Walter Paisley 99 % irradié


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Posté le: Jeu Jan 11, 2007 3:12 am Sujet du message: [M] [Critique] Démoniaque Présence |
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La Casa 4 / Ghosthouse 2 / Witchcraft. 1988.
Origine : Italie
Genre : Horreur
Réalisation : Fabrizio Laurenti
Avec : Linda Blair, David Hasselhoff, Catherine Hickland, Annie Ross...
Avec Ghosthouse d'Umberto Lenzi, les italiens avaient fait fort en prétendant dans l'édition video qu'il s'agissait de La Casa 3, c'est-à-dire ce que le public italien pouvait considérer comme Evil Dead 3, compte tenu que le titre "La Casa" avait été donné aux films de Sam Raimi. Et bien presque dans la foulée, les voici donc qui livrent La Casa 4, parfois appelé également Ghosthouse 2, ou, si l'on veut être plus original, Witchcraft. Tout le monde y trouve son compte (et le distributeur son compte en banque enrichi) : ceux qui aiment Evil Dead, ceux qui ont aimé Ghosthouse et ceux qui veulent voir du neuf. Par la suite, viendront également La Casa 5 de Claudio Fragasso en 1990, puis La Casa 6 et La Casa 7, respectivement en réalité House 2 de Ethan Wiley et House 3 : Horror Show de Jim Isaac, bien que ces deux films furent réalisés avant La Casa 5 de Claudio Fragasso, mais enfin bon, passons. Pour le présent texte portant sur La Casa 3, faisons simple, et appelons le film Witchcraft, ou encore Démoniaque Présence, puisque de toute façon il n'entretient presque aucun rapport avec les films de Sam Raimi ni avec celui de Umberto Lenzi, si ce n'est les repompes sur les uns et la présence d'une maison hantée sur l'autre.
Alors, qu'avons nous là ? Et bien deux vieux, qui, accompagnés de leur fille enceinte (Linda Blair), de leur gamin en bas âge, d'une architecte et d'un agent immobilier, vont visiter leur nouvelle maison sur une petite île qui fut autrefois le théâtre de tragiques évenènements liés à de la sorcellerie. Sur place, ils trouveront un couple, une étudiante en sciences occultes et son copain photographe (David Hasselhoff), qui avaient illégalement investi les lieux. A partir de là, et bien tout le toutim habituel : la maison va se réveler hantée par une sorcière, et le casting sera décimé.
Tout ça est à vrai dire encore plus mauvais que le Ghosthouse de Umberto Lenzi, ce qui n'est pas peu dire. On tutoie ici les abîmes de la nullité et on se prendra même à regretter les piètres Amityville et leurs objets hantés. Le scénario n'est pas seulement bancal : il est en plus tordu. On se dit que les poncifs sont une étape obligée dans la construction d'un film voulant avant tout présenter son lot de morts violentes sans déranger le spectateur avec un éventuel attachement aux personnages. Et bien non, même pas : le film repose entièrement sur ces caricatures de personnages. La vieille peau méchante, la blonde architecte nymphomane, la jeune vierge, le brave héros, tout ça trouve sa signification dans les plans de la sorcière, qui elle-même ressemble par ailleurs à une vieille gothique au maquillage de pute. La colère est punie, la luxure aussi (je n'ai pas pas bien compris pourquoi), la vierge est violée par des démons et le héros étale sa bravoure (enfin autant que Hasselhoff puisse le faire). Le réalisateur, Fabrizio Laurenti, qui pour son premier film se cache sous le pseudonyme de Martin Newlin, veut faire dans le manièrisme, avec un affolant manque de talent et une subtilité qui n'est pas sans rappeler l'éléphant dans un magasin de porcelaine souvent évoqué par les amateurs d'expressions toutes faites. A ne pas confondre avec les idées du réalisateur, qui elles sont plutôt surfaites, râbachées à longueur de temps (un couloir sombre avec au fond une fenêtre éclairée, symbole de la "lumière de la sorcière", comme ils disent) ou encore tout droit pompées des Evil Dead de Sam Raimi (à la fin, un démon qui tout en riant s'amuse à traquer les survivants, certains effets de mise en scène en vision subjective...) ou encore de quelques Freddy (les promenades dans les couloirs) . Mais le pire, dans l'affaire, est encore l'effroyable manque de rythme de la chose, qui pendant une trop longue première partie nous assène moults références ésotériques sur un mode poétique auquel on a dut mal à croire, surtout que le personnage de David Hasselhoff ronge pendant ce temps-là son frein en attendant que sa copine vierge daigne baisser culotte. Peine perdue, puisque la sorcière a besoin d'une vierge (le message du réalisateur est donc qu'il n'est pas bon de rester vierge : je vous l'avais dit, c'est pas très subtil). Puis débarquent ensuite tous les autres personnages, qui ne pourront que vite constater qu'une tempête sévit et que leur bâteau est parti à la dérive, les laissant impitoyablement à la merci de la sorcière. Mais pas immédiatement, puisque Laurenti doit prendre son temps à imposer ses stéréotypes, plongeant ainsi le spectateur dans un état léthargique que ne viendront pas briser les quelques manifestations surnaturelles (en fait des incrustations pourries) ou les apparitions de la sorcière face au moutard neuneu qui se trouve là on ne sait trop pourquoi.
Puis viendront les meurtres, amenés par des séquences psychédéliques en retard de 20 ans qui sont censées nous montrer que les victimes plongent dans la dimension de la sorcière. Heureusement, l'un de ces meurtre sera plutôt réussi, avec cette vieille dont les lèvres sont cousues, et qui est attachée dans le conduit d'une cheminée que les autres personnages vont eux-mêmes allumer, sans savoir ce qu'ils font, les sots. Toutes les autres scènes violentes seront assez fades, avec une absence notable de sang (disons plutôt qu'il est dissimulé par une photographie trop sombre).
Quand à la fin, elle proposera une scène de possession démoniaque mélangeant impertinemment Evil Dead et L'Exorciste venant nous convaincre que Démoniaque Présence est décidement l'oeuvre du Malin (ça tombe bien : Linda Blair est au casting, même si elle y est atroce et qu'elle finit avec un look que même un rocker des années 80 ne voudrait pas).
1/10
Accroche : Linda Blair Witch. |
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