[M] [Critique] 36-15 code Père Noël

[gregore]

36-15 code Père Noël - 1990

Origine : France
Genre : Horreur

Réalisé par René Manzor.
Avec Alain Musy, Louis Ducreux, Patrick Floersheim, Brigitte Fossey, François-Eric Gendron, Franck Capillery...

Il a neuf ans. Il s'appelle Thomas. Il croit au Père Noël et a deux passions : l'informatique et les super-héros. Au grand désespoir de sa mère, il a transformé le manoir familial en terrain de jeux. 24 décembre, minuit. Caché sous la table de la salle à manger, Thomas attend l'arrivée du Père Noël. Mais ce qu'il ignore, c'est qu'il s'apprête à vivre la nuit la plus terrifiante de sa vie : un duel sans merci va l'opposer à un psychopathe...



Tout d'abord, notons que le film a une une particularité assez intéressante : est-ce le fait que 36-15 code Père Noël traite d'un Père Noël psychopathe ? Non, le sujet ayant déjà été traité des années auparavant en 1980 avec "Christmas evil", puis un peu plus tard avec la série des "Douce nuit, sanglante nuit". Sa particularité se situerait plus dans le fait qu'il représente la deuxième incursion de René Manzor dans le cinéma de genre et par la même occasion, le cinéma de genre français. Un détail à souligner au vu des rares incursions réussies de nos cinéastes dans ce domaine.
Quatre années après "Le passage", René Manzor exploite de nouveau l'idée de l'enfance face à la cruauté ; dans le premier c'est la mort en personne qui venait tourmenter le jeune garçon, dans 36-15 code Père Noël c'est carrément le Père Noël. Un enfant perturbé dans ses repères et dans les deux films remarquablement interprété par Alain Musy.
Il n'y a aucune scène de violence gratuite, tous les meurtres sont suggérés et seul l'assassinat du chien nous est montré. Manzor se concentre plus sur l'ambiance, l'opposition entre la féerie de ce jour et la folie du psychopathe et surtout les réactions de Thomas ; au début effrayé, puis en quête de vengeance, pour finir à jamais traumatisé par la soirée qu'il vient de passer. Ce traitement est très important car il permet d'apporter une crédibilité à l'histoire.
A mon goût, le réalisateur signe ici son meilleur film en puisant son inspiration essentiellement dans le cinéma américain. C'est "Maman j'ai raté l'avion" côtoyant le slasher avec un zest de "Die hard" et le tout enrobé d'une noirceur indéniable. Une véritable réussite qui n'a malheureusement pas eu le succès escompté lors de sa sortie.

8/10



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"La guerre c'est la paix", "La liberté c'est l'esclavage", "L'ignorance c’est la force"

[Bigbonn]

[Throma]

[gregore]

[princesse.rosebonbon]

en cette belle période de fêtes, je prends ma pelle pour déterrer ce topic

il m'est avis qu'on ne puisse pas crier à l'injustice quant au flop critique et commercial du film : à qui pouvait-il bien s'adresser ?
beaucoup trop sombre et violent pour les bambins, beaucoup trop neuneu et décousu pour des adultes, le film des lalanne allait droit dans le mur ...et il a mis tout son coeur à l'ouvrage.

je trouve que rien ne tient la route, la faute à une gestion très fantaisiste des dimensions espace et temps, des personnages insupportables et des facilités scénaristiques affligeantes :
le manoir est tellement immense qu'il fourmille de passages secrets débouchant sur d'immenses salles cachées "que même maman ne connait pas" ( ben voyons) et surtout il défie tout bon sens architectural, avec ses couloirs agencés en labyrynthe et offrent au psychopathe la possibilité d'apparaître à tout moment en face ou dans le dos de n'importe qui : effet cartoon garanti.
le héros est un bambin à mullette qui sait absolument tout faire mieux que tout le monde, sauf aller chercher du secours, auquel on a accollé un vieux têtu qui lui dispute la palme du personnage pénible.
passons sur le fait que la mère soit PDG du Printemps à la place d'un certain Jean-Jacques Delort, il n'en reste pas moins qu'elle habite au moins à 6 heures de son boulot! étrangement les livreurs ou son compagnon semblent parcourir la même distance en un rien de temps
et puis franchement vous avez compris la subtile stratégie du train mécanique ? et l'intérêt de recommencer la partie de cache-cache après la victoire du père-noël ? ça vous impressionne un type armé d'une pelle à tarte ? et puis d'ailleurs comment il fait pour rentrer par la cheminée quand celle-ci culmine à une trentaine de mètres ?

vu avec des yeux d'enfants, il a dû être carrément impresionnant, mais avec un peu de recul il a du mal à passer...
veuillez excuser mon esprit trop cartésien et pas assez lalannesque, cordialement, etc.

[princesse.rosebonbon]

[Valor]

Vu à sa sortie, il y a donc presque 30 ans (!) et revu hier soir en prévision de sa sortie chez Le Chat qui fume...

Eh bien, je dois dire que dans l'ensemble , j'ai passé un très bon moment ! Certes, la "haute technologie" de l'époque fait bien rigoler aujourd'hui et oui, il y a des passages très pénibles : toutes les scènes avec Brigitte Fossey déjà (à part la scène finale), les clins d'oeil lourdingues à "Rambo" ou à "Piège de cristal" et puis cette représentation d'une famille ultra privilégiée avec ce gosse gâté qui vit en dehors du réel m'a fait penser à "Le Jouet" de Francis Veber, sauf qu'ici il n'y a hélas aucune critique sociale, si ce n'est un employé qui dit : "Bah, elle s'emmerde pas !"

Beaucoup de rôles caricaturaux aussi, comme celui du grand-père mais beaucoup de très bonnes idées de mise en scène et des passages vraiment réussis, que ce soit dans l'action ou dans l'émotion et puis mention spéciale à Alain "Musy"/ Lalanne, (oui, Gregore, c'est bien le fils du réalisateur René "Manzor" / Lalanne, frère de Francis et Jean-Félix Lalanne qui d'ailleurs signe ici une très bonne BO), très convaincant et efficace dans ce rôle, malgré sa coupe de cheveux ! Une bonne surprise aussi avec ce Père Noël absolument glaçant : Patrick Floersheim, décédé l'an dernier (voir l'hommage d'Indianagilles).

Ce qui cloche surtout ici, c'est, comme disait princesse.rosebonbon, qu'on ne voit pas à qui le film s'adresse ! Il ne pourra satisfaire complètement les adultes et risque de traumatiser les enfants... Un drôle de concept hybride donc...
Sinon, je serai plus indulgent concernant les "incohérences" du scénario : on a vu bien pire dans certains slashers !

Pour finir, j'ai été très surpris de voir que "Maman j'ai raté l'avion" est sorti l'année suivante ! Les Américains avaient-ils vu "36-15" ?

https://youtu.be/zKyxn2PfXig

https://youtu.be/n_9JTGITZC8