[M] [Critique] The House on Skull Mountain

 
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The Omega Man
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MessagePosté le: Sam Sep 08, 2018 11:03 am    Sujet du message: [M] [Critique] The House on Skull Mountain Répondre en citant

The House on Skull Mountain

Genre: horreur / Blaxploitation / Fantastique / Sorcellerie
Origine: USA
Année: 1974

Réalisateur: Ron Honthaner
Avec: Victor French, Janee Michelle, Jean Durand, Mike Evans, Ella Woods



Producteur Stay Storey
Scénario: Mildred Pares
Musique: Jerrold Immel
Image: Monroe Askins
Accroche: Scoobidoo bidoo

Distribution:
Victor French (Dr. Andrew Cunnigham), Janee Michelle (Lorena Christophe), Jean Durand (Thomas Pettitone), Mike Evans (Phillipe Wilette), Ella Woods (Louette Pettitone), Xernona Clayton (Harriet Johnson), Mary J. Todd McKenzie (Pauline Christophe), Don Devendorf (prêtre) , Lloyd Nelson (Sheriff), Jo Marie (Docteur).

Résumé:
Dans sa maison de Skull Mountain, Pauline Christophe, reçoit les derniers sacrements en présence de son majordome, Thomas et de sa femme Louette. Pauline donne au prêtre quatre lettres, lui demandant de les envoyer sans que personne ne puisse les lire. Elle sort ensuite une boîte remplie de poupées vaudou et meurt. Deux jours plus tard, Lorena, l'un des arrière-petits-enfants de Pauline, arrive à Skull Mountain. Lors du trajet Phillipe, un autre arrière-petit-enfant, passe à côté et la force à quitter la route. Pendant que Phillipe continue, un crâne apparaît et disparaît devant sa voiture, le faisant presque quitter la route.

Au début des années septante une singularité va naître au sein du cinéma de genre américain, un sous genre ethnique va apparaître pour revaloriser l'image de l'Afro-américain, ce sous genre s'appelle, la blaxploitation (ou blacksploitation). Deux films majeurs sont considérés comme les bases du genre, "Sweet Sweetback's Baadasssss Song" de Melvin Van Peebles et surtout "Shaft" de Gordon Park (produit par la MGM). A l'origine ces productions s'adressait spécifiquement à un public noir, mais bien vite le succès va s'élargir aux spectateurs lambda. Tous les genres seront touché, évidemment le polar sera en tête de gondole (la trilogie Shaft et la série télé, Black Caesar, Super Fly,...) mais aussi les arts martiaux (Opération Dragon, Black Belt Jones et tous les films de Jim Kelly), le western (Boss Nigger, la Chevauchée Terrible), l'espionnage (Cleopatra Jones et Cleopatra Jones and the Casino of Gold). L'engouement est tel que des sous catégories apparaissent dans le sous genre, en tête les films Pam Grier que l'on pourrait appelé la Pamploitation (Foxy Brown, Coffy, The Big Doll House, The Big Bird Cage, Friday Foster, Sheba Baby, Black mama, White Mama), mais surtout la blaxploitation fantastique qui va revisiter tous les mythes en version black, Dracula (Blacula et Scream Blacula Scream) , Frankenstein (Blackenstein), Dr Jeckyl et Mister Hyde (Dr Black, Mr Hyde), l'Exorciste (Abby), le loup garou (Le Mystère de la bête humaine) ou les zombies (Sugar Hill).

Le film de Ron Honthaner (qui a occupé de nombreux poste à la télévision) fait donc partie de ce mouvement de relecture des mythes fantastique en prenant pour cible cette fois le film de maison hantée, cependant ce qui est particulièrement troublant ce sont les influences du scénario qui s'éloigne de film comme "La Maison des damnés (The Legend of Hell House)" de John Hough sortit l'année précédente et distribué par le même studio. Au lieu de se focaliser sur l'aspect paranormal, le script préfère l'option surnaturelle du vaudou. Ce choix va donner une toute autre tournure au film, qui se décline comme un whodunit mâtiné de vaudou, certains le comparant à un épisode du dessin animé "Scooby-Doo". L'absence de sang et de scènes gore ne fait que renforcer la comparaison. En effet, si le film a un indéniable côté vintage, il n'est absolument pas effrayant, même si certaines séquences sont visuellement réussies comme le crâne qui apparaît dans le miroir de Lorena, la résurrection de Pauline qui sort de sa tombe, et surtout la folklorique cérémonie vaudou !

La belle Janee Michelle était considérée comme l'une des plus belles actrices afro américaines de l'époque et, comme une future vedette, elle fera des apparitions dans divers médias, y compris des films, des émissions de télévision et des publicités. On a pu la voir au cinéma dans "Soul Soldier" (1970), "The Mephisto Waltz" (1970), "Scream Blacula Scream" (1973), la séquelle de Blacula, et surtout "The House on Skull Mountain" (1974). Dans les années 80, elle fonde avec son deuxième mari Robert H. Tucker Jr une société de conseil en gestion, grâce à laquelle elle va devenir une femme d'affaires influente de la Nouvelle Orléans.
Victor French (1934-1989) a mené une belle carrière aussi bien sur le grand ou le petit écran, avec une nette prédilection pour le western avec des films comme "Rio Lobo", "Charro", "Le Reptile", "Les Collines de la terreur" ou "Une poignée de plomb", sans parler de séries comme "Bonanza" ou "Le Virginien". En dehors de cette belle carrière il sera aussi le partenaire de son ami Michael Landon, dans "La Petite Maison dans la prairie" et "Les Routes du paradis".

Une belle affiche et un titre de roman de gare, pour le reste le réalisateur reprend la base de tout film gothique se respectant, c'est à dire l'héroïne en chemise de nuit et peignoir qui crie face au danger et s’évanouit dans les bras de quelqu'un (ici, le chanceux Victor French). On peut cependant signaler que le script ne tombe pas dans le piège du blanc égale méchant (grand classique de la blaxploitation) et surtout nous propose une belle relation interraciale. Le méchant semble sortir du James Bond "Vivre et Laisser Mourir", son but ultime étant de devenir le maître vaudou. Ainsi, il n'hésite pas à ressusciter son ancienne patronne pour qu'elle tue sa propre progéniture. Malgré une caméra statique, des décors de studio (sûrement loués par l'équipe) et des peintures sur verre assez flagrantes, ainsi qu'une esthétique très télévision (on dirait un épisode de "Night Gallery"), l'ensemble est assez plaisant et se suit sans ennui. Sûrement parce que l'on retrouve pas mal de choses qui ont disparu des films contemporains comme une touche de poésie, un zeste de volupté, de la fraîcheur et pas mal de naïveté ; évidemment pour certains cela pourrait paraître ringard, mais il faut bien avouer qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien !


Fait amusant : le vrai manoir de "The House on Skull Mountain" existe bien et se situe à Atlanta. On l'appelle "Callanwolde".Il fut construit pour Charles Howard Candler, President de The Coca-Cola Company. frank_PDT_16 . Aujourd'hui c'est un bâtiment destiné essentiellement à des événements (mariage, réception, tournage...)




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Texte corrigé :

Dans sa maison de Skull Mountain, Pauline Christophe reçoit les derniers sacrements en présence de sa femme Louette et de Thomas, son majordome. Pauline donne au prêtre quatre lettres et lui demande de les envoyer sans que personne ne puisse les lire. Elle sort ensuite une boîte remplie de poupées vaudou puis meurt. Deux jours plus tard, Lorena, l'une de ses arrière-petites-filles, arrive à Skull Mountain. Lors de son trajet, Phillipe, l'un de ses arrière-petits-fils, passe juste à côté et la force à quitter la route. Alors que Phillipe continue comme si de rien n'était, un crâne apparaît et disparaît devant sa voiture, le faisant à son tour quasiment quitter la route.

Au début des années 70 une singularité naît au sein du cinéma de genre américain et un sous-genre ethnique apparaît afin de revaloriser l'image de l'Afro-américain… Un sous-genre communément appelé blaxploitation (ou blacksploitation). Deux films majeurs sont considérés comme ayant posé ses bases : "Sweet Sweetback's Baadasssss Song" de Melvin Van Peebles ainsi que (et surtout) "Shaft" de Gordon Parks (produit par la MGM). À l'origine, ces productions s'adressent spécifiquement à un public noir mais, bien vite, le succès s'élargit à une audience plus large. Tous les genres sont alors exploités et, bien évidemment, le polar se retrouve en tête de gondole (la trilogie Shaft suivie de sa série télé, Black Caesar, Super Fly...), mais les arts martiaux ("Opération Dragon", "Black Belt Jones", tous les films avec Jim Kelly), le western ("Boss Nigger", "La Chevauchée terrible"), l'espionnage ("Cleopatra Jones" et "Cleopatra Jones and the Casino of Gold") sont également infiltrés. L'engouement est tel que des sous-catégories apparaissent même dans ledit sous-genre avec, en tête, une flopée de films campés par Pam Grier, constituant presque ce que l'on pourrait nommer la "Pamploitation" ("Foxy Brown", "Coffy", "The Big Doll House", "The Big Bird Cage", "Friday Foster", "Sheba Baby", "Black mama", "White Mama" etc. Que des titres flirtant parfois avec le genre Women in Prison, qui témoignent de cet épiphénomène !). Cependant, c'est surtout le genre fantastique qui va permettre à cette blaxploitation de revisiter tous les mythes. Dracula ("Blacula" et" Scream Blacula Scream"), Frankenstein ("Blackenstein"), Dr Jekyll et Mister Hyde ("Dr Black, Mr Hyde"), L'Exorciste ("Abby"), le loup garou ("Le Mystère de la bête humaine") ou les zombies (Sugar Hill) se voient donc illustrés en version "Black".

Le film de Ron Honthaner (réalisateur polyvalent pour la télévision) fait donc partie de ces relectures des différents mythes du fantastique et prend pour cible cette fois le genre "Maison hantée". Cependant, ce qui parait particulièrement singulier et troublant, ce sont ses influences scénaristiques qui s'éloignent de récents succès comme "La Maison des damnés" (The Legend of Hell House), sorti l'année précédente et distribué par le même studio. Au lieu de se focaliser sur l'aspect paranormal, le script opte pour le surnaturel propre au vaudou. Du coup, ce choix confère à "The House on Skull Mountain" une toute autre dimension et une tournure différente, presque inédite dans le genre, avec un whodunit intégrant cette même pratique du vaudou, cette "fantaisie" lui valant d'être régulièrement comparé à un épisode du dessin animé "Scooby-Doo". L'absence de scènes sanglantes, voire gores, ne faisant que renforcer la comparaison. Il est clair que si "The House on Skull Mountain" possède un indéniable côté vintage, il n'est absolument pas effrayant. Cela n'empêche pas certaines séquences d'être visuellement réussies : celles où le fameux crâne -qui donne son titre au film- apparaît dans le miroir de Lorena, la séquence de résurrection de Pauline sortant de sa tombe, ainsi et surtout une folklorique cérémonie vaudou !

À l'époque, la belle Janee Michelle est considérée comme l'une des plus belles actrices afro-américaines et perçue comme une future vedette, et fait d'ailleurs des apparitions dans divers médias, des émissions de télévision ainsi que des publicités. À l'écran, on peut la voir dans "Soul Soldier" (1970), "The Mephisto Waltz" (1970), "Scream Blacula Scream" (1973) (la séquelle de "Blacula"), mais c'est surtout "The House on Skull Mountain" qui la met le plus en avant. Dans les années 80, elle fonde avec son deuxième mari, Robert H. Tucker Jr., une société de conseil en gestion, grâce à laquelle elle devient une influente femme d'affaires de la Nouvelle Orléans.
Quant à Victor French (1934-1989), il a mené une belle carrière, sur le grand comme le petit écran, avec une nette prédilection pour le genre western dont on peut par exemple citer "Rio Lobo", "Charro", "Le Reptile", "Les Collines de la terreur" ou encore "Une poignée de Plomb", sans parler de séries comme "Bonanza" ou "Le Virginien". En dehors de cette belle carrière il sera aussi le fidèle partenaire de son ami Michael Landon, dans "La Petite Maison dans la prairie" comme dans "Les Routes du paradis".

Une belle affiche donc, pour un titre de roman de gare. Pour le reste, Ron Honthaner reprend les ingrédients, voire les clichés du film gothique. Nous avons donc droit à une héroïne déambulant en chemise de nuit et/ou peignoir, prête à hurler face au danger avant de s'évanouir dans les bras de quelque valeureux sauveur aristocratique (ici le chanceux Victor French).
Il est à signaler cependant que le script ne tombe pas dans le fréquent piège du racisme inversé, celui où le blanc serait forcément le méchant (grand classique de la blaxploitation) et propose même une jolie relation interraciale.
Quant au méchant évoqué, il semble sortir du "James Bondien" "Vivre et Laisser Mourir". Son but ultime étant de devenir le maître vaudou, il n'hésite pas à ressusciter son ancienne patronne afin qu'elle tue sa propre progéniture.

Malgré une caméra statique, des décors de studio (sûrement loués par l'équipe), des peintures sur verre visibles de manière assez flagrante ainsi qu'une esthétique très télévisuelle (on se croirait dans un épisode de "Night Gallery"), l'ensemble demeure assez plaisant et se suit sans ennui. Le fait est que l'on retrouve dans "The House on Skull Mountain" pas mal de qualités disparues depuis lors et reste empreint d'une touche de poésie, d'un zeste de volupté, de fraîcheur ainsi que, il faut en convenir, de pas mal de naïveté. Évidemment, pour certains cela pourra paraître ringard, mais quoi qu'il en soit, les amateurs de ce genre de spectacle trouveront qu'il n'y a aucun mal à se faire du bien !


En rapport avec le film :

# Fait amusant, le manoir de "The House on Skull Mountain" existe bien et est situé à Atlanta. On l'appelle "Callanwolde" et il fut construit pour Charles Howard Candler, Président de The Coca-Cola Company. Aujourd'hui, le bâtiment est essentiellement destiné à accueillir des cérémonies événementielles telles que des mariages, des réceptions mais aussi parfois des tournages.
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MessagePosté le: Sam Sep 08, 2018 12:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'Homme Omega a écrit:
Ron Honthaner (qui a occupé de nombreux poste à la télévision)


D'abord, merci pour la découverte !

Connaissais pas du tout, ni le film, encore moins son metteur en scène. Si je me fie à imdb, il a fait 3 fois l'acteur. Enfin plutôt 3 apparitions. C'est d'ailleurs son seul film en tant que réalisateur.

Selon ce que tu en dis, on peut le classer aussi dans le genre blaxploit ou non ? (ou exploitation de la blaxploitation pour pinailler).
Idem pour "maison hantée" et "sorcellerie" ou "malédiction", non ?
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MessagePosté le: Sam Sep 08, 2018 3:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
L'Homme Omega a écrit:
Ron Honthaner (qui a occupé de nombreux poste à la télévision)


D'abord, merci pour la découverte !

Connaissais pas du tout, ni le film, encore moins son metteur en scène. Si je me fie à imdb, il a fait 3 fois l'acteur. Enfin plutôt 3 apparitions. C'est d'ailleurs son seul film en tant que réalisateur.

Selon ce que tu en dis, on peut le classer aussi dans le genre blaxploit ou non ? (ou exploitation de la blaxploitation pour pinailler).
Idem pour "maison hantée" et "sorcellerie" ou "malédiction", non ?


Blaxploitation sans aucun doute
maison hantée pas vraiment, la maison est plus un décors !
sorcellerie et malédiction surement
et certains ajouteront aussi comédie ! frank_PDT_17
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