Georgia caldera
Écrit par Vivian Darkbloom   

 

Georgia Caldera, auteur des Larmes Rouges, Tome 1, a accordé une interview à Psychovision. Très talentueuse, elle a à la fois écrit son premier roman, qu'elle a aussi accompagné d'un artbook, recueil d'illustrations de sa main, représentant les personnages et les situations du livre. De plus, son site internet met aussi en scène le roman, en lui offrant une musique douce et envoutante, en accord avec la tonalité de l'ensemble de l'œuvre.




Bonjour et tout d'abord, Merci d'accepter de répondre à nos questions. Pourriez-vous vous  présenter à nos lecteurs ?

J'ai 29 ans, je suis auteure et illustratrice. Je suis passionnée de littérature fantastique depuis mon plus jeune âge et j'ai une affection toute particulière pour les œuvres issues du courant gothique.


Ecriture, illustrations, par quoi avez-vous commencé dans votre cursus?

Si j'ai toujours aimé écrire et dessiner, j'ai choisi de m'orienter vers cette seconde discipline après l'obtention de mon bac. J'ai donc passé un BTS en communication visuelle, puis j'ai poursuivi avec un DEA en art-thérapie. Après en avoir fini avec mon mémoire de fin d'études, j'ai décidé de ne plus quitter mon clavier et d'enfin prendre du temps pour écrire cette histoire qui me trottait dans la tête depuis un moment, soit Les Larmes Rouges.


Parlez-nous de votre processus de création : Dans Les larmes rouges, les personnages, les situations, ont-ils  d'abord vu le jour en dessins ou en mots ?

Eh bien, ça dépend… En fait, tout a commencé avec une image, la première que j'ai dessinée, l'illustration où Cornélia est en robe blanche devant la fenêtre d'une chapelle, celle qui démarre le Artbook. Je l'avais depuis longtemps à l'esprit et c'était le point de départ de mon histoire. J'ai commencé le récit en pensant à cette image, et puis, je n'ai pas résisté, il a fallu que je la mette sur papier. Ensuite, c'est devenu une habitude. Cependant, il n'y a pas d'ordre établi. Parfois, c'est en imaginant une illustration, puis en la réalisant, que l'idée d'une scène me vient, et parfois c'est l'inverse…


Un roman, un artbook, un calendrier, les larmes rouges constituent une unité artistique autonome. Mais peut-on lire le livre sans acquérir l'artbook, ou bien manque – t-on quelque chose à l'œuvre si on ne consulte pas l'ensemble ? Comment avez-vous articulé les relations entre ces trois objets ?

Bien sûr, on peut lire le livre sans avoir le Artbook, libre au lecteur de se créer ses propres images. En réalisant cette série d'illustrations, j'avais surtout à cœur d'offrir un "plus". Je voulais allier plusieurs médias, l'écrit et le visuel (un peu de musique aussi, pour ce qui est de la bande-annonce), afin de donner une dimension plus grande à mon histoire et de livrer une vision précise de mon univers.


Quelles sont vos inspirations littéraires et artistiques ?

Anne Rice, pour ses Chroniques des vampires, vient en tête. Pour moi, c'est elle qui a su le mieux traiter et développer la thématique du vampire, elle est la première à leur avoir donné des états d'âme…
Ensuite, j'écoute beaucoup de musique pour me mettre en condition, que ce soit avant d'écrire, ou bien lorsque je dessine. Dans ces moments-là, mes groupes de référence sont Lacrimosa, Within Temptation, Sopor Aeternus, Epica, et Autumn Tears.
Et puis, le travail de Victoria Francès m'inspire aussi énormément.


Le thème du vampire est très florissant en ce moment, que ce soit au cinéma, ou en littérature. Quelle est la singularité, l'originalité de votre roman dans un tel contexte ? D'après vous, qu'apporte le thème du vampire dans le monde contemporain? Pourquoi ce thème est-il si actuel ?

En reprenant les codes d'une littérature plus ancienne, tout en y ajoutant des éléments très modernes, issus de la Bit-lit, ainsi que quelques passages d'épouvante, j'ai essayé de créer quelque chose que je n'avais pas encore trouvé ailleurs, quelque chose qui me ressemblait et que, du moins je le crois, j'aurais aimé lire.
Je pense que le thème du vampire est intemporel, il peut s'adapter à tous lieux, à toute histoire, à toute période… Sa plus grande faculté étant justement d'être capable de traverser les époques. Aujourd'hui, il est à la mode parce que certains auteurs, pour le meilleur et pour le pire, ont su le remettre au goût du jour. Peut-être le sujet s'essoufflera-t-il à un moment ? Toutefois, grâce à sa malléabilité, ainsi qu'à sa complexité, je suis sûre que l'effet de mode n'aura pas raison de lui pour autant.


Vous avez inventé une société vampirique avec ses règles, ses coutumes, ses grades, son histoire. A-t-il été aisé de vous démarquer de vos illustres prédécesseurs, tels Bram Stoker ou Anne Rice?

À vrai dire, je ne me suis pas plus posé la question que ça. Je savais que même en m'inspirant d'eux, mon histoire serait différente. D'abord grâce à l'époque dans laquelle la majeure partie du récit se situe, et puis grâce à mon héroïne, qui, avec ses nombreuses failles et son caractère un peu particulier, n'a pas grand-chose à voir avec les personnages d'Anne Rice ou de Bram Stoker.


Cornélia est, au début du roman, une jeune fille moderne et très malheureuse, solitaire dans une société qui ne la comprend pas. Vous sentez vous proche de votre personnage ?

Plus ou moins, certains aspects de sa personnalité sont le reflet de la mienne, tandis que d'autres non. Cela dit, oui, je me sens proche d'elle, j'ai poussé à l'extrême quelques-unes de mes propres angoisses pour créer son histoire.


Pour vous, la véritable histoire d'amour du livre est-elle celle de Maxime et Cornélia ou celle de Henri et Cornélia ?

Celle que j'ai le plus aimé exploiter est celle d'Henri et Cornélia.
La romance entre cette dernière et Maxime était beaucoup plus facile à traiter. Il est impulsif, mais simple et sans ambigüités, les choses se sont faites naturellement entre eux.
En revanche, il a fallu que je dose haine et passion, peur et attirance, rancune et sentiments, pour ce qui est d'Henri et de Cornélia, et que je prenne garde à ne pas perdre le fil…


Que représente le personnage de Maxime, ce vampire qui refuse de se nourrir de sang, jusqu'à en mourir ?

Maxime représente la morale poussée à l'extrême. Il a des principes, et il s'y tient jusqu'au bout, quitte à devoir endurer un véritable calvaire et finir par mourir. Il est celui qui renie sa part de ténèbres au prix fort, une sorte de parallèle à Henri, qui lui, en revanche, assume pleinement sa condition.


Henri est un personnage tout en ambiguïté, protecteur et prédateur à la fois. Est-il uniquement vampire, ou conserve-t-il une part d'humanité ?

C'est là, je crois, l'un des points faibles d'Henri. Contrairement à Maxime, Henri est comme les autres vampires et n'a plus aucun souvenir de son humanité. Il est vampire depuis très longtemps et la place qu'il occupe dans la hiérarchie vampirique lui convient. Cependant, son histoire avec Cornélia va le conduire à remettre certaines choses en question…


Justement, cette part de bestialité, de cruauté, que Cornélia se découvre aussi, est-elle l'apanage des seuls vampires ? Cela ne fait-il pas partie aussi de la nature humaine, que le vampire porte en lui de manière exacerbée ?

Si bien sûr, les vampires n'ont pas le monopole de la violence et de la cruauté. Chacun porte en lui une part de ténèbres, plus ou moins grande, mais le vampire permet de l'exploiter d'une autre manière, de se poser des questions d'un autre point de vue. C'est d'ailleurs en cela que je le trouve intéressant.


Trois tomes sont annoncés. Quand est prévue la sortie du second tome ? Avez-vous déjà prévu le synopsis du reste de la saga ? Sera –t-il accompagné de son livre d'illustrations ? Allons-nous découvrir d'autres événements du passé de Cornélia et Henri, ou bien ce second tome sera-t-il entièrement dédié au temps présent ?

Le second tome sortira début 2012 et sera également accompagné d'un Artbook.
Tout ce que je peux dire c'est que ce deuxième volet ne sera pas entièrement dédié au présent…


Je vous remercie d'avoir bien voulu répondre aux questions de Psychovision. Et je vous laisse donc le mot de la fin:

Merci à Vivian pour ses questions ^^

 

 

A propos de cette interview :

 

- Chronique de "Larmes Rouges : Réminiscence"

- Site de l'auteur : http://www.larmesrouges.com/