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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Jeu Juin 26, 2008 8:05 am Sujet du message: [M] [Critique] Nuits d'amour et d'épouvante |
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Nuits d’amour et d’épouvante – 1971
(La morte cammina on i tacchi alti)
Origine : Italie/Espagne
Genre : giallo
Réalisé par Luciano Ercoli
Avec Susan Scott (Nieves Navarro), Frank Wolff, Simon Andreu, George Rigaud, Claudie Lange, Luciano Rossi, Carlo Gentili, José Manuel Martin
Autres titres : Death walks on High Heels/La muerte camina con tacon alto

Après avoir dérobé des diamants dans un coffre-fort, Ernest Rochard tente de quitter la France pour rallier l’Espagne. Mais il a été suivi, et il se fait liquider dans le compartiment d’un train. L’assassin, à son grand désarroi, ne trouve pas le magot, ni le moindre indice qui permettrait de mettre la main dessus.
Pendant ce temps, à Paris, la fille de la victime, Nicole Rochard (Susan Scott), exerce sa profession de stripteaseuse dans les cabarets les plus huppés de la capitale, comme le Crazy Horse. Elle fricote avec Michel Aumont (Simon Andreu), un type plutôt sympathique mais dont le penchant pour l’alcool le rend parfois violent. Nicole apprend par la police le meurtre de son père et le vol des diamants. N’ayant pas eu de nouvelles de son père depuis plusieurs mois, elle ne sait rien du braquage, ni de l’endroit où pourraient être les pierres précieuses. Si les flics sont tentés de la croire, il n’en est pas de même pour le tueur. Ce dernier, en effet, ne tarde pas à harceler la jeune femme, d’abord au téléphone, masquant sa voix grâce à une aide vocale électronique. Une voix mécanique, robotisée assez effrayante, mais pas suffisamment pour Nicole, qui ne prend pas les menaces au sérieux dans un premier temps. Mais l’assassin mystérieux s’introduit jusqu’au domicile de la jeune femme, tout de noir vêtu, ganté et cagoulé. Il menace Nicole avec une lame de rasoir, et seuls ses yeux d’un bleu perçant se détachent de la silhouette sombre. L’ultimatum est simple : si Nicole refuse de coopérer, il la tuera. Affolée, la stripteaseuse part retrouver Michel et lui confie ses craintes. Après avoir passé la nuit ensemble, Nicole découvre dans l’armoire à pharmacie de son ami une boite renfermant des lentilles de contact dont la couleur est identique aux yeux du tueur.
Suspectant Michel, Nicole prend la fuite. Ne sachant à qui demander de l’aide, elle se tourne vers le Docteur Robert Matthews (Frank Wolff), un spécialiste de la chirurgie oculaire, et aussi un fervent admirateur de la belle artiste. Matthews, ravi de l’aubaine, décide de l’emmener à Londres, où il travaille, puis dans un petit village en bord de mer où il possède un cottage. Un lieu relativement isolé, où la jeune femme devrait être enfin tranquille. Et pourtant…


Réalisé en 1971, « Nuits d’amour et d’épouvante » se trouve intercalé entre « Photo interdite d’une bourgeoise » et « La Mort caresse à minuit ». La trilogie giallesque de Luciano Ercoli n’a pas autant de réputation que les thrillers de Mario Bava et Dario Argento, ni même que ceux de Lucio Fulci et Sergio Martino. S’il est vrai qu’Ercoli n’est pas aussi talentueux que ses compatriotes, on doit lui reconnaître un savoir faire indéniable. Et même une marque de fabrique très personnelle, qui consiste à rajouter aux ingrédients habituels du genre une dose d’humour et une forme de détachement dans sa façon de réaliser. Si l’on supprimait cette touche personnelle, on pourrait rapprocher les gialli de Luciano Ercoli de ceux de Sergio Martino. D’abord parce que le scénario de « Nuits d’amour et d’épouvante » est signé Ernesto Gastaldi, et ensuite parce qu’Ercoli a toujours su captiver l’attention du spectateur sur son héroïne, à savoir Susan Scott, tout comme Martino l’a fait en trois occasions avec Edwige Fenech. Mais rarement dans un giallo une actrice n’aura dégagé autant de sensualité que l’actrice andalouse dans ce film. Ce rôle de danseuse et stripteaseuse lui convient à merveille, et son cinéaste de mari prend un malin plaisir à la rendre irrésistible, chaude comme la braise, même en dehors des dites scènes de cabaret. Tout est prétexte à s’attarder sur son anatomie : déshabillage dans une chambre, essayages dans un magasin, et même une séance de vernissage des ongles de pieds près d’un feu de cheminée, devant un Luciano Rossi au bord de l’apoplexie. Mais comme je l’ai déjà souligné par ailleurs, Susan Scott n’est pas seulement un corps, c’est aussi une excellente actrice possédant un talent inné pour la comédie.
Dans le registre comique, elle est dans le film parfaitement secondée par Carlo Gentili, qui campe un inspecteur de Scotland Yard maniant l’humour à froid comme une arme, souvent au dépend de son jeune assistant qui a la fâcheuse habitude de livrer des déductions hâtives et pour le moins foireuses à son supérieur hiérarchique.


En dehors de Susan Scott et Carlo Gentili, une bonne partie des acteurs principaux seront également reconduits dans « La Mort caresse à minuit », parmi lesquels Simon Andreu, déjà présent dans « Photo interdite d’une bourgeoise », Claudie Lange (dont Ercoli a su utiliser la ressemblance avec Susan Scott) et le toujours inquiétant Luciano Rossi.
Et puis notons la présence du regretté Frank Wolff, qui se suicidera en cette même année 1971 dans une chambre d’hôtel. Cet excellent acteur américain avait dû s’exiler en Europe pour que son talent soit reconnu. Et il y sera parvenu très vite, dans de nombreux westerns dont « Le Grand Silence », et dans des polars comme « Milan Calibre 9 ».
Par rapport à « La Mort caresse à minuit », « Nuits d’amour et d’épouvante » repose sur un scénario moins délirant (malgré un twist inattendu et pour le moins osé au milieu du film), plus structuré, mais qui n’exclue pas un certain nombre d’aberrances scénaristiques. Comme ce fut parfois le cas, Ernesto Gastaldi, à trop vouloir embrouiller le spectateur, s’est pris à son propre piège. Si certains effets de surprise s’avèrent efficaces en plus d’être plausibles, d’autres le sont beaucoup moins, et nuisent à la crédibilité de l’intrigue.


Fort heureusement, l’histoire ne baisse pas en intensité malgré sa durée (1h47) et le fait qu’il n’y ait qu’un seul meurtre particulièrement élaboré visuellement. La musique de Stelvio Cipriani, conjuguée à la voix de Nora Orlandi, est un véritable plaisir. Luciano Ercoli a su créer une ambiance particulière lorsque l’action se concentre dans le village au bord de mer (situé en réalité en Espagne). Il nous propose alors une galerie de personnages tous plus louches et bizarres les uns que les autres, histoire de brouiller les pistes un peu plus. La sauce, dans l’ensemble, prend bien, malgré les incohérences évoquées plus haut. En résumé, « Nuits d’amour et d’épouvante » est un thriller appréciable, uniquement desservi par une intrigue trop alambiquée, l’empêchant ainsi d’être un classique du genre. C’est néanmoins un plaisir d’avoir pu le (re)découvrir par le biais du DVD, en import chez NoShame, et ce dans une superbe copie. Sorti en France le 26 février 1975, le film était demeuré inédit en vidéo chez nous, tout comme les deux autres gialli du réalisateur italien. A croire que Luciano Ercoli n’avait pas la côte en France auprès des éditeurs. A tort, car même si le cinéaste n’a jamais vraiment pris le genre au sérieux, il a toutefois posé son empreinte dans le thriller transalpin, imposant un style un peu déroutant mais pas désagréable, ce qui est tout à son honneur.
note : 7/10
accroche : Ercoli talonne l’Olympe








 
Dernière édition par flint le Mar Aoû 19, 2008 6:52 am; édité 1 fois |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Jeu Juin 26, 2008 9:16 am Sujet du message: |
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Bon et bien ça donne envie. Toujours pas vu, mais j'avais bien aimé "la mort caresse à minuit", même si toutefois je trouvais que le spectacle s'oubliait assez vite ensuite. En tout cas comme tu l'as dit le spectacle était agréable, sans temps mort, ce qui a l'air d'être à nouveau le cas. Merci pour ta critique agréable elle aussi, grâce à elle je passerai le cap sous peu.
(et merci d'avance à Bastien de m'envoyer son dvd collector 3 disc le plus vite possible)  _________________
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Bastien 40 % irradié


Inscrit le: 19 Mar 2008 Messages: 364
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Posté le: Jeu Juin 26, 2008 7:25 pm Sujet du message: |
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La mort marche en talons haut est une réussite (8/10 pour moi). $
L'intrigue est prenante et surprenante, la réalisation est à la hauteur.
Mais l'intérêt vient du casting :
-Franck Wolf était un très grand acteur, qui rend crédible et attachant son personnage.
-Susan Scott parvient à rendre chacun de ses personnages de femmes modernes attachantes, ce qui n'était pas le cas de cette P... de Sharon Stone ou des grognasses de Sex & the city. Nieves Navarro est crédible, elle confère à son perso plusieurs facettes et suscite l'attachement.
-Simon Andreu est un solide acteur, dans son intrerview de Monster Bis, il affirme que le giallo est son genre préféré. La mort marche en talons haut a dû le combler, en effet.
Luciano Ercoli, pour un producteur passé à la réalisation, fait mieux que la majorité (la moins douée il est vrai) de ses confrères, mais bon !
Bonne critique Flint [/url] _________________ http://leroyaumedesavis.over-blog.com/ |
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pazuzu 20 % irradié

Inscrit le: 28 Nov 2007 Messages: 197 Localisation: En pleine possession démoniaque
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Posté le: Ven Juin 27, 2008 8:23 pm Sujet du message: |
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Intéressant. Faudra que je me le procure, celui-là! :happy: |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Mar Aoû 12, 2008 6:04 pm Sujet du message: |
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Une bonne pioche en effet. En revanche et pour chipoter, si Luciano Ercoli livre encore une fois un travail solide, tout cela manque un peu d'âme. C'est bien fichu, pas de doute, mais j'ai du mal à voir ressortir une personnalité, et puis la musique de Cipriani est un peu trop lounge pour moi.
Mais c'est bien quand même.  _________________
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RuggeroPark 20 % irradié


Inscrit le: 02 Juin 2008 Messages: 162 Localisation: Serial suceuse de Bondy Nord - Bientôt je m'attaque au Sud !
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Posté le: Sam Aoû 16, 2008 5:01 pm Sujet du message: |
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Pas faux, j'ai vu les trois gialli de Luciano Ercoli, je les ai trouvés tous les trois plutôt bons et pourtant les années passant il m'en reste pas grand chose. A peine en regardant les captures si l'histoire me revient. Surtout une ou deux scènes et quelques bonnes gueules comme l'inévitable et tourmenté Luciano Rossi. |
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xawa 99 % irradié

Inscrit le: 28 Fév 2005 Messages: 1528
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Posté le: Ven Jan 02, 2009 12:38 pm Sujet du message: |
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Egalement sorti sous le titre "La mort marche en talons hauts"
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Ven Jan 02, 2009 1:47 pm Sujet du message: |
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Belle affiche, merci.
Et ton titre est correct, contrairement à celui de l'affiche : "La mort marche à talons hauts". |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Lun Aoû 03, 2009 6:58 am Sujet du message: |
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Et donc on a une affiche avec une erreur de frappe ?  _________________
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Lun Aoû 03, 2009 7:21 am Sujet du message: |
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mallox a écrit: | Et donc on a une affiche avec une erreur de frappe ?  |
J'sais pas, mais tu dirais :
Je me promène en pantoufles.
ou
Je me promène à pantoufles.
(un enseignant est demandé à la barre). |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Lun Aoû 03, 2009 7:27 am Sujet du message: |
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Oui je suis d'accord mais je ne causais pas d'orthographe, simplement est-ce que le titre sur l'affiche (avec ou sans faute) peut être considéré comme l'un des titres de sortie du film ? _________________
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Lun Aoû 03, 2009 7:40 am Sujet du message: |
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Oui, l'affiche scannée par Xawa en est la preuve, on peut donc le retenir comme l'un de ses titres d'exploitation. |
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