[M] [Critique] SS Représailles

 
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The Omega Man
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MessagePosté le: Dim Mai 01, 2011 10:55 am    Sujet du message: [M] [Critique] SS Représailles Répondre en citant

SS Représailles / Rappresaglia / Massacre in Rome - 1973

Origine : Italie
Genre : Drame guerrier





Réalisateur : George Pan Cosmatos
Scénario : Robert Katz & George Pan Cosmatos
(Lucio De Caro & Fabio Mauri non crédités)
D’après le livre de Robert Katz
Image : Marcello Gatti
Montage : Françoise Bonnot & Roberto Silvi
Musique : Ennio Morricone
Accroche : la liste Kappler

Distribution :
Marcello Mastroianni (père Pietro Antonelli), Richard Burton (Lt. colonel Herbert Kappler), John Steiner (Colonel Dollman), Anthony Steel (Malor Domizlaf), Robert Harris (Père Pancrazio), Delia Boccardo (partisan), Renzo Montagnani (Pietro Caruso), Renzo Palmer (Giorgio), Leo McKern (General Maelzer)…

Résumé :
En mars 1944 à Rome, le père Antonelli, travaillant à l'institut supérieur de restauration des œuvres d'art, doit remettre à contrecœur une toile de Masaccio au colonel Kappler. Peu après, un attentat a lieu, dans lequel meurent trente-deux soldats allemands. Deux des responsables de cette action se réfugient chez le père Antonelli. Les autorités nazies réagissent en exigeant la mort de 330 Italiens ....

Le grec George Pan Cosmatos (1941-2005) est né à Florence (Toscane, Italie). Après avoir été assistant réalisateur sur « Zorba le Grec » et « Exodus », il passe à la réalisation avec une coproduction gréco-britannique, « The Beloved » (1970), une histoire d’adultère qui vire au drame, écrite par le réalisateur pour l’actrice Raquel Welch, sex-symbol de l’époque. Comme pas mal de films de la belle Raquel, « The Beloved » (aussi connu sous les titres « Sin » ou « Restless ») est depuis tombé dans l’oubli. Néanmoins, cette expérience permet au réalisateur de se faire remarquer. Il propose alors au producteur Carlo Ponti l’adaptation d’un roman de Robert Katz sur le massacre de civils italiens lors de l’occupation de Rome.
Spécialiste du film d’action (« Le pont de Cassandra », « Rambo 2 », « Cobra », « Tombstone »), Cosmatos est avant tout un cinéaste formel (l’image ayant plus d’importance que l’histoire, voir son film le plus visuel : « Cobra »), mais qui peut par moments trouver l’alchimie entre les deux, comme le montre l’efficace « D’origine inconnue » ou ce « SS Représailles ». Épaulé par deux acteurs magnifiques (Mastroianni et Burton), le réalisateur accouche d’un film âpre et sans fioritures, où la barbarie nous est montrée sous sa forme la plus avilissante et déshumanisée, la bureaucratie ; et où comment la mort de trois cents personnes va se décider par des coups de téléphone et des ordres aboyés dans des bureaux.
En nonante minutes, Cosmatos réussit l’exploit de restituer l’ambiance particulière qui régnait à l’époque en Italie. D’un côté, les Allemands, conscients que la fin est proche et voulant éviter tout faux pas qui les enverrait à la potence ; et de l’autre les fascistes italiens qui s’accrochent à leur allié, en espérant qu’ils restent le plus longtemps possible à Rome, les deux camps n’étant guère appréciés par le reste de la population. C’est pourtant dans cette ambiance particulière que va naître une amitié improbable entre un prêtre italien et un colonel allemand, les deux hommes trouvant un point commun inattendu au travers de leur amour de l’art.

Tout cela aurait pu durer jusqu'à l’arrivée des alliés, si les partisans italiens n’avaient fait exploser une bombe au passage d’une unité allemande, tuant une trentaine d’hommes. Le général Maelzer, complètement traumatisé par cet acte barbare, demande alors à ses supérieurs l’ordre d’entamer des représailles. Ces derniers sont d’ailleurs surpris par cette réaction, alors que des milliers d’hommes meurent au front. Une décision que n’approuve pas Kappler, qui préfèrerait une solution plus diplomatique. Les ordres arrivent alors de Berlin, dix civils italiens doivent mourir pour chaque soldat allemand tué. Kappler est alors chargé de trouver les « volontaires » et de s’occuper de la logistique de l’opération.
Afin d’épargner au maximum les civils, il décide d'utiliser des condamnés à mort et des prisonniers politiques, mais leur nombre est insuffisant. Maelzer, devant le refus de plusieurs officiers subalternes d’exécuter les otages, charge Kappler de cette douloureuse mission. Antonelli va alors essayer de convaincre Kappler et le Vatican de réagir pour empêcher la tuerie.

La force de Cosmatos est de décrire la manière méthodique utilisée par les Allemands pour s’acquitter de leur tâche. Les dernières minutes sont sûrement les plus glaçantes jamais réalisées. Emmenés dans des grottes, les civils sont exécutés froidement de dos, une balle dans la tête par groupe de cinq. A l’extérieur, on entend seulement le bruit des camions, alors que dans le silence des grottes ne résonnent que les déflagrations des armes. Et puis vient cette incroyable scène finale qui va en bouleverser plus d’un. En une minute, Cosmatos discrédite les deux camps et toute forme de violence alors qu’il n’avait jamais porté de jugement (renvoyant allemands et partisans italiens dos à dos, chacun justifiant leurs actes par la bonne cause). La puissance des dernières images (des gros plans sur les visages des protagonistes) font de ce film, non seulement le meilleur de son sous estimé réalisateur, mais aussi un impitoyable réquisitoire contre la guerre.
Cosmatos l'avait compris, l'image possède autant de force que la parole ; et sans jamais tomber dans la démonstration (il y a très peu de sang dans le film), il livre une œuvre forte (par exemple, la grand-mère emmenée lors d'une rafle dans son fauteuil) sans jamais perdre son efficacité, comme le montre l'attentat contre les Allemands, particulièrement spectaculaire et violent.
Jamais le réalisateur ne retrouvera une telle puissance narratrice (sauf, peut-être, dans « D’origine inconnue »). Il finira par sacrifier le fond pour la forme, et gagnera ainsi les faveurs du public, comme le prouve son film suivant, « Le pont de Cassandra », une autre production Carlo Ponti.





















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