[M][Critique] Sous le signe de la croix

 
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The Omega Man
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MessagePosté le: Dim Mai 17, 2020 5:31 pm    Sujet du message: [M][Critique] Sous le signe de la croix Répondre en citant

Sous le signe de la croix (fr)
L'Esclave de Carthage / De slavin van Carthage (be)
Le schiave di Cartagine
The Sword and the Cross
Die Sklavinnen von Karthago

Genre : péplum
Année : 1956
Origine : Italie-Espagne-Mexique







Réalisation : Guido Brignone
Assistant réalisateur : Michele Lupo
Scénario : Francesco De Feo, Mario Guerra, Nicola Manzari, Francesco Thellung
Photographie : Bitto Albertini
Musique : Enzo Masetti
Accroche : Jésus revient…







Distribution :
Gianna Maria Canale (Giulia Marzia), Jorge Mistral (Marco Valerio), Rubén Rojo (Flavio Metello), Emilio Petacci (Giulio Severo), Luigi Pavese (Publio Cornelio), Marisa Allasio (Lea), Ana Luisa Peluffo (Ester), Nietta Zocchi (Afra), Marcello Giorda (Marco)

Résumé :
Giulia Marzia, la fille d'un proconsul romain est promise au cynique Flavio Metello, mais elle est amoureuse du centurion Marco qui, de son côté, aime la belle esclave Léa. Le cupide Publius Cornelius convainc Flavius d'assassiner le proconsul et d'accuser les chrétiens du crime afin de prendre le pouvoir. Le plan réussit mais Marco ne croit pas à la culpabilité des chrétiens et, après avoir tenté de les défendre devant le sénat, il est contraint de fuir.

Le péplum est un sous-genre basé sur des épopées mythologiques, historiques ou bibliques, les scripts se déroulent la plupart du temps pendant la période gréco-romaine ou médiévale. Ces films ont dominé l'industrie cinématographique italienne de 1952 à 1965, pour finalement être remplacés en 1965 par les films d'espionnage et les westerns spaghettis. Au début des années cinquante, les Italiens essayent de reconquérir le marché du film populaire dominé par les Américains, et le péplum est le moyen idéal. Cependant, la vague du "Muscle opera" ne démarrera qu’après 1958 et le film Les Travaux d’Hercule avec Steve Reeves. En attendant, le cinéma italien essaye de concurrencer tant bien que mal les grosses productions épiques hollywoodiennes, mais en privilégiant d’autres variantes narratives, comme les concubines et reines exotiques : Messaline, La reine de Saba ; Aïda, Deux nuits avec Cléopâtre ; Phryné, courtisane d’Orient ; Sémiramis, esclave et reine ; Aphrodite, déesse de l’amour, etc. Seuls Spartacus (version Freda), Ulysse et Attila, fléau de Dieu offriront une variante plus masculine. Évidemment c’était sans compter quelques réfractaires qui décident d’emprunter la voie du démarquage avec cette production tricéphale (italo-hispano-mexicaine) largement inspirée par La Tunique (The Robe), premier film en cinémascope.

Une co-production improbable montée en partie grâce à la dévaluation de la peseta (monnaie espagnole) et sur le nom de l’actrice Gianna Maria Canale, entourée pour l’occasion de vedettes hispaniques. Avant l’arrivée des gros bras du péplum, les têtes d’affiche étaient souvent des femmes dont l’une des plus prestigieuses fut la magnifique Gianna Maria Canale (1927-2009). L’actrice italienne est ce que l’on peut appeler une légende, d’une beauté presque irréelle. Sa carrière prendra un élan décisif grâce à sa rencontre avec Ricardo Freda qui en fera sa muse et accessoirement son épouse. Telle Aphrodite, elle sera la déesse des péplums et imposera un type de femme fatale qui sera une inspiration pour toutes les futures séductrices du genre. Théodora, impératrice de Byzance sera la quintessence de sa carrière. Elle prendra sa retraite en 1964 à l'âge de 37 ans. Elle est décédée à Sutri, Viterbo en janvier 2009.

A ses côtés, les producteurs espagnols alignent deux valeurs sûres du cinéma hispanique : Jorge Mistral, acteur et réalisateur espagnol qui fit ses débuts au cinéma en 1944 dans La llamada del mar de José Gaspar avec Ana Morera, avant de signer un contrat avec la compagnie espagnole CIFESA, ce qui lui permet de participer à un certain nombre de films assez populaires, tels que La belle Andalouse (avec Carmen Sevilla). Puis il s’installe au Mexique où il alterne productions locales (Les Hauts de Hurlevent de Luis Buñuel) et films européens. Véritable star dans le monde hispanique, il donne la réplique à Sophia Loren (Ombres sous la mer), Sarah Montiel (Carmen de Grenade) ou Yvonne de Carlo (L’Epée et la croix). Les années 1960, seront plus rudes : beaucoup moins sollicité comme acteur, il tente de franchir le pas de la réalisation avec des films comme La fiebre del deseo, La piel desnuda ou Crimen sin olvido mais le succès n’est pas au rendez-vous. En 1972, atteint d’un cancer, il se tire une balle dans la tête.

Rubén Rojo (1922-1993) est lui aussi un Espagnol émigré au Mexique, il participera à l’âge d’or du cinéma mexicain, ce qui ne l’empêchera pas de tourner en Europe de nombreux films de genre (Requiem pour Gringo, Pour 1000 dollars par jour, Les Hommes de Las Vegas ) ou dans des superproductions hollywoodiennes (Le Roi des rois ou Alexandre le Grand avec Richard Burton). Paradoxalement, son film le plus connu de ce côté-ci de l’Atlantique est une petite production mexicaine intitulée Le Baron de la terreur de Chano Urueta.

Mais Gianna Maria Canale n’est pas la seule actrice du film, sa rivale à l’écran est interprétée par une autre Italienne, Marisa Allasio qui aura une courte carrière (vingt films de 1952 à 1957). Cette blonde gironde avait pas mal de succès à l’époque, elle était même considérée comme une "Brigitte Bardot italienne". A tel point qu’elle sera courtisée par le comte Pier Francesco Calvi di Bergolo, qu’elle épousera, mettant ainsi un terme à sa carrière. Tout l’opposé de la brune mexicaine Ana Luisa Peluffo, qui débute en 1948 dans Tarzan et les sirènes, démarrant une incroyable carrière riche de plus de deux cent films repartis sur une soixantaine d’années. Malheureusement, très peu de ces productions n’arriveront jusqu’à nous à part La Tête vivante (en DVD) ou Sous le signe de la croix. Pourtant, elle aura participé à tout un pan du cinéma populaire mexicain. Pour les curieux, certains de ses films sont disponible en anglais comme The Infernal Rapist, Blood Screams, The Man and the Beast, The Drifter in the Rain, ...

La mise en scène échoie au vétéran Guido Brignone (1886-1959) un réalisateur italien qui connaît bien le péplum puisqu’il a participé à la première vague italienne du genre à l’époque du muet. Il finira sa riche carrière (90 films) par deux péplums Sous le signe de la croix et Sous le signe de Rome que la maladie l’empêchera de boucler (Riccardo Freda et Michelangelo Antonioni le finiront a sa place).

Voici l’archétype du péplum standard qui reprend le canevas conforme de son modèle américain, c’est-à-dire histoire d’amour contrariée et intrigue de palais sur fond de persécution (de chrétiens) et de politique intérieure. Pour la réalisation, les producteurs ne prennent pas de risques et font appel à Brignone, un vétéran de la première vague mais le réalisateur déjà malade semble bien fatigué, et le film s’en ressent dans sa dynamique. Cependant, deux détails empêchent l’œuvre de sombrer dans le tout-venant, primo la belle Gianna Maria Canale qui incarne de nouveau une femme condescendante et jalouse qui n’hésite pas à brûler les yeux de sa rivale au fer rouge. Secundo, une belle dose de sadisme et de voyeurisme pervers avec au final de multiples crucifixions de chrétiens (qui en même temps sont brûlés vifs ou criblés de flèches). Les jeux du cirque sont ici remplacés par une sorte de spectacle morbide sur une colline parsemée de crucifiés. L’affiche anglo-saxonne annonce fièrement la couleur avec le slogan "masses of the faithful crucified on the flaming hills" (des masses de fidèles crucifiés sur les collines enflammées)… Tout un programme ! Que les âmes sensibles se rassurent, les infâmes seront justement châtiés (Gian Maria Canale finira piétinée par des chevaux) et les justes récompensés… Amen !

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