[M] [Critique] L'Antéchrist
Aller à la page 1, 2  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Psychovision.net Index du Forum :: Horreur / Gore / Trash
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
The Omega Man
99 % irradié
99 % irradié


Inscrit le: 25 Juil 2006
Messages: 1155
Localisation: Belgique

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 3:45 pm    Sujet du message: [M] [Critique] L'Antéchrist Répondre en citant



L'Antéchrist

Pays : Italie
Année : 1974

Réalisation : Alberto De Martino
Casting : Carla Gravina, Mel Ferrer, Alida Valli, Anita Strindberg, Arthur Kennedy, Umberto Orsini...

Aka : L'Anticristo / The Antichrist / Blasphemy / The Tempter



Scénario : Gianfranco Clerici, Alberto De Martino et Vincenzo Mannino
Production : Edmondo Amati

Musique composée par Ennio Morricone et dirigée par Bruno Nicolai
Photographie : Joe D'Amato (Aristide Massaccesi)

Montage : Vincenzo Tomassi , Direction artistique : Uberto Bertacca
Accroche : Exorciste spaghetti

Avec :
Carla Gravina (Ippolita Oderisi), Mel Ferrer (Massimo Oderisi), Arthur Kennedy (Bishop Ascanio Oderisi ), George Coulouris (le père Mittner), Alida Valli (Irene), Mario Scaccia (Faith Healer), Umberto Orsini (le docteur Marcello Sinibaldi), Anita Strindberg (Greta), Ernesto Colli (le possédé), Remo Girone (Felippo Oderisi), Lea Lander (Mariangela)...



Résumé :
Ippolita, la fille du prince Massimo Oderisi, est paralysée à la suite d'un tragique accident de voiture dans lequel sa mère est morte.
Un spécialiste, persuadé que la paralysie de la jeune femme est de nature psychologique, décide de l'hypnotiser. Mais lors de la séance, la régression va trop loin !

Au début des années 70, suite au succès du film de Friedklin, possession, exorcisme et démons étaient devenus des termes à la mode. Leur évocation suffisait à faire apparaître les dollars.
Ainsi, par l'odeur (de soufre) alléché, de nombreux producteurs en profitèrent pour sortir illico toute une série d'imitations. Évidemment, les Italiens ne furent pas les derniers. C'est ainsi qu'Alberto De Martino (« Opération Frère Cadet », une parodie des James Bond avec le frère de Sean Connery) se voit offrir illico la réalisation de "L'Antéchrist", histoire de battre le crucifix tant qu'il est chaud.
Le film nous présente Ippolita, interprétée par la bellissima Carla Gravina (pas de doute, le Diable a du goût), une jeune femme qui, suite à un accident de voiture, va perdre non seulement sa mère mais aussi l'usage de ses jambes.

Souffrant d'un fort complexe œdipien, et n'ayant pas encore découvert les délices de la chair, la belle (légèrement frustrée) va devenir la proie idéale pour les forces du mal. Le scénario va alors accentuer le côté sexuel du film de Friedklin, la jeune adolescente qui découvre sa sexualité étant remplacée par une jeune femme sexuellement sevrée et qui refuse que son parent le plus proche puisse lui aussi avoir une sexualité (surtout avec une autre !).



Obligé de respecter le cahier des charges imposé par la production (lévitation, jets de vomi, insanités, curé...), De Martino s'acquiert de sa tâche avec professionnalisme. Mais il faut bien l'avouer, la plupart des scènes se référant directement à l'original sont ratées ou sans inspiration. En effet, à force de vouloir jouer la surenchère, celles-ci en deviennent risibles. Linda Blair lévitait au-dessus de son lit : Carla Gravina fait de même, mais en plus passe par la fenêtre, fait un tour dehors et rentre par une autre. La scène est ridicule, et surtout les SFX minables. Pourtant, le pire est à venir, quand la main de la pauvre possédée se détache pour étrangler un pseudo-exorciste, le tout réalisé à l'aide d'effets optiques dignes des beaux jours de l'ORTF. Heureusement, tout cela va devenir plus intéressant lorsque le réalisateur décide de se démarquer à sa manière (latine) de l'original.



Le film commence par une impressionnante séquence où la jeune femme, essayant de retrouver l'usage de ses jambes, se présente devant une icône religieuse censée guérir par simple contact. Évidemment, cela ne marche pas ! Le réalisateur restitue bien l'ambiance quasi hystérique qui règne dans ce genre de lieu où se mélangent délire, fanatisme et ferveur religieuse.

Par la suite, c'est lors d'une réception qu'un docteur propose d'utiliser une régression par l'hypnose pour guérir ce qu'il pense être un blocage psychologique. Bien sûr, la séance tourne mal, la régression va trop loin et Ippolita fait connaissance avec l'une de ses ancêtres qui tirait le diable par la queue (je sais, c'est facile !). Et forcément, tous ces échecs préparent inconsciemment la jeune femme à recevoir la visite de qui vous savez. Pendant qu'elle se caresse de désespoir, nue sur son lit en regardant la photo de son papa, qui parallèlement fait l'amour avec sa maîtresse (Anita Strinberg, pas mal non plus), d'étranges phénomènes commencent à se manifester. Les murs de la chambre changent de couleur (très bel effet optique !) et la jeune femme se retrouve transportée, dans la peau de son aïeule, au milieu d'une cérémonie païenne tendance paganisme/orgie/partouze (aujourd'hui, on appelle cela une " Rave ").
Elle va se livrer à diverses fantaisies, avec notamment LA SCENE cul(te) du film. Mieux que " Basic instinct " et la foufoune de Stone, voici le léchouillage d'anus de bouc (voilà pourquoi les possédées ont toujours mauvaise haleine !). C'est au cours de cette expérience qu'elle finira enfin par connaître les plaisirs charnels avec un homme portant un masque de bouc (décidément). Non seulement c'est une des meilleures scènes du film, comme tous les autres " flash-back ", mais en plus elle est esthétiquement réussie (par moments, on dirait une peinture), grâce à la superbe photographie d’un Joe D'Amato en grande forme (apparemment meilleur directeur photo que réalisateur).



Si la possession lui a rendu l'usage (momentané) de ses jambes, elle a aussi quelques effets secondaires. Comme va le remarquer son entourage lors d'un dîner particulièrement folklorique où les meubles vont bouger tout seuls, et les tableaux se détacher des murs pour flotter dans la pièce. Plutôt perplexe, sa famille va mettre du temps à accepter la possession d'Ippolita, alors que son apparence physique se détériore de plus en plus. Après plusieurs tentatives infructueuses, dont un pseudo exorcisme (voir plus haut), il faudra l'intervention d'un moine (ressemblant au moine qui guérit son aïeule) pour venir à bout du démon. Suivant les archétypes du genre, le film se conclut donc par l'inévitable séance d'exorcisme. Mais De Martino va de nouveau utiliser une petite astuce pour se démarquer de son modèle. Ayant retrouvé l'usage de ses jambes lors de la cérémonie, Ippolita en profite pour s'échapper et se réfugier dans les décors historiques et magnifiques du Colisée. C'est dans ce cadre grandiose que la possédée trouvera la rédemption en embrassant une croix, comme le fit son ancêtre des années plus tôt. Cette séquence est particulièrement réussie, filmée de nuit sous la pluie, c'est une scène de toute beauté qui apporte une petite touche d'originalité.

De Martino signe donc deux films en un : d'abord le plagiat pas toujours inspiré, et en même temps une déclinaison plus originale dans laquelle il utilise les poncifs d'usage qu'il assaisonne à sa manière ; c'est évidemment cette deuxième partie qui est la plus intéressante. Si le film de De Martino est loin d'être un chef-d'œuvre, c'est une œuvre agréable et soignée qui a cette " patine " typique des films italiens des années 70 (surtout les gialli), avec des décors magnifiques (le hall d'entrée rouge avec les têtes de statues, la bibliothèque...), photographie soignée, belles actrices, le tout teinté d'une forte ambiance gothique.
Alberto De Martino se frottera de nouveau au démon avec plus de réussite en réalisant sa version de " La Malédiction ", intitulée " Holocauste 2000 ", avec Kirk Douglas et Agostina Belli.

Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Throma
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004
Messages: 3335
Localisation: Masse à chaussettes

MessagePosté le: Ven Mar 23, 2007 7:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

"Obligé de respecter le cahier des charges imposé par la production (lévitation, jet de vomis, insanité, curé,...) De Martino s'acquiert de sa tache avec professionnalisme, mais il faut bien l'avouer la plupart des scènes se référant directement à l'original sont ratées ou sans inspiration. En effet à force de vouloir jouer la surenchère celles-ci en deviennent risibles. Linda Blair lévitait au-dessus de son lit, Carla Gravina fait de même mais en plus passe par la fenêtre fait un tour dehors et rentre par une autre, la scène est ridicule et surtout les SFX minables. Pourtant le pire est à venir, quand la main de la pauvre possédée se détache pour étrangler un pseudo exorciste, le tout réalisé à l'aide d'effets optiques digne des beaux jours de l'ORTF.Heureusement tout cela va devenir plus intéressant lorsque le réalisateur décide de se démarquer à sa manière (latine) de l'original"

Bien dit l'homme éga enaccord8

j'en pense pas moins et c'est la grosse faiblesse de ce film.
C'est une facette du bis que je n'aime pas : celui qui se prend trop au sérieux et qui nous ressert des duplicata de séquences lourdaudes, sans imagination ou bien plus mal foutues (dans le cas présent) que l'original.
C'est quand même un film de qualité honnête (quoique ) qui possède peut etre le générique d'ouverture le plus flippant du monde...du moins celui présent sur la k7 francaise. Un fond de brume sur la musique terrifiante de Morricone constituée de chuchotements, de gémissements puis le titre qui surgit en très gros caractère accompagné d'un brusque râle inhumain...vraiment sinistre (presqu'autant que celui d'Holocauste Nazi en Lucal, n'est ce pas, les possesseurs de la k7 ? )
_________________
http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
flint
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007
Messages: 7606
Localisation: cusset-plage

MessagePosté le: Sam Mar 24, 2007 9:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

Une critique fort pertinente, ma foi, et qui résume parfaitement l'esprit du film, et sa qualité inégale. En matière d'"eurotrash", L'Antechrist est à mettre incontestablement en haut du panier. Mais en matière de mauvais goût, il est quand même dépassé par le "Malabimba" de Bianchi.
Alberto De Martino semble avoir profité des thèmes porteurs du cinéma pour exploiter le filon, et ce durant toute sa carrière : Horror/Demoniac à l'époque où Corman produisait ses superbes adaptations d'Edgar Poe, Persée l'Invincible lorque le peplum était à la mode, etc... Sans oublier ses récupérations en matière d'espionnage, de western spaghetti, de polar italien. De Martino traîne quand même une sale réputation d'opportuniste. Mais il a toutefois un indéniable savoir-faire.
Je n'ai pas vu Holocaust 2000. Il vaut vraiment le coup ?
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
The Omega Man
99 % irradié
99 % irradié


Inscrit le: 25 Juil 2006
Messages: 1155
Localisation: Belgique

MessagePosté le: Sam Mar 24, 2007 10:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je trouve que "Holocauste 2000" est plus réussit que l'Antéchrist, mais il est aussi moins "italien" donc moins jubilatoire car beaucoup plus international.
Kirk Douglas y est excellent et les morts violentes sont aussi spectaculaires que dans la trilogie "The Omen".

(A voir une séquence délirante dans un asile de fou particulièrement réussie)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
xawa
99 % irradié
99 % irradié


Inscrit le: 28 Fév 2005
Messages: 1528

MessagePosté le: Sam Mar 24, 2007 11:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

yep Flint , Holocaust 2000 est tres bon ( la scene de la plage m'avait terrifié et j'etais majeur ) .
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Throma
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004
Messages: 3335
Localisation: Masse à chaussettes

MessagePosté le: Sam Mar 24, 2007 1:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les Martino sont pas des manches en général de toute façon new_noel
Le Albert m'a jamais déçu personnellement et son "Holocaust 2000" est un petit chef d'oeuvre qui, là, pour le coup, s'inspire de "La malédiction" sans empiéter sur ses plates bandes de manière pataude.
Le film prend même un chemin assez différent, tout aussi intelligent et habilement construit que l'original.
La scène de la plage est bizarre effectivement (on comprend pas trop ce qui se passe quand meme ) mais je pense surtout à celle des usines émergant de l'eau devant un Kirk Douglas en plein cauchemar, assez glaçant.
Je crois que flint a compris qu'il lui manquait une pièce a sa collection là
_________________
http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
xawa
99 % irradié
99 % irradié


Inscrit le: 28 Fév 2005
Messages: 1528

MessagePosté le: Sam Mar 24, 2007 1:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Throma a écrit:
je pense surtout à celle des usines émergant de l'eau devant un Kirk Douglas en plein cauchemar, assez glaçant:



scene qui a lieu aussi sur la plage :ange:
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Bigbonn
Psycho-cop
Psycho-cop


Inscrit le: 13 Déc 2004
Messages: 4107

MessagePosté le: Sam Mar 24, 2007 1:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Throma a écrit:
Le Albert m'a jamais déçu personnellement et son "Holocaust 2000" est un petit chef d'oeuvre

Spoiler (?)
C'est pas dans ce film qu'un des personnages se fait décapiter par une pale d'hélicoptère?

Si c'est celui-là, je l'avais pas trouvé franchement palpitant... icon_confused
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Throma
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004
Messages: 3335
Localisation: Masse à chaussettes

MessagePosté le: Sam Mar 24, 2007 1:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bigbonn a écrit:
Throma a écrit:
Le Albert m'a jamais déçu personnellement et son "Holocaust 2000" est un petit chef d'oeuvre

Spoiler (?)
C'est pas dans ce film qu'un des personnages se fait décapiter par une pale d'hélicoptère?

Si c'est celui-là, je l'avais pas trouvé franchement palpitant... icon_confused


C'est cela même.
Bravo M6 new_diable
_________________
http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
flint
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007
Messages: 7606
Localisation: cusset-plage

MessagePosté le: Sam Mar 24, 2007 1:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, j'ai l'impression qu'effectivement, Holocaust 2000 manque à ma culture générale. Je vais donc tacher de me le dégoter. Puisque l'on parle de De Martino, quelqu'un peut-il me dire ce que vaut son Perversion/Femmine Insaziabili ? Celui là aussi, je n'ai jamais eu l'occasion de le voir, contrairement à L'assassin est au Téléphone, devant lequel j'avais failli m'endormir.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
flint
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007
Messages: 7606
Localisation: cusset-plage

MessagePosté le: Sam Avr 02, 2016 1:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Autres captures (dvd Le Chat qui Fume) :








Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
flint
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007
Messages: 7606
Localisation: cusset-plage

MessagePosté le: Mer Avr 13, 2016 3:34 pm    Sujet du message: [Fiche dvd] L'Antéchrist Répondre en citant

Fiche dvd (Directement sur le site)



L'Antéchrist – Le Chat qui Fume

Région : Zone ALL - PAL
Editeur : Le Chat qui Fume
Pays : France

Sortie film : 11 juin 1975
Sortie dvd : 5 avril 2016

Durée : 107'26
Image : 1.85:1 d'origine - 16/9e compatible 4/3
Audio : Dolby Digital 2.0

Langues : français, italien, anglais
Sous-titres : français (optionnels)



Bonus :

- L'Antéchrist, par David Didelot (32'26)

- L'exorcisme de De Martino, par Christophe Gans (30'29)

- L'exorcisme de Satan, avec Adolfo Troiani (22'07)

- Nicolai et Morricone, par Christophe Gans (12'52)

- Générique alternatif (2'35 - allemand)

- Deux films-annonces (1'46 et 0'30 – anglais et US)

- Livret 56 pages, couleur – format 14,7 X 20,8 cm (réservé aux précommandes)



Commentaire : Voici donc l'édition tant attendue de « L'Antéchrist » par Le Chat qui Fume, et avant toute chose précisons que si le film n'est pas sorti en blu-ray c'est pour la simple et bonne raison qu'il n'existe pas de source/master HD pour « L'Antéchrist ». Alors, certes, on trouve une édition blu-ray (également disponible en dvd et en combo), commercialisée en Allemagne et en Autriche sous les titres « Schwarze Messe der Dämonen » chez Illusions Unlt (2013) et « Der Antichrist - Das original » chez Tiberius Films (2014), en Suisse chez Elektrocity (2013) et en Espagne chez Satanmedia (2014) mais, en plus de proposer une image médiocre, cette version présentée comme "intégrale" est en fait incomplète ! (Voir le détail des coupes ci-dessous).
En format dvd, le film était précédemment sorti aux USA chez Anchor Bay (2002), au Japon chez New Line (2004), au Royaume-Uni chez Optimum (2009) et en Australie chez Umbrella Entertainment (2009).

Concernant la durée de « L'Antéchrist », elle diffère selon les sorties. Lorsque le film fut distribué chez nous en vidéo grâce à VIP puis Proserpine, Prism Vision ou Casa, la version proposée était loin d'être complète avec une durée d'environ 99 minutes. A l'ère du dvd, la version oscillait entre 105'55 (Illusions Unlt) et 107'26 (Anchor Bay). L'édition du Chat qui Fume dure aussi 107'26, 107'09 en ôtant la présentation Studio Canal. C'est donc la version intégrale, comme pour Anchor Bay, Optimum et l'import japonais, dont la source provenait également de Studio Canal.



Si l'on se réfère à La Saison cinématographique 75, le film a été distribué dans les salles en version originale et en version française, avec une durée indiquée de 106' correspondant logiquement à la version originale italienne. En regardant la piste française du Chat qui Fume, on peut situer les passages qui n'avaient jamais été traduits (environ six minutes). Ce sont les suivants :

- 22e : une partie d'une conversation entre Massimo Oderisi et son frère Ascanio dans les palais du Vatican (20 sec.)

- 24e : la révélation des dons médiumniques d'Ippolita lors de la réception (55 sec.)

- 28e : des propos échangés entre Ippolita et le psychiatre Marcello Sinibaldi (20 sec.)

- 33e : une partie de la concertation entre Massimo, Ascanio, Marcello et Filippo (le frère d'Ippolita) à propos des espoirs de guérison d'Ippolita (35 sec.)

- 66e : un passage conséquent d'un entretien entre Massimo, Marcello et Filippo (1'20)

- 80e : des échanges entre Massimo et Filippo après l'échec de l'exorcisme tenté par Ascanio, suivis d'une conversation impliquant Massimo et Greta (2')

-91e : un bref passage dans lequel Sinibaldi quitte ses fonctions et salue Massimo avant de partir (5 sec.)



Revenons-en donc à cette fameuse version "intégrale" éditée en blu-ray en Allemagne : il s'agit en fait du montage allemand (coupé lors de la sortie du film) auquel l'éditeur a réintégré, avec plus ou moins de bonheur, quatre plans (pour une durée totale de 26 secondes) visiblement tirés du master Studio Canal. Au final, non seulement cette version ne contient donc absolument rien de nouveau mais certains passages sont même incomplets ! Il s'agit à chaque fois de quelques secondes seulement, pour aboutir à un peu plus d'une minute en tout :

- 13e : lors de la scène où Ippolita rentre chez elle, accompagnée de son père, et arpente le couloir aux statues

- 39e : quand Ippolita saisit une paire de ciseaux et frappe violemment une photo de son père dans un cadre

- 47e : lorsque Filippo, dans le couloir aux statues, frappe à la porte de la chambre de sa sœur pour s'enquérir de sa santé

- 56e : lors d'un entretien concernant Sinibaldi et Ippolita, après que Massimo ait jugé que l'état de santé de sa fille avait empiré

- 60e : au début du repas (un plan sur le visage d'Ippolita) et le début de la scène suivante

- 80e : après l'exorcisme manqué et la fuite du guérisseur (Mario Scaccia) en état de panique, ainsi que le début de la scène suivante

- 83e : durant l'agression d'Ippolita sur son père

- 100e : à la fin de l'exorcisme final dirigé par le Père Mittner



A cela, il convient de rajouter quelques détails techniques au niveau de la colorisation. On constate ainsi la présence de filtres orange sur le master de studio Canal pour la scène où Ippolita, dans sa chambre, revit le sabbat de son ancêtre, et celle où le guérisseur tente d'exorciser cette même Ippolita.





Les suppléments, à présent. Quand des éditeurs comme René Chateau ou LCJ croient que l'intérêt d'un bonus se limite à celui de leur assurance automobile, d'autres (souvent moins fortunés) se démènent pour proposer à leur public des suppléments soignés.
Et c'est le cas ici. Ils sont riches et nombreux, avec quatre entretiens complémentaires et de qualité pour une durée totale de 1h37 (d'où un dvd double couche).
Dans le premier, David Didelot (créateur du fanzine Videotopsie, auteur des ouvrages « Gore, dissection d'une collection » et « Bruno Mattei, itinéraires Bis ») compare le film de De Martino avec celui de William Friedkin, énumère les différentes références à « L'Exorciste » mais également ses différences notables. Il cite les nombreux succédanés de « L'Exorciste », pour la plupart italiens avant de revenir précisément sur « L'Antéchrist ». David Didelot rend hommage à la carrière d'Alberto De Martino, ainsi qu'au travail sur la photographie de Joe D'Amato, sans oublier la performance de Carla Gravina dans le film. Ses précisions sur les différentes sorties de « L'Antéchrist » en VHS sont tout aussi intéressantes. Durant une bonne demi-heure, David Didelot parle avec passion (et sans l'aide de notes), maintenant l'intérêt de son auditoire jusqu'à la fin.



Le deuxième module est animé par le réalisateur Christophe Gans (ex rédacteur en chef de la revue Starfix). Le metteur en scène effectue un tour d'horizon des divers genres cinématographiques abordés par Alberto De Martino, précisant que celui-ci était très prisé des producteurs, car il possédait un indéniable savoir faire, comme celui de mettre en valeur ses lieux de tournage. Les réflexions de Christophe Gans sont pertinentes quand il évoque la technique de De Martino, peu adepte du zoom, et exploitant à merveille l'espace, ce qui se traduit par une abondance de plans larges. Par contre, lorsque Gans cite quelques films dont le cinéaste italien s'est inspiré pour « L'Antéchrist », il fait curieusement référence au « Profondo rosso » de Dario Argento (deux passages : celui de la promenade nocturne dans les rues de la ville impliquant Sinibaldi et Filippo d'un côté, Marcus Daly et Carlo de l'autre ; et celui des couloirs avec tantôt des rangées de statues, tantôt des alignements de miroirs). Autant la source d'inspiration envers « L'Exorciste » est manifeste, autant celle à « Profondo rosso » ne l'est pas, étant donné que le film de Dario Argento fut tourné quelques mois après « L'Antéchrist ».





Christophe Gans revient ensuite sur le casting, puis se livre à une fine analyse de la famille Oderisi (analyse également relatée par David Didelot avec justesse dans le premier bonus), avec notamment cette idée de la désagrégation de la cellule familiale.
Le travail magnifique sur la photographie est également relaté par le réalisateur, qui nous apprend qu'il a travaillé avec le fils de Joe D'Amato pour le tournage de « Silent Hill ».
En résumé, cet entretien, qui a déjà l'intérêt de ne pas faire double-emploi avec le précédent, est également fort instructif (et Christophe Gans, lui non plus, n'a pas besoin de notes).
Le troisième bonus, une fois n'est pas coutume, est une production Freak-O-Rama, sous la houlette du talentueux Federico Caddeo. L'invité est Adolfo Troiani, qui travailla d'abord en tant qu'assistant opérateur, puis opérateur et enfin directeur de la photographie (il était opérateur sur « L'Antéchrist »). Après avoir évoqué comment il était rentré dans l'univers du cinéma, Troiani évoque sa collaboration avec Joe D'Amato puis se concentre sur le film qui nous intéresse ici. Ses souvenirs sont encore très précis, notamment en ce qui concerne les différents lieux de tournage et l'élaboration des trucages. En guise de conclusion, Adolfo Troiani livre une réflexion fort juste, à savoir que le numérique a tué la magie, l'art du cinéma.



Pour le dernier module, nous retrouvons Christophe Gans qui parle cette fois de la musique du film, et donc de ses auteurs. Il est bon de préciser que si le titre de ce bonus est « Nicolai et Morricone par Christophe Gans », ce dernier ne s'attarde pas sur Ennio Morricone, et préfère se consacrer à Bruno Nicolai, moins connu du grand public. Gans ne tarit pas d'éloges sur le compositeur, et ce n'est que justice. Il souligne d'ailleurs que sa musique sauva des films médiocres. En résumé, c'est à un panégyrique du compositeur auquel nous assistons, et nous acquiesçons sans sourciller, tant Bruno Nicolai a composé de magnifiques partitions.

Enfin, le livret offert en précommande abonde en photos et affiches. L’œil averti décèlera parmi les photos d'exploitation au moins une scène non retenue dans le montage définitif (une scène d'amour avec Anita Strindberg et Mel Ferrer).



Vous l'aurez compris, cette édition de « L'Antéchrist » a été réalisée avec beaucoup de soin. Le master de Studio Canal permet de voir ou revoir le film avec un œil nouveau, tant les couleurs et les contrastes sont bien restitués, et en tout cas bien meilleurs que d'autres (voir le comparatif ci-dessous).
Comme pour ses précédents gialli (« Journée noire pour un bélier » et « L'affaire de la fille au pyjama jaune »), Le Chat qui Fume a choisi pour « l'habillage » un digipack trois volets à l'esthétique irréprochable. Une édition en mesure de satisfaire tout le monde, d'autant que le rapport qualité/prix est plus que correct.

Note : 10/10


Comparatif Le Chat qui Fume / Illusions Unlimited (Allemagne -Autriche) / Anchor Bay (USA) et New Line (Japon) :


Illusions


Le Chat qui Fume


Anchor Bay


New Line


Illusions


Le Chat qui Fume


Anchor Bay


New Line


Illusions


Le Chat qui Fume


Anchor Bay


New Line


Illusions


Le Chat qui Fume


Anchor Bay


New Line


Illusions


Le Chat qui Fume


Anchor Bay


New Line


Illusions


Le Chat qui Fume


Anchor Bay


New Line


Illusions


Le Chat qui Fume


Anchor Bay


New Line


Illusions


Le Chat qui Fume


Anchor Bay


New Line


Illusions


Le Chat qui Fume


Anchor Bay


New Line


Illusions


Le Chat qui Fume


Anchor Bay


New Line


* Sur le site


Dernière édition par flint le Jeu Avr 14, 2016 10:01 am; édité 1 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Valor
Psycho-cop
Psycho-cop


Inscrit le: 22 Fév 2007
Messages: 4497
Localisation: Vanves

MessagePosté le: Mer Avr 13, 2016 4:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

enaccord8

Excellente présentation avec les scènes coupées en France, les différences entre les éditions, etc. Bravo flint !

Par contre, pour le comparatif en images, je peux rajouter celles du Anchor Bay, celles du DVD japonais et j'ai aussi un Blu-ray allemand (ou autrichien ?) qui propose deux versions : 109.48 Minutes & 110.29 Minutes (à 24 images/s.)
Tu connais cette édition flint ? A priori c'est "Tiberius Films"...Tu crois que c'est la même que Illusions Unlt ?
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
flint
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007
Messages: 7606
Localisation: cusset-plage

MessagePosté le: Mer Avr 13, 2016 5:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Valor a écrit:
... et j'ai aussi un Blu-ray allemand (ou autrichien ?) qui propose deux versions : 109.48 Minutes & 110.29 Minutes (à 24 images/s.)
Tu connais cette édition flint ? A priori c'est "Tiberius Films"...Tu crois que c'est la même que Illusions Unlt ?


D'après les recherches effectuées pour recenser les différentes sorties, Tiberius Films et Illusions Unlt semblent être un seul et même éditeur.

Eh bien, si tu te sens d'attaque pour rajouter d'autres éditeurs au comparatif, ce sera avec plaisir ! new_noel
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sigtuna
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 08 Jan 2010
Messages: 3818

MessagePosté le: Mer Avr 13, 2016 7:17 pm    Sujet du message: Re: [Fiche dvd] L'Antéchrist Répondre en citant

flint a écrit:

Passons à présent aux passages qui étaient absents dans les éditions précédentes (dvd et blu-ray confondus) et qui figurent dans la présente édition. Il s'agit à chaque fois de quelques secondes seulement, pour aboutir à un peu plus d'une minute au final.

- 13e : lors de la scène où Ippolita rentre chez elle, accompagnée de son père, et arpente le couloir aux statues

- 39e : Ippolita saisissant une paire de ciseaux et frappant violemment une photo de son père dans un cadre

- 47e : lorsque Filippo, dans le couloir aux statues, frappe à la porte de la chambre de sa sœur pour s'enquérir de sa santé

- 56e : lors d'un entretien concernant Sinibaldi et Ippolita, après que Massimo ait jugé que l'état de santé de sa fille avait empiré

- 80e : après l'exorcisme manqué par le guérisseur (Mario Scaccia), et la fuite de ce dernier, en état de panique

- 83e : une partie de l'agression d'Ippolita sur son père

- 100e : lors de l'exorcisme final dirigé par le Père Mittner


C'est en voulant essayer de faire la même chose que je me suis rendu compte que c’était vraiment du boulot, et du boulot franchement fastidieux (ne serait ce que de voir 2 films en même temps new_mur ) d'ailleurs j'y ai renoncé assez vite. En bref chapeaux enaccord8 pokemon
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Psychovision.net Index du Forum :: Horreur / Gore / Trash Toutes les heures sont au format GMT
Aller à la page 1, 2  Suivante
Page 1 sur 2

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum




Powered by phpBB © 2001, 2002 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com Charcoal2 Theme © Zarron Media