Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Bigbonn Psycho-cop
Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
|
Posté le: Mar Avr 05, 2011 7:23 pm Sujet du message: [M] [Critique] Lady Tarzan |
|
|
Lady Tarzan
(Tarzan Sundari ou Tarzan Sundhari)
Origine : Inde
Année : 1988 (d'après ce que j'ai trouvé sur le net, aucune mention sur la K7 VHS)
Un film de Guna (ou Guna Prasad), avec Jamuna, Vinod.
Genre : aventures bollywoodiennes
"Tarzan" a fait des émules dont certains particulièrement croquignolets. "Lady Tarzan" est de ceux-là, avec ses tenues ridicules, ses chansons sirupeuses et ses danses aux déhanchés parfois grotesques. Mais le film est aussi une sorte de compilation de tout ce qui fait le genre aventures : des stock-shots d’animaux sauvages, pour faire plus vrai que nature, avec combat de fauves, singe attrapé par un boa (et c’est probablement le plus horrible du film que de voir l’œil du primate regarder la caméra qui le filme, alors qu’il a la tête prise dans la gueule du serpent et n’arrive pas à s’en libérer...), crocodiles attaquant un léopard... des aventuriers bigarrés (dont un binoclard ridicule qui joue le comique de service), une tribu de primitifs peinturlurés dirigés par un nain, des héros moustachus (ben oui, nous sommes en Inde), des héroïnes moustachues aussi (ben oui, nous sommes en Inde) euh, non... je voulais dire des héroïnes aux rêves érotiques et musicaux, des méchants patibulaires (dont une espèce de gros travelo à crête d’iroquois et à jupette colorée), ainsi que moult rebondissements pas piqués des vers...
Rani est une jeune fille qui a eu le malheur d’accompagner son papa et de tomber dans une embuscade pour dévaliser celui-ci. Balancée tel un mannequin de chiffon (d’ailleurs, c’en est un), dans une cascade (une chute qui, quand on la voit, ne peut qu’être mortelle), elle en ressort à peine mouillée mais perdue dans la forêt, l’immense forêt pleine d’animaux sauvages et beaux. Elle fait assez rapidement ami-ami avec les éléphants, au prix d’une danse assez ridicule où elle les imite tandis qu’on dirait qu’ils sont pris de ballonnements et se tortillent pour pouvoir mieux libérer leurs entrailles (à les voir on craint d’ailleurs – ou on espère ? - qu’elle ne se prenne un vent ou, pire, une diarrhée faramineuse, en plein dans la tronche), avec les léopards aussi, et les autres fauves, tant qu’à faire, avec qui elle joue à la maîtresse d’école, ne provoquant que feulements et soupirs rauques de la part des gros chats un peu cancres. Rani ne déteste, finalement, que les reptiles et les sauriens, les plus agressifs du lot, dont un crocodile qui la déshabille... miam-miam, sauf qu'en fait non puisqu'on parle là de Rani enfant...
Douze ans passent, et voilà Rani devenue jeune femme en tenue légère et tachetée, bondissant de liane en liane (et le singulier est volontaire car je crois bien qu’il s’agit toujours de la même liane et du même plan), poussant parfois un cri assez peu réussi (un de plus qui aura du mal à faire oublier celui de Johnny Weissmuller), et combattant ses adversaires comme une panthère kung fu, toutes griffes dehors et avec même des éclairs de catcheuse de la jungle : et que je t’attrape un rude gaillard, et que je te le soulève à bout de bras et que je te le balance dans les airs !
Tandis que son petit papa désespère de la revoir un jour et que sa mère se désole de sa disparition, Rani finit par tomber sur un beau brun mystérieux à la lèvre supérieure ourlée d’une belle moustache, dont le regard franc et fier ne la laisse pas de marbre. Lui reconnaît Rani, dans cette mystérieuse fille de la jungle, mais elle, se souvient-elle de qui elle était ? S’ensuivent alors quelques danses assez fendardes sur le thème de « mon amour je suis à toi », avec des paroles aussi fortes que « je suis ton vin, viens donc me boire », entre quelques combats où les coups portent assez peu mais sont finalement assez sympathiques et une découverte de la tendresse sur fond de dégustation de bananes (en compagnie d’un type dans un costume de singe, autre élément foncièrement sympathique quoique ici assez peu exploité).
"Lady Tarzan" est donc une surprise sympathique et présentant quelques séquences particulièrement réussies dans le genre guilleret au second degré plus qu’au premier. On a du mal à ne pas rire en voyant les héros du film se tortiller dans des costumes ridicules et des éclairages clipesques fortement vieillis, on se gondole en découvrant le méchant de la tribu des sauvages, cette espèce de Wez de "Mad Max 2" qui aurait pris 30 kilos et aurait troqué la tenue cuir pour le deux-pièces multicolore, et qui accompagne tous ses coups de latte de grognements légèrement porcins (on peut se faire une idée plus précise du personnage en se rendant sur cet extrait de "Lady Tarzan", à 9’59 précises).
Tout concourt à ravir le spectateur, un peu goguenard il faut bien le dire. Du sérieux de l’ensemble qui passe sans complexe et sans trop de souci scénaristique d’une séquence à l’autre, parfois assez brutalement (notamment au début, avec les stock-shots) à l’érotisme sous-jacent, ne montrant rien mais suggérant beaucoup (de l’épluchage d’une banane à la succion du venin dans la cuisse du héros, en passant par une tête d’idiot entre les cuisses de notre belle Tarzane), en passant encore par les danses parsemées régulièrement, telles des cailloux de Petit Poucet, jusqu’à un happy end prévisible.
Dommage que l’ensemble soit trop long, deux bonnes heures quand même, ce qui fait qu’on finit par décrocher et par se lasser de toutes ces épices auxquelles on n’est pas si habitué. D’autant plus lorsque le film est vu à partir d’une vieille VHS Boussivision sous-titrée en arabe et en français, mais plus qu’approximativement (pour les ST français, tout au moins), et quelque peu défraichie par le temps qui passe et l’eau qui a coulé sous les ponts qui enjambent le Gange. Belle jaquette kitschoune en tout cas, avec cette héroïne portant sur ses épaules un léopard débonnaire, une posture rappelant fortement celle qui faisait la beauté de l’affiche du "Colosse de Hong-Kong". La première heure passe donc sans souci (à part pour les quelques animaux sauvages victimes de prédateurs), la deuxième rame un peu et c’est d’autant plus dommage que c’est dans celle-ci qu’on retrouve les scènes les plus gratinées et les personnages les plus étonnants, dont quelques guerriers volants.
Dernière édition par Bigbonn le Mer Avr 06, 2011 12:16 pm; édité 2 fois |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Valor Psycho-cop
Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 4497 Localisation: Vanves
|
Posté le: Mar Avr 05, 2011 8:28 pm Sujet du message: |
|
|
Je suis en train de retoucher tes captures avec Photoshop ...
Je dis ça au cas où Mallox déciderait de faire la même chose ! |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Bigbonn Psycho-cop
Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
|
Posté le: Mar Avr 05, 2011 8:30 pm Sujet du message: |
|
|
Valor a écrit: | Je suis en train de retoucher tes captures avec Photoshop ...
Je dis ça au cas où Mallox déciderait de faire la même chose ! |
tout ce que tu pourras faire ne pourra que les améliorer!
|
|
Revenir en haut de page |
|
|
Valor Psycho-cop
Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 4497 Localisation: Vanves
|
Posté le: Mar Avr 05, 2011 10:57 pm Sujet du message: |
|
|
C'est quand même mieux sur Youtube ! |
|
Revenir en haut de page |
|
|
sigtuna Super héros Toxic
Inscrit le: 08 Jan 2010 Messages: 3818
|
Posté le: Mer Avr 06, 2011 6:40 am Sujet du message: |
|
|
la vache
Si j'ai bien compris ça se passe en Inde même (y a t-il un lion comme sur la jaquette?).
La critique donne envie en tous cas. |
|
Revenir en haut de page |
|
|
flint Super héros Toxic
Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
|
Posté le: Mer Avr 06, 2011 10:01 am Sujet du message: |
|
|
Bel effort de Bigbonn. Personnellement, j'ai beaucoup de mal avec le cinéma "Bollywood", surtout quand ça chante (et ça chante souvent, et les films sont longs... très longs). Pourtant, le cinéma de genre indien partage certaines affinités avec les cinémas turc et indonésien, par exemple ; mais autant j'apprécie ce qui s'est fait dans ces deux pays dans les années 70/80, autant je ne pense pas que j'aurai un jour le courage de me pencher sérieusement sur le cinéma indien, bien qu'il soit très riche.
En tout cas, merci à Bigbonn pour cette chronique exotique ! |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Bigbonn Psycho-cop
Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
|
Posté le: Mer Avr 06, 2011 12:13 pm Sujet du message: |
|
|
Valor a écrit: | C'est quand même mieux sur Youtube ! |
alors là, chapeau! parce qu'elles sont mieux bien sûr mais qu'en plus ce sont les mêmes! tu t'es fadé tout le film pour les retrouver!?!
(faudra que tu m'expliques comment tu fais pour faire des captures à partir d'un extrait youtubesque, ça t'évitera ce boulot ensuite!)
pour flint: tout comme toi, j'ai du mal avec les morceaux musicaux (forbidden zone, par exemple! ) mais là, ils sont quand même assez marrants, notamment au niveau des costumes et des danses. Mais trop longs quand même, bien souvent.
Je crois que le film se supporte très bien mais en deux visions. D'un coup, c'est trop long.
Il doit y avoir probablement des perles aussi de par là-bas, mais elles nous restent le plus souvent inaccessibles. Merci Boussivision, donc! (qui était l'éditeur de cette VHS)
Sinon, le film est apparemment en Telugu, l'une des langues indiennes.
et il y a un lion dans le film (brève apparition lors de la "classe" de melle Rani), il y a aussi un affrontement brutal entre deux lionnes (stock-shots) et quelques autres animaux sauvages: panthère noire, ours, macaques, lapins blancs... |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Valor Psycho-cop
Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 4497 Localisation: Vanves
|
Posté le: Mer Avr 06, 2011 7:25 pm Sujet du message: |
|
|
Ben, je l’ai regardé … en accéléré! :timide: … mais j’ai quand même trouvé ça super sympa ! Les scènes avec les animaux sont particulièrement bien réalisées.
Je crois que tu as tout dit dans ta critique : la surprise vient d’un mélange de genres assez maladroit. On passe ainsi de la comédie aux scènes de baston, du romantisme au fantastique, avec en prime des scènes de snuff animalier à faire pâlir Umberto Lenzi … sans parler des inévitables chansons chorégraphiées !
Bref, un OFNI que je suis bien content d’avoir découvert. Merci à toi, donc !
|
|
Revenir en haut de page |
|
|
|