[M] [Critique] Rosso sangue - 1981

[The Omega Man]

Rosso sangue / Absurd / Horrible / 1981
Monster Hunter / Anthropophagous 2 / Antropophagus 2 / Ausgeburt der Hölle
Psychose infernale / Terror sin límite / The Grim Reaper 2 / Zombie 6 : Monster Hunter

Origine : Italie
Genre : horreur



Réalisateur : Peter Newton alias Joe D’Amato (Aristide Massaccesi)
Scénario : George Eastman (Luigi Montefiori)
Musique : Carlo Maria Cordio
Image : John Cart (Joe d’Amato)
Accroche : Halloween spaghetti

Distribution :
George Eastman (Niko Tanopulos / Mikos Stenopolis), Annie Belle (Emily), Charles Borromel (Sgt Ben Engleman), Katya Berger (Katia Bennet), Kasimir Berger (Willy Bennet), Edmund Purdom (le père grec), Hanja Kochansky, Ian Danby, Ted Rusoff, Carolyn De Fonseca, Cindy Leadbetter, Lucia Ramirez, Mark Shannon, Michele Soavi, Martin Sorrentino, Goffredo Unger

Résumé :
Un prêtre grec poursuit un dangereux psychopathe, résultat d’expériences scientifiques qui lui permettent de régénérer ses cellules indéfiniment, mais qui l’ont rendu fou. Gravement blessé, le tueur est amené à l’hôpital ; mais ce dernier se régénère et s’échappe en massacrant une infirmière. Toujours poursuivi par le prêtre, il trouve refuge dans la maison d’une jeune handicapée et de son jeune frère.

Le duo infernal du cinéma d’exploitation italien est de retour ! En effet, entre l’acteur / scénariste George Eastman et le réalisateur Joe d’Amato, c’est une longue et belle histoire qui remonte à 1974 avec « Bill Cormack, le fédéré », un western qui réunit les deux hommes (même si Eastman n’est pas crédité au générique). De plus, ce sera le premier film qu’Aristide Massaccesi va réaliser sous le pseudo de Joe d’Amato. Leur collaboration sera ponctuée de délires comme « Porno Holocaust », « Caligula 2 », « La nuit érotique des morts vivants » ou Antropophagous ». Sorti en pleine période gore, ce dernier avait reculé les frontières du bon goût avec une scène d’avortement qui en a traumatisé plus d’un(e). Le film rapporta quelques billets verts, mais surtout il acquit une réputation sulfureuse. Le duo décide alors de profiter de cette petite et provisoire notoriété pour réaliser une fausse suite / remake de leur film. On peut d’ailleurs noter un petit clin d’œil à « Antropophagous » lorsque le tueur se présente à la porte d’une maison, les boyaux dans les mains, devant une mère de famille horrifiée (toujours classe, le brave Joe).
Avec quelques deux cents films à son palmarès comme réalisateur (sans parler de sa carrière de chef opérateur), Aristide Massaccesi a touché à tous les genres, et connu tous les modes du cinéma spaghetti. Du western au porno, l’italien s’est fourvoyé dans tout ce qui rapportait de l’argent, quelques fois en mélangeant un peu tous les genres (western + SF, cul + gore). Évidemment, dans de telles conditions (budget ridicule, acteur décalé, scénario prétexte…), on ne signe pas à chaque fois des chefs d’œuvre, loin de là, mais l’homme n’a pas son pareil pour filmer ce qui semblait impossible (du genre, faire un film érotique avec la femme de son boucher). « Absurd » est donc une de ces œuvres improbables que d’Amato a réussi à mettre en boîte vite fait, en grande partie grâce à son ami George Eastman ; car il faut avouer que l’acteur est vraiment impressionnant dans le film, voire même effrayant. Une prestation qui doit beaucoup au physique massif, véritable machine à charcuter tout ce qui passe à sa portée ; il déambule dans de pauvres décors (deux en fait : l’hôpital et la maison) ; à la recherche de viande hachée. Ce qui nous donne une série de meurtres assez folkloriques, dont le plus célèbre est sûrement celui de l’infirmière (la plus mal fringuée et la moins sexy du cinéma d’exploitation), dont la tête sera transpercée par une foreuse. On notera encore un coup de pioche, un meurtre au four (thermostat 200°) et un bougre dont la calotte crânienne est sciée en deux. Bref, ça charcute sec, et heureusement car le réalisateur ne s’est pas foulé pour le reste du métrage. Rien n’est approfondi, et jamais on saura en quoi consistaient les fameuses expériences, ni le rôle du prêtre. Comme d’habitude, d’Amato part d’une idée intéressante mais ne la développe pas plus.
Techniquement, c’est souvent limite ; la bande son est tellement mauvaise qu’elle en devient géniale (ou comment refaire la musique d’ « Halloween » de Carpenter sur un vieux synthétiseur acheté chez « Tandy»). L’image est hideuse, il faudra d’ailleurs me dire comment Aristide Massaccesi réussit à bâcler autant ses propres films et sait réaliser une magnifique photographie sur ceux des autres, comme « l’Antéchrist ». Évidemment, les acteurs sont livrés à eux-mêmes, et jouent comme dans un « Derrick ». Même les têtes d’affiche, expatriées typiquement « made in Italy », nous livrent le minimum syndical. Ainsi, au côté de George Eastman, on notera la présence d’Annie Belle, une actrice française qui fut la petite amie d’Al Cliver. On a pu la voir dans « Les lèvres de sang » de Rollin, et « La maison au fond du parc » de Deodato, mais aussi dans quelques productions érotiques comme « l’Alcôve », « Emanuelle in Egypte »… Dans le rôle du prêtre, on ne présente plus Edmond Purdom (1924-2009), acteur anglais (« L’Egyptien », « Jules César », « Le fils prodigue »), exilé dans le cinéma italien dont il devînt une pierre angulaire (« Ator », « 2019 après la chute de N-Y », « Horror Safari », « SOS Concorde »…), à l’instar de son compatriote John Steiner ou du néo-zélandais David Warbeck. Dans le rôle du motard, on reconnaît aussi Michele Soavi, autre vieux complice qui était à l’époque assistant réalisateur et scénariste (« Ator »), et dont d’Amato produira et écrira le premier film, « Bloody Bird ». Les plus futés, et surtout les plus observateurs, auront aussi repéré un caméo du couple Lucia Ramirez et Mark Shannon, vedette de « Orgasmo nero », « Sesso nero » & « La Nuit fantastique des morts vivants ».
Ce qui a de bien chez d’Amato, c’est que le réalisateur réussit toujours à réaliser une ou deux scènes intéressantes, voire visuellement fortes, ce qui lui permet en général de vendre la chose et de capter l’attention du spectateur. On retiendra donc le plan final, particulièrement efficace, et les apparitions de George Eastman accompagnées le plus souvent d’un meurtre bestial. En résumé, malgré ses nombreux défauts, « Absurd » est un film basique, une mécanique bien huilée et régressive qui n’existe que pour le plaisir coupable du meurtre, tout le reste n’est que remplissage et prétexte. Heureusement, contrairement à un Jess Franco qui tombe souvent dans le remplissage contemplatif (surtout sur les formes de ses actrices), d’Amato réussit à donner un certain rythme à son film, et sait bouger sa caméra, histoire de tenir le chaland éveillé. C’est un peu la force et la faiblesse du cinéma de d’Amato, qui ne trouvera que rarement le précaire équilibre entre l’intimiste (poésie macabre) et le spectaculaire (sanglant ou sexuel). Pour ma part, je ne l’ai vu qu’une fois, dans le magnifique « Blue Holocaust ».

[igorfx]

Film souvent critiqué mais personnellement lorsque je l'avais regardé il avait parfaitement fonctionné... plus en tout cas que l'Anthropophageous 1....

[Camif]

L'affiche est terrible. Le film sympathique.
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[flint]

Revu il y a très peu de temps, et je rejoins Omega Man dans sa vision du film. Assez mauvais dans l'ensemble, mais agréable à suivre, et quelques moments forts qui imprègnent la rétine. La partie la plus intéressante est la dernière, à savoir le huis-clos dans la maison.
Edmund Purdom est pathétique en prêtre, les flics ont effectivement l'air de sortir d'un feuilleton policier teuton. C'est vrai que la scène du four a bien marqué à l'époque. Par contre, les passages où les parents suivent un match de football américain avec des amis font bien "remplissage".
George Eastman et Joe D'Amato se sont rencontrés sur le tournage de "Ben & Charlie" en 1972. Depuis, comme le souligne Omega Man à juste titre, leur collaboration a été fructueuse.
Et d'accord aussi pour dire que "Blue Holocaust" demeure, et de loin, le chef d'oeuvre de D'Amato dans son créneau horrifique.

[Bastien]

Pour ma part, je n'ai pas l'impression que Horrible soit un film ne serait-ce qu'à demi-réussi.

Il s'agit d'une suite/sequelle qui n'entretient que trop peu de rapport avec Antropophageous qui fut pour moi un choc tant au niveau de l'ambiance, j'ai pas mal adhéré au film, tant qu'au style particulier qu'avait trouvé et mis au point avec efficacité Joe D'Amato.

Avec Antropophageous, il a revisité à mon sens le thème de l'ogre, ce que peu d'observateurs ont vu ou souligné.
Un bon film, froid et glacial, qui parvenait pas mal à surprendre surtout que, si on revoit attentivement le film, l'ogre est assez souvent sur les traces des infortunés plaisanciers.
Une belle plongée dans l'horreur pour un film au budget minimaliste mais au résultat inversement proportionnel.

J'attendais donc beaucoup de cette suite qui est pour moi un revirement des qualités précédemment décrites.

Tout d'abord, le lien avec le premier opus est trop mal défini, ce qui est dommage car il ne crée pas une empathie avec ce premier travail.
Ensuite, la forme du film ou de la menace est pas mal empruntée à Halloween. Quel dommage alors que les deux compères avaient su trouver une voie si original pour le premier opus ! On ne copie pas les autres quand on a quelque chose à délivrer !

Ensuite, le film est clairement une accumulation de gore pour le gore.
L'excés n'est pas réellement tempéré par le suspens du premier opus et le monstre est trop montré.

En définitif, une suite qui déçoit là où le premier opus avait su tant briller, de cette horreur fétide et terne que seules quelques oeuvres dans l'épouvante avaient su nous immerger.

Une suite mineure et une déception majeure...
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http://leroyaumedesavis.over-blog.com/

[mallox]

http://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/394-horrible

Que fait-on je ?
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[flint]

Ca me rassure, je ne suis pas tout seul !

Bah, la chronique de l'Omega Man est plus détaillée, elle peut prendre le relais au sein du site sans problème.

[The Omega Man]

diantre un doublon, je m'excuse auprès de Toxic

[princesse.rosebonbon]

je savais d'avance à quoi m'attendre donc je ne parlerai ni de déception, ni de bonne surprise : un film avec quelques scènes bien gorasses et presque aucun scénario.
une formule aussi minimaliste a tendance à alourdir les paupières du spectateur, heureusement les compères eastman et d'amato concluent sur un dernier tiers/quart nettement plus tendu, avec un chat diminué courant après une souris estropiée.

je retiens aussi cette scène de remplissage intrigante où des bourgeois mangent des spaghettis devant un match de football américain. je conçois que des italiens puissent se passionner pour ce sport, je conçois que des américains mangent des nouilles, mais je ne comprends pas trop où tout cela nous mène.

[mallox]

Bah tiens, je m'aperçois du coup que l'Omega avait viré comme un sagouin la critique de Toxic-Avenger.
Omega, si tu passes par là, ne te gène surtout pas pour refaire la critique de "Anthropophagous", celle sur le site étant devenue un peu obsolète avec le temps...




Horrible - Bach Films


Région : Zone 2 PAL

Editeur : Bach Films
Pays : France

Sortie au cinéma : 6 juillet 1983
Sortie dvd : 9 juillet 2014

Durée : 94 minutes
Image : 1.77:1
Audio : Mono

Langues : français, italien, anglais
Sous-titres : français



Bonus :
- 3 lobbycards collector
- Entretien avec Christophe Lemaire (12'28)
- Diaporama de photos d'exploitation du film
- Film annonce (4'21)



Commentaire : On peut se réjouir de la qualité "technico-quantitative" du disque d'autant que le film était jusqu'à présent inédit en France (hormis en vhs chez Liberty Vidéo et Carrère Vidéo, avec 3 jaquettes différentes pour la dernière) et que ce dernier est ici présenté dans sa version intégrale d'une durée record de 93'59".
Tourné en 35mm pour un ratio de 1.66:1, on retrouve ici Horrible dans un format de 1.77:1 en lieu et place du 1.33:1 (4/3) annoncé sur le site de l'éditeur (qui est le format du master avec les bandes, en gros, le même master que l'édition parue chez Mya). Une erreur bien pardonnable dans la mesure où la qualité de l'image est globalement correcte (sans être exceptionnelle, loin de là !), quelle que soit la piste linguistique choisie. Idem pour le son mono, fidèle au son d'époque.
On note cependant que pour ce faire, l'éditeur s'est servi de scènes issues de vhs, de qualité moindre, probablement à cause de l'absence d'un master complet. Il faudra passer outre ce défaut, les copies jusqu'à présent sur le marché étant d'une qualité également très moyenne. Bach Films aura au moins eu le mérite de tenter une copie complète, quand bien même entachée d'une fine rayure verticale blanche, à droite de l'écran qui, par moments, pourra en gêner certains.
Ni édition ultime, ni édition honteuse donc. La question qui demeure est celle-ci : pouvait-on offrir mieux actuellement sur le marché du dvd sans dépenser une fortune puis rentrer dans ses frais ? A constater que ces films n'ont jusqu'ici jamais été édités, il est fort à parier que le problème ce soit régulièrement posé. Et puis qu'aurait-on dit si d'aventure, le film était écourté de ces minutes rajoutées, avec forcément une qualité intégrale plus satisfaisante ? Que la copie est correcte car conforme aux éditions précédentes ?!
Egard à ces considérations, je pense qu'on peut se satisfaire aisément de cette édition sans trop s'arrêter sur ses défauts.




Après avoir pioché, bien content, son petit lot de 3 lobbycards collector, on retrouve en bonus principal, le journaliste réputé Christophe Lemaire, qui nous avait volontairement laissé sur notre faim sur le bonus de "Anthropophagous" dès lors qu'il abordait le cas de l'acteur George Eastman. Une manière de faire la promotion finalement autant roublarde que sympathique.
On reprend donc pile-poil là où on l'avait quitté et celui-ci évoque la carrière de Joe D'Amato, qualifié de stakhanoviste hallucinant du cinéma Bis italien. Christophe Lemaire rappelle son omniprésence, celui-ci étant, durant les années 60/70, présent dans trois films sur quatre des productions transalpines. Il rappelle également que ce dernier a commencé à trainer sur les plateaux dès l'âge de 14/15 ans, notamment pour aider des accessoiristes à porter du matériel. Enfin il rappelle la légende qui entoure l'homme qui soit-disant avait une telle poigne, qu'il pouvait porter d'une seule main une caméra 35mm et faire des mouvements techniques étonnants avec.
Le plus surprenant dans ce bonus est que Christophe Lemaire semble tomber dans le même piège que le bonus précédent, à savoir parler de Joe D'Amato comme si ce dernier avait commencé sa carrière avec "Anthropophagous", évoquant des films érotiques ou porno tournés après mais occultant totalement ceux tournés avant. Pour le reste, à l'instar du bonhomme, je vous laisse acheter le dvd pour découvrir ce que le bonus recèle. Inutile de trop en dire...




Rien de neuf enfin par rapport au dvd de "Anthropophagous" puisque l'on retrouve le même montage des bandes-annonces des deux films mises bout à bout, on ne sait trop pourquoi, à nouveau la bande-annonce de "Horrible", à part, un diaporama de photos d'exploitation du film (que l'on doit semble t-il à Stéphane Erbisti), puis un autre pour un éditeur que je préfère ne pas nommer.

Ceci étant, la galette, rien que pour le film seul ne manquera pas d'attirer à juste titre les amateurs d'horrifiques jugés incontournables des années 80.





D'autres captures (pour le site ? Selon format...)











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