[M] [Critique] Opération Goldman

 
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The Omega Man
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MessagePosté le: Dim Déc 01, 2013 3:15 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Opération Goldman Répondre en citant

Opération Goldman / Lightning Bolt / Operazione Goldman
Gemini 13 - Todesstrahlen auf Kap Canaveral.

Genre : espionnage
Origine : Espagne / Italie / USA
Année : 1966





Réalisateur : Antonio Margheriti (Anthony M. Dawson)
Scénario : Alfonso Balcazar et José Antonio de la Loma
D’après une histoire d’ Alfonso Balcazar
Image : Riccardo Pallotini
Montage : Juan Luis Oliver
Musique : Riz Ortolani
Accroche : James Bond Light

Distribution :
Anthony Eisley (Harry Sennet); Wandisa Guida (Kary); Folco Lulli (Rehte); Diana Lorys (Capt. Patricia Flanagan); Luisa Rivelli (Ursula Parker)

Résumé :
Les services secrets américains recherchent un savant disparu. La mission est confiée à deux agents : une femme qui ne manque ni d'idées ni d'enthousiasme et un homme attiré par l'argent qu'il peut tirer de l'affaire. Ils découvrent l'existence d'une base sous-marine dont le chef rêve de devenir le maître du monde.

"Eurospy" : sous cet anglicisme un rien barbare se cache une série de films produits en Europe entre 1962 et 1969 qui tentaient de profiter du succès des James Bond et surtout de "Goldfinger". Un stakhanoviste de la pellicule comme Margheriti ne pouvait y échapper : après une série de films de science fiction qui vont considérablement renforcer sa réputation au fil du temps, il enchaine sur deux films d’espionnage : une aventure de l’agent 077 alias Bob Fleming "A 077, Sfida ai Killers" et "Operazione Goldman". Ce dernier, largement inspiré par "Dr No" et "Goldfinger", est une petite sucrerie à déguster sans modération. L’une des particularités des "James Bond spoofs" (surtout les européens) était de vouloir imiter leur modèle sans jamais en avoir les moyens, tournés à l’économie comme la plupart des films du genre. "Opération Goldman" aurait pu sombrer dans la médiocrité ou le conformisme mais c’était sans compter sur ce bon vieux Margheriti qui trouve ici le terreau idéal pour nous livrer un de ces films décomplexés et fun dont il avait le secret. Le film démarre doucement comme une histoire d’espionnage conventionnelle, mais une fois le héros dans le repère sous-marin du méchant, le réalisateur se lâche en recyclant quelques idées déjà exploitées sur ses précédents films de science fiction (les humains surgelés, etc.). Le script n’est évidemment qu’un prétexte pour Margheriti qui ne se gêne pas pour caser maquettes et modèles réduits en tous genres, ce qui ne l’empêche pas d’abuser de stock-shots de la NASA, (c’est l’un des points faibles de cette production), mais le réalisateur nous prouve de nouveau son incroyable savoir-faire en intégrant l’explosion de maquettes en images réelles. Ne pouvant se payer un décorateur de la trempe de Ken Adam, il utilise astucieusement certains décors existants comme une brasserie ou la piscine d’entrainement de l’équipe Olympique italienne. Mais le manque de moyens ne l’empêche pas de nous concocter quelques décors réussis comme le bureau "high tech" du méchant, protégé par deux aiguilles articulées géantes. Plus fort encore, avec une piscine, une poignée de figurants en maillots et quelques bouts de décors il reconstitue un hôtel en Floride sans jamais quitter l’Italie !

Ce recours permanent au système D amusa beaucoup l’acteur principal, un certain Anthony Eisley qui était à l’époque l’une des vedettes d’une série qui passait sur ABC "Hawaiian Eye" (1959-1963). Par la suite, il apparut aussi dans pas mal de petits budgets et de films de genre comme "The Wasp Woman" (1960), "The Navy vs. the Night Monsters" (1966), "The Mighty Gorga" (1969), "The Witchmaker" (1969), "Dracula vs. Frankenstein" (1971) ou "The Doll Squad" (1974). Comme son homologue anglais, notre agent spécial se doit d’être entouré par quelques belles représentantes de le gent féminine et, comme par hasard, le cinéma de genre italien est un vivier presque inépuisable de beautés en tous genres. Si vous êtes amateur de péplums, le visage magnifique de Wandisa Guida doit sûrement vous dire quelque chose, en effet, la belle s’est illustrée dans pas mal de films du genre : "La Vengeance d’Hercule", "La Révolte des esclaves", "La Vengeance d’Ursus", "Les Gladiateurs de Rome", "Maciste dans les mines du roi Salomon", "Les Géants de Rome" ("Fort Alésia") ou "Samson contre tous". Elle tournera encore dans "A 077, Sfida ai Killers" et "Operazione Goldman" avant d’arrêter sa carrière, faisant une ultime apparition en 1982 dans "Assassinio al cimitero etrusco" ("Crime Au Cimetière Etrusque"). L’Espagnole Diana Lorys s’est plutôt illustrée dans le western spaghetti : "Les Hors-la-loi de Casa Grande" (1964), "I Gemelli del Texas" (1964), "La Carga de la policia montada" (1964), "Murieta" (1965), "La Frontière de la haine" (1965), "Django tire le premier" (1966), "The Texican" (1966), "Pancho Villa" (1968), "Sonora" (1968), "Rio Hondo" (1968), "Abattez Django le premier" (1971), "Les Quatre mercenaires d’El Paso" (1971), "Chino" (1973), "Adios California" (1977), "La Ciudad maldita" (1978). Tout aussi charmante que ses deux consœurs, Luisa Rivelli est pourtant moins connue, en effet, elle fut surtout la vedette de drames et de comédies, ce qui ne l’empêchera pas d’apparaitre dans quelques films de genre : "Opération Opium", "Colorado", "Les Possédées du démon", etc. Parallèlement, elle apparaitra dans plusieurs séries et téléfilms et fit même du théâtre.

Margheriti n’est pas un auteur comme Bava ou Fulci, mais il compense ses faiblesses par ses capacités techniques et un sens du spectacle incontestable, des qualités qui lui permirent de briller grâce à ses films de science fiction et d’horreur gothique. Les compétences de cet artisan touche à tout l’amenèrent le plus souvent sur des productions improbables au montages financiers cosmopolites qui correspondaient aux demandes du marché, le réalisateur parvenant toujours à livrer des films exploitables et rentables. "Operazione Goldman" n’échappe pas à cette règle : production italo-espagnole, le film est en fait financé par "The Woolner Brothers", une compagnie américaine fondée en 1955 par les frères Lawrence, Bernard et David Woolne. Propriétaires de Drive-In, ils créèrent cette compagnie pour produire une série de films et ainsi les distribuer. Leurs premières productions furent des Roger Corman : "Teenage Doll" (1957) et "Swamp Women" (1956), ensuite ils produiront une série de films en Italie dont pas mal de Mario Bava et de Margheriti : "Hercules Conquers Atlantis" ("Hercules and the Captive Women") (1961), "Hercules in the Haunted World" (1961), "Castle of the Living Dead" (1964), "Castle of Blood" (1964), "Danse Macabre" (1964), "Blood and Black Lace" (1965), "Lightning Bolt" (1967), "Naked You Die" (1968), etc.

Comme à son habitude, Margheriti s’empare d’un genre pour mieux s’en éloigner, il soigne la première partie essentiellement consacrée à l’espionnage puis introduit quelques éléments insolites voire carrément aberrants, comme le héro voulant empêcher le décollage d’une fusée avec sa voiture ! L’idée est des plus saugrenues mais le réalisateur emballe la scène comme si de rien n’était. La suite est tout aussi pittoresque : les cascadeurs sont remplacés par des marionnettes qui tombent sur des maquettes, les hommes de main du méchant sont habillés comme "Diabolik" et le héros s’échappe dans une sorte de grosse torpille qui ressemble à une crotte… Dans cette dernière partie, l’espionnage laisse clairement la place à la fantaisie, ce qui correspond parfaitement au visuel du film dont les décors semblent sortir des cases d’une bande dessinée. En bon cuistot, Margheriti étale ses influences sur l’écran (bande dessinée, science fiction, …) comme la garniture d’une pizza et le réalisateur a assez de talent pour rendre l’ensemble agréable et digeste. Bon appétit !


















Dernière édition par The Omega Man le Jeu Jan 15, 2015 1:55 pm; édité 1 fois
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Throma
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MessagePosté le: Dim Déc 01, 2013 3:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Comme Opération Goldman, je préconise qu'on lui coupe les cordes vocales dans un premier temps et qu'ensuite on le taxe à 98 % de sa fortune iméritée.

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Autrement, pas vu cette espionnerie qui semble tout à fait sympathique.
Sous-genre délectable s'il en est, surtout quand on l'agrémente de fantaisie.
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MessagePosté le: Dim Déc 01, 2013 4:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pas vu non plus; J'ai juste trouvé ça :



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mallox
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MessagePosté le: Lun Déc 02, 2013 5:15 am    Sujet du message: Répondre en citant

En tout cas, chaque fois qu'Omega exhume un vieux Margheriti, il ont l'air très sympas et je me sens con d'en avoir cassé d'autres plus récents. frank_PDT_10
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Dernière édition par mallox le Lun Déc 02, 2013 2:33 pm; édité 1 fois
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crevardo
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MessagePosté le: Lun Déc 02, 2013 11:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Vu en vf Omega Man ?
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MessagePosté le: Sam Déc 07, 2013 11:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

crevardo a écrit:
Vu en vf Omega Man ?


Non en anglais
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MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2015 1:53 pm    Sujet du message: [C] Fiche DVD Répondre en citant

Opération Goldman
(Lightning Bolt / Operazione Goldman / Gemini 13 - Todesstrahlen auf Kap Canaveral)

Région : Zone 2 PAL
Editeur : Artus Films
Pays : France



Sortie film mondiale : 22 avril 1966
Sortie dvd : 3 février 2015

Durée : 90 minutes
Image : 2.35 original respecté – 16/9e compatible 4/3
Audio : Français Dolby 2.0 et italien Dolby 2.0
Langues : français, italien
Sous-titres : français






Artus est en passe de devenir l'un des éditeurs français les plus en vogue du moment, au point de devenir incontournable pour tout amateur de cinéma de genre. L'éditeur s'est lancé sur une part de marché assez spécifique en France (ciné-maniaques, nostalgiques des cinémas de quartier,...) en proposant des collections aux thématiques aussi diverses que variées (western, naziploitation, horreur paella, Fumetti, gothique, Jess Franco,...), mais toujours dans des éditions de qualité à des prix abordables. L'éditeur étoffe son catalogue de titres souvent captivants, parfois superflus (le coffret Ninjas) mais toujours distrayants. Cette fois, Artus nous propose le premier opus d'une série consacrée à l'"Eurospy" un genre peu connu du grand public qui fit fureur dans les années soixante. C'est précisément en 1964, après le succès phénoménal de "Goldfinger" que le genre a réellement explosé : en Europe de multiples coproductions voient le jour, les agents 077, 017, 069, 117, se bousculent sur les écrans, la plupart du temps interprétés par des acteurs américains en perte de vitesse. Pour inaugurer sa collection, Artus nous propose l'excellent "Opération Goldman", une petite fantaisie réalisée par le stakhanoviste Antonio Margheriti. Le réalisateur trouve une nouvelle fois l'occasion de se faire plaisir, il divise son film en deux parties, la première étant un agréable film d'espionnage qui aborde tous les poncifs du genre avec quelques clins d'œil. Le chef du héros est une femme interprétée par la magnifique Diana Lorys (alias Ana María Cazorla Vega, star du western spaghetti, aperçue plus dénudée dans quelques Jess Franco), le héros ne porte pas d'arme mais un carnet de chèques. La deuxième partie vire à la science-fiction avec une base secrète sous-marine, des corps cryogénisés, des maquettes et des effets spéciaux à gogos, parfois d'une simplicité totalement désarmante, comme un rayon laser représenté par un simple fil rouge !

Comme à son habitude l'éditeur nous propose la meilleure copie disponible sur le marché, ici la copie italienne, qui n'est pas trop difficile à trouver, le film ayant une certaine réputation notamment en Allemagne ou dans les pays anglo-saxon qui éditent souvent des Margheriti. L'image est belle, ce qui est presque miraculeux compte tenu de l'année et des conditions de tournage de l'époque. Deux pistes sonores sont présentées : la VF d'époque (nostalgie, nostalgie !) et la VO sous-titrée. Les menus fixes reprennent les images du film, ce qui donne à l'ensemble un cachet rétro indéniable et totalement dans le thème de cette édition. Une pièce de choix et une rareté (le film est inédit en DVD chez nous, il était sorti en VHS lors de la glorieuse époque de la location) à placer dans sa dvdthéque !

Bonus :
- "Rayons mortels à Cap Kennedy" (23min) : L'incontournable documentaire avec Alain Petit qui revient sur le genre (l'espionnage à l'européenne) bien avant le succès d'un certain James Bond. Il nous parle un peu du film, développe la filmographie des acteurs et plus particulièrement celle d'Anthony Eisley (dont il décortique quelques films bis, notamment "Monstroid"/"Monster" de 1980) et finit par recommander deux numéros du fanzines Monster Bis consacrés au genre.
- Un diaporama qui reprend les affiches et les photos d'exploitation allemandes du film
- La bande annonce

















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flint
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MessagePosté le: Lun Fév 23, 2015 6:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai hélas pas été très emballé par cet eurospy aux accents fantastiques. Ma première réserve va sur le choix du premier rôle masculin, Anthony Eisley, pas du tout charismatique, et le cheveu teint avec du cirage bon marché. Du coup, voir que sa comparse féminine (Diana Lorys) est sacrifiée, par une hérésie du scénario, dans toute la seconde partie se passant dans la base sous-marine m'a laissé encore plus perplexe.
Après, je reconnais qu'il y a quelques bons passages. Les maquettes, c'est sympa mais parfois un peu too much (mention spéciale à la Jaguar rouge miniature de chez Dinky Toys dévalant un bac à sable).
Quant aux personnages cryogénisés, c'est rigolo mais ça ne sert à rien dans le film, à part pour faire joli.
Bref, ça vaut pas "Mission Lady Chaplin" (entre autres).
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Throma
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MessagePosté le: Sam Déc 12, 2015 8:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Agréable produit emballé par Margheriti et surtout Alfonso Balcazar puisque c'est à lui que l'on doit le scénar et les dialogues.
Beaucoup de grabuge, des situations variées, défilé de beautés, etc.
Les 2 points faibles majeurs ont été évoqué par flint : Anthony Eisley a le charisme d'un débouche-chiottes, une sorte de Ryan Gosling teint, et une seconde moitié du film nettement moins emballante où l'absence de Diana Lorys se fait cruellement ressentir.
Néanmoins, cela reste l'un des meilleurs "Anthony Dawson", artisan rarement convaincant.

(Et la maquette de Cap Kennedy prise d'assaut par la bagnole rouge m'a ébahi aussi. Un modèle de modélisme si je puis dire. Comme quoi Freda n'était pas le seul dans le domaine).
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