Editeur : Editions Glyphe

Collection : Imaginaires

Auteur: Michèle Sébal

Date de sortie : 2009

Nbre de pages : 242

25 juillet 2007.

Clinique des Cèdres, sur les hauteurs de Nice...

Ma tête était hantée par des images à l'érotisme fou, des râles d'orgasmes... Mais mon corps restait chiffe, pantin, couille molle. Soudain, le rire fusait du fond de ma gorge et par tous mes pores. Un rire qui n'en finissait pas. Personne n'osait m'approcher.

Dans ma tête se formaient des tourbillons noirs qui menaçaient de m'aspirer ; une terreur indicible me faisait hurler...Il y avait aussi cette chaleur, cette douceur qui me donnait envie d'y fondre et m'y perdre pour ne jamais revenir.

Je me souviens de tout. Quelqu'un m'a vu scarifier les murs de ma chambre avec une fourchette, et a pensé qu'écrire me ferait du bien. À « l'Atelier d'écriture », on m'a mis un stylo entre les mains, un bic qui bavait un peu. J'ai commencé par dessiner des arabesques puis des mots. Les phrases sont venues plus tard...

(...)

Loin, très loin de tout...

À travers ses cils, elle entrevoit le noir pelage. Elle y glisse ses doigts, y enfouit son nez... Déjà, elle n'est plus seule et sent les frôlements sur sa peau nue.

Un frisson d'aise qui dure... Et le plaisir la cloue.

(...)

Dès le petit matin, certains jours ont une coloration bizarre, quelque chose dans l'air qui vous saisit et vous tient toute la journée dans l'attente de la mauvaise nouvelle ou de l'accident. Le plus souvent, il ne se passe rien, ou presque rien. Et puis parfois...

Ce lundi plus que tout autre, Janice sent qu'un danger la guette. Elle touche à peine son déjeuner et ne répond pas aux questions de Tarita qui, la gorge serrée, la regarde franchir le portail d'une démarche pesante.

Janice s'oblige à flâner dans le parc ainsi que d'ordinaire. Elle cherche dans les odeurs, les tressaillements des arbres d'où vient la mise en garde qu'elle a ressentie en faisant crier ses volets. Elle croit voir plus d'épines aux rosiers, les saules sangloter... Mais non, le parc ne lui raconte rien de particulier. C'est seulement lundi, et il souffre de l'incurie humaine qui, le temps d'un week-end, se déverse jusque dans les buissons épineux. Il lui raconte les arbustes malmenés, les écorces agressées par des cœurs enlacés... Janice hait les lundis et son humeur s'en ressent. Sur le qui-vive, elle écourte sa promenade.

A propos de ce livre :

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- Lire la chronique de "Miel des Lunes"

(Copyright Editions Glyphe / Michel Sébal, extrait diffusé avec l'autorisation de l'éditeur)