Antéchrist, L' - Le Chat qui Fume |
Écrit par Flint |
Commentaire : Voici donc l'édition tant attendue de L'Antéchrist par Le Chat qui Fume, et avant toute chose précisons que si le film n'est pas sorti en blu-ray c'est pour la simple et bonne raison qu'il n'existe pas de source/master HD pour L'Antéchrist. Alors, certes, on trouve une édition blu-ray (également disponible en dvd et en combo), commercialisée en Allemagne et en Autriche sous les titres "Schwarze Messe der Dämonen" chez Illusions Unlt (2013) et "Der Antichrist - Das original" chez Tiberius Films (2014), en Suisse chez Elektrocity (2013) et en Espagne chez Satanmedia (2014) mais, en plus de proposer une image médiocre, cette version présentée comme "intégrale" est en fait incomplète ! (Voir le détail des coupes ci-dessous).
Concernant la durée de L'Antéchrist, elle diffère selon les sorties. Lorsque le film fut distribué chez nous en vidéo grâce à VIP puis Proserpine, Prism Vision ou Casa, la version proposée était loin d'être complète avec une durée d'environ 99 minutes. A l'ère du dvd, la version oscillait entre 105'55 (Illusions Unlt) et 107'26 (Anchor Bay). L'édition du Chat qui Fume dure aussi 107'26, 107'09 en ôtant la présentation Studio Canal. C'est donc la version intégrale, comme pour Anchor Bay, Optimum et l'import japonais, dont la source provenait également de Studio Canal.
Si l'on se réfère à La Saison cinématographique 75, le film a été distribué dans les salles en version originale et en version française, avec une durée indiquée de 106' correspondant logiquement à la version originale italienne. En regardant la piste française du Chat qui Fume, on peut situer les passages qui n'avaient jamais été traduits (environ six minutes). Ce sont les suivants :
Revenons-en donc à cette fameuse version "intégrale" éditée en blu-ray en Allemagne : il s'agit en fait du montage allemand (coupé lors de la sortie du film) auquel l'éditeur a réintégré, avec plus ou moins de bonheur, quatre plans (pour une durée totale de 26 secondes) visiblement tirés du master Studio Canal. Au final, non seulement cette version ne contient donc absolument rien de nouveau mais certains passages sont même incomplets ! Il s'agit à chaque fois de quelques secondes seulement, pour aboutir à un peu plus d'une minute en tout :
A cela, il convient de rajouter quelques détails techniques au niveau de la colorisation. On constate ainsi la présence de filtres orange sur le master de studio Canal pour la scène où Ippolita, dans sa chambre, revit le sabbat de son ancêtre, et celle où le guérisseur tente d'exorciser cette même Ippolita.
Les suppléments, à présent. Quand des éditeurs comme René Chateau ou LCJ croient que l'intérêt d'un bonus se limite à celui de leur assurance automobile, d'autres (souvent moins fortunés) se démènent pour proposer à leur public des suppléments soignés.
Le deuxième module est animé par le réalisateur Christophe Gans (ex rédacteur en chef de la revue Starfix). Le metteur en scène effectue un tour d'horizon des divers genres cinématographiques abordés par Alberto De Martino, précisant que celui-ci était très prisé des producteurs, car il possédait un indéniable savoir faire, comme celui de mettre en valeur ses lieux de tournage. Les réflexions de Christophe Gans sont pertinentes quand il évoque la technique de De Martino, peu adepte du zoom, et exploitant à merveille l'espace, ce qui se traduit par une abondance de plans larges. Par contre, lorsque Gans cite quelques films dont le cinéaste italien s'est inspiré pour L'Antéchrist, il fait curieusement référence au Profondo rosso de Dario Argento (deux passages : celui de la promenade nocturne dans les rues de la ville impliquant Sinibaldi et Filippo d'un côté, Marcus Daly et Carlo de l'autre ; et celui des couloirs avec tantôt des rangées de statues, tantôt des alignements de miroirs). Autant la source d'inspiration envers L'Exorciste est manifeste, autant celle à Profondo rosso ne l'est pas, étant donné que le film de Dario Argento fut tourné quelques mois après L'Antéchrist.
Christophe Gans revient ensuite sur le casting, puis se livre à une fine analyse de la famille Oderisi (analyse également relatée par David Didelot avec justesse dans le premier bonus), avec notamment cette idée de la désagrégation de la cellule familiale.
Pour le dernier module, nous retrouvons Christophe Gans qui parle cette fois de la musique du film, et donc de ses auteurs. Il est bon de préciser que si le titre de ce bonus est "Nicolai et Morricone par Christophe Gans", ce dernier ne s'attarde pas sur Ennio Morricone, et préfère se consacrer à Bruno Nicolai, moins connu du grand public. Gans ne tarit pas d'éloges sur le compositeur, et ce n'est que justice. Il souligne d'ailleurs que sa musique sauva des films médiocres. En résumé, c'est à un panégyrique du compositeur auquel nous assistons, et nous acquiesçons sans sourciller, tant Bruno Nicolai a composé de magnifiques partitions.
Vous l'aurez compris, cette édition de "L'Antéchrist" a été réalisée avec beaucoup de soin. Le master de Studio Canal permet de voir ou revoir le film avec un oeil nouveau, tant les couleurs et les contrastes sont bien restitués, et en tout cas bien meilleurs que d'autres (voir le comparatif ci-dessous).
En rapport avec le dvd :
# La critique du film L'antéchrist
# Comparatif Le Chat qui Fume / Illusions Unlimited (Allemagne -Autriche) / Anchor Bay (USA) et New Line (Japon) :
Anchor Bay
#Les jaquettes des éditions mentionnées dans la fiche DVD :
Combo Blu-ray/DVD Allemagne - Autriche (Plusieurs jaquettes DVD ou BR différentes existent, certaines limitées à 100, 66 voire même 33 exemplaires !) :
Blu-ray Allemagne-Autriche :
DVD :
Blu-ray Suisse :
Blu-ray Espagne :
DVD Espagne :
DVD UK :
DVD Australie :
DVD Japon :
DVD USA :
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