[M] [Critique] Massacre au camp d'été

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Psychovision.net Index du Forum :: Horreur / Gore / Trash
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
mallox
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 13982
Localisation: Vendée franco-française

MessagePosté le: Lun Oct 15, 2007 12:37 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Massacre au camp d'été Répondre en citant




Titre : Massacre au camp d’été (Sleepaway Camp)
Pays : USA
Année : 1983
Genre : Trans-Slasher
Réalisé par Robert Hiltzik
Avec Felissa Rose, Jonathan Tiersten, Karen Fields, Christopher Collet, Mike Kellin


C’est sans trop de conviction que je m’étais installé devant ce “Sleepaway Camp” et surtout histoire de rattraper mon retard vis-à-vis d’un film doté d’une certaine renommée. Datant de 1983, et emplis de préjugés sur un film classé « ersatz » de « Vendredi 13 » par moi-même avant de le visionner, force est de constater que dès les premières minutes, celui-ci surprend, puis s’avère bien meilleur que le modèle susnommé. Ça débute par un panoramique des plus classiques sur une baie, la musique se fait alors entendre, elle est intrigante à souhait, et l’on se dit que c’est toujours ça de pris. Les travellings se font lents, maîtrisés et les contrastes nocturnes inquiètent. On pense à « La baie sanglante », soit, mais pas plus, car d’entrée j’ai personnellement capté une intelligence maligne derrière la caméra me faisant d’avantage penser à du Bob Clark, tiens donc !



Ça commence ainsi avec un père et ses deux enfants Peter et Angela, faisant tranquillement du bateau avant que celui-ci ne se renverse. Deux jeunes adolescents à bord d’un hors-bord, s’amusent à faire peur à une troisième adolescente faisant du ski nautique. L’inattention et l’imprudence des deux jeunes font qu’ils se ratent et viennent percuter de plein fouet la petite famille à l’eau, tuant sur le coup le père et l’un des deux enfants, Peter. Huit ans passent…
On retrouve Angela accompagnée par une tante excentrique dans un camp de vacances. L’adaptation de la jeune femme se fait rapidement douloureuse. Repliée sur elle-même et se marginalisant en ne participant à aucune activité, puis bénéficiant de quelques traitements médicaux de faveur, comme celui de prendre sa douche seule, elle devient vite jalousée par les autres adolescents au point d’être évincée puis devenir la tête de turc de la colo. Ça n’empêche pas Paul, l’un d’eux, d’être malgré tout séduit par celle-ci. Petit problème, même les adultes l’embêtent, notamment le cuistot qui tente un rapprochement un peu trop serré. Celui-ci peu après se fait brûler vif, dans un meurtre très énigmatique, mais ce ne sera que le premier d’une série à venir, série qui culminera dans un final absolument stupéfiant…



Stupéfiant car dès la fin du film, l’une des premières tentations qui se présente est de remettre le film au début afin de vérifier ce à quoi l’on vient d’assister. Peu de films peuvent se targuer de posséder un twist final d’une telle fulgurance qui en viendrait presque à faire douter. Et quel plaisir également de se faire prendre à revers, ce n’est pas si courant, loin s’en faut au sein d’un genre qui le plus souvent déroule jusqu’à son dénouement prévisible, l’originalité recherchée étant dans la manière d’éliminer, de trucider ses protagonistes. Mais bref, passons là-dessus, il ne faudrait pas, à trop en dire, gâcher le plaisir du lecteur passant par là et qui ne l’aurait pas encore vu.

Et puis, ça ne s’arrête pas là. Le film possède bien d’autres qualités et le réduire à une scène ne serait pas lui rendre hommage. D’abord ce metteur en scène Robert Hiltzik, alors tout jeune, qui au sortir de ses études et à pas de frais, s’attelle à ce film, avec au sein du casting quelques potes à lui. Il reprendra ensuite la recette de son premier film pour malheureusement ne plus faire que la décliner. Je ne sais ce que valent les suites de ce film, mais je ne miserai pas dessus. Coup d’éclat néanmoins avec ce premier film malin comme pas un qui sait prendre son temps lorsqu’il faut, installer un climax, le dévier ensuite vers le slasher version « les zozos », voire « Porky’s » (encore Bob Clark), mais avec sa petite étude sur le mal-être de l’adolescence ainsi qu’une peinture de groupe face à ces troubles. Angela est mal(e) dans sa peau et finalement chacun tentera soit d’en tirer partie, soit de l’enfoncer, au lieu de l’aider. La vision est assez pessimiste et l’on sent un certain vécu sur l’ingratitude de cette période. On ressent un certain trouble devant cette description mi potache mi dramatique, d’une période de doutes où l’on trouvera force et personnalité à détruire quelqu’un, et c’est peut-être finalement à ce prix que l’adolescent se forgera pour devenir adulte. Pire même, l’âge est difficile, s'identifier et s’affirmer sexuellement se fera souvent sur le dos de l’autre (bonjour l’image) et s’accompagnera même parfois d’une certaine ambivalence. Les filles se surchargent en maquillage, les garçons bombent le torse, Angela doute et restera entre deux mondes.



Cet équilibre, même si « Massacre au camp d’été » n’est pas exempt de quelques faiblesses et chutes de rythme, est bien conservé tout le long. Si certains trouveront tout cela banal et sans intérêt, c’est surtout à cause de la vision d’autres films qui bavassent dans le vide, enchaînant meurtres sur meurtres, le tout interrompu par des dialogues ineptes. Ici, à bien y regarder et à bien écouter, ils ont leur sens, et surtout une raison d’être, et finalement, il faudra savoir faire la démarche de raccorder le tout à la fin pour bien savourer la chose, tout comme il faudra bien faire attention à la scène d’ouverture. C’est une chose que j’aime bien trouver au cinéma cette façon de convoquer la réflexion tout en donnant l’air de rien, du sens.
Quand les jeunes comédiens y sont en plus étonnamment crédibles, que dire si ce n’est ça renforce l’épaisseur en même temps que lester définitivement le film. Dans la catégorie « doyens », on a aussi plaisir en passant à y retrouver Mike Kellin (« Meurtres sous contrôle ») dans son dernier rôle, puisque celui-ci décèdera avant la sortie du film.
Et puis l’on trouvera ici tout le charme d’une époque où la moustache, le short et tee-shirt (trop) moulant, le brushing de rigueur, offrent un décorum aux allures kitch mais crédible, et finissent par ravir ou émouvoir comme une vieille photo de nous même 20 ans avant.

Bref, « Sleepaway camp » ne me semble pas facile à chroniquer car il convient plus que jamais de ne trop en dire. Sans me perdre en dithyrambes, j’inviterai simplement chacun à aller y faire un tour, il s’agit pour ma part de l’un des meilleurs films du genre. Je me le ressasse depuis sa vision tant et si bien qu’il me faudra le revoir. C’est un beau tour de force en tout cas que de réussir avec un budget aussi minime, un film bien plus subtil qu’il n’y paraît en même temps qu’un spectacle efficace, plongeant le spectateur souvent entre-deux, puis l’amenant lentement et sournoisement dans de beaux abîmes déviants qui culmineront subitement pour bousculer le subconscient et traumatiser l’inconscient. Coup de maître. Chance ou pas chance ? On va dire pas chance, et surtout certainement pas mal de réflexion dans le projet avant tournage pour accoucher du monstre androgène hautement recommandable ici présent…



Note : 8/10
Accroche : Meurtres Trans-géniques
_________________


Dernière édition par mallox le Sam Avr 28, 2018 10:23 am; édité 15 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
flint
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007
Messages: 7606
Localisation: cusset-plage

MessagePosté le: Lun Oct 15, 2007 12:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

"Massacre au Camp d'Eté" est mon slasher préféré, et de loin. Le réalisateur a su s'éloigner des clichés habituels du genre, et apporter de l'originalité, mais aussi, comme tu l'as souligné, de la crédibilité dans ce film.
Soulignons la présence, dans le rôle d'un vieux cuistot sympa, de Robert Earl Jones, père du célèbre James Earl Jones, et décédé l'année dernière à l'âge de... 102 ans !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
The Omega Man
99 % irradié
99 % irradié


Inscrit le: 25 Juil 2006
Messages: 1155
Localisation: Belgique

MessagePosté le: Lun Oct 15, 2007 1:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

frank_PDT_10 Parce que vous croyez vraiment qu'il y encore des personnes qui ne sont pas encore au courant du pitch final ! le film est pourtant connu pour cela. new_lang

A noter que la bande annonce n'est pas mal dans le genre humour noir.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
mallox
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 13982
Localisation: Vendée franco-française

MessagePosté le: Lun Oct 15, 2007 2:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

The Omega Man a écrit:
frank_PDT_10 Parce que vous croyez vraiment qu'il y encore des personnes qui ne sont pas encore au courant du pitch final !


Oh que oui ! Le gros mallox avant de le voir... :timide:


hé hé!
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Valor
Psycho-cop
Psycho-cop


Inscrit le: 22 Fév 2007
Messages: 4497
Localisation: Vanves

MessagePosté le: Lun Oct 15, 2007 4:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

icon_confused

Ben... moi non plus je l'ai pas vu : j'ai toujours cru que c'était un sous-Halloween !
Heureusement grâce à Mallox je vais pouvoir découvrir ce chef- d'oeuvre ! icon_wink

Bon, je suppose que le tueur ... c'est Michael Myers !

ou peut-être le colonel Moutarde (avec le chandelier)

ico_mrgreen
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
le charognard
3 % irradié
3 % irradié


Inscrit le: 15 Juil 2005
Messages: 19

MessagePosté le: Mer Oct 17, 2007 5:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En revanche, les deux suites sont bien médiocres et nettement moins bien foutues. Il me semble qu'un coffret était sorti avec comme packaging une grosse croix rouge, coffret devenu collector suite à une plainte de la Croix Rouge.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Psychovision.net Index du Forum :: Horreur / Gore / Trash Toutes les heures sont au format GMT
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum




Powered by phpBB © 2001, 2002 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com Charcoal2 Theme © Zarron Media