[M] [Critique] Une femme dangereuse

[flint]

Une femme dangereuse

Titre original : Too Hot to Handle

Genre : Action, Espionnage

Année : 1977

Pays d’origine : Etats-Unis, Philippines

Réalisateur : Don Schain

Casting : Cheri Caffaro, Aharon Ipalé, Vic Diaz, Corinne Calvet, John Van Dreelen, Jordan Rosengarten, Subas Herrero…

Aka : Final Hit



Qui est Samantha Fox ? Agée de vingt-sept ans, fille unique, orpheline depuis une douzaine d’années, elle a hérité d’une belle fortune lui permettant de voyager beaucoup et de mener une vie oisive. En apparence, seulement, car Samantha travaille pour une organisation occulte en qualité de tueur à gages. On la paie cher… peut-être parce qu’elle est la meilleure dans ce domaine. La meilleure pour approcher ses futures victimes, les hommes comme les femmes, les séduire, et s’engouffrer à travers leurs failles avant de porter le coup fatal.
Le père de Samantha fut abattu par la mafia, et sa mère, qui se trouvait là accidentellement en cet instant fatidique, trouva elle aussi la mort. Depuis lors, Samantha Fox a juré de combattre le crime par d’autres moyens que ceux de la police, qu’elle rend tout aussi responsable du meurtre de ses parents que la mafia. La voilà à présent à Manille où, après avoir envoyé ad patres un armateur adepte du bondage et de la torture, elle se voit engagée non pas pour un contrat, mais pour trois !
Dans le viseur de Samantha, des personnes toutes riches et influentes, soupçonnées d’activités peu recommandables telles la traite des blanches, le trafic de drogue ou celui d’œuvres d’art. Il faudra faire preuve de beaucoup de ruse à notre tueuse de charme pour mener à bien sa mission, d’autant plus qu’elle a à ses basques un inspecteur de la police criminelle. Et pour compliquer un peu plus les choses, celui-ci s’est entiché d’elle… et réciproquement.



Impossible de dissocier les carrières respectives de Cheri Caffaro et de Don Schain, tant elles sont liées l’une à l’autre (et pas seulement dans le privé, puisqu’ils furent mariés durant cette époque). D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes : en tant que metteur en scène, Schain a réalisé six films, dont cinq avec Cheri ; quant à l’actrice, elle aura tourné dans sept longs métrages entre 1971 et 1977 (l’un des deux films ne concernant pas Don Schain étant le « Savage Sisters » d’Eddie Romero). Si « Une femme dangereuse » constitue la dernière apparition de Cheri Caffaro au cinéma, son ex-mari se reconvertira quant à lui dans la production. Il est d’ailleurs toujours producteur, aux dernières nouvelles, sa dernière participation dans un film remontant à 2010 pour le « Frozen » d’Adam Green. Mais c’est avant tout grâce à Disney Channel qu’il est parvenu à se bâtir une nouvelle réputation, en collaborant une bonne quinzaine de fois pour la célèbre firme, notamment dans la série des « High School Musical ».
On est bien loin de l’époque des seventies, et de la fameuse trilogie des « Ginger McAllister ». Avec « Ginger » (1971), « The Abductors » (1972) et « Girls are for Loving » (1973), Don Schain signa en effet de purs films d’exploitation qui restent encore aujourd’hui des œuvres tout à fait respectables dans leur domaine.



Autres temps, autres mœurs. La trilogie « Ginger » montrait le côté « obscur » du film d’espionnage, avec une Cheri Caffaro qui travaillait pour le gouvernement. Une espionne de choc et de charme qui opérait avec des méthodes que l’on ne risquait pas de voir dans les James Bond. C’étaient de purs films de sexploitation, dans lesquels l’actrice n’était pas avare de ses charmes, ni le reste du casting féminin, et on y voyait même de la nudité frontale masculine, de quoi ravir le public féminin. Quatre ans après « Girls are for Loving », « Une femme dangereuse » marque une certaine continuité, dans l’esprit du moins. Cheri Caffaro ne travaille plus pour le gouvernement, mais pour un organisme non officiel. Néanmoins, elle combat toujours les méchants en utilisant les mêmes atouts : son charme, et son cynisme. Dans le fond, par contre, le côté trash a été fortement atténué. Le sexe est réduit à la portion congrue, plus de nudité intégrale désormais. C’est beaucoup plus soft, mais le cynisme et la violence sont toujours présents, fort heureusement, avec notamment une fin peu conventionnelle, voyant l’héroïne jouer la vie de son adversaire et amant à pile ou face.



Co-produit avec les Philippines, « Too Hot to Handle » rassemble donc, pour les seconds rôles, quelques visages récurrents du cinéma-bis philippin, tels Subas Herrero et Paquito Salcedo. Mais le plus connu d’entre eux reste évidemment l’incontournable Vic Diaz, à la filmographie prestigieuse, et que l’on a pu voir entre autres dans « Flight to Fury », « The Big Bird Cage », « The Beast of the Yellow Night », « Beyond Atlantis » ou encore « Kung Fu Cannibals ». Acteur emblématique d’Eddie Romero et Cirio H. Santiago, notamment, Vic Diaz était le plus souvent en vue dans ses rôles de méchants. Ici, il joue l’associé de l’inspecteur principal (interprété par Aharon Ipalé, aperçu essentiellement dans des séries TV), composant un personnage plus sobre qu’à l’accoutumée. Le reste du casting est très disparate, avec notamment John Van Dreelen (« Le voyageur de l’espace »), et la française Corinne Calvet, qui fit une belle carrière aux Etats-Unis.



En dehors de son charme (même si son physique ne plaira pas à tout le monde), Cheri Caffaro peut se targuer, durant sa trop courte carrière, d’avoir fait preuve de goût au niveau de sa garde robe (qu’elle choisissait pour ses films), et d’avoir réalisé elle-même ses cascades et les scènes de combat la concernant (notamment les combats d’arts martiaux). Depuis plusieurs années, l’ex-actrice défend la cause des abeilles, et en élève, dans la région de Los Angeles. A l’écouter dans le commentaire audio proposé sur le dvd de Shout Factory, elle apparaît comme une femme dotée d’un solide sens de l’humour, pas prétentieuse pour un sou, et portant un regard amusé sur sa carrière. Sans aucun doute, Miss Caffaro, c’est la grande classe.

[sigtuna]

[flint]

[Candyman]

[mallox]

Selon Encyclociné, son titre d'exploitation premier serait "Samantha, une nana explosive".

J'ai trouvé ça drôlement sympa. ça dépayse, Samantha ne fait pas cadeau (bonjour au type qui fini la tête dans un sac plastoque) et en plus la fin réussi à prendre à revers avec son petit lot d'amoralité assumée.
Et ça fait drôle de voir Corinne Calvet, (dont je me souviens bien dans "Je suis un aventurier" d'Anthony Mann) là-dedans !
En tout cas c'est étonnement le dernier film de Don Schain comme réalisateur et ça m'a donné envie de voir les "Ginger" que je ne connais pas !

Bref, merci pour la découverte. J'ai passé un moment très agréable !
(Peut-être manque t-il qcqs minutes à ta copie - 82min - qui expliqueraient le manque de bites à l'écran, celle de Vic Diaz en premier lieu)
_________________

[flint]

Tiens, je tacherai de vérifier la durée de la VHS française et comparer avec le dvd US de Shout Factory.

Sinon, content que le film t'ait plu.

(les "Ginger" sont sympas, dans l'ensemble)

[Throma]

Même le premier, flint ?

Souvenir d'un grand vide de 90 minutes où il ne se passe pratiquement rien.
Du coup, j'avais stoppé là l'aventure Ginger.
_________________
http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[flint]

J'ai tendance à mélanger les trois, depuis le temps. Je sais qu'il y en a un qui est plus faible que les autres, mais je ne me souviens plus lequel est-ce.

[flint]

Fiche dvd -



Une femme dangereuse – Le Chat qui Fume

Région : Zone 2 PAL

Editeur : Le Chat qui Fume
Pays : France

Sortie film : 13 juillet 1983 (France)
Sortie dvd : 6 avril 2014



Durée : 85'48
Image : 1.78:1 d'origine – 16/9e compatible 4/3
Audio : Dolby digital 2.0

Langues : français, anglais
Sous-titres : français (optionnels)

Bonus :

- Bandes-annonces de l'éditeur



Commentaire : Voici donc les premiers titres de cette nouvelle collection « Action Girls » qui signent le retour de l'éditeur qui nous fait ronronner de plaisir : Le Chat qui Fume. Une collection à ne pas confondre avec Actiongirls.com ; ici les femmes savent se battre et leurs poitrines sont 100 % bio ! « Une femme dangereuse » ouvre donc le bal (avec « Attaque à mains nues »), et devraient suivre bientôt « TNT Jackson » (aka « Black Dynamite »), « 3 panthères au combat » (« Ebony, Ivory and Jade ») ainsi que « The Muthers » (ce dernier n'ayant jamais été exploité en France). Ces cinq films ont pour points communs de faire la part belle à des héroïnes de choc, et d'être des coproductions entre les U.S.A. et les Philippines des années '70.
« Une femme dangereuse » connut une brève distribution tardive (en 1983) dans les salles françaises sous le titre « Samantha, nana explosive », uniquement en province. Quasiment à la même époque, le film fut distribué en VHS chez SVP (Super Video Productions) sous son titre le plus connu chez nous, et repris ici par Le Chat qui Fume. L'éditeur indépendant a utilisé pour la circonstance le master américain de Shout ! Factory, qui avait sorti le film en combo avec « Firecracker » (« Attaque à mains nues ») et « TNT Jackson » dans un coffret intitulé « Lethal Ladies Collection », en 2011.



Ce master, hormis de fines rayures verticales apparaissant à l'image lors des premières secondes pour disparaître très vite, est de bonne facture, sans défaut notable. Au niveau des langues, on a le choix entre la version originale ou le doublage français qui s'avère tout à fait convenable. Les sous-titres français accompagnant la VO, créés pour l'occasion, donnent quant à eux entière satisfaction et sont parfaitement lisibles.
Le seul regret consiste à ne trouver en bonus qu'une poignées de bandes-annonces en rapport avec les prochaines sorties de l'éditeur (« Black Dynamite », « Night Train to Terror » et « Dark Souls », plus celle du titre qui nous concerne et « Attaque à mains nues »). Toutefois, ce regret est atténué par le prix attractif du dvd (12 euros). Et puis, Le Chat qui Fume a eu la bonne idée de reproduire sur la jaquette l'affiche originale (ce que les fans préfèrent généralement). Enfin, n'oubliez pas de jeter un œil sur les accroches au dos de la jaquette, qui sont particulièrement drôles, en plus d'y voir là une manière de se moquer gentiment des éditeurs friands d'accroches racoleuses le plus souvent grossières quand elles ne sont pas mensongères. Une excellente idée que l'on espère retrouver pour les autres titres de cette collection « Action Girls » qui part donc sous les meilleurs auspices.

Note : 8/10

[Valor]

[flint]

Effectivement, merci Valor, je vais corriger.

[Valor]

[flint]

Je ne me rappelais pas de cette affiche.
Le soutien-gorge a perdu en volume.

[mallox]

De mémoire (peu) vive, je me souviens pas de cette affiche. (Je ne remplace pas l'affiche ni le titre, si ?)

Je rajoute en aka les nouveaux titres donnés et renvoie ce titre vers l'affiche en fin de chronique. Vous me direz si c'est OK.
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[flint]

Nickel !