[M] [Critique] Tanganyika

 
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The Omega Man
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MessagePosté le: Dim Mar 03, 2019 6:50 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Tanganyika Répondre en citant

Tanganyika

Origine : USA
Année :1954
Titre original : Tanganyika







Réalisateur : André De Toth
Avec : Van Heflin, Ruth Roman, Jeff Morrow, Joe Comadore...

Scénario : William Sackheim, Richard Alan Simmons, d'après une histoire de William Cox
Photo : Maury Gertsman
Montage : Al Clark
Musique : Jester Hairston
Dir.Art. : Bernard Herzbrun, Eric Orbom
Costumes : Rosemary Odell
Accroche : Jungle Fever

Distribution :
Van Heflin (John Gale), Ruth Roman (Peggy Marion), Howard Duff (Dan Harder McCracken), Jeff Morrow (Abel McCracken), Joe Comadore (Andolo), Noreen Corcoran (Sally Marion), Gregory Marschall (Andy Marion), Edward C. Short (porteur)...

Résumé :
Vers 1900. John Gale explore inlassablement la grande forêt de l'Est africain, en quête d'un endroit où il pourrait installer sa scierie. Il apprend que son projet est menacé par Abel McCracken, qui terrorise la région du Tanganyika avec l'aide de la tribu des Nukumbis, dont il a pris la tête. Gale se lance sur les traces de McCracken, accompagné d'Andolo, afin de mettre un terme à ses agissements. En chemin, ils arrivent à la maison de Merion, un scientifique, qui vient d'être assassiné par les Nukumbis. La femme et les enfants du défunt se joignent au groupe…

André De Toth, alias Tóth Endre Antal Mihály, est un réalisateur né au cœur de l'ancien empire Austro-hongrois en 1912. Il fait son Droit à l’Université de Budapest et, en 1931, commence à s’intéresser au cinéma pour travailler successivement en qualité de scénariste, de monteur, d’assistant réalisateur et d’acteur. En 1939, alors qu'il vient de réaliser consécutivement cinq films, il doit quitter la Hongrie. Il se rend alors aux États-Unis ou il s'illustre dans nombre de genres en vigueur à Hollywood : films d'aventures, films noirs, films de guerre, mais surtout les westerns. À l’instar de John Ford, de Fritz Lang et de Raoul Walsh, André De Toth participe alors à l'âge d'or du western américain des années cinquante avec des films comme « Le Cavalier de la mort », « La Mission du commandant Lex », « La Rivière de nos amours » et « La Chevauchée des bannis ». En 1953, il réalise l'un des premiers films en 3D, "L’Homme au masque de cire" ; le cinéma relief en est encore à ses balbutiements et De Toth ne verra jamais le résultat final puisqu'il est borgne !

Van Heflin (1923-1994) est l'un de ces acteurs maudits qui, malgré tout son talent, n'aura jamais la notoriété de certains de ses collègues. Il s’illustre pourtant dans de nombreux genres (« Les trois mousquetaires », « Le Cri de la victoire » …) mais c'est le western qui lui fournit ses meilleurs rôles. Pourtant, quand on évoque « Shane l'homme des vallées perdues » ou « 3 H 10 pour Yuma », c'est surtout Alan Ladd et Glenn Ford qui sont cités ! Malgré cette absence de reconnaissance (et une tendance pour la bouteille !), il aura au final réussi à imposer son professionnalisme dans le milieu du cinéma et pu choisir ses rôles dans tous les styles possibles !

Dans les années 50, certaines actrices étaient alors sous contrat avec les studios et apparaissaient dans deux ou trois films chaque année. Cependant, si elles bénéficiaient d'une certaine sécurité, elles pouvaient ne jamais atteindre la célébrité.

Ruth Roman (1922 - 1999) est l'une de ces actrices. Une magnifique brune qui campe son premier rôle dans le serial « Jungle Queen » (de Ray Taylor & Lewis Collins, 1945). Mais c'est grâce au film noir que sa personnalité hautaine et froide fait merveille, avec notamment « Le Champion » (1949), « Une incroyable histoire » (1949) et « L'Inconnu du Nord-Express » (1949). Sous contrat avec la Warner, elle passe alors aux rôles de femme fatale à celui de bourgeoise docile aux côtés de James Stewart, Errol Flynn, Richard Burton et Gary Cooper. Dans les années soixante, Ruth transite vers des rôles de personnages d'âge moyen et apparaît principalement désormais à la télévision (« Au-delà du réel », « Mannix », « Gunsmoke »), tout en continuant à faire des apparitions au cinéma (« The Killing Kind », « Impulse », « Day of the Animals », « A Knife for the Ladies »).

En 1950, sortait sur les écrans "Les Mines du roi Salomon », réalisé par Compton Bennett et Andrew Marton, troisième adaptation du roman de Henry Rider Haggard (« She ») après celles de 1919 et de 1937. Le film relance pour un temps la mode du film d'aventure africain colonialiste, avec comme héros un courageux aventurier blanc et de méchants indigènes noirs. Outre les aventures de Tarzan (Johnny Weissmuller) et de Jungle Jim comme « Devil Godess » ou « Cannibal Attack », la décennie qui suit est prolifique en expéditions africaines (« Les Neiges du Kilimanjaro » en 1952, « Mogambo » en 1953, « African Man Hunt » en 1955, « Odongo » et « Safari » en 1956, « Watusi » en 1959...), parfois assez folkloriques comme le serial "Panther Girl of the Kongo" ou "Jungle Drums of Africa".

Contrairement au film de Bennett et Marton, qui ramenèrent d'Afrique des kilomètres de pellicules pour les intégrer à leur film, De Toth se contente de filmer ses acteurs, soit en studio, soit devant des peintures (parfois réussies) censées camoufler les décors californiens !
Le scénario, assez paresseux, reprend la trame du premier tiers de « Les Mines du roi Salomon » avec tous les poncifs d'usage, les animaux domestiqués se promenant paresseusement dans les décors de studio, des porteurs fidèles et dévoués mais un brin peureux... On peut malgré cela souligner quelques scènes réussies, comme l’attaque du village à la dynamite ou bien encore le siège de la maison de Ruth Roman par les indigènes et, pendant quelques minutes, on se croit dans un vrai film d'épouvante. C’est justement la prestation de l'actrice que l’on retient. Celle-ci interprète son rôle avec conviction et tire avantage de l'habituel rôle de potiche, devenant même l'attraction principale de « Tanganyika ». Le scénario a beau lui imposer les pires clichés de la femme moderne partie en goguette dans la jungle (être effrayée à chaque bruit, garder son corset malgré la chaleur…), elle s’en tire avec dignité et classe. Même quand elle doit poser pour l’inévitable photo promotionnelle avec l’épaule savamment dénudée (qui n’apparaît bien entendu pas dans le film) ! Une sorte de routine pour la séduisante actrice qui a donc incarné les femmes fatales durant une dizaine d'années, et semble connaître toutes les astuces pour apparaître à son avantage. Elle parvient même à enfoncer sans problème le pauvre Van Heflin qui semble bien fatigué (ou bourré !). Au final, « Tanganyika » est un film d’aventure au cachet suranné, aussi marrant et sympathique qu’un épisode de « Daktari », mais rehaussé par le charme envoûtant de cette belle et talentueuse actrice !




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mallox
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MessagePosté le: Lun Mar 04, 2019 11:32 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est fou comme "Les Mines du roi Salomon" a inventé un genre à lui seul, que ce soit dans le Bis que dans la série A et B !
En tout cas j'aime beaucoup De Toth mais je ne me souviens pas avoir vu celui-ci. Merci pour la découverte et le compte-rendu ! icon_wink
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sigtuna
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MessagePosté le: Mar Mar 05, 2019 7:32 am    Sujet du message: Re: [Critique] Tanganyika Répondre en citant

The Omega Man a écrit:
Tóth Endre Antal Mihály
Précisons que Tóth est bien son nom de famille, en hongrois le patronyme est écrit en premier suivi des prénoms (exemple : Liszt Ferenc, Sárközy Pál István Ernő)
Ce qui nous donnerais en français : André (superbe prénom et la prononciation est la même) Antoine Michel "de" (puisque c'est un nobliau hussard) Toth.
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Bigbonn
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MessagePosté le: Mar Mar 05, 2019 6:15 pm    Sujet du message: Re: [Critique] Tanganyika Répondre en citant

sigtuna a écrit:
Ce qui nous donnerais en français : André (superbe prénom et la prononciation est la même) Antoine Michel "de" (puisque c'est un nobliau hussard) Toth.

Et, pour les intimes, Dédé, tout simplement (la prononciation est la même aussi. frank_PDT_10
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sigtuna
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MessagePosté le: Mar Mar 05, 2019 7:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

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