Walter Paisley 99 % irradié
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Posté le: Dim Mai 29, 2005 11:16 pm Sujet du message: [M] [critique] Camp Blood |
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Origine : Etats-Unis (1999)
Genre : Horreur
Réalisation : Brad Sykes
Avec : Jennifer Ritchkoff, Michael Taylor, Tim Young, Betheny Zolt...
Sous le titre passe-partout de Camp Blood se cache en réalité un slasher exubérant à force d'être conventionnel...
Quatre jeunes se préparent à une sortie camping, dans les bois d'un coin paumé des Etats-Unis. Parmi eux : une fille à l'équilibre mental fragile, son copain attentionné, et leurs potes : un macho et sa poufiasse. Tout ça bientôt rejoint par la guide, une femme qui en a. Mais attention, car le camp est réputé pour avoir été le théâtre de meurtres violents, dont le tueur (dit "le Clown", à cause de son masque ou de son manque d'habileté, on sait pas) n'a pas été retrouvé. Et c'est donc avec une surprise toute relative que l'on voit en effet le Clown débarquer pour débarrasser un peu le plancher de cette jeunesse décadente...
D'ailleurs le film commence plutôt bien : en guise de préambule, pour bien faire comprendre aux plus distraits qu'un tueur rôde en ces lieux maudits, le spectateur a droit à une gentille partie de touche-pipi qui s'achève à coups de machette dans la gueule. Et pour les plus plus cons qui n'ont toujours pas compris, c'est au tour de deux rednecks de se faire débiter... Puis après, pendant une bonne demie-heure, le vide. Sidéral. Le rien s'impose. Une demie-heure de camping. Même pas d'érotisme, rien... Du reste à ce niveau, hormis le préambule cité plus haut, le film est farouchement pudique. Dommage. Le reste se compose essentiellement des clichés énormes du slasher basique : vieux fou qui prophétise le massacre, course-poursuite dans les bois, plans subjectifs genre "le-tueur-approche-mais-non-pas-du-tout-oulala-t'es-trop-con-tu-m'as-fait peur..." (dans l'une de ces séquences une fille réussit même l'exploit de se faire surprendre par son pote alors qu'ils étaient tout les deux dans une tente minuscule, mais bon, passons...). On pense bien entendu de suite aux Vendredi 13. Sauf que ceux-ci réussissent l'exploit de surclasser ce Camp Blood en termes de prouesses cinématographiques. Car le film s'enorgueillit également d'un manque de moyens que ne vient pas combler une réalisation exagérément exécrable.
Pas mal de faux raccords sont au menu, avec des enchaînements montages calamiteux, que ce soit par exemple au niveau de la continuité du plan précédent, au niveau des rapports de lumière, ou encore au niveau des effets de montage indignes d'une sitcom... Tout ça pour lier entre elles des scènes mal foutues, des effets chocs qui tombent à plat, des effets spéciaux pas terribles ou des plans à la Blair Witch... Sans parler des scènes entières proprement ridicules. Comme beaucoup de celles avec le tueur. Un incompétant notoire que ce tueur, avec son masque de clown tout sauf original. Il ne tient pas debout, il se fait envoyer par terre quand il essaie de faire paniquer le groupe, il donne des coups de machette dans le vide... Mais le mieux reste encore cette scène où, dans un ruisseau, il continue inlassablement de se vautrer tout en tapant à côté de sa victime, alors que celle-ci court en lui tournant autour... Bref, niveau charisme, on préfère encore de loin le gros Voorhees. Donc rien à sauver de ce film... Et pourtant. Pourtant au moins il a le mérite de n'être pas tellement une parodie cynique du genre. Certes, il se veut con, il use des clichés, mais rien n'est rajouté pour faire du pied au public. Et puis il faut bien admettre que même si objectivement, tout cela est complétement nul, moche et chiant, en revanche ce manque de qualités a quelque chose de fascinant...
Un Nanar. |
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