[M] [Critique] Vacanze per un massacro

 
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mallox
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MessagePosté le: Lun Mai 14, 2007 8:47 am    Sujet du message: [M] [Critique] Vacanze per un massacro Répondre en citant




Titre : Vacanze per un massacro
Réalisateur : Fernando Di Leo
Année : 1980
Genre : Drame de la réinsertion
Musique : Luis Enrique Bacalov & Osanna
Acteurs : Joe Dallesandro, Lorraine De Selle, Patrizia Behn, Gianni Macchia,…


Parmi les ersatz pullulant de « La dernière maison sur la gauche » de Wes Craven (réalisateur qui, il faut bien l’admettre, a une grosse faculté à créer des courants : « La colline a des yeux »/ « Scream ») ce tardif « vacances pour un massacre » (je ne sais si le film possède un titre français, je n’ai pas trouvé) demeure à mon sens l’une des meilleures réussites. Se pose sans doute la question de préjugés positifs ou négatifs tant il est vrai que j’aime beaucoup son réalisateur, déjà coupable au préalable de pas mal de réussites (« L’empire du crime »/ »le Boss »/ « Milan Calibre 9 »/ « La jeunesse du massacre »/ « les insatisfaites poupées érotiques du Dr Hitchcock », ça fait quand même pas mal…).
Bref, ce film découvert récemment par l’éternel retardataire que je suis m’a plutôt enchanté.



Voici donc le film qui commence… avec un homme s’évadant de nuit, d’une prison, faisant le mur à l’aide d’un drap comme un collégien. La musique se fait entendre, un étrange mélange de rock progressif et de musique classique, complètement décalé, et qui d’entrée de jeu emmène le film dans un ailleurs, un autre monde, un univers parallèle dont on ne sortira qu’à la fin, pas avant.
Ca y est, il fait jour, on aperçoit enfin l’homme en question ; sacrebleu, mais c’est ce bon Joe Dallesandro, le primate de chez Warhol ! Et bien, allons-y, 'allonzo', ça fait trop longtemps que je n’ai pas vu un film avec le brave homme, et ça me réjouit assez qu’il soit chez moi à cette heure tardive. Tiens, le voici qui se met en quête de voler une voiture dans une ferme. Pas de quartier, un bon gros pavé fracassant le crâne de son propriétaire et hop le tour est joué ! Que nenni, voici qu’un fermier à qui personne n’a rien demandé, s’amène menaçant notre ami Joe - qui garde le même prénom dans le film - de sa fourche toute rouillée. Un brin crédule que ce fermier collabo à qui Joe fera vite fait bien fait sa fête, lui fauchant l’instrument d’une poigne ferme pour lui en foutre un bon coup de trident dans la gueule et se casser légitimement avec la caisse. Faut pas déconner !

Voilà qu’ensuite Fernando Di Leo casse le rythme, pour s’attarder sur son personnage déboulant dans une ferme qu’il croît désertée, s’y installant tranquillement, trouvant ses marques, et qu’il connaît fort bien puisqu’il y avait caché un magot avant de se faire arrêter.
Mais il n’a pas le temps de creuser dans sa cachette et récupérer son fric, car une voiture arrive avec trois personnes à son bord : un homme et deux femmes ; une situation non prévue obligeant Joe à se retrancher dans la cave en attendant son heure. En 15 minutes, Joe n’a donc pas décroché un mot. Du reste il ne sera guère plus loquace durant les 85 minutes du métrage, et la façon dont Di Leo le film en gros plan, seul, à observer les nouveaux arrivants est assez troublante, voire inquiétante. Autant dire que je ne donnerais pas les clés de chez moi à cet homme aux allures de primate, et dont on sait qu’il est prêt à tout pour retrouver son fric, à savoir s’évader, fracasser un crâne, enfourcher un fermier, et voler une voiture.



Nous voici donc rentrés dans un quart d’heure de round d’observation unilatérale, où Joe étudie le plus souvent, depuis une remise, les mœurs de ces jeunes gens, et celui-ci ne sera pas déçu puisqu’à peine arrivés, (on comprend assez vite qu’il s’agit d’un jeune couple de vacanciers accompagné de la belle-sœur : la ravissante Lorraine De Selle/ « Cannibal ferox » ). Ceux-ci se mettront de suite à l’aise – c’est peu dire – et, aidé d’un seul coup par une espèce de chanson à la Adriano Celentano, le couple se désape et se met à niquer comme des malpolis tandis que la belle sœur, très émoustillée pour le coup, commence à se masturber dans la chambre d’à côté, battant la mesure des énergiques tourtereaux ; tandis que Joe en profite sournoisement pour venir zyeuter l’état des lieus.
Là pas de doute, on est bien chez Di Leo, qui s’auto-cite carrément, car on retrouvera exactement le même plan subjectif, avec cette porte à demie ouverte, et ce plan qui renvoie tout directement à « la clinique sanglante » ; à la petite différence près qu’on entrevoit dans le cadre le faciès primate de Dallesandro. En tout cas, le film prend alors des allures totalement réjouissantes, décomplexées, à la complaisance totalement assumée, ce qui fait du bien, puisque le mari, très compréhensif, ira directement visiter l’intimité de sa belle-sœur, véritable allumeuse et manipulatrice, dans un élan charitable et pour ne pas la laisser en reste. C’est beau, c’est vrai, et c’est touffu de partout, à tel point même qu’on se met à regretter ce bon vieux temps de touffes saillantes à tout va, plaisir que l’on retrouve donc le temps de ce film jouissif.



Ce qui est sympa avec Fernando Di Leo, c’est qu’on a le sentiment de se balader dans un univers parallèle ou se promener à poil, même dans la rue, paraît logique, sinon on ne peut plus naturel et légitime. Du coup, ici on parle à poil, on lit à poil, on danse à poil, on disserte à poil, on fait la cuisine à poil (mais là attention quand même à ne pas s’étrangler avec un restant de touffe évoqué ci-dessus !). Jamais il ne se justifie et c'est même un univers où l’on se prête tout, ce dont saura profiter (un peu à ses dépens quand même Joe qui entend bien participer, ce qui semble la moindre des choses, d’autant que fraîchement sorti de prison, on sent la bête en stand-by niveau sexe, depuis bien trop longtemps, de là à dire que le réalisateur nous offre une réflexion sur la difficulté à se réadapter, c’est une passerelle que je ne m’aventurerai pas à franchir).
Quoiqu’il en soit, cet idiot de mari parti alors avec un sourire béat à la chasse (et qui en reviendra tout aussi béat – que cet acteur est nul - Gianni Macchia (« La mala ordina »/ « Emmanuelle autour du monde ») fera qu’on vérifiera le vieil adage qui dit « qui va à la chasse perd sa place », puisque la bête humaine, en profitera dès lors pour violer la belle-sœur, qui, après quelques minces secondes de résistance, prendra son pied et se fumera une clope post-coït avec le vigoureux étalon inconnu ( !). Joe ne manquera pas après coup de régler ses comptes avec chacun, vendant la mèche devant le trio réuni, à savoir que le mari trompe sa femme avec la frangine nymphomane, histoire de désunir le trio, stratégie nécessaire s’il veut maintenir le contrôle sur le groupe.



Bref, finissons-en tout de même car je risquerais de « spoiler » en racontant le film jusqu’à son dénouement (voir même me dépoiler vu les scènes particulièrement chaudes émaillant le film). Tout ce beau monde se verra séquestré, Joe obligera le mari à faire l’amour avec sa belle-sœur, sous les yeux de sa femme effondrée. Des quatre personnages, elle est le seul élément non corrompu, et en cela elle représente en quelque sorte la pureté face à la violence de Joe, l’infidélité de Sergio, et la perversité de sa sœur Paula. La façon dont elle se donne à Joe peut se voir comme un acte destiné à sauver son mari infidèle et sa sœur méprisable, et aussi, pourquoi pas, une tentative désespérée de ramener le criminel sur le chemin de la rédemption. Mais comme chacun des autres protagonistes a fini par atteindre un point de non retour, les espoirs de Lillian ne seront pas récompensés, tandis que la musique de Luis Enrique Bacalov et Osanna (une partition plus que variée, absolument hallucinée et très inégale) s’excite à nouveau dans des élans Jazz-rock électriques, annonçant un final à haute teneur dramatique, confirmant le pessimisme du cinéaste envers la nature humaine.


Note : 7/10
Accroche : Le gorille se parfume à la femelle et vous salue bien.

p.s : à noter pour l’anecdote que la ferme où a été tournée le film semblait appartenir tout du moins à l’époque, à Alice Cooper…
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Dernière édition par mallox le Mer Fév 14, 2018 5:11 pm; édité 12 fois
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flint
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MessagePosté le: Lun Mai 14, 2007 11:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est un des Di Leo que je ne connais pas, mais le fait de retrouver le nom de Mario Gariazzo en tant que co-scénariste explique ce retour du réalisateur au "sexploitation", quelques années après la fameuse "Clinique Sanglante". Gariazzo, c'est des films comme "La Possédée", "Play Motel" ou encore "L'Esclave Blonde", et plus récemment des films érotiques avec Valentine Demy. J'imagine donc que le film doit être bien "trash" et "cul", ce que laissent penser les captures d'écran.
Comme tu le laissais entendre, mallox, je crois que le film n'est jamais sorti en France. Je ne lui connais qu'un seul autre titre : "Madness".
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Throma
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MessagePosté le: Ven Aoû 10, 2007 4:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Dites voir, elle aurait pas été completement oubliée cette chronique ? ainsi que celle des tomates tueuses ?
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MessagePosté le: Ven Aoû 10, 2007 5:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Throma a écrit:
Dites voir, elle aurait pas été completement oubliée cette chronique ? ainsi que celle des tomates tueuses ?



frank_PDT_10
On dirait bien, je n'avais pas fait attention.
Mais que fait Gregore ?

(à part regarder Battle Royale 2 new_diable )
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MessagePosté le: Lun Sep 15, 2008 5:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce film est très bon, Fernando Di Leo a réussi avec ce "Vacanze per un massacro" un huis-clos moîte et oppressant, mêlant sexe et suspense avec un savant dosage. Le film est sulfureux, grâce au savoir faire du metteur en scène, qui donne à Lorraine De Selle le rôle de sa carrière, celui d'une allumeuse nymphomane, calculatrice et perverse dans tous les sens du terme. Elle tient le film sur ses (jolies) épaules, d'autant plus qu'à ses côtés Patrizia Behn et Gianni Macchia sont quasiment transparents. Quant à Dallesandro, l'égérie masculine des sixties, il est égal à lui-même, ni plus ni moins.
On a au bout du compte un long métrage réunissant quatre acteurs durant 99% de l'intrigue, et qui tient parfaitement la route malgré une moitié du casting à la limite de l'insipide.
"Vacanze...", bien que réalisé en 1980, fleure bon les seventies dans son aspect sexploitation complètement avoué.
Lorraine De Selle, bien que passant la majeure partie du temps complètement nue, atteint les sommets de l'érotisme dans une scène où elle est pourtant (courtement) vêtue. Le fameux passage où, assise sur un rocking-chair, elle allume, affole même, Dallesandro, changeant constamment de position pour lui faire perdre la tête. Grandiose.

note : 8/10
accroche : en passant sur la Lorraine avec mes... ico-porc
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MessagePosté le: Mer Sep 24, 2008 2:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une critique toute en verve de mallox, un avis étayé de flint, j'étais déjà tombé sur ce topic il y a longtemps, promis, je reviendrai donner mon avis !
De Selle d'étalon, que tout ceci est alléchant ! ico-porc
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mallox
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MessagePosté le: Mar Aoû 11, 2009 5:39 am    Sujet du message: Répondre en citant


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MessagePosté le: Mar Juin 21, 2011 8:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est quand même super chiant non ?
J'aime bien Di Leo au point de n'avoir jamais été déçu par ses films (hormis Milan Calibre 9 que je trouve surfait) mais celui-ci fait office de fausse note.
2 pièces, 4 acteurs pô terribles (Dalessando qui passe son temps à faire les gros yeux), une situation étirée à l'infini (pas la peine de creuser) et puis un érotisme pas très émoustillant. De Selle est relativement peu excitante.
Musique d'emprunt à un autre Di Leo. Très bon Travolta par contre.
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MessagePosté le: Mar Juin 21, 2011 8:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Throma a écrit:
C'est quand même super chiant non ?
J'aime bien Di Leo au point de n'avoir jamais été déçu par ses films (hormis Milan Calibre 9 que je trouve surfait)


La race des violents, c'est tout de même pas ça. Si ?
J'ai le souvenir d'un film très plaisant à suivre pour ma part, même si à me relire, je ne réécrirai certainement ma critique de la sorte. Elle est à chier.
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MessagePosté le: Mar Juin 21, 2011 11:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Justement La race des violents doit être le seul Di Leo point vu pour ma part.
Même ses oeuvres moins exposées je les apprécie. Roses rouges pour le fuhrer, Diamants de sang et surtout Colère Noire, à mon sens l'une de ses plus grandes réussites.

Là, j'ai eu l'impression de me taper une sexploitation lambda des années 60 dénichée sous le manteau par Henenlotter et torchée par un émule de Tonton et Tata Findlay.
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MessagePosté le: Mer Juin 22, 2011 10:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

Concernant la musique, c'est la même que "Milan Calibre 9".

(et j'aime bien Lorraine De Selle) :timide:
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MessagePosté le: Mer Juin 22, 2011 7:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quel "parcours" quand même que celui de Joe Dallessandro !

Dans une interview de Di Leo, celui-ci racontait que Joe était non seulement tout le temps camé mais qu'il utilisait des drogues pour pouvoir "redescendre" le temps de jouer quelques scènes !!!

D'ailleurs, quand on voit des photos de lui maintenant, on se rend compte qu'il a bien usé la corde par les deux bouts !!!

Pour ma part, je trouve qu'il aurait été bien en Han Solo dans la Guerre des étoiles !

Quand à Fernando Di Leo, c'est pour moi l'équivalent de Sergio Leone pour les films policiers, celui qui a laissé les oeuvres parmi les plus fortes !
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