[M] [Critique] Les Inconnus dans la ville
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sigtuna
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MessagePosté le: Sam Mar 30, 2013 10:23 am    Sujet du message: [M] [Critique] Les Inconnus dans la ville Répondre en citant





Les Inconnus dans la ville (Violent Saturday)

Etats Unis – 1955

Réalisation : Richard Fleischer

Avec : Victor Mature, Stephen MacNally, Virginia Leith, Lee Marvin, J. Carrol Naish, Ernest Borgnine, Richard Egan, Sylvia Sidney...

Genre : Film noir, Mélodrame (oui je sais on n’a pas ça, c’est juste à titre indicatif)

Aka : Les tueurs dans la ville




A Bradenville, petite cité minière de l’Arizona, un étrange voyageur de commerce débarque à l’hôtel. Il s’agit en fait d’un redoutable braqueur de banques qui effectue des repérages en attendant l’arrivée de ses deux collègues. En apparence, rien ne semble lier le sort de ces trois gangsters à celui de l’épouse nymphomane de l’héritier de la riche mine de cuivre locale, et moins encore à celui de son ingénieur en chef, bon mari et bon père de famille, pas plus qu’à celui de ce fermier amish non violent ou celui de cette vieille fille bibliothécaire. Pourtant, le destin inexorable va tous les réunir dans quelques jours, un samedi sanglant…




Alors, n'y allons pas par quatre chemins, malgré ses couleurs éclatantes Les Inconnus dans la ville est un grand film noir. Peut-être pas un chef d’œuvre, du fait de sa structure étrange pour un film policier, qui le place à mi-chemin entre le mélo et le polar ; mais là, c’est la (relative) allergie au mélodrame du rédacteur de ces lignes qui parle. Car il faut bien reconnaître que la construction scénaristique se montre d’une efficacité redoutable en imbriquant tous ces éléments disparates pour les réunir en un tout cohérent.




Ce métrage, qui fera plus tard les belles heures de la "dernière séance", n’eut pas un grand succès à sa sortie et n’a pas, dans la filmographie de son réalisateur, le renom de ses films de SF ou de L'étrangleur de Boston ; et pourtant il s’agit sans doute de son meilleur film. Mais je peux comprendre qu’au classicisme de "Violent Saturday" l’on puisse préférer L'étrangleur de Boston, plus original dans la forme (j’allais écrire novateur, mais le split screen qu’il mit à la mode ayant fait long feu, ce serait exagéré). Soleil vert et son anticipation en pattes d’eph, coiffures afro et chemises à col mao a mal vieilli, Le Voyage fantastique a pour principal mérite (outre de nous montrer Raquel Welch en combinaison moulante) d’être à l’origine de l’hilarant L’aventure intérieure de Joe Dante. Et si ses films d’aventures des années 50 et 60 restent plaisants (sans atteindre le brio de ses polars), je m’abstiendrai par charité chrétienne d’évoquer la fin de carrière de Richard Fleischer.




Quoiqu’il en soit, Fleischer était en 1955 un technicien très doué (certains plans de ce film sont "à tomber") et un formidable directeur d’acteurs, il est vrai aidé ici par un casting trois étoiles. On ne saurait assez souligner le brio de sa mise en scène, en particulier l’utilisation grandiose des décors naturels de la mine de cuivre, et celle quasi "claustrophobique" de la petite ville enchâssée dans son écrin montagneux. Et si le casse lui-même n’a rien d’extraordinaire, la scène de l’affrontement Marvin / Mc Naly contre Mature / Borgnine dans la ferme amish est d’anthologie. Sa violence sèche et réaliste, à des années lumière des débordements sanglants en "CGI véritable" actuel, et qui paradoxalement renforce son impact fut, signe des temps, un des reproches fait au film par les critiques de l’époque.




Reste, malgré tout, que le côté mélodrame fait parfois un peu remplissage (en particulier l’intrigue entre le personnage de Richard Egan et sa femme). De même, l’épilogue affaiblit l’ensemble en faisant pencher la balance du côté mélo.
L’histoire, d’ailleurs, baigne dans une morale calviniste puritaine, typique d’un certain cinéma de l’âge d’or hollywoodien. Les protagonistes seront châtiés en fonction (et en proportion) de leurs péchés, et je ne parle pas ici du trio de bandits (même si, bien sûr, ils seront eux aussi punis) mais des habitants de la petite cité. A l’inverse, le vertueux (Mature) sera récompensé. L’arrivée des gangsters servant non pas de catharsis mais de deus ex machina. Mais la véritable morale du film est qu’il ne faut jamais venir faire chier un amish dans sa ferme, sauf si l'on veut se retrouver avec une fourche dans le cul ("et pis c’est tout"... me souffle une voix connue en ces lieux).




Je ne saurais terminer cette modeste notule sans évoquer le formidable casting des Inconnus dans la ville . En premier lieu Lee Marvin, impeccable comme toujours, dans le rôle d’une brute sadique traînant une addiction médicamenteuse qui en laisse deviner d’autres que la censure de l’époque n’aurait pas laissé passer frontalement. Le trio de gangsters est d’ailleurs remarquablement caractérisé, MacNally et son sourire carnassier est parfait et J. Carrol Naish, comme d’habitude grimé et méconnaissable, est pour une fois étonnement sobre et crédible. En "lead casting", Mature trouve là un de ses meilleurs rôles, celui du brave type qui, placé dans une situation dramatique, saura se montrer à la hauteur. Quelque part à mi-chemin entre Robert Mitchum et Dean Martin, avec un physique à la fois musculeux et veule et une désinvolture naturelle, Mature, première star du péplum biblique, abandonna très vite toute velléité artistique dans les "Cecil B. Demillerie" que la Fox lui fit tourner à la chaîne (d’où sa célèbre boutade : "Je ne suis pas un acteur, j’ai soixante films qui le prouvent") pour se montrer particulièrement exigeant sur les conditions de tournage, refusant d’exécuter la moindre cascade (l’ellipse lors de sa descente d’échelle les mains liées n’est sans doute pas un choix de mise en scène). Mais quand il le voulait, c'est-à-dire à chaque fois qu’il tournait dans un bon film, Mature devenait un interprète remarquable. Enfin, dans un rôle a priori improbable mais qu’il arrive à faire passer, Ernest Borgnine affronte ici pour la première fois l’autre dur de Hollywood, Lee Marvin.



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Dernière édition par sigtuna le Sam Mar 30, 2013 12:06 pm; édité 4 fois
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MessagePosté le: Sam Mar 30, 2013 10:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

La fiche DVD bientôt.

j'ai laissé les bandeaux sur les captures pour faire plaisir à Mallox. new_diable :timide:
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MessagePosté le: Dim Mar 31, 2013 8:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

La fourche dans l'cul, certainement, le meilleur film de Richard Fleischer, pas à mon sens. Je trouve à la revoyure que celui-ci s'inscrit dans une parfaite logique de recherche de mise en scène. Tout comme les Split dont tu parles, il n'ont jamais été utilisés à meilleur escient que chez Fleischer, fragmentant ainsi la psychée shizoïde du personnage filmé à hauteur d'homme.

Je trouve d'ailleurs celui-ci tout aussi original et expérimental, puisque le scope est utilisé à des fin de détails et de chronique. Aucun personnage principal durant les 2/3 du métrage. En 1955, c'était risqué, d'où à mon avis son échec.
En cela il me fait penser à deux films :
"L'Énigme du Chicago Express" autre exercice de style un poil expérimental signé du même Fleisher auquel le film ressemble pas mal puisqu'on avait droit dès 1952 à la chronique des passagers d'un train au sein d'un film noir.
"Un homme est passé" de Sturges, tourné l'année d'avant et dans lequel on retrouvait le même côté claustro à échelle réduite d'une petite bourgade perdue, en plus de Marvin et Borgnine ici-présents. Avec une utilisation du scope assez proche elle aussi.

Enfin sinon, c'est dommage je trouve que Victor Mature soit de la partie. Je le trouve trop grimaçant façon torturé mais le script ne l'aide pas trop non plus. Franchement, on a du mal à croire à cet enfant qui méprise son père parce qu'il n'a pas fait la guerre et qui le reconsidère dès lors qu'il tue deux hommes. une vraie connerie. Autant la chronique mélodramatique dans un film de hold-up, c'est osé et même réussi dans ses meilleurs moments, autant affubler cette même chronique d'un côté moralisateur me semble autant à côté de la plaque que fortement dépassé aujourd'hui.

Mais pour la mise en scène d'une méticulosité incroyable, (d'ailleurs il s'agit d'un film de metteur en scène et ça se voit à la façon dont les scènes sont élaborées, mûries, non pas un film de monteur), c'est à voir absolument.
Enfin on cite souvent ses deux "étrangleurs" en référence ou "Soleir vert", mais son "Bandido caballero" est un film extrêmement important dont on retrouvera traces dans les spagh de Corbucci par exemple.
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MessagePosté le: Dim Mar 31, 2013 11:50 am    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
Enfin on cite souvent ses deux "étrangleurs" en référence ou "Soleir vert", mais son "Bandido caballero" est un film extrêmement important dont on retrouvera traces dans les spagh de Corbucci par exemple.

Pris en flagrant délit d'inculture, en fait j'avoue n'avoir vu aucun des films de Fleicher antérieur à 20000 lieux sous les mers et je croyais avoir vu ce "Bandido caballero" mais possible que je confonde avec un film postérieur de Mitchum. Au départ compte tenu de mes lacunes j'avais fait un petit paragraphe disant que dans sa filmo il y avait à boire et à manger (il a fait un "che" avec Omar Shariff frank_PDT_16 ) et qu'on ne pouvait pas parler d'auteur avec une thématique etc... mais c'est le genre de truc bateau que j'avais déjà servis pour Wise. Pour "l’étrangleur de Boston" tout en reconnaissant ses qualités formelles je doit dire que c'est un film qui m'a toujours profondément ennuyé passé la 1ere heure.

mallox a écrit:
LEnfin sinon, c'est dommage je trouve que Victor Mature soit de la partie. Je le trouve trop grimaçant façon torturé
frank_PDT_16 ça s’appelle un acteur expressif monsieur, enfin ça ne m'etonne pas de la part d'un thuriféraire de cet endive de Gregory Peck, beaucoup plus de la part d'un admirateur d'Anthony Quinn le Fernandel mexicain. new_diable icon_wink
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MessagePosté le: Dim Mar 31, 2013 2:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne déteste pas Victore Mature, mais j'ai revu "La Tunique" y a pas longtemps, il y faisait déjà la même gueule.

Sinon, Wise et Fleischer ont en commun d'avoir fait les frais de 25 ans de politique des auteurs. ça laisse des traces. C'est une approche assez stupide à mon sens vu que leurs films sont pour nombreux devenus des classiques et qu'il sont rehaussés avec le temps contrairement à d'autres qui s'autoproclamaient auteurs (et qui souvent ont fini comme tout le monde avec des contraintes de prod qu'ils n'ont pu suivre, des films plus impersonnels, voire des merdes, tout comme Fleischer et plein d'autres en fait).
La fin des années 70, son "Che" que tu cites, fait partie de la nouvelle ère des studios, en pleine vague catastrophe et productions internationales... Les Fleischer n'y étaient pas forcément à l'aise et ne s'y exprimaient pas pleinement. Finalement un peu comme des cinéastes tels que King Vidor ou Nicholas Ray ("Guerre et Paix", "Les 55 jours de Pékin", ou l'horrible "Le roi des rois"), des cinéastes quant à eux estampillés "auteurs".

Pour "Bandido Caballero", c'est comme "Vera Cruz", c'est un film important du point de vue du script. Deux canevas repris dans "le mercenaire" ou "Companeros" par exemple, et dont l'esprit (ou le mauvais esprit) a fait les beaux jours des années 70... même si dans les années 50, la morale l'emportait encore. Si on prend Fritz Lang et son "Réglement de comptes" scénarisé en 1953 par le même Sydney Boehm ici présent, on à faire à Dirty Harry avant l'heure. Ici on retrouve ce même instinct primaire de vengeance nécessaire (le Amish, la fourche dans l'cul...).
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MessagePosté le: Dim Mar 31, 2013 3:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ernest Borgnine dans le rôle d'un Amish, cela me fait penser à "La ferme de la terreur" de Craven où il a (25 ans plus tard environ) un rôle similaire.

Sinon, personnellement, je trouve que "Soleil vert" n'a pas pris une ride, et il reste un de mes films marquants des années 70.
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MessagePosté le: Dim Mar 31, 2013 3:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
Sinon, personnellement, je trouve que "Soleil vert" n'a pas pris une ride, et il reste un de mes films marquants des années 70.
C'est parce que tu aime les pattes d'eph, les coiffures afro et les chemises à col Mao frank_PDT_10 icon_wink

Bon sinon ne le répétait pas parceque j'ai peur de me faire lapider par l'Omega man (et d'autres ici) mais j'ai un peu de mal avec la SF US "catastrophiste" de fin des années 60 et du débuts des années 70 avec du Charlton Heston dedans.

Sinon "règlement de compte" grand film malgré un Glen Ford un peu terne. A l'inverse je trouve "Un homme est passé" très surestimé. icon_wink
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flint
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MessagePosté le: Dim Mar 31, 2013 4:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sigtuna a écrit:
flint a écrit:
Sinon, personnellement, je trouve que "Soleil vert" n'a pas pris une ride, et il reste un de mes films marquants des années 70.
C'est parce que tu aime les pattes d'eph, les coiffures afro et les chemises à col Mao frank_PDT_10 icon_wink




Exactement ! ico_mrgreen
(d'ailleurs, "Le Survivant" fait aussi partie de mon Top 5 de cette époque.)
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MessagePosté le: Dim Mar 31, 2013 4:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
sigtuna a écrit:
flint a écrit:
Sinon, personnellement, je trouve que "Soleil vert" n'a pas pris une ride, et il reste un de mes films marquants des années 70.
C'est parce que tu aime les pattes d'eph, les coiffures afro et les chemises à col Mao frank_PDT_10 icon_wink




Exactement ! ico_mrgreen
(d'ailleurs, "Le Survivant" fait aussi partie de mon Top 5 de cette époque.)


Avec "Tremblement de terre" et "Sauvez le Neptune" !
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MessagePosté le: Lun Avr 01, 2013 9:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Fiche DVD



Les Inconnus dans la ville - Carlotta


Région : Zone 2 PAL

Editeur : Carlotta
Pays : France

Sortie film aux USA : 5 Avril 1955
Sortie DVD France : 3 avril 2013

Durée : 87 minutes
Image : Format 2.55 respecté, 16/9eme compatible 4/3, Couleurs
Audio : Français Dolby Digital Mono 1.0, Anglais Dolby Digital 4.0 et 2.0

Langues : anglais, français
Sous-titres : français

Bonus :
- RICHARD FLEISCHER, MAÎTRE-CONTEUR : WILLIAM FRIEDKIN À PROPOS DES "INCONNUS DANS LA VILLE" (21 mn)
William Friedkin (L’Exorciste) explique pourquoi "Les Inconnus dans la ville" représente à ses yeux l’un des meilleurs films de braquage jamais tournés.
- MÉLODRAME POLICIER (27 mn)
Une lecture personnelle du film de Richard Fleischer, indicible croisement entre une intrigue policière et la chronique d’une petite communauté américaine. Par Nicolas Saada, réalisateur et scénariste.



Aussi étrange que cela puisse paraître, ce remarquable film était à ce jour inédit en DVD en France. Remercions donc Carlotta d’avoir comblé cette lacune avec ce DVD au master restauré à l’image impeccable.
Notons qu’il existe aussi une édition Blu Ray (en haute définition donc) au contenu quasi identique.



Les bonus consistent en deux analyses du film. La première sous la forme d’une interview / entretien de William Friedkin "himself" par une équipe allemande, illustrée de nombreux extraits et documents ; la seconde sous la forme d’une voix-off (celle de Nicolas Saada) sur des images du film. Les deux analyses s’avèrent informatives et intéressantes, quoique légèrement redondantes l’une par rapport à l’autre.



Bref, un achat indispensable pour tous les amateurs de "films noirs" et de grandes brunes sophistiquées, ainsi que pour les admirateurs de Lee Marvin, bien sûr (soit tous les vrais cinéphiles). Un DVD à voir à distance respectable de toutes fourches à foin.


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MessagePosté le: Mar Avr 02, 2013 6:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Mais je peux comprendre qu’au classicisme de "Violent Saturday" l’on puisse préférer L'étrangleur de Boston, plus original dans la forme (j’allais écrire novateur, mais le split screen qu’il mit à la mode ayant fait long feu, ce serait exagéré).


En mettant en ligne ton texte, j'ai compris où je n'étais pas d'accord avec toi à propos de ce film. c'est donc dans cette phrase citée plus haut.
Perso, je considère le parti-pris de Fleischer pour "les inconnus dans la ville" au moins aussi original que celui de "L'étrangleur de Boston". En 1955, t'as pas encore vu un film sans personnages principaux durant une bonne moitié, surtout dans un film noir. Techniquement, y a quasiment que des plans larges, et au niveau des personnages, les braqueurs sont presque plus attachants que les habitants... Je pense qu'il y a méprise à cause de la notoriété qu'ont acquise les splits tandis que la mise en scène est ici au moins autant expérimentale, sinon plus, refusant l'identification et même assez souvent l'empathie au spectateur... tout ça en préférant s'attarder sur les signes et détails (une voiture arrivant aux travers les espaces désertiques des mines, des gens qui ne nous sont pas présentés, et quand ils le sont, ils sont définis par leurs travers, des habitants dérangés et souvent pervers, de l'ultra-violence dans un mélodrame...)
Bref pour moi "Violent Saturday" est absolument novateur dans sa forme, en tout cas pour 1955. Et c'est ce côté expérimental qui a mon sens à fait que le public n'a pas suivi. Voilà voilà... en tout cas, "les inconnus dans la ville" n'est selon moi pas un film qui s'inscrit dans la tradition classique, que ce soit techniquement que dans sa narration ; bien au contraire, il aurait plutôt tendance à en dynamiter les codes. Et plus même, il reste une référence et ressemble fortement aux films choral qu'on fait aujourd'hui : "Traffic", "Babel", "Amours chiennes", etc.
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MessagePosté le: Mar Avr 02, 2013 10:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Alors je répond rapido (mais de façon murement réfléchit), pour le coté choral il me semble que tous un pan du cinéma germanophone vaguement socialisant au début des années 30 était comme ça, donc si nouveauté il y a c'est parce qu’on est dans un film noir.
Pour l'utilisation du scope inventé 2-3 ans plus tôt c'est clair qu'il s'en sert bien, de là à en faire un précurseur, je manque de point de comparaison (ou plutôt ma mémoire me fait défaut) avec ses petits camarades hollywoodiens pour en juger.
Maintenant vu à 60 ans de distance c'est plutôt un film classique comparé à "L'étrangleur de Boston" de mon point de vue bien sur. icon_wink
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MessagePosté le: Mar Avr 02, 2013 12:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sigtuna a écrit:
pour le coté choral il me semble que tous un pan du cinéma germanophone vaguement socialisant au début des années 30 était comme ça, donc si nouveauté il y a c'est parce qu’on est dans un film noir.


Dans un film noir à tendance thriller à tendance polar à tendance dramatique... un petit peu comme les films cités justement où un événement (ici un hold-up, mais ça aurait pu être un accident de voiture, une explosion de mine, un mauvais lendemain de cuite de Victor Mature) sert de révélateur à des groupes de gens qu'on montre de manière séparée avant de les réunir en resserrant l'intrigue par rapport à ce même évènement. C'était plutôt inédit à Hollywood. Ou alors c'était des films à sketches ou encore des films de groupes, mais du début jusqu'à la fin ("Les plus belles années de notre vie" de Wyler). C'est aussi pour ça que c'est limite pas un film de Hold-up et que certains spectateurs on dû l'avoir mauvaise.

Enfin bon, désolé, j'ai sans doute l'air de pinailler. Faut croire que les deux derniers films que j'aie vus ici (avec la bouche de JP) sont des films qui me rendent loquaces. Bien qu'étant aux antipodes, peut-être convoquent t-ils plus les neurones plus que les d'autres en fait, de part leur parti-pris de mise en scène et de narration relativement radicaux ou conceptuels.

Engueule moi toi aussi si tu trouves que j'abuse.
Mais vu qu'on n'est plus que 6 ou 7 sur ce forum, si on ne pinaille pas, on va bientôt créer des sous-blogs individuels au lieu des sections de groupe.
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MessagePosté le: Mar Avr 02, 2013 6:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
Mais vu qu'on n'est plus que 6 ou 7 sur ce forum,
Oui mais que des gens de bon gout, de bonne compagnie et bien éduqué. new_diable
On serait plus, c'est statistique on aurait forcement eu un con. icon_cool
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MessagePosté le: Mer Avr 03, 2013 5:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bon et sinon... d'un point de vue graphique, on est d'accord que le film est magnifique ou pas ? Est-on d'accord pour dire que la mise en scène est moderne ou non ? Est-on d'accord encore pour dire qu'il y a un certain déséquilibre entre de vieilles valeurs morales judéocrétines et justement ce côté moderne (ajouté à cela des tableaux humains peu reluisants) ? Est-ce que tu m'aimes ? En tout cas, avec un tel coup de fourche dans l'cul, très bon film !
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