[M] [Critique] Constantine

[Cenobite]

Constantine

USA 2005
Film de Francis Lawrence.
Avec Keanu Reeves, Rachel Weisz, Tilda Swinton, Shia LaBeouf...
Fantastique.

John Constantine est un homme qui a de curieux passe-temps : il renvoie des démons en Enfer à coup de pétoire, de lumière divine ou d'exorcisme virulent. Il est appelé à l'aide par Angela Dodson, jeune femme croyant dur comme fer que sa soeur ne s'est pas suicidé. Après l'avoir envoyée se faire foutre, il se dit que finalement, il y a peut-être Poltergeist sous pentacle. Vu les évènements qui suivront, force est de constater qu'il n'avait pas forcément tort...



Attendu par beaucoup de fans, Constantine est l'adaptation light du comic Hellblazer. Changement de cadre et lissage du personnage principal, au préalable anti-héros anticonformiste, nous montrant un Keanu Reeves - pas plus mauvais que dans Matrix... - déambulant dans les rues de Los Angeles dont la plus grosse tare est d'enchaîner les clopes. Pas bien ! comme disaient les Inconnus.
Ceci étant dit, la bande-annonce laissait croire à une énième surenchère d'effets numériques et le résultat surprend agréablement. Moins tape-à-l'oeil qu'un Van Helsing, les effets sont de toute beauté et servent réellement le film, donnant corps à un bestiaire sympatoche (à l'exception d'un monstre-insecte pas bien folichon) et à un Enfer démoniaque qui visuellement parlant donne bien envie de retourner sa croix.



Le film en lui-même est assez plaisant, on retrouve un peu de l'Exorciste (en moins chiant) ou du Maitre des Illusions (en moins génial) pour le côté film noir et détective de l'occulte. Constantine est finalement moins le film bourrin qu'on nous a vendu qu'un vrai film fantastique, avec ses thèmes, ses partis-pris intéressants et son léger aspect psychologique. Les scènes musclées ne sont ni nombreuses ni envahissantes, tout en restant efficaces, et la part d'intrigue et de profondeur des personnages a son importance. N'allez pas le voir en attendant Blade 4 (ou 3, c'est selon). Enfin, le ton est globalement sérieux, malgré un sidekick à casquette qui heureusement ne nous fait pas trop de blagues pas drôles.

Constantine a ses défauts. Deux voire trois personnages sont mal traités, dont deux manquent de justesse de tomber dans le ridicule à la fin du film. Sans dévoiler qui, car c'est une surprise, un personnage mythique et essentiel se trouve être interprété par un gros type en costard qui cabotine à n'en plus finir. Comprenne qui voudra ! Quant à John Constantine, j'aurai aimé voir plus déviant qu'un type qui fume en faisant la gueule. Paradoxalement, toutes les qualités et les défauts du film sont concentrés sur le final, qui passe par intermittence du sublime au grotesque, tout en assénant une belle morale hors de propos. Un peu moins de manichéisme aurait été bienvenu, écueil qu'évitera tant bien que mal Constantine jusque là, notamment par sa vision originale du camp du Bien et du Mal.



Pas un chef d'oeuvre, pas un navet, un bon petit film qui se regarde tranquillement. A chacun de voir ce qu'il en attendait.


7/10
In nomine patris et filii et spiritus sancti... tu vas sortir de ce corps, pauvre con ?!!

[Ishmael]

Tout d'abord je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam le comic book original, donc je ne vais aucunement me placer quand au fait de savoir sir "Constantine" est une bonne adaptation (mais il me semble qu'il faille en douter au vu de ce que je lis à droite à gauche). Je répondrai donc à la question: est-ce un bon film? C'est simple, il s'y passe exactement ce que l'on voit à l'écran: un terrain de jeu entre Dieu et Lucifer, soit des idées réellements noirs, ironiques, ambigues avec un metteur en scène bien prometeur d'un côté, soit de l'autre les impératifs du film de studios avec humour parfois foireux (on sent la patte Akiva à bien des moments!) et bridage post projo test, d'ou découle une narration et un montage globalement lourd. "Constantine" est un film qui a le cul entre deux chaises, mais finalement est-ce un mal en sois ce manque d'unité et de cohérence de tonalité? Objectivement sans doute, n'empèche que c'est un film bien agrable malgré tout ça, car il est loin de ressembler à ce que l'on attends d'un blockbuster américain traditionnel.

Je ne suis pas un fanatique de Philippe Rousselot, mais il faut bien avouer qu'ici il s'est démené pour une splendide photo néo-classique finalement assez éloigné des travaux de Darius Khonji... il est associé à la révélation Francis Lawrence. S'il n'apporte pas un univers comme l'aurait fait Tarsem, cet ex-clippeur a un réel sens de la composition et du cadrage qui donne à certains plans et certaines scènes un impact réel. C'est bien simple, si "Constantine" vieillit aussi bien c'est en grande partie grâce à ses images qui restent longtemps imprégnées dans la rétine et dans l'esprit. Il reste à espérer que ce stylisme soit utilisé par la suite avec un matériel moins boiteux... Car on sent un réel plaisir à mettre en place certaines idées visuelles, autant que des moments d'intimités entre les personnages très réussis (la scène de la baignoire, ce genre de tempo dans les blockbuster c'est très très rare) ou encore à jouer avec les icones religieuses (SPOILER le bras d'honneur de Constantine à l'entrée du paradis FIN SPOILER). Les apparitions de Tilda Swinton sont à ce titre véritablement jubilatoires (celles de Peter Stormare sont pas mal aussi!). On a quelques autres idées ironiques réussies, comme les aigles et drapeaux américains sur les écrans de télé de Balthazar ou tout ce qui tourne autour des clopes de Constantine.

On pourrait croire que j'adore le film en le décrivant ainsi, c'est en tout cas que j'en retiens tout ces beaux moments quelques heures après la projections... Ma mémoire sélective passe outre l'abondance de compromis mal foutus, le fait que Reeves ne soit pas toujours à l'aise dans son rôle. Aussi inaboutit que ça soit, aussi décevant que soit cette accumulation de bonne idées pour un aboutissement général très vague sous forme de statut quo (mais après tout, faut constemment retrouver "l'équilibre"), je n'arrive pas à ne pas trouver ce film profondément sympatique. C'est peut être le film à aborder ces thèmes qui soit le plus convaincant depuis longtemps (quand on voit les "Stigmata" et autres "Ames Perdues" toutes moisies servies à foison cette dernière décenie, sans compter les films fantastiques foireux comme "Darkness"). Et pour le coté personnage très comic book, bah je trouve ça aussi bien plus divertissant qu'un "Blade I ou II". D'énormes défauts donc, mais ça mérite d'être découvert!


P.S: Sinon, si on veut s'amuser à chercher de la politique partout, on peut voir dans le film un espèce de tampon entre la lutte "axe du bien/ axe du mal" actuelle, et tout ce que ça a d'ambigue parmis ceux qui la mènent... Avec Condoleeza Rice en Gabriel

[gregore]

Tout à fait d'accord avec cette chronique, certes Constantine ne reprend que timidement le concept de l'anti-héros d'Hellblazer, ça peut décevoir mais il faut reconnaître que mise à part cet élément le film s'en sort plutôt bien. L'intrigue est bien mené, la vision de John du bien et du mal est effectivement intéressante, les rebondissements sont multiples (même si parfois un peu ratés) et surtout Constantine ne sombre pas dans l'abus d'action et d'effets numériques, ce qui assez rare en ce moment pour être souligné !
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"La guerre c'est la paix", "La liberté c'est l'esclavage", "L'ignorance c’est la force"

[balese29]

Moi j'adore le comic book original, Constantine y campe un anti-héros cynique et désabusé à souhait, qui n'hésite pas à sacrifier ses amis si ça peut faire tomber un démon ou deux.
En plus les anges y sont limites fascistes, ils veulent détruire tout ce qui n'est pas aussi pure qu'eux; c'est à dire a peu près tout en fait.
Pour ceux qui ont aimé prison break, ou OZ, je vous conseille la bd Hellblazer qui est sorti il ya quelques temps, vous y découvrirez constantine en prison, et là vous vous rendrez compte du genre de type qu'il est réellement.
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[mallox]

Vous aviez tous fumé des MechaGodzipets ou quoi à cette époque ?
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[pascalum]

ouaip, décevant par rapport au comics, mais pas si nul comme film. des bonnes idées, un ambiance sympatoche comme dans certains jeux vidéos. le seul défaut de ce film : Keanu "I know Kung Fu" Reeves"...ça aurait été Mickey Rourke, là, ça aurait été un bon film ;)
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Bande Dessinées uniquement à base de Zombis:
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Mon Home studio :
http://pascalum.over-blog.com

[mallox]

Mais qu'il est laid ce film....

par contre, je suis sur "invincible" la bd de Kirkman/Walker et Crabtree, c'est drôlement bien... :happy:
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[The Hard]

Beau navet à mon gout! Puis mince, au plan final, il se trouve que Constantine mache du chewing gum...honte!!! honteux!!! bouh!!! Depuis quand Constantine mache-t-il du chewing gum? Lui c'est la clope! Ce plan a achevé la mauvaise séance que j'ai passé devant ce film...achevé...

[mallox]

The Hard a mûrit, il ne dis plus de bêtises ! (il avance ton pornard?)
Je suis entièrement d'accord. la campagne anti-tabac du film, c'était franchement mauvais et lourd comme je ne sais quoi, en plus de n'avoir rien à faire là...
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[The Hard]

Faut - il croire que j'ai murit?
A mon avis cette belle campagne anti tabac doit etre du à ces grands majors qui ne connaissent meme pas les héros des films qu'ils finançent...bref...je ne sais quoi dire de nouveau sur ce film...tellement mauvais!

[sigtuna]

Pas un chef d'œuvre comme dit dans la critique, mais plutôt un film très médiocre. Un postulat de départ (une représentation assez peu imaginative de l'enfer et du paradis) se prêtant plus à la comédie, un Keanu Reeves aussi crédible en Sam Spade de l'exorcisme que Dominique Strauss Khan en petite sœur des pauvres, une mise en scene pauvre (justement). Reste Tilda Swinton en ange androgyne (la seule bonne idée de tout le métrage). Très dispensable, pour parler par euphémisme.

Oui je remonte les vieux post de film sans intérêt si vous n'êtes pas contents plaignez vous à Mallox et Screamy sans lesquels j'aurais complètement ignoré l'existence de cette critique sur le site

[mallox]

[Camif]

C'est fou d'avoir vu un film et de ne plus s'en rappeler

En fait non, peut-être pas. Ca donne juste envie de fumer comme un pompier
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox