[M] [Critique] Tourist trap

[xawa]

Une bien belle jaquette VIP de 1982 - tirée a de nombreux exemplaires - qui a fait les beaux jours des video clubs de notre beau pays

David Schmoeller - 1979
Avec Chuck Connors, Jocelyn Jones, Tanya roberts...

Une bande de jeunes californiens (répondant aux doux noms de Woody, Jerry, Molly et autres noms donnés dans les années 80 par des parents sevrés aux aventures de Bobby Ewing & co.) se baladent en jeep dans un coin paumé des USA et tombent en rade. Ils trouvent refuge dans l'oasis perdu de Slausen, du nom du propriétaire de cet hôtel désaffecté depuis qu'une route express a été construite. Ce Slausen (le grand Chuck Connors), vieil homme solitaire vivant dans le passé, leur fait une drôle d'impression... Une seule survivra.

A cette époque bénie qu'était pour le cinephile l'aube des années 80, période où les tueurs fous envahissaient les écrans, David Schmoeller (si c'est bien lui ) a l'idée de créer un personnage qui n'est pas un simple maniaque schizophrène, mais qui a aussi un drôle de don : celui de faire de ses victimes des mannequins, sortes de pantins désarticulés et "vivants" qu'il manipule à sa guise, ainsi qu'un pouvoir de télépathie(prononcé par mon pote Mamadou ça foutrait le cafard, parce que sans télé pas moyen de voir ce TOURIST TRAP ). De cafard, il en est question dans ce film profondément pessimiste, non pas à cause des jeunes qui claquent - vu qu'on s'en cogne comme de notre premier hamburger - mais bien grâce à une atmosphère pesante, bizarre... Ces mannequins avec cette petite musique en fond, ce vieux fou qui raconte ses souvenirs, la présence de protagonistes tous plus tristes et fades les uns que les autres. Dit comme ça il est vrai que c'est peu engageant, n'empêche que TOURIST TRAP mérite l'attention du spectateur pour son côté dépouillé et son ambiance étrange qui, sans créer le malaise, arrive à mettre mal à l'aise (non non je sais ce que j'écris ). On ne croit pas vraiment à ces victimes qui deviennent des mannequins de cire en dix minutes, et la scène où le sus-nommé Jerry intervient pour sauver son amie avant d'être désarticulé par Slausen achève le peu de crédulité qui nous restait... Mais là n'est pas l'essentiel. Reproche-t-on à FRAYEURS d'être surréaliste ? Le réalisateur a réussi à créer quelque chose de particulier, d'assez unique pour un film qu'on imagine de commande (Charles Band étant dans le coup). Deux scènes sont particulièrement réussies : celle où le tueur enduit le visage de plâtre d'une fille attachée en lui récitant sa mort "le platre est frais au début, puis après arrive la sensation de brûlure, je vais maintenant recouvrir tes yeux, tu ne verras plus jamais la lumière du jour, tu es déjà dans les ténèbres, tu commences à avoir du mal à respirer, je vais recouvrir tes narines... ton coeur explosera de terreur avant que tu n'aies plus de respiration...) ; et surtout la scène finale, le dernier plan nous montrant l'unique survivante dans sa jeep (qui d'ailleurs remarche mais bon on est plus à une incohérence près ) qui ramène ses amis, pantins désarticulés en mille morceaux. Tétanisant.


Il existe aussi une edition Melisa video plus recente ( 1984 ) et plus fade

[Throma]

[xawa]

Faut bien que quelques voix sélévent pour bousculer un peu le DIEU CHARLES BAND

Catacombs ... Loué en vacances . Vu en bouffant des pains au chocolat , passant des coups de telephone et en me coupant les ongles des pieds ( cette activité etait d'ailleurs moins chiante que le film lui meme )

[Throma]

Charles Band on aime ou pas, mais il est quand même à l'origine (bon à la production seulement ) de l'excellentissime "Mansion of the doomed" de Michael Pataki, un vieux de la vieille, aperçu notamment dans "Zoltan, le chien sans gland de Draculito" et "The baby" de Ted Post.
Un film dont je t'ai peut etre déjà vanté les mérites je sais plus mais qui vaut vraiment le coup d'oeil...c'est le terme exact puisque ça cause d'un médecin bargeot qui séquestre des personnes à qui il arrache les yeux et les laisse moisir dans sa cave (les gens, pas les yeux ).
J'en parlerais plus en détail prochainement.
Sinon, j'ai la Mélisa de 84 et je t'emmerde :ange:
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http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[xawa]

[Throma]

[xawa]

[xawa]

Accroche : Mieux vaut utiliser les routes express .

[mallox]

Avis visitox:

Une bonne surprise que ce film. Les deux scènes citées par Xawa me paraissent judicieusement choisies. L'enduit de plâtre sur le visage de la victime fait mal, C'est d'une belle efficacité sadique. Quant au plan final, il est à la fois rigolo, sympathique et inquiétant. D'autres qualités ainsi que de bonnes scènes émergent ailleurs également, notamment une scène de couloir dans laquelle deux personnages doivent jouer les mannequins, une scène dotée d'une bonne tension, bien soulignée par la musique stridente de Donaggio. Et puis d'une manière générale, les mannequins sont ici très photogéniques en plus d'être flippants, donnant un réel cachet à l'ensemble (plus que pour "une hache pour la lune de miel" de Bava par exemple, ce qui me semble notable vu les qualités de graphiste et de distillateur d'ambiances dudit Bava). Et puis les acteurs y sont bons, Chuck Connors en premier, suivi de près par la constamment effrayée Jocelyn Jones. Tanya Roberts promène son joli minois mais reste assez inconsistante en revanche.
Globalement une réussite.

Note: 7/10

Captures pour la critique sur le site et Fiche DVD:



« Tourist Trap »
(Le piège)

Région : Zone 2

Editeur : Artus Films
Pays : France

Sortie ciné : France 1979
Sortie dvd : Mai 2008

Durée : 90 min
Image : 1.85 original respecté – 16/9 compatible 4/3
Audio : Dolby digital 2.0 mono

Langues : français / anglais
Sous-titres : français

Bonus :

- Interview de David Schmoeller
- Bandes-annonces
- Galerie de photos
- Filmographies
- Fiche technique



Commentaire :

Cette édition est fort bienvenue. Le film était sorti en 1999 chez Full Moon et Cult Video et depuis aucune réédition n’avait vu le jour. D’autant plus appréciable vu que ledit dvd ne disposait ni de piste française ni de sous-titres français. Rien de plus ici présent dans l’édition Artus, et on notera que les bonus sont à peu près les mêmes, hormis la différence notable des bandes-annonces présentes dans les catalogues respectifs des éditeurs. L’interview de David Schmoeller est également la même et reste très sympathique; l’on apprend en quelques minutes beaucoup d’éléments sur l’origine du film ainsi que sur sa synthèse. On apprendra par exemple que Chuck Connors envisageait à ce moment de sa carrière, de devenir le Boris Karlof des années 80.
Disons que la présence de sous-titres ajoutée à la présence d’une version française font la différence et tendent à rendre son achat indispensable d’autant que le film est très intéressant. Quant à la qualité de l’image, elle reste très correcte malgré quelques légères scories ici et là, assez négligeables sauf si l’on a vraiment envie de chipoter. A noter un très léger recadrage si je me fie à ma calculatrice, et le film semble ici légèrement raboté (comme dans l’édition Full Moon) en 1.77 au lieu du 1.85 original respecté annoncé. Il faudra toutefois avoir de bons yeux pour le voir et l’on peut considérer ce détail comme quantité négligeable. Le son met mieux en valeur la partition de Pino Donaggio que les dialogues entre protagonistes qui manquent un chouïa de profondeur.
Dans l’ensemble c’est du bon boulot, et surtout du travail d’utilité publique. Artus films a la particularité très louable d’aller déterrer des films qui ont vraiment besoin de l’être. Rien que pour cela on peut les remercier.

Note : 8/10

[Kidam]

Ce film vaut 10 "vendredi 13" au bas mot ! J'aime beaucoup d'autant qu'à le revoir il est à l'image du Chuck, très attachant. Une oeuvre très personnelle avec un paquet d'idées, et donc je prends plutôt deux fois qu'une.

[Camif]

Punaise oui, il vaut même 30 Vendredi 13 ( en même temps c'est pas dur ). Le début du film est une merveille d'inventivité en plus. Quand à la jolie actrice, elle m'a fait faire de jolis rêves tout rose. :timide:

[flint]

Bien aimé, également, bien que n'étant pas un grand fan de slashers (à quelques exceptions près comme "Massacre au Camp d'Eté"). Effectivement, le film se démarque par son atmosphère particulière, cette maison transformée en musée des horreurs, et la prestation formidable de Chuck Connors.
Il faut souligner l'importance de l'élément fantastique dans "Tourist Trap". Plus que de télépathie (dont parle Xawa dans sa critique), le personnage interprété par Chuck Connors possède en fait une palette complète de pouvoirs paranormaux, mais c'est essentiellement de télékinésie dont il use, transformant sa maison en piège grandeur nature.
Un bon trip, donc, que ce "Tourist Trap".

[pazuzu]

Bien aimé aussi. Des bonnes idées, quelques images assez marquantes et une vraie atmosphère. Et puis le short de Tania Roberts. :timide:

[RuggeroPark]

Son film avec Michael Sarrazin et le maniaque tueur de speakerine (?) en revanche était une purge. Mais si vous avez l'occasion de voir son dernier court-métrage "Spanking lessons" (qui a remporté l'inestimable prix du meilleur court-métrage du Nevada en 2007 - J'en vois qui rient) , vous risquez d'être agréablement surpris. Un touche à tout inégal mais estimable.

[princesse.rosebonbon]

je me résignais à l'idée de m'enfiler un slasher lambda et j'ai beaucoup apprécié l'originalité du film au final.
effectivement le fait d'accorder autant de place au fantastique qu'au psycho-killer est très appréciable. à ce propos, on croit même s'être fait refourguer un étrange film de maison hantée avec le premier meurtre.
l'atmosphère qui se dégage du film fait sa véritable valeur ajoutée. aux canons du slasher s'ajoute cette omniprésence des mannequins, lugubres, souvent animés et menaçants. mais je crois que c'est surtout le travail de Pino Donaggio sur la bande son qui est à saluer et parvient à conférer une dimension dramatique inattendue à la course d'une teenager en débardeur et mini-short dans les bois.
pour contre-balancer ces louanges, il faut bien admettre que passé la première bonne impression, tout cela tend à patiner. le scénario tourne en rond à nous proposer 3 ou 4 fois de suite une tentative d'évasion infructueuse. l'écriture n'est pas vraiment à la hauteur de l'ambiance.

ma foi on est bien là dans le haut du panier des prods Charles Band