sigtuna Super héros Toxic


Inscrit le: 08 Jan 2010 Messages: 3818
|
Posté le: Ven Jan 27, 2012 5:15 pm Sujet du message: [M] [Critique] Les mangeurs de cerveau |
|
|
Les mangeurs de cerveau (The Brain Eaters)
Etats Unis – 1958
Réalisation : Bruno VeSota
Avec Edwin Nelson, Alan Jay Factor, Cornelius Keefe, Joanna Lee, Jody Fair, Leonard Nimoy...
Genre : Science Fiction
AKA : The Brain Snatchers
Dans la petite ville de Riverdale, Illinois, une sourde menace plane. Un individu louche, se déplaçant nuitamment avec un globe lumineux, étrangle sans avertissement un innocent promeneur qui l’a bousculé à un croisement. Au même moment, le fils du maire de la cité, rentrant en automobile avec son épouse, est surpris par un bruit étrange. Il s’arrête dans un bois entourant la ville et découvre de nombreux cadavres d’animaux. La piste des charognes l’amène jusqu’à une clairière où trône une énorme structure conique en métal, en partie enterrée. Cet objet d’origine inconnue, dont la forme rappelle une fusée, serait-il un vaisseau spatial extraterrestre ? C’est ce que doit déterminer l’équipe scientifique dirigée par le professeur Paul Kettering, alors que le sénateur Walter K. Powers vient d’être envoyé par le gouvernement fédéral pour chapeauter toute l’opération et veiller à ce qu’aucune information ne filtre. Mais déjà dans Riverdale, même la menace s’est répandue...
Métrage très moyen par la durée (1 heure) et très en dessous du médiocre par la qualité, ce "Mangeurs de cerveau" appartient, mais de façon superficielle seulement, à la vague de SF paranoïaque des années 50 qui, de "Les envahisseurs de la planète rouge" à "I Married a Monster from Outer Space", en passant par le plus célèbre d’entre eux, "L’invasion des profanateurs de sépultures", déboula sur les écrans américains de l’époque. Superficiellement seulement, car si ce film en reprend les codes avec un ennemi, non pas invisible, mais camouflé au sein même de la population (allégorie plus ou moins consciente et volontaire, en ces temps de guerre froide, de la menace communiste et soviétique), toute atmosphère de paranoïa y est totalement absente. La faute à un scénario qui, contrairement aux classiques du genre, n’utilise pas un citoyen lambda (voire une épouse délaissée dans "I Married a Monster from Outer Space", ou carrément un enfant dans "Les envahisseurs de la planète rouge") découvrant progressivement ce qui se passe, puis se heurtant à l’incrédulité de ses concitoyens quand il essaye d’alerter la population et les autorités, mais directement l’équipe gouvernementale chargée d’étudier la nature de la menace, menace que d’ailleurs ils identifieront rapidement.
C’est d’ailleurs, avec les décors miteux du pseudo engin spatial, l’une des raisons qui font que la pauvreté des moyens ne peut être dissimulée à l’écran. Car la dite équipe gouvernementale n’est en fait composée que de deux malheureux scientifiques en blouse blanche, et d’un sénateur et de son secrétaire aidés de quelques autochtones. On a beau essayer de donner le change, en faisant déclarer au sénateur à plusieurs reprises qu’il va faire appel à l’armée mais pas tout de suite pour une raison X ou Y, difficile d’être dupe. Pour tout dire, on a là une authentique série Z au budget d’à peine trente milles dollars et dont l’équipe technique est dépourvue de talent et d’imagination. De fait, le réalisateur est l’acteur Bruno VeSota (un habitué des productions Corman, dont ce métrage sera le deuxième de ses trois réalisations), qui s’est retrouvé dans le fauteuil du metteur en scène pour dépanner, faute de candidat plus capable. De même, c’est l’acteur principal, Edwin Nelson, qui a été propulsé producteur exécutif de ce film A.I.P. alors que Roger Corman (la figure de proue de cette maison de production) ne semble pas s’être impliqué dans ce projet.
Notons la présence d’une voix-off, sensée palier le manque de moyens en bouchant les trous des séquences non tournées, mais qui les trois quarts du temps est en redondance avec l’action se déroulant sur l’écran, preuve d’un manque de confiance dans les capacités du réalisateur à assurer la narration par l’image et les dialogues. Notons aussi la présence d’un Leonard Nimoy, alors inconnu, dans le (petit) rôle du chef ou porte-parole des envahisseurs (un humain sous contrôle évidemment), un Nimoy méconnaissable du fait des "effets spéciaux" (et de la qualité discutable de la copie). Notons enfin que le scénario serait le plagiat d’un roman de Robert Heinlein, plagiat implicitement reconnu par l’A.I.P. qui accepta de verser 5 000 dollars à ce célèbre auteur de SF pour éviter toute poursuite (mais, contrairement à ce qui se faisait dans ces cas là, Heinlein demanda que son nom ne soit pas mentionné au générique, sans doute au vu de la qualité du film).
Pour terminer, je préciserai que le titre est bien entendu mensonger, même si… Mais je m’en tiendrai là pour ne pas dévoiler l’intrigue plus que je ne l’ai déjà fait.
 |
|
sigtuna Super héros Toxic


Inscrit le: 08 Jan 2010 Messages: 3818
|
Posté le: Ven Jan 27, 2012 5:18 pm Sujet du message: Fiche DVD |
|
|
Fiche DVD
L’homme de Néandertal + Les Mangeurs de cerveau
Région : Zone 2 PAL
Editeur : Bach Films
Pays : France
Sortie film aux USA : 19 juin 1953 & septembre 1958
Sortie DVD France : 26 décembre 2011
Durée : 75 + 60 minutes
Image : Noir et blanc - Vidéo 4/3
Audio : Mono
Langues : anglais
Sous-titres : français (non amovible)
Bonus : -
Alors, certes, les deux films de ce double programme ne sont pas très bons ; certes, la qualité des copies est assez médiocre (voire franchement limite pour le second film) ; certes, les sous-titres ne sont pas amovibles ; certes, il n'y a aucun bonus ; certes Bach Films ne fait pas preuve d’un grand respect pour la première œuvre (en même temps, ce n’est pas "Alexandre Nevski") en la faisant précéder d’une ridicule publicité d’époque de la série animée des "Flintstones" (enfin, d’un produit dérivé) ; mais on ne peut néanmoins que féliciter l’éditeur de proposer à un prix raisonnable de vieux films de SF inédits dans nos contrées. Parce que c’est bien beau de chialer sur le manque de diversité de l’offre DVD en matière de films anciens, mais il faut aussi encourager ceux qui, comme Bach Films, proposent "autre chose". Un DVD à réserver néanmoins aux amateurs de SF US des années 50.
 |
|