The Omega Man 99 % irradié


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Posté le: Mar Aoû 26, 2014 7:28 am Sujet du message: [M] [DVD+Critique] l'Arène |
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L'Arène / Raze
Genre: Action
Origine : USA
Année : 2013
 
Réalisateur : Josh C. Waller
Scenario : Robert Beaucage, Kenny Gage et Josh C. Waller
Musique : Frank Riggio
Image : Dylan O'Brien
Accroche : Desperate Women in Prison
Distribution :
Zoë Bell (Sabrina), Rachel Nichols (Jamie), Tracie Thoms (Teresa), Sherilyn Fenn (Elizabeth), Doug Jones (Joseph), Bruce Thomas (Kurtz), Bailey Anne Borders (Cody), Rebecca Marshall (Phoebe), Adrienne Wilkinson (Nancy), Allene Quincy (Brenda), Rosario Dawson (Rachel).
Résumé :
Jamie a été kidnappée. A son réveil, elle se retrouve emprisonnée dans un bunker de béton, une sorte de Colisée moderne dans lequel, comme les 50 autres femmes enlevées, elle devra combattre à mort, sous peine de voir sa famille exécutée…
Dans une arène qui ressemble à un puits, des combattants se foutent méchamment sur la gueule sous l'objectif de camera… Le but : tuer son adversaire, sinon un proche sera exécuté. Bon, rien de vraiment neuf dans ce petit film de baston, fortement influencé par certains jeux vidéo, le free fight et un chouia de la série "Hunger Games", à part un petit détail : les combattants sont des combattantes !
Que les érotomanes se calment, on est pas chez Fred Olen Ray ou Jim Wynorsky ! Si, dans les années 80, Brinke Stevens et Linea Quigley se seraient volontiers crêpées le chignon en s'arrachant le peu de vêtements qu'elles portaient, aujourd'hui aucun téton ni paire de fesses à l'écran, même pas une scène de douche… Par contre, on défonce les crânes, on crève les yeux, on s'éclate la gueule contre un mur de brique. En effet, ce n'est pas du catch dans la boue, mais de la baston bête et méchante : rien de glamour à voir des femmes se faire défoncer le crâne.
La condition féminine dans les films de genre a pas mal évolué depuis les années septante, la femme avait pu affirmer son indépendance et surtout développer sa volonté de survie. Malheureusement, cette libération sera suivie dans les années 80 par un retour du puritanisme, qui assimile la liberté sexuelle à une condamnation à mort : la femme indépendante doit aussi être vertueuse ! Aujourd'hui, cette émancipation semble devoir passer par la violence, mais est-ce vraiment de l'émancipation de se transformer en gros beauf ?
"Raze" est un film brutal, pourtant produit par des femmes : Rachel Nichols, Zoe Bell et Allene Quincy. Rachel Nichols démarre sa carrière comme mannequin puis actrice : on a pu la voir dans "Star Trek", "Conan", "P2", "Amityville", etc. Physiquement beaucoup plus charpentée que sa consoeur, Zoe Bell fut cascadeuse et débuta comme doublure de Lucy Lawless dans la série "Xena". Elle devient célèbre grâce à Quentin Tarantino qui lui offre de jouer son propre rôle dans "Boulevard de la mort / Death Proof" (Tracie Thoms, une autre actrice du film joue aussi dans "Raze"). Depuis, Zoe est apparue dans diverses productions comme "Oblivion", "Django Unchained", etc. Elle est à l'affiche de "Mercenaries", version féminine de "The Expendables" aux côtés de Cynthia Rothrock, Brigitte Nielsen, Kristinna Loken et Vivica Fox. Allene Quincy est actrice, chanteuse et fait du "stand up", elle est plutôt spécialisée dans la comédie et son implication dans le projet est une agréable surprise, malgré son physique de déménageur.
Largement inspiré par divers courants populaires comme le "Women In Prison" ou le "Torture Porn" auxquels il emprunte les règles de base et la structure narrative basique (les matons sadiques, un groupe d'individus condamnés à une mort horrible), "Raze" est un film étrange où le stéréotype de la faible femme prend un sacré coup dans l'aile mais c'est malheureusement le seul élément un tant soit peu original, le reste ne sortant jamais des chemins balisés du genre. La réalisation peu inspirée et la monotonie des combats censés maintenir l’intérêt des spectateurs ne jouent pas en faveur du film. Par contre, on notera l'implication de Zoe Bell qui force le respect : l'actrice dont le personnage n'est pas présenté sous son meilleur jour (voir la scène du début, qui reste aussi la meilleure partie du film), réussit à se rendre sympathique. Il est alors évident que l'actrice est clairement l'héroïne de l'aventure, ce qui annihile presque tout suspense sur l'identité de la survivante. On regrettera aussi que le film n'exploite pas à sa juste valeur le couple de méchants interprété par Doug Jones (le "Abe" de "Hellboy") et Sherilyn Fenn, l'une des vedettes féminines du feuilleton "Twin Peaks" (devenue légèrement "enveloppée"), les deux acteurs semblent en pleine symbiose et leurs trop rares apparitions sont autant de moments délectables. A la place, le script préfère développer un peu plus légèrement le personnage du maton sadique (Bruce Thomas) qui n'apporte vraiment rien à l'histoire tant il est stéréotypé.
"Raze" est une tentative de changement radical dans le genre "femmes en prison" : plus de lesbiennes en chaleur, de douches collectives, de topless gratuit, tous ces éléments d'exploitation qui faisaient justement le charme de ces productions sont remplacés (sauf les matons sadiques) par une extrême violence et des combats sanglants. Ce n'est pas pour autant que le spectateur gagne au change. En effet, les combats deviennent vite assez monotones, par manque d'originalité : les combattantes n'exploitent pas des chorégraphies adaptées à leurs personnalités et à leurs compétences physiques, comme c'est généralement le cas dans les films de "castagne" masculins.
Pas assez de fesses pour les amateurs de WIP, des combats qui ne satisferont sûrement pas les inconditionnels du genre et pas assez de sang pour être un bon "Torture Porn", "Raze" risque fort de ne satisfaire personne... Sans parler des nombreuses pistes que soulève le script sans jamais les exploiter. Comment, par exemple, les candidates, qui sont soldates, sportives ou pratiquent un sport quelconque sont-elles sélectionnées ?
Raze / L'Arène
Région : zone 2 PAL
Origine : France
Distributeur : Wild Side
Date sortie DVD/BR : 27/08/2014
Format Image : 2.35, 16/9ème compatible 4/3
Format son : DTS 5.1 et Dolby Digital 2.0 Vf + Dolby Digital 5.1 VO
Sous-titres : français
Durée : 82 minutes
Bonus :
Making of
Entretiens
Bande annonce
Liens Internet
Crédits
L'éditeur Wild Side continue sa politique éditoriale en soignant le contenu de ses galettes numériques et en proposant toujours la meilleure copie disponible sur le marché, quel que soit le genre et l'année de production (du porno des années septante aux films contemporains). C'est encore le cas pour "Raze" qui propose une image d'excellente qualité. L'ensemble est impeccable, malgré une légère saturation dans les rouges. La piste son propose du DTS 5.1 et DD2.0 pour la version française et le DD5.1 pour la version originale, de quoi donner un peu plus d'ampleur aux combats. Les menus animés sont, comme d'habitude, particulièrement soignés (les amateurs apprécieront l'utilisation du sang dans l'animation) et inspirés par le matériel publicitaire (affiches).
Les suppléments proposent un reportage promotionnel classique scindé en plusieurs parties comme c'est souvent le cas, pour pouvoir s'amuser avec les menus animés, un petit making of de quelques minutes sur les combats du film intitulé "Behind the Scenes", et plusieurs interviews. Les actrices ont l'air de s'être bien amusées (tant mieux pour elles) : plus elles se maltraitaient plus elles étaient contentes ! Les interviews ne sont pas transcendantes, on notera tout au plus quelques anecdotes. Ainsi, on apprend que Zoe Bell n'était pas au courant du cameo final de Rosario Dawson, qui joua dans "Boulevard de la Mort" à ses côtés ou que l'actrice Rebecca Marshall avait du mal avec le caractère extrême de son personnage.
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