scène d'action au début...une autre à la fin et de plus pas extraordinairement spectaculaires)


Je suis assez d'accord avec Throma, le film débute plutôt bien (et fini aussi pas mal) mais s'essouffle assez vite et même si y a quelques bonnes idées (le corps empoisonné...) et que certains plans sont très soignés, ça reste globalement trop sage et pas assez énergique...

Et j'ai pas trouvé Lindberg transcendante (surtout sur ses premières apparitions), par contre Reiko Ike est vraiment parfaite et participe grandement à l'intérêt du film
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