[M] [Critique] L'épée enchantée

[flint]

L'épée enchantée

Titre original : The Magic Sword

Genre : Heroïc Fantasy, Aventures, Fantastique

Année : 1962

Pays d'origine : Etats-Unis

Réalisateur : Bert I. Gordon

Casting : Basil Rathbone, Estelle Winwood, Gary Lockwood, Anne Helm, Liam Sullivan, Danielle De Metz, Merritt Sone...

Aka : St George and the Dragon/The Seven Curses of Lodac



George est un jeune homme au tempérament fougueux, un orphelin qui fut recueilli par la sorcière Sybil alors qu'il était enfant. Il est amoureux de la princesse Hélène , la fille du Roi, bien qu'il ne l'ait jamais rencontrée. Lorsque George apprend que Hélène a été enlevée par le puissant sorcier Lodac, son sang ne fait qu'un tour, et il se met alors en quête de vouloir la délivrer. Dans cette entreprise, il va se trouver en concurrence avec Sir Branton, un chevalier désireux lui aussi d'épouser Hélène. Le Roi donnera la main de sa fille à celui qui parviendra à la ramener saine et sauve.
Malgré son inexpérience, George va bénéficier des cadeaux que Sybil lui réservait pour son vingt-et-unième anniversaire. Il s'agit de Bayard, le cheval le plus rapide du royaume ; Ascalon, le glaive en acier indestructible, agrémenté d'un bouclier et d'une tunique à l'épreuve des coups ; et enfin, le renfort de six chevaliers émérites confinés jusque là dans une stase temporelle, attendant le jour où l'on ferait appel à eux pour servir une noble cause.
Avec l'aide de ces fidèles compagnons et des puissants objets magiques façonnés par Sybil, George se sent prêt à affronter les sept fléaux qui l'attendent avant de parvenir jusqu'au château de Lodac.



"L'épée enchantée" fait partie de ces films intemporels ayant marqué tout un public friand d'un cinéma rattaché au courant "sword and sorcery", ou plus communément du film de chevalerie (dans une optique "fantasy"). L'exemple type venant à l'esprit quand on évoque ce genre demeure "Jack le tueur de géants", réalisé par Nathan Juran en 1962. "L'épée enchantée" est sorti la même année, et présente quelques similitudes avec l'oeuvre de Juran, notamment dans son intrigue de base : un sorcier maléfique kidnappe la fille du Roi et la séquestre dans son repaire ; un héros intrépide va traverser des épreuves plus dangereuses les unes que les autres afin de la libérer.
Un autre point commun entre les deux films concerne l'absence du légendaire Ray Harryhausen pour l'élaboration des effets spéciaux, alors qu'il en était le maître incontesté à cette époque ("Le septième voyage de Sinbad", "Les voyages de Gulliver", "L'île mystérieuse", "Jason et les Argonautes"). Dans "L'épée enchantée", le responsable des effets spéciaux est le moins renommé Milt Rice, qui travailla pourtant sur plusieurs séries B de SF connues par bon nombre d'entre nous, parmi lesquelles "L'invasion des profanateurs de sépulture" et "Queen of Outer Space".



L'absence de Harryhausen n'est pas préjudiciable à la qualité indéniable de "The Magic Sword", en partie grâce au savoir faire et l'ingéniosité de Bert I. Gordon. Reconnaissons que "Mr B.I.G.", comme le surnommait astucieusement Forrest J. Ackerman, possède une belle carte de visite dans le domaine de la série B fantastique. Il est réputé pour son travail sur le gigantisme, depuis "The Cyclops" et "Le fantastique homme colosse" en 1957 jusqu'à "Soudain les monstres" et "L'empire des fourmis géantes", respectivement en 1976 et 1977. On lui doit également "Village of the Giants" et "Attack of the Puppet People" qui, lui, était axé sur la miniaturisation d'êtres humains par un savant fou (rappelant en cela le "Dr. Cyclops" d'Ernest B. Schoedsack tourné en 1940).
Son unique incursion dans le domaine de la fantasy est donc une réussite, au charme suranné, et les nostalgiques de ce cinéma sauront passer outre ses quelques défauts, à savoir l'animation déficiente de certains monstres (l'ogre et le dragon) et le scénario sans surprises, d'un clacissisme absolu.



Le casting est évidemment relevé par la présence de Basil Rathbone, l'une des icônes du cinéma fantastique, mais pas seulement, puisqu'il se fera également une réputation dans les films de cape et d'épée, toujours dans le rôle du méchant, et sera un Sherlock Holmes emblématique pour le cinéma et la télévision. Le rôle du sorcier Lodac lui sied à merveille, même s'il ne force pas son talent outre mesure. Il s'oppose au jeune Gary Lockwood qui incarne George, un jeune acteur que l'on apercevra surtout dans des séries TV, mais aura été aussi l'un des premiers rôles de "2001, odyssée de l'espace". Les autres protagonistes du film ne sont pas des acteurs renommés, à l'exception d'Estelle Winwood, actrice à l'incroyable longévité. Son interprétation de la magicienne Sybil est savoureuse, alternant gaffes et efficacité, si bien qu'on peut la considérer comme un compromis entre les sorcières Endora et Tante Clara de la série "Ma sorcière bien aimée". Pour la petite histoire, Estelle Winwood était âgée de soixante-dix-neuf ans lors du tournage de "L'épée enchantée" (contre soixante-dix pour Rathbone). Elle tournera encore jusqu'en 1980 pour la télévision, avant de décéder quatre ans plus tard à l'âge fort respectable de cent-un ans !



"The Magic Sword", réalisé voici un demi-siècle, conserve toujours un capital sympathie après toutes ces années ; c'est un spectacle sans prétention encore en mesure de ravir autant les adultes que les enfants. A l'heure des effets spéciaux numériques, il aurait même l'effet d'un bain de jouvence salvateur auprès du public.




Fiche dvd -



L'épée enchantée - Artus Films

Editeur : Artus Films
Pays : France

Sortie film : 25 avril 1962
Sortie dvd : 2 avril 2013

Durée : 77 minutes
Image : 1.85:1 d'origine, 16/9e compatible 4/3
Audio : Dolby 1.0

Langues : français, anglais
Sous-titres : français



Bonus :
- La magie de Bert I.Gordon, par Alain Petit (46'16)
- Diaporama (4'12)
- Bandes-annonces

Commentaire : Quelle bonne idée de ressortir "L'épée enchantée", bien que le film soit tombé dans le domaine public et qu'il ait connu diverses éditions dvd. Aux Etats-Unis, il a été commercialisé dans des copies désastreuses chez Alpha Video et Digiview, mais par contre avec un master de meilleure qualité chez MGM, disposant en plus de sous-titres français. En France, le film était préalablement sorti chez Bach Films (en 2006), mais uniquement en version originale avec sous-titres français, qui plus est dans un format recadré.



Artus Films sort une édition digne de ce nom, une fois de plus, le film étant d'une part dans son format d'origine (1.85), mais également avec le choix de la VOSTF ou de la version française, jusqu'ici inaccessible (sauf lors de diffusions télévisées). Les deux pistes ne présentent pas le moindre défaut, et l'image est tout à fait satisfaisante, restituant à merveille les couleurs de l'époque.
Les bonus sont aussi au rendez-vous, avec comme plat de résistance l'entretien avec un habitué des lieux, Alain Petit, qui durant trois quarts d'heure nous convie comme souvent à un agréable voyage dans le temps. On peut séparer l'entrevue en trois parties principales. La première concerne la genèse du film, comment Alain Petit a pu en découvrir l'existence à l'époque, avant de faire un tour d'horizon du film de chevalerie. La deuxième partie se concentre sur la filmographie de Bert I. Gordon, et la dernière évoque le casting du film, avec quelques anecdotes toujours bienvenues.



Le dvd de "L'épée enchantée" sous le label Artus possède donc toutes les qualités requises pour que l'on ait envie de l'acheter, surtout que son rapport qualité/prix (une quinzaine d'euros) plaide également en sa faveur.
Note : 9/10

[sigtuna]

Un retour en fanfare pour notre Flint national.
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[flint]

Merci

(passer de Windows XP à Windows 8 n'est vraiment pas chose aisée)

[mallox]

Je ne sais pas si c'est moi qui avait mal paramétrer mon lecteur dvd ou quoi, je l'ai regardé en vf, l'image remplissait ma 16/9... bref un format 1:77 de mon côté, encore que ça, bon, rien à foutre, par contre j'ai trouvé beaucoup de saturation au niveau des couleurs. Pour le coup ça m'a un peu gêné au début en plus de pixelisation... mais bon c'était très regardable.
A propos du dvd, le Bonus avec Alain Petit fait un peu trop tour d'horizon du genre et des carrières respectives je trouve. Encore que l'anecdote avec les centaines de sauterelles s'étant bouffées entre elles pour n'en rester plus que 10 pour envahir l'Amérique, m'a bien fait marrer.

Quant au film, ben, on sent vraiment un réalisateur qui se sert de sa caméra comme une extension de lui-même. Le type préfèrera toujours rater sa scène plutôt que de ne pas la filmer. Rien que pour ce sentiment, j'apprécie vraiment son travail. Et "L'épée enchantée", bien qu'enfilant parfois les saynètes théâtrales, regorge d'assez d'aventures en quantité pour que chacun y trouve son compte en triant selon affinités.
Marrant aussi ces accessoires, comme cette énorme écuelle sur la table de la sorcière qui n'est la que pour un effet spécial à venir, celui-ci consistant en une transformation en panthère, laquelle, on le voit, était en train de bouffer pour qu'elle se tienne à cette place. C'est pas du cinéma bien lisse aux entournures, mais c'est aussi ce qui en fait son charme. Bravo Flint pour la critique. Et la fiche.
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[Throma]

Ce que j'en pensais en 2006 :

En pleine ère de donjons et de dragons, la fille d'un roi est kidnappée par Lodac, un sorcier malfaisant (Basil Rathbone). George, un paysan épris de la jeune femme, réunit son courage à deux mains et entreprend de partir la délivrer, aidé dans sa quête par la sorcière Sybil qui l'équipe d'une épée surpuissante et convoque six chevaliers légendaires sous ses ordres. Ensemble, ils se dirigent vers l'antre de Lodac et ne disposent que d'une semaine pour délivrer la captive. Passé ce délai, elle servira de repas au dragon domestique du sorcier...

Bert I. Gordon, alias Mr BIG, en habile touche-à-tout qu'il est, au même titre que ses confrères outre-atlantique William Girdler, Jack Hill ou Al Adamson dans un registre plus Z, déçoit rarement en passant d'un sous-genre à un autre.
Qu'on se remémore son excellent thriller d'épouvante "Tormented", son fabuleux polar "Le détraqué" avec un Chuck Connors poseur de bombes opposé à un Neville Brand violeur, sans oublier bien sur ses amusantes oeuvres de science-fiction traitant de macrocosme humain ou animal, ou parfois les deux.
Mais Gordon au cours de sa carrière cinématographique a aussi tâté du film d'aventures familial à deux reprises.
Après son "The boy and the pirates" en 1960, il remet donc le couvert deux années plus tard et signe avec "Les pets en chantier" une véritable ôde à l'heroïc fantasy.
Dragon, princesse capturée, despotique sorcier, preux chevalier, monstres fantastiques de toute sorte, tout y est pour faire saliver le gosse féru de contes fantaisistes qui sommeille en nous. Et tant pis si le manque de moyens se fait ressentir à plusieurs reprises. Le savoir-faire de Gordon, cantonné aux petits budgets, prend le dessus et parvient à faire illusion.
Et Berti en profite bien évidemment pour caser en cours de route un monstre aussi géant que bizarre (une sorte de loup-garou avec une très sale gueule), un dragon majestueux et à l'inverse des liliputiens enfermés dans une cage à oiseau.
Il est amusant de constater que le métrage, destiné en principe à toute la famille, recèle pourtant quelques maquillages assez effrayants (notamment la nymphe se métamorphosant en horrible sorcière difforme semblables aux vieilles putes sur le déclin hantant n'importe quelle aire d'autoroute de Haute-Vienne) et des morts pouvant heurter la sensibilité des chochottes (à l'image de ces chevaliers dissous de la tête aux pieds dans des marécages acides).
A noter pour finir la présence de notre Jacques Gallo national dans le rôle du chevalier Denis de France, un nom qui ne dira peut etre rien pour certains, Gallo étant un acteur de second plan entraperçu dans bon nombres de films et téléfilms français récents.
Bref, un film en chantier à l'image de les pets du brave George.
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http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[Throma]

Ce que Bigboule en pensa le dimanche 17 février 2008, à minuit passé de 10 minutes ; temps : dégagé :

[Bigbonn]

Quel visionnaire, ce Bigboule !

[flint]

Incroyable !