[Fast bad cinoche] Le Faucon

[flint]

Le Faucon

France – 1983

Réalisé par Paul Boujenah

Casting : Francis Huster, Maruschka Detmers, Guy Pannekin, Anastacia Menzel, Audrey Dana, Vincent Lindon…



Il s’appelle Frank Zodiak (c’est mauvais signe). Inspecteur de police à la criminelle, il a perdu sa femme dans un accident de voiture il y a trois ans, et sa petite fille est quant à elle tombée dans un coma dont elle n’est jamais ressortie (cela dit, quand on voit le père, ça se comprend, vaut mieux rester peinard au milieu des limbes). Depuis trois ans, donc, Frank Zodiak n’est plus que l’ombre de lui-même, si bien que la hiérarchie le confine dans un bureau à la suite d’une bavure. Il se morfond jusqu’au jour où il apprend que Gustave Savor, un tueur dangereux activement recherché, a repris du service. Le flic déchu décide alors de le traquer sans relâche, c’est sa quête de la rédemption.

Vingt ans avant la série « Zodiaque », Francis Huster était déjà « Zodiak », dans un polar réalisé par Paul Boujenah, aussi bon pour la mise en scène que son frère est drôle (oui, on parle bien de Michel). Paul Boujenah, c’est l’auteur d’œuvres incontournables (lire le contraire) comme « Fais gaffe à la gaffe » ou « Yiddish Connection ». Intercalé entre ces deux monuments du 7ème Art, « Le Faucon » (un vrai film, comme disaient Les Nuls, à l’époque où Canal + était une chaîne estimable) fait figure d’OVNI dans le paysage cinématographique. Est-ce un polar, est-ce un drame, une comédie (non), un thriller (quand apparaîtra le mot « FIN » ?) ? Tout à la fois, et rien en même temps. Surtout rien, en fait.
Il faut reconnaître que l’on ne comprend rien à la trame, l’espace-temps semble avoir subi une distorsion dont le spectateur ne ressort pas indemne. Sommes nous dans un flashback, dans le temps présent, pourquoi Francis Huster joue mal, pourquoi je me fais chier mais je ne peux m’empêcher de voir la suite ? Autant de questions auxquelles il est bien difficile de répondre. Huster passe des minutes à regarder un mur, une porte, un pot de fleur, sans rien dire (d’un autre côté, c’est reposant, parce quand il parle on commence à flipper). Et puis, tout d’un coup, on ne sait pas pourquoi, Zodiak démarre au quart de tour, et on ne l’arrête plus, tel un lévrier sur un champ de course courant après un lapin en peluche. Bref, durant tout le film, il traque le méchant Gustave, dit Gus, au regard profondément bovin. Il passe son temps à le perdre, puis à le retrouver on ne sait pas comment, par l’opération du Saint-Esprit. Et quand il ne le poursuit pas, il se prend la tête avec son collègue de travail, joué par un Vincent Lindon dont c’était là le premier film, et qui débutait en fanfare puisqu’il parvient, malgré un temps de présence assez faible, à surpasser Francis Huster dans la médiocrité. Belle performance, parce que Francis Huster, ce n’est pas facile à battre sur ce terrain (et dire que je n’ai pas encore vu « Parking » de Jacques Demy).
A part cela, on notera les apparitions furtives d’Isabelle Nanty et Agnès Jaoui. Quant à la femme du Faucon (non, ce n’est pas la fauconne), il s’agit de Maruschka Detmers, encore débutante à l’époque, ce qui explique probablement pourquoi elle accepta de tourner dans ce film qui, heureusement pour elle, comporte des flashbacks, vu qu’elle joue une morte.
Tourné dans les années 60, « Le Faucon » aurait presque pu passer pour un film de la Nouvelle Vague. Mais dans les années 80, on est plutôt au creux de la Vague (et le Zodiak se l’est bien mangée).
Voilà donc un film à voir seulement si l’on est bien disposé. Non, plus exactement, voilà un film à ne pas voir du tout. A moins d’être masochiste… ou d’aimer Francis Huster (mais est-ce possible ?).

[Bigbonn]

[flint]

Oui, je suis masochiste. La preuve, j'aimerais bien voir ce que donne "Parking" de Demy, avec Huster dans le rôle d'Orphée !

[Valor]

[flint]

Ah oui, c'est fort possible que ce soit De Caunes, effectivement. C'est vrai qu'il ne fait plus rire aujourd'hui, idem pour José Garcia.

[sigtuna]

Un film qui prouve que le "talent" est inscrit dans les gènes (je parle des géniaux Boujenah).

[Bigbonn]

[mallox]

C'est la version uncut avec les inserts Hard que tu as vue ?
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[flint]

[mallox]

Enfin, on a évité un jeu de mot du genre : Le Faucon est une vraie connerie.

Est-ce que dans ta version Anastacia Menzel suce Vincent Lindon sans doublage ?

Sinon "Parking", c'était pas si mal, même si j'avais loupé le début à l'époque, en cherchant à me garer.
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[Valor]

Ben, t'as pas bien lu la critique on dirait !

[mallox]

[flint]

Ben oui, on ne se refait pas !

[Bastien]

Intéressante comme critique, Flint !

il est vrai que le cinéma d'action français était vraiment de bas niveau dans les années 70/80 à part nos cadors comme George Lautner ou encore Henri Verneuil !

Pour le reste, on ne savait ni faire de l'action, ni la réelle volonté à part les films à la gloire de Delon/Belmondo !

Je suis aussi pleinement d'accord pour dire que Paul Boujenah était un trés mauvais réalisateur...sans aucun sens du rythme ni de la chute. Et ce n'était hélas pas le seul !

Les choses ont pas mal changé avec la venue de Luc Besson et Jann Kounenn !
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http://leroyaumedesavis.over-blog.com/

[mallox]

Honnêtement Bastien, Lautner et Verneuil, dans les années 80 n'étaient déjà plus que l'ombre d'eux-mêmes. Ils tournaient quoi ? "Le professionnel" pour l'un (une purge anémique), "Les Morfalous" pour l'autre. (un connerie à la papa du papa du papa).

Quant à Besson, je ne pense pas qu'il ait apporté grand chose. Et Jan Kounen s'est fait connaître que vers la moitié des années 90 avec ses courts, puis ensuite des longs, dont certains insupportables (Franchement, "Dobermann", c'est pas du Neo Cinéma, c'est juste une merde insupportable !).

Par contre, en France, dans les années 80, heureusement, on avait des Joel Santoni pour nous pondre l'un des chefs-d'oeuvre du thriller hexagonal : "Mort un dimanche de pluie".
Dans la série Robin Cook, on avait aussi "Les mois d'avril sont meurtriers" de Laurent Heynemann , qui n'était pas mal, bien qu'inférieur au Santoni. On peut citer encore "Le Choix des armes " de Corneau que je trouve excellent, ou même "Tchao Pantin" qui ne déméritait pas, mais je ne vois pas en quoi Besson et Kounen ont changé les choses et surtout, d'un point de vue cinématographique, ce qu'ils ont amené de neuf et d'intéressant (Le clip Pull Marine avec Adjani peut-être ! ) en plus que les deux bonhommes ne font pas partie du tout de la même époque.
Faut pas non plus oublier, dans le thriller, "Au nom de la rose", un bon Annaud dans une filmo pas terrible.

Sinon, comme ça, pour les films intéressants de l'époque, et dans un genre similaire, y avait : "Attention les enfant regardent" de Serge Leroy et aussi les films sous-estimés de jean-Claude Missiaen.
Dans les années 70, on eut droit également à :
"Les passagers" de Serge Leroy, "Folle à tuer" de Boisset (avec Tomas Milian), des Deray très solides, j'en passe...

... clair qu'on eut également droit à des films comme :

"L'arbalète" de monsieur Gobbi
à "Yiddish connection" du même Boujenah (qui, soit-dit en passant exerce encore et a sorti un film il y a pas très longtemps, à l'instar d'un autre tâcheron de l'époque : Alexande Arcady).
On avait aussi droit à "Bras de fer" de Gerard Vergez, aux polars très moyens de Michel Vianey : Un dimanche de flics (1983), Un assassin qui passe (1981), Plus ça va moins ça va (1977), Un type comme moi ne devrait jamais mourir (1976)

à l'émergence des Bob Swaim (toujours en procès pour viol à l'instar de DSK ! )
à celle d'un Gilles Béhat (Ah, "Rue Barbare" et sa musique de Lavilliers ! p'tite pensée en passant aux deux acteurs décédés quasi en même temps ).

Que dire d'un Pierre Lary avec "La revanche" ? Ou encore Denis Amar (directeur de la Fox depuis ?! ) avec "L'addition", de "Boulevard des assassins" de Bouramy Tioulong (une vraie merde !), du "Bar du téléphone" de Claude Barrois (et avec Christophe Lambert).

Non, y avait du bon. Surtout du mauvais dans les années 80, mais pas mal de bon également la décennie précédente.
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