[M] [Critique] Enter the Void

[The Hard]

Enter the Void (2009)

Origine : France
Genre : Drame Expérimental

Réalisé par Gaspard Noé
Avec Nathaniel Brown, Paz de la Huerta, Ciril Roy...

Oscar deale. Linda est strip-teaseuse. Ils sont paumés à Tokyo. Frère et sœur, Oscar a fait la promesse de ne jamais abandonner Linda ; une sorte de "pacte" de jeunesse dû à la mort brutale de leurs parents. Mais un soir, débarque une descente de police, embuscade dont Oscar ne reviendra pas. À partir de cet instant, son esprit errera entre passé, présent et futur, jusqu'au moment où surviendra l'heure de la réincarnation.




Le sujet de "Enter the Void" n'est pas évident. Il s'agit de mettre en scène le voyage qu'accomplit l'esprit entre la mort et la réincarnation, soit un périple transitoire de 49 jours ; une conception provenant directement du "Livre des Morts Tibétain" et que l'on devine tout aussi difficile d'approche qu'à expliquer tant elle se voit nourrie d'interprétations - et d'expériences - personnelles. Il en reste pour Gaspard Noé un projet qu'il traîne depuis près de 20 ans ; une œuvre de vie : de l'idée d'un court métrage à celui d'un film de 2h30, de Paris jusqu'à Tokyo, son “trip ultime” est le fruit de nombreuses réécritures et d'une réflexion alimentées par autant de films (“2001, l'odyssée de l'espace”, “La Dame du lac”) que de livres (“Le Livre des Morts Tibétain”), mais avant tout de témoignages sur la mort. En cela, sa démarche s'inscrit dans le cadre d'une indépendance créatrice que l'on ne peut que lui jalouser. Sincère, il semble aussi incarner l'idée même du mot “artiste”.



Toutefois, son cinéma n'est pourtant pas des plus subtils. Ses idées (la vue subjective utilisée d'un bout à l'autre du film...), particulièrement audacieuses, apportent le plus souvent du “neuf” dans le paysage cinématographique français ; cela à défaut de plaire au spectateur. Qu'il en soit ainsi. Mais à y regarder de plus près, il subsiste dans son expérimentalisme "chevronné" une multitude de tics ; des tics d'auteur qui empêchent sans cesse son art (et précisément avec “Enter the Void”) de s'élancer vers le haut. Il semble être de ceux qui, lorsqu'une idée leur vient, la surligne à l'excès ; soit par fierté, soit par peur que le public ne la comprenne pas. Seulement, la grossièreté en est l'une des seules issues : l'"esprit" d'Oscar plane des heures au dessus de Tokyo jusqu'à ce que s'installe une redondance cinématographique qui pousse à croire qu'il se borne à "faire" l'artiste ou qu'il ne sait pas où il va. Ça en devient tour à tour nauséeux, ou alors pénible. Et ça fonctionne, ou non.




Mais “Enter the Void” est beau dans son excès jusqu'au-boutiste : il convoque à la fois fascination et répulsion, et ce grâce à des écarts qui resteront dans l'histoire du cinéma ; il y a ce plan où la caméra, posée dans un vagin, montre un pénis en totale roue libre, ou encore ce shoot à la DMT dont la caméra paraît être réellement affectée. De la bravoure pelliculée qui s'impose malheureusement après de souvent trop longues et inutiles (si ce n'est inabouties) errances : des vides scénaristiques semblables à un certain manque de maîtrise, le fun en moins.


"Enter the Void" pourrait résumer ce qu'est le cinéma de Gaspard Noé : un art de "généalogiser" les méandres de l'âme et du temps (on pense alors à son "Irréversible", ou encore à "Elephant", de Gus Van Sant, dont le procédé subjectif est similaire) pour un cinéma entier, certes, mais bien trop fragmentaire.

[Bigbonn]

J'avoue ne pas avoir vu ni même eu l'envie de voir ce film, par crainte de rester "à l'extérieur" en quelque sorte, de ne pas entrer dans un univers très personnel et/ou trop barré... ce que tu en dis me laisse d'ailleurs perplexe et renforce d'ailleurs mon impression d'un cinéma intéressant parce qu'il teste, qu'il tente, qu'il va au bout de ses idées mais aussi d'un cinéma qui peut rapidement ennuyer, excéder, lasser...

[mallox]

Perso, c'est la durée du film qui me fait flipper et comme tous ceux qui l'ont vu autour de moi sont unanimes sur deux points :

- 1) Y a une bonne demi-heure de trop
- 2) 2h30 de plongées du haut des grattes-ciels japonais, c'est tout de même fatigant surtout qu'on a vite compris ce que dit le film.
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[Camif]

Et bien malgré tout ce qu'en dit le dur, et avec justesse notamment en ce qui concerne les tics de mise en scène de Noé, le fait qu'il ressasse encore et encore la même idée, le même concept.
Et bien, malgré tout cela, j'ai passé un moment formidable. les 2 h 30 sont passées aussi vite qu'une saillie perpétrée sur une femme du monde.
Suis-je normal ?
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[mallox]

[San]

Pareil! ! !!!!Un grand moment ...ça ose, et c déjà ça! ! !! parce que le vide, il est plutôt autour je dirais, tout ces films de merde dont on se demande pourquoi, comment ils sont produit! ! !Bin ouais quoi

[The Hard]

Enter the void - 2009

Région : 2

Durée : 154 & 139 min

Format son : Anglais DTS 5.1 et Dolby Digital Stéréo, Français Dolby Digital 5.1
Format Image : 2.35, 16/9e comp. 4/3

Langue : français, anglais
Sous-titres : français

Bonus :

-Les effets spéciaux du film
-Scènes coupées
-Séquences hallucinatoires : visions sous DMT et VORTEX
-ENERGIE ! : court-métrage de Thorsten Fleisch
-Bandes-annonces française et internationale
-Affiches et visuels inédits
-Le scénario du tournage (partie Rom – DVD exclusivement)
-Le film en version cinéma ou alternative



Commentaire :

Tiens, voilà une édition double DVD sortant quelque peu des sentiers battus ! On prend ! Mais veuillez noter que la totalité des bonus sont "muets". En effet, sur la seconde galette du coffret collector de "Enter the Void", vous aurez le droit, par exemple, à un making-of des effets spéciaux (10'31 minutes) qui se contente, couche par couche, de vous révéler là où il y a des SFX, et là où il n'y en a pas ! Et rien que pour vos yeux. Ça a le mérite d'être reposant et dans la prolongation même de l'expérience du film. Aussi, si vous décidez de vous mater l'ensemble après un soir de beuverie, à votre disposition se présenteront un sympathique court-métrage intitulé “Énergie” (court métrage expérimental réalisé par Thorsten Fleisch en 2007 et conçu en photographiant des décharges électriques de 30000 volts émises par la célèbre... bobine de Tesla !) et deux séquences hallucinatoires intégrales des visions sous DMT (7 minutes) et VORTEX (5'16 minutes) du film. Les scènes coupées satisferont les plus curieux, et le scénario du tournage, disponible en partie ROM, les passionnés tout simplement. Ceci étant, une belle galerie d'affiches et autres visuels de travail sont disponibles, ainsi que des bandes annonces, des teasers et autres trailers jamais utilisés.





Wild Side a conçu ce dvd comme une extension du film, une sorte de seconde expérience. C'est tout à fait louable (quoique certains seront peut-être déçus par l'absence de commentaire(s) audio - moi le premier !), d'autant plus qu'il n'y a rien à redire sur le son et la qualité du transfert. Ah, également, vous avez le choix entre la version cinéma (154 minutes) et la version courte (139 minutes), ce qui, à un quart d'heure près, devrait en ravir pas mal !

Enfin, l'on notera qu'il existe aussi une édition Blu-ray et, surtout, une "Edition Ultime" contenant un livre de photos de 44 pages, le dvd du film, un dvd de compléments, le blu-ray et l'affiche 40x60 du film ! (On me souffle qu'il y aurait aussi des psilocybes et un sac à vomi ! A bon entendeur...)

[flint]

[Maniak]

[Valor]

Il faudrait peut-être signaler qu'il existe aussi une édition Blu-ray (comment ça on s'en fout ?)

Et surtout une "Edition Ultime" contenant un livre de photos de 44 pages, le dvd du film, un dvd de compléments, le blu-ray, l'affiche 40x60 du film, des psilocybes et un sac à vomi !



Quelques teasers et une longue interview de Noé sur Dailymochone

[flint]

[The Hard]

[flint]

Il suffit de rajouter sans autres précisions les notes de Valor concernant l'édition ultime, à la fin de la fiche dvd. Je m'en occuperai, de façon à ce que Mallox puisse mettre en ligne mardi.

[The Hard]

[mallox]