[M] [Critique] Mort subite

 
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Throma
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MessagePosté le: Ven Juil 11, 2008 12:30 am    Sujet du message: [M] [Critique] Mort subite Répondre en citant

Mort subite - 1977

Titre original : Sudden Death
Origine : Philippines / USA
Genre : Action
Un film de Eddie Romero
Avec Robert Conrad, Don Stroud, Felton Perry, John Ashley, Jess Barker, Eddie Garcia, Chuck Courtney, Nancy Conrad...
Accroche : Conrad VS Stroud




Duke Smith (Robert Conrad), autrefois mercenaire redoutable, a pris une retraite méritée sous le soleil des Philippines. Il y partage sa maison en bord de mer avec sa femme, sa fille et son vieil ami surnommé « Buffalo ». Pourtant, une ultime mission s’offre à Smith : démasquer et accessoirement tuer les assassins d’un important homme d’affaire et de sa famille. Dans sa quête de vengeance impliquant entre autres agissements crapuleux de la CIA, trafics de diamants et millionnaires corrompus, il sera épaulé par son complice de toujours Wyatt Spain (Felton Perry). Mais alors que leur enquête progresse avec succès, leurs ennemis larguent sur leur chemin un obstacle de taille en la personne de Dominic Digaldo (Don Stroud), vieille connaissance de Smith et tueur professionnel extrêmement dangereux.



Une petite famille dans le jardin de leur confortable résidence s’apprête à savourer un succulent barbecue. Papa et Maman sont à la cuisson, tandis que leurs trois chères petites têtes blondes se prélassent au bord de la piscine. Un bruit rompt le silence de cette apparente sérénité. Un CLAC ! Comme celui par exemple du chargeur tubulaire d’un fusil à pompe qu’on vient d’alimenter en cartouches. Quatre hommes, tous armés, font irruption au beau milieu de ce touchant moment de vie. Le dernier que leurs victimes partageront ensemble. Le tableau de chasse pulvérise le portrait de famille. La poudre parle et les corps criblés de plomb tombent sur le gazon fraîchement tondu pour ne plus se relever, à l’exception notable du patriarche. C’est donc par un massacre archi-complaisant (infanticide inclus ET montré) que débute ce « Mort subite » américano-philippin. On ne peut concevoir prologue plus efficace et immoral que celui-ci. Pour autant, et les cinémas d’action et de polar l’ont régulièrement prouvé par le passe, un film peut jouir d’une excellente ouverture mais se dégonfler comme une baudruche très rapidement. Exemple, pour n’en citer qu’un : le diptyque Castellarien « Témoin à abattre » / « Un citoyen se rebelle », qui démarrent sur les chapeaux de roue (c’est le cas de le dire) et puis, par la suite, plus grand-chose, circulez, y’a rien à voir. Quasiment. Hors, heureusement pour nous, ce n’est absolument pas le cas ici. Davantage connu pour la série des « Blood Island » et ses prisons de femme avec Pam Grier, le pape de l’exploitation philippine Eddie Romero, nous pond là le meilleur opus de sa filmographie. Une pelloche explosive qui par son aspect excessif saura conquérir à coup sur le féru de bourrinage rentre-dans-le-lard et d’humour ras la ceinture, le cocktail étant parfaitement équilibré sur ces deux plans. On rigole donc avec ce riche touriste surpris en train de se soulager avec une chèvre dans la chambre d’un bordel ou bien lorsque le personnage de Robert Conrad démontre ses drôles d’aptitudes au tir à la carabine au détour d’une fête foraine. On sourit de par les situations graveleuses rencontrées parfois (le « buddy » de Conrad se débarassant d’une pute hystérique en lui administrant un vilain gnon en pleine poire ; Conrad et son pote qui liquident un gros tas milliardaire au lit avec… un larbin de 14 ans !). En revanche, on ne rit plus du tout lorsque survient la fin inattendue et d’un pessimisme qui force le respect, mais on y reviendra plus tard.



En dehors de ses nombreuses scènes d’empoignade virile et de fusillade sanglante, le film doit énormément à son casting. Le charisme de Conrad, bien entendu, très loin de son personnage de James West qui lui colle à la peau. Tout aussi désinvolte mais bien plus grossier, il faut le voir balancer à tout bout de champ des « bad motherfucker » et des « son of a bitch » à la racaille de Manille. C’est que c’est pas un tendre Duke Smith le mercenaire qui sous ses airs de play-boy sur le retour cache en réalité une machine à tuer, n’hésitant pas à faire feu sur un adolescent lorsque celui-ci le menace de son arme. Face à lui, il fallait donc un ennemi de son envergure, et même davantage retors. Quoi de plus naturel donc que d’employer l’immense Don Stroud, habitué à incarner des brutasses dans le cinéma américain depuis quatre décennies maintenant. Dans « Mort subite » son rôle de Dominic Digaldo ne déroge pas à la règle. Ex-mercenaire lui aussi, Digaldo, Panama constamment vissé sur la caboche, est un tueur implacable à la fois élégant et bestial, embauché pour refroidir son vieux pote Smith. Inutile de dire que la confrontation inévitable Smith VS Digaldo est attendue comme le Nouveau Messie. Et quand elle finit par arriver, on ne repart pas déçus. Se déroulant dans l’arrière-salle frigorifiée d’une usine, le combat a la particularité d’être filmé en grande partie en slow-motion Peckinpahien, les uppercut et les coups de pied sautés gravitant dans l’air avant de s’écraser au ralenti sur les mâchoires tuméfiées. Stroud, plus sauvage que jamais en profite pour mettre en avant ses capacités martiales, lui qui fut ceinture noire de karaté au cours de son étonnante carrière. Mais la ruse de Duke Smith aura finalement raison de lui. La mission de Smith et de son camarade Wyatt Spain est à présent achevée. Ils peuvent enfin rentrer au bercail. Cependant, le film n’est pas tout à fait terminé et se conclue en fait comme il avait commencé : dans le nihilisme le plus total par un ultime plan dévastateur faisant l’effet d’un coup de tatane de Dominic Digaldo dans l’estomac. En refusant l’happy-end, Romero nous balance en pleine gueule mine de rien l’une des fins les plus sombres de l’histoire du cinéma d’action. Le clou d’un spectacle décidément réjouissant de bout en bout.

















Les captures qui suivent proviennent de la bande-annonce du film. Image de meilleure qualité mais étirée :

















Anecdotes :

- Au sein du casting, on retrouve 2 habitués des films d'Eddie Romero : Vic Diaz dans une courte apparition et John Ashley. Ce dernier tournait là son dernier film.
- Dans le film, la fille de Robert Conrad est jouée par... la fille de Robert Conrad. Nancy de son prénom. Naaaaaan ? Siiiiiiii !
- Le film est sorti en vidéo en France chez l'éditeur RCV, spécialiste de la série B d'action. Caruth Byrd est crédité à la réalisation. Il n'en est que le producteur.
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flint
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MessagePosté le: Ven Juil 11, 2008 12:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Alléché par ta chronique de ce film que je ne connaissais ni d'Eve ni des dents, je me suis rappelé que quelquepart dans mes archives j'avais un "Sudden Death" qui trainait.
Pas de bol, le "Sudden Death" en question date de 1985, signé Sig Shore, et apparemment il s'agit d'un "rape and revenge".
Bon, encore un film à récupérer... J'ignorais que Conrad avait tourné pour Romero.
(en plus j'adore les films où les moutards en prennent plein la gueule :ange: ).
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MessagePosté le: Ven Juil 11, 2008 3:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sympa pour la critique de Throma icon_confused

Personne ne l'a félicité pour sa fabuleuse découverte du film que personne il connait ( déjà chroniqué chez Le Charognard dernier du nom, mais bon icon_confused ).

Bravo troma icon_wink
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Throma
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MessagePosté le: Ven Juil 11, 2008 4:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
Alléché par ta chronique de ce film que je ne connaissais ni d'Eve ni des dents, je me suis rappelé que quelquepart dans mes archives j'avais un "Sudden Death" qui trainait.
Pas de bol, le "Sudden Death" en question date de 1985, signé Sig Shore, et apparemment il s'agit d'un "rape and revenge".
Bon, encore un film à récupérer... J'ignorais que Conrad avait tourné pour Romero.
(en plus j'adore les films où les moutards en prennent plein la gueule :ange: ).

Pour ceux que ça interesse, la k7 est dispo à pas cher sur le net ou alors, et là je m'adresse aux chineurs : guettez les brocantes, les RCV, ça se trouve encore aisément.
Faites gaffe de pas vous choper le "Mort subite" de Hyams non plus même si c'est un des meilleurs Jeanclod je trouve new_noel
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MessagePosté le: Ven Juil 11, 2008 8:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Throma est un peu léger sur ce coup. Il s'agit d'une Media, plus rare que les RCV traditionnelles.
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mallox
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MessagePosté le: Ven Sep 23, 2016 8:22 am    Sujet du message: Répondre en citant

A la fois un peu déçu (j'attendais plus carré, notamment la baston Stroud/Conrad un peu vite expédiée à mon goût) et content : Toutes ces scènes totalement décalées et borderline qui s'accumulent, ça finit par rendre le film fichtrement sympathique. Le carnage du début complètement glauque et assumé (tout comme le final), le cloaque à putes avec le zoophile à chèvre qui trouve le moyen de râler qu'on le dérange, le pain dans la gueule mis par Conrad à la pute trop collante, des héros qui se la pètent dont un excellent Felton Perry qui forme un couple buddy-moviesque avec Conrad proche du concours de la vanne la plus pourrie et crapoteuse, une baston dont on ne voit quasiment que les jeux de jambes comme des entrechats, l'arrivée de Don Stroud (fort bienvenue, le schmill commençant à devenir pépère, ça le fait repartir !) etc.
Bref, on est dans l'exploitation la plus typique avec tout ce que ça comporte de clichés, d'outrance, de violence barrée pas toujours bien torchée au niveau technique, mais pourvue malgré tout de quelques idées bien noires, inattendues, prenant le spectateur complètement à contre-pied.

Vivement sa sortie chez Le Chat qui fume avec Death Machines !
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