[M] [Critique] Le Soldat Dieu - Koji Wakamatsu (2009)

[mallox]

Blaq Out et Dissidenz International, le label de ventes internationales de Blaq Out, ont le plaisir d'annoncer que Shinobu TERAJIMA a été récompensée de l'Ours d'Argent de la Meilleure Actrice lors du 60ème Festival International du Film de Berlin pour son rôle dans LE SOLDAT DIEU (Caterpillar), le nouveau film de Koji Wakamatsu.

Rappelons qu'il s'agit de l'auteur de "United Red Army", "Quand l'embryon part braconner", "va va vierge pour la deuxième fois", "Les anges violés"...



L'histoire de CATERPILLAR se déroule durant la Seconde Guerre Sino-japonaise, en 1940. Le lieutenant Kurokawa est renvoyé chez lui, en héros de guerre, couvert de médailles… mais privé de ses bras et de ses jambes, perdus au combat en Chine continentale. Tous les espoirs de la famille et u village se portent alors sur Shigeko, l'épouse du lieutenant : à elle désormais de faire honneur à

l'Empereur et au pays et de montrer l'exemple en prenant à coeur de s'occuper comme il se doit du soldat-dieu…

Avec LE SOLDAT DIEU, UNITED RED ARMY et les films dits "pink", Blaq Out détient ainsi, avec son label de ventes internationales Dissidenz International, les droits d'exploitation en France et à l'international (hors Japon) de 16 films de Koji Wakamatsu, et s'est associé avec Doc & Film International pour s'occuper conjointement des ventes internationales du SOLDAT DIEU.

Blaq Out a distribué en salles UNITED RED ARMY le 6 mai dernier, le DVD étant sorti en novembre 2009, ainsi qu'un premier coffret DVD de 4 films incluant LES SECRETS DERRIERE LE MUR, QUAND L'EMBRYON PART BRACONNER, LES ANGES VIOLES et VA VA VIERGE POUR LA DEUXIEME FOIS.

En France, Blaq Out sortira LE SOLDAT DIEU le 1er décembre 2010, tandis qu'un hommage sera rendu à Koji Wakamatsu dans le cadre de Paris Cinéma en juillet et qu'une rétrospective de 40 films lui sera consacrée en fin d'année à la Cinémathèque française –une première mondiale !

Parallèlement, ce sont deux autres coffrets de 4 films qui sortiront respectivement les 6 juillet (SEX JACK, L'EXTASE DES ANGES, LA SAISON DE LA TERREUR, RUNNING IN MADNESS DYING IN LOVE) et 2 novembre 2010 (LA VIERGE VIOLENTE, VIOLENCE SANS RAISON, SHINJUKU MAD, NAKED BULLET. Un documentaire et un ouvrage dédié au cinéaste sont également en préparation.

Nul doute, on entendra parler de Koji Wakamatsu en 2010 !


Sur le site de Blaq Out :


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[The Hard]

[Camif]

L'histoire est alléchante, si j'ose dire
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[1kult]

Je mets l'article ici : nous avons interviewé Wakamatsu pour paris Cinéma, l'interview est en ligne ici :

http://www.1kult.com/2010/11/26/wakamatsu-enfant-terrible-du-cinema/


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[The Hard]

Le Soldat Dieu (2010)
"Caterpillar"

Origine : Japon
Genre : Drame Politique

Réalisé par Koji Wakamatsu
Avec Shinobu Terajima, Shima Ohnishi, Ken Yoshizawa…

1940. Alors que la guerre sino-japonaise bat son plein, le lieutenant Kyuzo Kurokawa est renvoyé chez lui. Décoré mais amputé de ses jambes ainsi que de ses bras, il est reçu en héros et vénéré tel un "soldat dieu", et ce pour avoir sacrifié son corps au nom du Japon. Le village pense ainsi que son épouse Shigeko s'occupe de lui comme toute femme se doit de le faire, par simple honneur pour la patrie et l'Empereur. En fait, il se trame en elle une révolution qu'aucun spectateur n'aurait osé imaginer ; une révolution qui risque de faire éclater l'ancestral dédain que nourrit l'homme japonais pour le sexe féminin.

C'est dans une campagne japonaise au teint délavé que s'opère le récit du film. Et si, en apparence, le sujet/contexte tend à dénoncer les horreurs de la guerre, l'on pourrait aussi penser qu'il sert d'incisive et de convaincante toile de fond à son seul vrai et unique prétexte : l'homme dans sa monstruosité tant physique que mentale. Une étude chère à Wakamatsu et qu'il ne se lasse décidément pas d'explorer ; que ce soit dans des films tel que "Quand l'embryon part braconner", "Les Anges violés" ou encore "Va va vierge pour la deuxième fois", nombreuses sont ces dérangeantes et poignantes aventures. Avec le temps, on pourrait être amené à penser que son cinéma se révèle être celui de l'homme, un cinéma dédié à ce que l'on est au plus profond de nous-mêmes, en particulier dans les cas les plus extrêmes. On sera donc dans le juste si l'on s'égare, au détour d'un de ces films, à penser à Sade tout autant qu'à Pasolini...

Kyuzo donc, quand il ne rampe pas, dort ; un corps incomplet et inutile, voué à une reconnaissance traditionnaliste embarrassante et qu'il impose par la présence de ses décorations de guerre et d'un article de journal. Telle est sa seule richesse. Telle semble être la fierté d'un soldat japonais de retour dans sa campagne. Dans l'esthétique épurée et paisible de l'habitat japonais, force est de dire qu'il "dérange". Incapable de prononcer un mot, il est assisté dans ses propres besoins jusqu'à être nourri aux baguettes. Exigeant et autoritaire, il se rendra néanmoins vite compte de sa position d'infériorité ; ce dont Shigeko prendra conscience et tirera parti, non pas par facilité ou lâcheté, mais dans un souci de vengeance égalitaire auquel Wakamatsu associera celui du plaisir du voyeur cinématographique (abuser d'un cul-de-jatte). Et la vengeance tend à l'allégorie : Kyuso est réduit à une infirmité qui résonne comme l'incapacité qu'ont les japonaises à accéder à une véritable émancipation. Une infirmité psychique.

Cet homme-tronc est aussi emprunt de dualité : entre l'incarnation même d'un nationalisme accablant et la cruelle représentation de la figure de l'homme "supérieur" se joue une passionnante ambigüité ; sorte de monstre de Frankenstein pour qui la société japonaise et ses codes sont une quête de bonheur ultime - son créateur n'étant que la nation elle même - Kyuzo n'est qu'une vulgaire chenille (ce qui renvoie à la traduction du titre original du film).

Tout en faisant le procès d'une armée castratrice, Wakamatsu présente en Shigeko l'un de ses plus beaux personnages : en effet, une brèche s'ouvre sur la libération des femmes au Japon, et une violente attaque contre les institutions prend forme dans le jeu de la formidable Shinobu Terajima (Ours d’argent de la meilleure actrice au dernier festival de Berlin). S'en prendre à Kyuzo, c'est s'en prendre à l'empereur. Et bien que cela soit caché, bien que cela ne dure que le temps d'un film, elle portera en elle la matrice d'une grande partie de l'œuvre de Wakamatsu. "Caterpillar" prend alors l'allure d'une longue séance de préliminaires tardive, une sorte de prologue à rebours ou l'on peut même percevoir la création des futurs parents de l'armée rouge japonaise.

Mené sans grands moyens mais tel un film décisif, "Le Soldat Dieu" est un huis-clos villageois plutôt brillant, à défaut d'être brûlant, et qui montre que Wakamatsu a la langue toujours aussi bien pendue. Et si, à la manière d'un Eastwood, il deviendrait un peu mièvre au détour d'une scène (reproche quelque peu facile, je le reconnais - certains me comprendront peut-être), l'amateur sait bien qu'il lui réserve toujours assez de cruauté pour sauver la mise. Ici, sa douceur emprunte de vieillesse ressort dans l'utilisation d'un thème mélancolique un peu pleurnichard. Mais peut-être gagne-t-il, avec le temps, en précision. Toujours est-il que "Le Soldat Dieu" se démarque de la production actuelle et qu'il suinte un écho contemporain plutôt frontal : le conflit israélo-palestinien. Oui, le cinéma de Wakamatsu touche aussi à ça : l'universalité.

Le sexe et la politique, ses thèmes fétiches, étant magistralement convoqués et incarnés par le couple Shigeko - Kyuzo, l'on pourra conclure que "Le Soldat Dieu" est une œuvre essentielle, voire de synthèse, dans la filmographie de Wakamatsu.
Le sexe et la politique, une alliance impossible ? Non, juste dévastatrice.

[Bigbonn]

[sigtuna]

[1kult]

L'interview de la jolie actrice :

http://www.1kult.com/2010/12/22/shinobu-terajima-interview/




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[sigtuna]

[Camif]

Vu hier soir. Un film dévastateur. Totalement, intrinséquement.
C'est plus qu'un coup de poing à la face de l'hypocrisie de la société japonaise d'alors, ce qui serait déjà une bonne chose. Cela va au-delà, renvoyant à la société nippone actuelle et du monde actuelle.

Comme le dit le dur, c'est universel.
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[1kult]

[The Hard]

Fiche dvd :

Le Soldat Dieu
"Caterpillar" (titre original)

Réalisé par Koji Wakamatsu
Avec Shinobu Terajima, Shima Ohnishi, Ken Yoshizawa…

Région : 2

Durée : 87 min

Format image : 1.35 (16/9eme compatible 4/3) - Couleur
Format son : dolby stéréo 2.0

Langue : japonais
Sous-titres : français, anglais

Bonus :

- “Itinéraire d'un cinéaste révolté : Berlin 2010“ (31 mn)
- Bande-annonce
- Chapitrage
- Livret 20 pages



Commentaire :

Blaq Out continue d'éditer les oeuvres de Koji Wakamatsu avec “Le Soldat Dieu” (sorti en salles le 1er décembre 2010), à la vente depuis le 3 mai dans une édition unique accompagnée d'un livret de 20 pages et d'un documentaire de 31 minutes intitulé “Itinéraire d'un cinéaste révolté : Berlin 2010”. On découvre ainsi Koji Wakamatsu au festival de Berlin, lors de son arrivée le 14 février 2010 à un diner, de quelques instants “en coulisse” jusqu'au grand soir de la projection (à savoir qu'il n'était pas revenu au festival depuis 1965, année où avait été projeté et fait scandale “Les secrets derrière le mur”).



Mais le contenu du documentaire est plutôt succinct ; on apprend que Wakamatsu ne souhaite pas être maquillé et que lors de la première projection, vingt à trente personnes sont sorties de la salle. Reste cet aspect "immersif" dans l'ambiance d'un festival côté "organisation des festivités", prenant et assez bien restitué. Comme écrit plus haut, le dvd est accompagné d'un livret riche et documenté qui représente à lui seul le bonus le plus intéressant et, couplé au film (dont on aura d'ailleurs rien à signaler quant à l'image et au son), il achève de justifier l'achat du dvd.

[mallox]

Vous le faites exprès pour tester ma résistance ou quoi ?
Entre Camif qui balance des captures qui n'ont rien à voir avec le format du dvd pour un SP, et là, une affiche du film au lieu de la jaquette, toujours pour un SP... Grrrr ! Je vous maudit !



Signé : L'autre là, le vieux, le râleur.
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