Walter Paisley 99 % irradié


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Posté le: Sam Oct 01, 2005 10:19 am Sujet du message: [M] [critique] Le Corbeau |
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The Raven. 1963.
Réalisation : Roger Corman
Origine : Etats-Unis
Genre : Comédie fantastique
Avec : Vincent Price, Peter Lorre, Boris Karloff, Jack Nicholson, Hazel Court...
Et évidemment, le tandem Crosby / Haller pour le visuel. Bref un casting démentiel. Sans doute sur le papier le plus beau casting de tout le cycle Poe. Avec tout ceci, Corman choisit d'adapter un poème, et de donner dans la comédie.
Le docteur Erasmus Craven (Price) est un magicien oeuvrant hors de la confrérie des magiciens. Un soir, il reçoit la visite d'un corbeau, qui s'avère être un de ses confrères, le docteur Bedlo (Lorre), victime d'un enchantement de la part du chef de la confrérie, le docteur Scarabus (Karloff). Un ennemi de longue date des Craven, bien que Erasmus ne soit plus trop impliqué dans ces histoires. Erasmus redonnera à Bedlo sa forme humaine, et se fera persuader de rendre une visite à Scarabus. Car Bedlo veut sa revanche, et Erasmus veut sa femme (Court), qui d'après les dires de son collègue se trouve chez Scarabus. Ils seront accompagnés par le fils Bedlo (Nicholson) et la fille Craven.
Déception. Si le film n'est pas mauvais, ce n'est en revanche pas ce qu'on était en droit d'espérer avec un tel casting. La photographie elle-même n'atteint pas la beauté de celles des films plus sérieux, même si elle y réfère directement. La faute au manque d'exploration des deux châteaux visités (celui de Craven et celui de Scarabus). Il faut dire que la diversité des personnages laisse moins de temps à l'exposition. On sort du triangle habituel avec le tyran torturé / la fille oppressée / le jeune premier. La conséquence est que Corman se concentre plus sur le scénario, et qu'il délaisse un peu la magnification de ses décors et la création de l'atmosphère. Niveau comique, le contrat est rempli, avec un côté burlesque certain, notamment via le personne de Peter Lorre, un looser alcoolique perdu au milieu de deux géants de la magie, dont un Price qui ne mesure pas l'étendu de ses pouvoirs. Mention spéciale aussi au combat final entre les deux sorciers, qui se lancent des sorts bien adaptés, comiques sans être grotesques. Il faut dire que les interprétations respectives sont excellentes. Niveau second couteaux, Hazel Court interprète une salope, comme d'habitude, et Jack Nicholson joue un jeune abruti au grand coeur. Il nous gratifie par ailleurs de quelques mimiques qu'il reprendra plus tard dans sa carrière. Cela dit, la comédie reste légère, ce n'est pas du ZAZ, non plus. Une légèreté née des expériences de Corman dans le genre de la comédie noire, dans les 50's, avec Bucket of Blood et La Petite Boutique des Horreurs. Mais qui perd ici le côté théatral qu'elle possédait alors, tant par les décors plus "carton" que par la réalisation de Corman, qui était plus classique. Ici, le style est plus élaboré, plus dynamique. Plus cinématographique, en somme.
Bref, pas forcément un mal que Corman ait tenté le pari de la comédie dans un long-métrage consacré à Poe, mais enfin le résultat est plutôt décevant. On aurait aimé voir ce que le film et son casting aurait pu donner avec une histoire plus gothique... Cela dit, et cela deviendra récurrent par la suite, plus il y a d'acteurs connus, plus le film a tendance à se transformer en "fête" (voir par exemple The Comedy of Terrors, de Tourneur, tourné l'année suivante, avec également Price et Lorre)...
6/10
Accroche : Beau petit gâchis |
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