[M] [Critique] Sherlock Holmes, L'Intégrale (Série)

 
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flint
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MessagePosté le: Dim Mar 13, 2016 5:50 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Sherlock Holmes, L'Intégrale (Série) Répondre en citant



Sherlock Holmes

Genre : Policier

Année : 1954/55

Pays d'origine : États-Unis

Réalisateurs : Steve Previn, Sheldon Reynolds, Jack Gage

Casting : Ronald Howard, Howard Marion Crawford, Archie Duncan, Richard Larke, Eugene Deckers, Colin Drake...



Lorsque l'on se penche sur les différentes adaptations du personnage de Sherlock Holmes, successivement pour la littérature, la télévision et le cinéma, on peut avoir du mal à s'y retrouver, et se demander si toutes sont en rapport avec l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle, ou pas.
Afin de le savoir, on emploie donc le terme de « canon » pour désigner les 56 nouvelles et les quatre romans écrits par Sir Arthur Conan Doyle mettant en lice son héros Sherlock Holmes. L’œuvre de Conan Doyle a inspiré bien des auteurs qui s'attelèrent à leur tour à créer de nouvelles aventures pour le fameux détective.
Sur les 39 épisodes de la série qui nous intéresse ici, une dizaine seulement s'inspire (parfois très vaguement) des écrits du romancier. De toute façon, le format court des épisodes (à peine vingt-cinq minutes) ne permettait guère de développer les intrigues conçues par Conan Doyle et donc, par conséquent, il fallait en créer de nouvelles.



La production avait également une idée précise quant à la personnalité de « son » Sherlock Holmes, ainsi que du Docteur Watson. Ainsi, Ronald Howard campe un Holmes espiègle et sensible, particulièrement humain, très loin des Sherlock hautains et suffisants que l'on a pu voir en d'autres occasions. Parfois il se montre moqueur, certes (notamment avec Lestrade), mais jamais par méchanceté. Son incroyable sens de la déduction est utilisé pour sauver des vies, ou simplement prêter main forte à la police. Holmes se montre souvent philanthrope, acceptant d'aider gratuitement certains de ses clients, ou alors pour une somme symbolique. Il aime avant tout faire le bien. Et en cela il est aidé par le Docteur John H. Watson. Loin d'être un simple faire valoir comme ce fut le cas dans d'autres séries ou films, Watson est ici le partenaire idéal, celui qui n'hésite pas à donner le coup de poing si nécessaire. Mais ses compétences en médecine sont aussi précieuses, et il est également doté d'une bonne intuition. Cette intuition sauvera d'ailleurs Holmes d'une mort certaine dans l'un des épisodes (« La légende de la tour »). Enfin, le Docteur Watson est amateur de jolies femmes, anticipant en quelque sorte le Watson campé par Colin Blakely dans « La vie privée de Sherlock Holmes » (1970).



En résumé, voilà un duo bien équilibré, d'autant que notre Sherlock, ici, n'est pas dépendant à l'héroïne. Ses deux passions véritables demeurent, en dehors des enquêtes, les expériences de chimie et l'apprentissage du violon.
Notons qu'au cours des 39 épisodes, jamais il n'est question de personnages « emblématiques » comme le Professeur Moriarty ou Mycroft, le frère de Sherlock. Quant à Mrs Hudson, la logeuse, son nom n'est évoqué qu'une seule fois (dans le troisième épisode), mais on ne la verra jamais, elle non plus.

Selon certaines sources, le producteur Sheldon Reynolds aurait décidé de tourner la série Sherlock Holmes à l'étranger pour des raisons économiques. Il se pencha sur le casting en 1953 et opta pour Ronald Howard car ce dernier avait l'âge idéal pour interpréter le rôle-titre (35 ans, soit l'âge de Sherlock Holmes lors de sa première enquête, « Une étude en rouge »). Le tournage de la série aura donc lieu presque exclusivement en France, dans les studios d'Epinay-sur-Seine, où vont être reconstitués les décors du 221B Baker Street. Quelques scènes d'extérieurs furent également tournées en Angleterre.



A l'exception des rôles principaux, la plupart des autres rôles vont être endossés par des acteurs français ou francophones. Ainsi retrouve-t-on des visages familiers comme ceux de Delphine Seyrig, Jacques François, Nicole Courcel. Sacha Pitoëff est également de la partie, de même que des acteurs connus issus d'autres pays (Michael Gough, Ivan Desny, Dawn Addams).
Un épisode était généralement tourné en quatre jours. Malgré la performance indiscutable de Ronald Howard, ce dernier n'y gagnera pas en renommée, et poursuivra une carrière en Angleterre et aux États-Unis sans commune mesure avec celle de son illustre père (Leslie Howard). Avant qu'il ne disparaisse totalement des écrans, Ronald Howard tournera néanmoins dans deux westerns réputés : « Les charognards » (Don Medford, 1971) et « La chevauchée terrible » (Antonio Margheriti, 1975).



Howard Marion-Crawford, qui incarne le Docteur Watson, est un acteur britannique qui sera souvent cantonné à de la simple figuration. En quelques occasions, néanmoins, on lui offrira des rôles un peu plus étoffés, comme dans les deux Fu-Manchu de Don Sharp (« Le masque de Fu-Manchu », « Les 13 fiancées de Fu-Manchu »).
C'est à l’Écossais Archie Duncan que l'on a confié le rôle « délicat » de l'inspecteur Lestrade, un personnage souvent malmené dans les diverses adaptations de Sherlock Holmes, car considéré comme un policier peu compétent et régulièrement ridiculisé par le détective. Lestrade est présent dans 31 des 39 épisodes de la série, chaque fois que l'intrigue a pour cadre Londres et ses environs. Il n'intervient généralement pas quand Sherlock Holmes opère à l'étranger, exception faite dans « Sherlock Holmes à la Tour Eiffel » (épisode 30). Notons qu'Archie Duncan joue également un Lord écossais dans l'épisode 35 (« Le portrait hanté »).



Ce n'est d'ailleurs pas un fait exceptionnel. Pour les besoins de la série, on fera appel de manière récurrente à certains acteurs pour endosser à chaque fois des rôles différents. Ce sera le cas pour les acteurs Eugene Deckers (sept fois) et Colin Drake (six fois). Si le procédé semble curieux de prime abord, on finit par s'y habituer, surtout lorsque l'acteur se surpasse dans ses différentes interprétations. Eugene Deckers, acteur belge brillant, capable de jouer dans tous le registres, crève ainsi l'écran à chacune de ses apparitions.
Enfin, n'oublions pas le dernier personnage important de la série, le sergent Wilkins, interprété par Richard Larke, que l'on retrouve dans seize épisodes. Wilkins est l'archétype du bobby, du policier anglais qui ne s'emporte jamais, très consciencieux. Il s'intéresse de très près aux travaux de Sherlock Holmes, ainsi qu'à ses méthodes d'investigation. Il est lui-même très intuitif, se montrant fort utile lors de certaines enquêtes (bien plus que Lestrade, généralement).



La série « Sherlock Holmes » produite par Sheldon Reynolds fut la première série TV américaine consacrée au détective. Si elle fut diffusée en France en 1960 sur la RTF (Radiodiffusion-télévision française, qui deviendra l'ORTF en 1964), elle ne passa à la télévision anglaise qu'en 2006.
Avec le recul, cette série possède tous les ingrédients nécessaires pour satisfaire les fans de Sherlock Holmes. Certes, les épisodes ne sont pas tous de qualité égale, mais le format court (à peine 25 minutes) donne du rythme à l'ensemble, à des intrigues menées du coup sans temps mort.
Quant à la prestation de Ronald Howard, elle apparaît aussi bonne (voire meilleure) que celle d'autres acteurs renommés ayant incarné Sherlock Holmes pour la télévision, parmi lesquels Basil Rathbone, Peter Cushing et Christopher Lee.


Fiche dvd -



Sherlock Holmes - L'Intégrale – Artus Films

Région : Zone 2 PAL
Editeur : Artus Films
Pays : France

Sortie (série) : 1960 (France, sur la RTF)
Sortie dvd : 15 mars 2016 (coffret 8 dvd)

Durée : 39 X 26' environ
Image : 1.37 - 16/9e compatible 4/3
Audio : Mono



Langues : français, anglais
Sous-titres : français (optionnels)

Guide des épisodes :

Disque 1 – Épisodes 1 - 5

01 – L’héritage de Peter Cunningham/The Case of the Cunningham Heritage
02 – Le sacrifice de Lady Beryl/The Case of Lady Beryl
03 – La vengeance manquée/The Case of the Pennsylvania Gun
04 – Meurtre au rodéo/The Case of the Texas Cowgirl
05 – Le fantôme farceur/The Case of the Belligerent Ghost



Disque 2 – Épisodes 6-10

06 – Le ballet de la mort/The Case of the Shy Ballerina
07 – La légende de Winthrop/The Case of the Winthrop Legend
08 – Le cargo maudit/The Case of the Blind Man's Bluff
09 – Qui a tué Sally King/The Case of Harry Crocker
10 – La huitième victime/The Mother Hubbard Case

Disque 3 – Épisodes 11-15

11 – La ligue des cheveux roux/The Red-Headed League
12 – Les faux-monnayeurs/The Case of the Shoeless Engineer
13 – Le billet de Sweepstake/The Case of the Split Ticket
14 – L’aventure de l’interprète/The Case of the French Interpreter
15 – Le violon hanté/The Case of the Singing Violin

Disque 4 – Épisodes 16-20

16 – La pierre de Greystone/The Case of the Greystone Inscription
17 – La menace d’Amonotep/The Case of the Laughing Mummy
18 – L’assassin aux chardons/The Case of the Thistle Killer
19 – Sherlock Holmes a disparu/The Case of the Vanished Detective
20 – La suffragette/The Case of the Careless Suffragette



Disque 5 – Épisodes 21-25

21 – Incendies à Londres/The Case of the Reluctant Carpenter
22 – La prophétie de la mort/The Case of the Deadly Prophecy
23 – Le pudding de Noël/The Case of the Christmas Pudding
24 – L’énigme du train de nuit/The Case of the Night Train Riddle
25 – Le belliqueux prétendant/The Case of the Violent Suitor

Disque 6 – Épisodes 26-30

26 – Le bébé mène l’enquête/The Case of the Baker Street Nursemaids
27 – La huitième marche/The Case of the Perfect Husband
28 – Le pendu de Glasgow/The Case of the Jolly Hangman
29 – L’imposteur/The Case of the Impostor Mystery
30 – Sherlock Holmes à la tour Eiffel/The Case of the Eiffel Tower

Disque 7 – Épisodes 31-35

31 – La légende de la tour/The Case of the Exhumed Client
32 – Shakespeare aide Sherlock Holmes/The Case of the Impromptu Performance
33 – On arrête Sherlock Holmes/The Case of the Baker Street Bachelors
34 – Enquête à la cour/The Case of the Royal Murder
35 – Le portrait hanté/The Case of the Haunted Gainsborough


Disque 8 – Épisodes 36-39

36 – Sherlock Holmes cambrioleur/The Case of the Neurotic Detective
37 – Le joueur/The Case of the Unlucky Gambler
38 – La dent de diamant/The Case of the Diamond Tooth
39 – Échec au mort/The Case of the Tyrant's Daughter



Commentaire : C'est la première fois que l'éditeur Artus Films propose à son public une série télévisée. Et pour cette première, il a choisi une série peu connue consacrée à un personnage quant à lui fort célèbre.
Oui, cette série « Sherlock Holmes » est loin d'être la plus connue de toutes celles mettant en lice le détective londonien. A tel point qu'en France, elle ne fut visible qu'une seule fois à la télévision, en 1960 ! Autant dire que plusieurs générations n'avaient jamais eu l'occasion de découvrir cette série. A moins d'être un pur anglophone, et de l'avoir découvert en dvd par le biais de quelques rares éditions datant de 2005, par Mill Creek Entertainment (USA) puis Elstree Hill Entertainment (Royaume-Uni).
Sans surprise, la série n'a pas bénéficié d'une restauration. Cela se voit plus sur certains épisodes que sur d'autres. Parfois, c'est l'image qui en pâtit le plus (contrastes fatigués, poussières, griffures, etc.), parfois c'est le son (notamment au niveau du générique). Mais cela n'altère pas le plaisir de découvrir cette série, et au fil des épisodes on finit par oublier ces divers défauts pour se concentrer sur les différentes intrigues et les péripéties de Sherlock Holmes. Le gros avantage de cette édition est de nous proposer la version française, en plus de la version originale sous-titrée.



Il n'y a pas de bonus, rien d'étonnant à cela étant donné que le coffret comprend déjà huit dvd, avec une moyenne de cinq épisodes pour chaque disque (le dernier dvd comprenant quatre épisodes). En cela, il s'agit d'un coffret déjà bien rempli et fort satisfaisant, qui fera le bonheur de tout fan du célèbre détective.

Note : 8/10


Trombinoscope :


Colin Drake & Dawn Addams


Delphine Seyrig & Eugene Deckers


Grégoire Aslan & Ivan Desny


Jacques Dacqmine & Jacques François


Maurice Teynac & Michael Gough


Paulette Goddard & Robert Le Béal


Sacha Pitoëff & Yves Brainville


Dernière édition par flint le Dim Mar 13, 2016 6:22 pm; édité 1 fois
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Bigbonn
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MessagePosté le: Dim Mar 13, 2016 6:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Beau boulot Mister Flint, mais le mystère demeure : pourquoi Sherlock avait-il besoin d'un couvre-chef si...enfin quand même, une double casquette à carreaux recouverte d'un petit noeud !?! frank_PDT_16
Quoi qu'il en soit, chapeau Flintos ;)
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flint
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MessagePosté le: Dim Mar 13, 2016 6:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Bigbonn icon_wink

Tout sur le fameux chapeau de Sherlock Holmes :

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sigtuna
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MessagePosté le: Lun Mar 14, 2016 8:34 am    Sujet du message: Re: [Critique] Sherlock Holmes, L'Intégrale (Série) Répondre en citant

enaccord8 Bravo en effet.
Et ne serais ce que pour voir Delphine Seyrig brune et Jacques François "jeune" la série donne envie.

flint a écrit:

Sur les 39 épisodes de la série qui nous intéresse ici, une dizaine seulement s'inspire (parfois très vaguement) des écrits du romancier. De toute façon, le format court des épisodes (à peine vingt-cinq minutes) ne permettait guère de développer les intrigues conçues par Conan Doyle et donc, par conséquent, il fallait en créer de nouvelles.

Notons que, si le personnage de Sherlock Holmes lui même est assez extraordinaire, les intrigues policières écrite par Conan Doyle sont assez faible (à aucun moment le génie criminel de Moryarty n'est illustré par exemple).
Et sur les 4 romans seul "Le Chien des Baskerville" est entièrement consacré aux aventures de Holmes. Dans "La Vallée de la peur" Holmes est même juste une intro prétexte à un récit western "anti-syndical" icon_rolleyes qui doit occuper les 9/10eme du roman.
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