[M] [critique] Le justicier défie la ville

[xawa]

Italie, 1978, titre original : Torino violenta.

De Carlo Ausino avec George Hilton, Emanuel Cannarsa, Giuseppe Alotta.

A l'instar des autres grandes villes italiennes Turin est dans les années 1970 une cité dangereuse où règne le crime, la violence et la drogue. Un commissaire de police (George Hilton) refuse cette situation et se transforme le soir venu en justicier solitaire.



Voilà l'exemple même du navet : dès les premières minutes le spectateur sent qu'il va avoir affaire à un mauvais film avec le braquage d'un cinéma mal foutu et un meurtre par arme à feu où le mort tombe raide comme un pic en fermant les yeux, même la plus insipide troupe de théâtre subventionnée du Val de Marne jouait mieux en 1989 après un mauvais gigot et une vinasse bas de gamme ! Avec Le justicier défie la ville, on touche le fond, le sentiment général est celui d'un retour aux pires westerns espagnols où tout sonne faux. Ici les actrices sont toutes moches voire hideuses, les flics sont déprimants, les chefs mafieux se donnent rendez-vous dans des caravanes et sont fagottés comme des clodos, les doublages sont si caricaturaux qu'on se demande vraiment si c'est pas fait exprès ! Quant à l'action, elle est quasi-inexistante : les rares scènes se comptent sur les doigts d'une main de lépreux et sont ennuyeuses au possible, l'histoire est si alambiquée qu'on s'en désintéresse totalement au bout d'un quart d'heure, n'espérant qu'une chose : que la cassette se plante ou que le film ne fasse pas les 90 minutes règlementaires, car on sait très bien que ça ne s'arrangera pas ! Mention spéciale aux dialogues qui valent leur pesant de cacahouètes Carrefour : ils sont ineptes à un point tel qu'ils provoquent le rire, ce qui n'est déjà pas si mal ! Rarement un polar italien n'aura été si mauvais, si désagreable...



Surtout qu'il a dû avoir du succès en vidéo avec son résumé et son titre français qui laissent penser qu'on se retrouve face à une emule des aventures nocturnes de Charles bronson/Paul Kersey, le justicier. D'ailleurs il a été édité à de nombreuses reprises, abondamment soldé et a longtemps hanté les solderies. Quel dommage que le genre "sous-justicier dans la ville" ait été si peu exploité par les italiens d'alors : le seul exemple que nous connaissons est l'étrange "Citoyen se rebelle" de Castellari qui se voudrait un ersatz des films de Bronson mais qui n'en présente pas les caractéristiques. En sortant (difficilement) de ce Torino violenta on en veut à Carlo Ausino non seulement de nous avoir fait perdre une heure et demie mais surtout de n'avoir pas developpé le thème de la justice privée : les errances nocturnes de George Hilton se limitent à deux-trois coups de feu dans la nuit, on n'y voit rien. Turin n'est même pas belle dans ce navet, les acteurs sont, à part Hilton, tous de parfaits inconnus plus ringards les uns que les autres ! Même la musique de Cipriani est moins bonne qu'à l'accoutumée ... Et à la fin ce tâcheron de Carlo Ausino (qui a realisé en 1982 un film d'horreur sur fond de maison hantée qu'on est pas pressé de découvrir) se permet même de nous faire la morale : George Hilton est abattu par son collègue et ami qui réprouve ses méthodes droitières. A fuir absolument !



Accroche : Bronson a fait des emules.

A noter : En 1980 Carlo Ausino a realisé une suite à ce Justicier défie la ville : " Tony l'altra faccia della Torino violenta " ce qui laisse tout de meme pantois...

[Throma]

Oui, c'est épouvantable.
C'est pourtant rare de tomber sur un polar italien qui laisse un sale goût dans la bouche après visionnage.
Celui là est l'exception incarnée avec aussi "W.K. la faccia violenta di New-Yotk" de je sais plus qui (oublions le ça vaut mieux), qui a le mérite d'être encore plus ignoble que le film d'Ausino déjà pas bien reluisant.
Juste à sauver, et encore : les séquences nocturnes où Hilton revêt son imper de justicier solitaire, met de côté son badge et canarde des pourris.
A noter la présence encore une fois d'un flic blond moustachu sous-sous-sous-sous-sous Merli et même un sous-sous Jeff Blynn. Faut le faire
Dommage parce que la vidéobox (que je connaissais pas) est très belle.
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http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[Toxic_avenger]

bon ben celui-là j'ai pas envie de le voir.

[Bigbonn]

En tout cas, c'est encore la preuve que les pires films donnent souvent de très bonnes critiques, portées par une verve rageuse et vengeresse!
Ah, bastardo, tu m'as fait passer une heure et demie de merde, eh bien tu vas voir ce que tu vas voir, bastardo!

[xawa]

[Igemo]

Merci à vos deux pour cette critique expéditive (comme la justice). J'avoue avoir caressé deux secondes l'envie d'acheter ce film en DVD région 1.
La "critique" (avec des guillemets cette fois) que j'avais lue sur un site ricain et le "sales blurb" de l'éditeur ("ouahhh on vous présente la suite de ce chef-d'oeuvre, jusqu'alors considérée comme perdue") avaient presque fini de me convaincre...

Tiens avec le fric économisé j'vais m'payer un Ted Michaels!
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"De la pente du carmel..."
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[flint]

Merde, quelle déception ! Sans aucun doute l'un des pires polars italiens qu'il m'ait été donné de voir (le summum restant le "Magnum Cop" de Stelvio Massi). Que rajouter, je suis d'accord avec tout ce qui a été dit par Xawa et consorts : mauvais scénario, réalisation pitoyable, acteurs pas terribles (à part Hilton). A sauver, la musique de Cipriani (il me semble avoir entendu l'un des airs dans "La Police a les mains liées").
Pendant la première demi-heure, on essaie en vain de suivre l'intrigue qui part dans plusieurs directions à la fois, de façon si confuse que l'on ne comprend plus grand-chose (à part qu'on s'emmerde). Oui, parce qu'au bout du compte, on ne retient rien de ce "Torino violenta" : les meurtres sont platement filmés, les scènes de braquages sont nulles, les poursuites sans saveur...
Ayant investi dans le DVD de No Shame, j'ai du coup une grosse appréhension à me taper le second volet réalisé deux ans plus tard par le même Ausino, d'autant plus que Cannarsa endosse cette fois le premier rôle (oui, le blondinet sous-Merli dont parle Throma).
Et pourtant, Dieu que la copie du défunt éditeur est belle !

Allez, quelques captures à sauver du désastre :









Au dos de la jaquette du DVD de No Shame, il est mentionné que "Torino violenta" est un polar de la même veine que "Death Wish" et "Magnum Force".

Une phrase qui devrait plaire à Xawa !

[xawa]

Ils ont pas honte chez No Shame ?

[flint]

[flint]

Au détour d'un vide-grenier, j'ai trouvé la VHS, alors je n'ai pas pu résister, ne serait-ce que pour le résumé au dos de la jaquette dans lequel figure une coquille qui m'a bien fait marrer. Je vous laisse la découvrir :

[Bigbonn]

Il se venge en cassant les prix !

[Throma]

Bien vu.
J'ai la k7 de cette merde pourtant je n'avais point repéré ce foirage

Un résumé pas très vengeur il faut dire.
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http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[Valor]

La coquille était signalée sur VHSdb, messieurs !

Elle figure aussi sur la VHS VIP

[flint]

Cela montre que Socai n'avait même pas vu la "coquille" faite par VIP.