[M] [Critique] Les Pirates de Malaisie

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Psychovision.net Index du Forum :: Aventure / Péplum / Cape et épée
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Bigbonn
Psycho-cop
Psycho-cop


Inscrit le: 13 Déc 2004
Messages: 4107

MessagePosté le: Lun Déc 05, 2005 10:07 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Les Pirates de Malaisie Répondre en citant



Les Pirates de Malaisie
(I Pirati della Malesia, Italie, 1964)
Un film d'Umberto Lenzi, avec Steeve Reeves, Jacqueline Sassard, Mimmo Palmara, Andrea Bosic, Nando Gazzolo, Franco Balducci, Pierre Cressoy.

Genre : Aventures exotiques
Accroche : Pirates d'eau douce



En 1865, Lord Brook s'est emparé de Sarrawak par la force, en a fait prisonnier le rajah (à vos souhaits) et a fait disparaître la belle Ada, sa fille. Pour Sandokan, intrépide pirate malais, et ses compagnons d'aventures, Tremal-Naïk et le Portugais Yanez, cette main de fer britannique qui s'est refermée sur leur univers et les broie est intolérable.
Prochaine cible du cruel Brook, Sandokan décide de prendre les devants en dérobant une cargaison d'or, en s'introduisant dans le palais de l'ennemi en se faisant passer pour un naufragé, en l'affrontant ensuite pied-à-pied, sans relâche et sans répit.
Bref, de l'aventure trépidante et mouvementée avec force bagarres et actes héroïques !

Mouais, bof… Alors que tout se prête à une certaine ampleur du récit, des romans qui l'ont inspiré (d'Emilio Salgari, auteur prolifique au souffle épique et coloré) aux paysages traversés (en particulier les pitons rocheux aux à-pics vertigineux de la dernière partie), en passant par les décors de mine de sel ou les palais princiers, Umberto Lenzi décline ses gammes platement, enchaîne les séquences sans génie et déroule son film presque mécaniquement.

Les personnages manquent cruellement de consistance et le musclé de service, Steeve Reeves, a plus fréquenté les cours d'aérobic que d'art dramatique. Résultat : du muscle, du torse-poil façon Mr. Univers et des plaquettes de chocolat nickel chrome mais un jeu navrant basé sur trois expressions (et encore) et une façon de se mouvoir sans grâce. Et ce ne sont pas les bagarres pataudes dans lesquelles ses beignes ne font jamais illusion qui vont rattraper le coup.

Outre ces (déjà très graves) lacunes, on pourrait rajouter cette faute de goût, très largement partagée par la majorité des films d'aventures dont le héros est d'une peuplade lointaine : Steeve Reeves a l'air de tout, sauf d'un Malais. Et l'emportement de Brook envers Yanez, qu'il traite de renégat parce qu'il est blanc et traîne avec ces rebelles malais, en devient risible, Reeves incarnant un Sandokan plus occidental qu'autre chose.

Enfin, cerise sur le gâteau, la mort bennyhillesque du félon, se jetant quasiment de lui-même dans le vide et nous offrant l'un des plus beaux lancers de mannequin de chiffon que l'on ait vu depuis longtemps d'une si belle hauteur…

Note: 3/10.

Autour du film: Sandokan a donné lieu à de très nombreuses adaptations. En 1963, le même Lenzi et le même Reeves proposaient Sandokan, la tigre di Mompracem. En 1964, l'année des Pirates de Malaisie, c'est Luigi Capuano qui réalisait Sandokan alla riscossa et Sandokan contro il Leopardo di Sarawak, avec Guy Madison et Ray Danton.

A propos d'Emilio Salgari: l'auteur du roman, Les Pirates de Malaisie, et de nombreux autres ayant comme figure centrale Sandokan, Yanez et Tremal-Naïk, est né en 1862 à Vérone. Très populaire en Italie et en Amérique du Sud, il a été peu publié en France (on trouve néanmoins un recueil de plusieurs romans dans la collection Bouquins de Robert Laffont, sous le titre Le Corsaire noir. Je vous le recommande). Aventurier d'appartement, il semblerait qu'il n'ait jamais vraiment voyagé si ce n'est grâce à son imagination, aux bouquins de géographie et autres récits de voyage qu'il a pu lire. Souvent comparé à Jules Vernes, Alexandre Dumas, Karl May ou Gustave Aimard, il se distingue par son choix de héros indigènes qui ne servent, pour une fois, pas de faire-valoir à un héros bien de chez nous mais évoluent en rebelles face à une colonisation décrite comme opprimante. Auteur à la production pléthorique, Salgari, épuisé par ce labeur littéraire continu, abattu par la folie dans laquelle sombrera peu à peu sa femme, finira ses jours par un suivide spectaculaire: "dans la campagne turinoise, il s'ouvre la gorge et le ventre avec un rasoir, après avoir laissé une lettre tragique destinée à ses éditeurs: "A vous qui vous êtes arraché ma dépouille, nous maintenant en permanence ma famille et moi dans un état proche de la misère ou pire encore, je vous demande seulement qu'en compensation de tout l'argent gagné à mes dépens, vous vous occupiez de mes funérailles." (extrait de la préface du Corsaire noir, par Matthieu Letourneux).
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Throma
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004
Messages: 3335
Localisation: Masse à chaussettes

MessagePosté le: Lun Déc 05, 2005 11:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je commencais a desesperer de ne plus lire de chronique de l'ignoble grosos new_lang
Et soulagé de constater que je ne suis pas le seul à m'être copieusement fait chier devant ce film pourtant considéré comme une réussite dans la filmo du père Lenzi. Comme tu dis, tout est carré, sans surprise, aucune folie, aucune excentricité. et je suis vraiment pas fan de Steve Reeves.
Je préfère de loin Gordon Mitchell et même Richard Harrison (période cinecittà hein, parce que les sous-merdes de Joseph Lai de mon cul où il se ballade en pyjama jaune fluo ninja, j'appelle ça une déchéance abyssale).
_________________
http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
mallox
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 13982
Localisation: Vendée franco-française

MessagePosté le: Dim Jan 09, 2011 5:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Qcqs captures pour le site...

http://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/621-pirates-de-malaisie-les





_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
mars1379
20 % irradié
20 % irradié


Inscrit le: 08 Oct 2012
Messages: 236

MessagePosté le: Mer Oct 10, 2012 3:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le seul intérêt du film, c'est la présence de Steve Reeves abonné aux rôles body-buildés du genre Maciste, mais sinon, un film très mineur qui ne reste pas dans les annales (et j'ai trouvé le combat final à la limite du ridicule).
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sigtuna
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 08 Jan 2010
Messages: 3818

MessagePosté le: Mer Oct 10, 2012 4:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a d'ailleurs aussi Mimmo Palmara autre "star" du Peplum, ici dans un role positif.
Mais on est d'accord (et avec la critique de Bigbonn) les Sandokan ne valent pas un pet de lapin. icon_confused
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Psychovision.net Index du Forum :: Aventure / Péplum / Cape et épée Toutes les heures sont au format GMT
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum




Powered by phpBB © 2001, 2002 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com Charcoal2 Theme © Zarron Media