[M] [Critique] Ursus dans la terre de feu

 
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The Omega Man
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MessagePosté le: Jeu Fév 06, 2020 3:33 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Ursus dans la terre de feu Répondre en citant

Ursus dans la terre de feu / Maciste dans la vallée des dieux (vidéo)
Ursus à la terre de feu / Ursus in het Land der Vlammen (Belgique)
Ursus nella terra di fuoco
The Son of Hercules in the Land of Fire / Ursus in the Land of Fire (USA)

Réalisation : Giorgio Simonelli







Scénario : Marcello Ciorciolini
Montage : Franco Fraticelli
Photographie : Luciano Trasatti
Musique : Carlo Savina
Effets spéciaux : Eros Bacciucchi
Accroche : Tout feu, tout flamme

Distribution :
Ed Fury (Ursus), Luciana Gilli (Diane, la fille du roi Lothar), Claudia Mori (Mila), Adriano Micantoni (Hamilcar), Nando Tamberlani (le grand prêtre), Pietro Ceccarelli (Lero), Giuseppe Addobbati (le roi Lothar), Claudia Giannotti (la servante de Diane)

Résumé :
Ursus protège un peuple de bergers contre le roi Lothar, leur voisin. Un jour, Ursus sauve Diane, la fille du roi Lothar, mais Hamilcar, son conseiller, fait croire qu’Ursus a tenté de tuer la princesse et le roi Lothar ordonne sa capture. Heureusement, une éruption va lui permettre de semer ses poursuivants. Hamilcar, avec l’approbation de son épouse, la nièce du roi Mila, détruit le village des bergers, tue le roi, et tente aussi d’éliminer Diane qui, poursuivie par les soldats, retrouve Ursus.


Le péplum et l’Italie, c’est une grande histoire d’amour qui commença à l’époque du muet : les Italiens sont alors les maîtres incontestés du genre avec des superproductions comme "Quo Vadis" (1912), "Les Derniers jours de Pompéi" (1913) ou "Cabiria" (1914), mais le péplum ne résistera pas à la montée du fascisme et il faudra attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour voir le genre ressusciter.
On considère généralement que le second âge d’or du péplum italien s’étend de 1947 à 1966, alors que les Américains préfèrent les fresques épiques délocalisées en Italie. Nos amis transalpins, toujours aussi débrouillards, vont bien vite se démarquer en inventant le "muscle opera". En effet, s’il est difficile de rivaliser avec la machine de guerre hollywoodienne, on peut profiter des retombées de celle-ci.


Le succès considérable du film "Les Travaux d’Hercule" avec Steve Reeves (tourné dans les mêmes décors que ceux d’"Ulysse") va emballer la machine. Dès lors, la demande devient énorme. Il faut donc approvisionner les spectateurs et, en même temps, se diversifier. Un nombre considérable de héros musclés apparaissent donc pendant cette période… Si les plus connus restent Hercule et Maciste, un troisième larron apparaît dans les années soixante, en même temps que Maciste, il s’agit d’Ursus. Comme son copain Maciste, Ursus est un héros qui avait déjà connu une belle carrière à l’époque du muet, même si quantitativement, sa notoriété fut moindre que celles de ses confrères. Il faut souligner également que les distributeurs étrangers prenaient un malin plaisir à rebaptiser les films de la saga (et de certaines sagas en général), suivant leur inspiration. Ainsi Ursus se transforme à loisir en Hercule ("Ursus" devient "La Fureur d’Hercule") ou en Maciste ("Ursus nella valle dei leoni" devient "Maciste dans la vallée des lions" et "Ursus dans la terre de feu" devient "Maciste dans la vallée des dieux"). Contrairement à Hercule, Ursus est un personnage qui évolue dans des civilisations et des époques différentes (à grand renfort d’anachronismes et d’accessoires récupérés sur d’autres productions), passant ainsi d’un cadre pseudo antique aux steppes d’Asie Centrale.


Côté distribution, le schéma de ces productions demeure immuable. Quel que soit le héros (musclé ou pas), il est régulièrement interprété par un acteur exilé (de préférence américain), entouré d’actrices italiennes ou espagnoles (voire anglaises ou françaises) ainsi que de seconds couteaux aussi cosmopolites que variés, parmi lesquels on trouvera tout aussi bien, selon l’origine des coproductions, Christopher Lee ("Hercule contre les vampires") que Serge Gainsbourg ("Hercule se déchaîne").

La demande est telle que les producteurs sont vite contraints d’engager des acteurs locaux pour camper les premiers rôles et, du coup, Adriano Bellini devient "Kirk Morris" et Sergio Ciani devient "Alan Steel".
Le blond et costaud Ed Fury ici présent (alias Rupert Edmund Holovchik) est quant à lui bien américain. Il faisait partie de ces nombreux culturistes qui sont arrivés en Italie au début des années soixante suite au succès de Steve Reeves, de Gordon Scott, de Brad Harris ou encore de Mark Forest.
Il était jusque-là relégué dans des rôles de figurant à Hollywood mais l’Italie l’accueille chaleureusement et lui propose presque immédiatement le rôle d’Ursus pour le film éponyme (retitré chez nous "La Fureur d'Hercule"). Suivront "Ursus nella valle dei leoni" et "Ursus dans la terre de feu / Ursus nella terra di fuoco". Ed Fury tournera encore "Maciste à la cour du Cheik" et "Ivan le Conquérant" avant de retourner aux États-Unis faire de la figuration dans des séries télé !


Pour entourer le musclé Ursus, on retrouve deux actrices girondes de l’époque : Luciana Gilli fera une honnête carrière dans le cinéma de genre avec, entre autres, "Pécos tire ou meurt", "Coplan ouvre le feu à Mexico", "Goldocrack à la conquête de l'Atlantide", "Un cercueil pour le Shérif", "Le Corsaire de la reine", "La Panthère noire de Ratana", "Ursus dans la vallée du feu", "Le Voleur de Damas", "Fantômes à Rome".

Quant à Claudia Mori, elle reste surtout une actrice occasionnelle qui tourne quelques films de sous-genre à cette époque (en gros de 1959 à 1964) dont "Sodome et Gomorrhe", "Légions impériales" ou "L’Aigle de Florence" avant de faire la rencontre de son futur mari, un certain Adriano Celentano. Après cela, sa carrière va fusionner avec celle de son époux, se partageant entre films et chansons.

Niveau casting, n’oublions pas Adriano Micantoni. Second couteau incontournable, il parvient ici - et sans grand mal - à voler la vedette au héros. Il faut dire que son personnage est réjouissant de félonie et veulerie ! L’acteur est un habitué du cinéma de genre italien et le spectateur a déjà croisé sa route dans, notamment, "L'Esclave de l'Orient", "La Parole est à l'épée", "Seule contre les Borgia", "Thésée et le minotaure", "La Fureur des gladiateurs", "Le Manoir maudit", "Les Frères Dynamite", "On continue à l'appeler Trinita". Son rôle le plus marquant reste cependant celui du commandant Konrad Von Starker dans "Des Filles pour le bourreau" alias "La Dernière orgie du IIIème Reich".

Pour mettre en image cette bande dessinée antique, les producteurs font appel à Giorgio Simonelli (1901-1966). Il fait partie de la longue liste de ces artisans touche-à-tout du cinéma transalpin ayant œuvré quasiment dans l’ombre, toujours au service du divertissement, son nom n’étant jamais mis en avant. Changeant de casquette selon les circonstances, il fut à la fois scénariste ("Duel au couteau"), monteur ("Mille lires par mois", "L'orologio a cucù", "Luciano Serra, pilote") mais aussi réalisateur, notamment pour le duo comique Franco Franchi et Ciccio Ingrassia ("Deux Corniauds contre Cosa Nostra", "Les Deux toréros", "Deux Mafiosi contre Goldfinger", "Deux Mafiosi au Far West", "Les Deux Sans-culottes", "Deux Mafiosi contre Al Capone", "Les Deux Sergents du général Custer". On pourrait aussi citer "Harem Nazi" et "Robin des Bois et les pirates", tous deux chroniqués sur Psychovision.


Loin d’être rompu au genre, Giorgo Simonelli s’acquitte pourtant très honorablement de sa tâche et signe un film d’aventures qui n’oublie aucun des poncifs d’usage : le héros musclé en jupette (ici avantageusement remplacée par une veste en peau de mouton) doit déjouer moult défis et complots diaboliques, la starlette plantureuse aux vêtements affriolants (Luciana Gilli qui ne se décoiffe jamais, même en sortant de l’eau) et le méchant, ambitieux et machiavélique comploteur, interprété par le génial - et déjà nommé - Adriano Micantoni (à noter que dans la VF, il est doublé par Raymond Loyer, la voix française de John Wayne).

Évidemment, les passages quasi-obligés du péplum font qu’on a droit à quelques scènes ambiguës illustrant des supplices, en particulier sur le héros, lequel se fait inévitablement emprisonner et torturer. Ursus n’étant pas plus malin que ses confrères, il n’échappe donc pas à cette règle et doit supporter le poids d'une énorme pierre, sous peine de finir écrasé sur des piques acérées. Parallèlement, la gentille blonde Luciana Gilli se fait fouetter comme plâtre dans une séquence d’anthologie par la méchante brune et pulpeuse Claudia Mori (avouons que celle-ci y met beaucoup de cœur) ! Mais la meilleure scène du film a lieu lors d’un tournoi durant lequel ce brave Ursus est précipité dans une fosse par son adversaire. Ce dernier, certain de sa victoire, fanfaronne comme un paon lorsqu’un casque est éjecté de la cavité et que, médusés, l’on constate qu'Ursus à réussi à s’accrocher aux parois, et parvient à s’extirper de l'excavation pour mettre une raclée au méchant !

Le tout se déroule dans de magnifiques décors naturels parmi lesquels la carrière de Salone, près de Rome, la région de Tolfa, ainsi que le parc naturel de Caldara di Manziana. Comme dans d’autres films du même genre, la production n’hésite pas à recourir au recyclage et emprunte quelques séquences à d’autres films. Il s’agit cette fois de séquences (parfois très impressionnantes) du documentaire "Les Rendez-vous du diable" (1958) d’Haroun Tazieff qui servent à illustrer les éruptions volcaniques. À noter que certains extraits du film d’Haroun Tazieff furent fréquemment utilisés dans les péplums, notamment "Les Derniers jours de Pompéi" (1959), sans que le volcanologue ne soit crédité !

Pour conclure, "Ursus dans la terre de feu" peut être considéré comme un péplum basique, ni pire ni meilleur qu’un autre, mais il devrait néanmoins plaire aux amateurs, tant il reste dans le balisage ultra codifié du genre.


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sigtuna
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MessagePosté le: Jeu Fév 13, 2020 10:57 am    Sujet du message: Répondre en citant

enaccord8
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