[M] [Critique] Soudain le 22 mai - 2010

 
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Bigbonn
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MessagePosté le: Mar Mai 01, 2012 1:59 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Soudain le 22 mai - 2010 Répondre en citant

Fiche dvd -



Soudain le 22 mai – Blaq Out

Région : Zone 2 PAL

Editeur : Blaq Out
Pays : France

Sortie en salles en France : 7 décembre 2011.
Sortie dvd : 2 mai 2012

Durée : film : 1h28.
Image : 1.85 - 16/9e compatible 4/3)
Audio : version originale flamande en Dolby Stéréo 2.0 et Dolby Digital 5.1
Sous-titres : français et français pour sourds et malentendants.

Bonus :
- Entretien avec Koen Mortier (23 minutes).
- Making-of de l’explosion (20 minutes)
- Clip « Coming Home » de The Bony King of Nowhere.
- Ana Temnei (court-métrage de Koen Mortier, 9 minutes).
- A Hard Days Work (court-métrage de Koen Mortier, 12 minutes).
- Bandes-annonces: Ex Drummer, Mutantes (feminism porno punk), Piscine sans eau, Le soldat dieu.



Commentaire : Voilà une très belle sortie signée Blaq Out pour un film qui le mérite, Soudain le 22 mai, réalisé par le Belge et barré Koen Mortier (Ex Drummer) et tournant autour d’un attentat, de ses victimes et du sentiment de culpabilité. Lorsque tout s’effondre, Sam, le vigile du centre commercial visé tente d’abord de sauver les blessés mais finit par s’enfuir avant de faire d’étranges rencontres qui le ramèneront sur les lieux du carnage, dans une ambiance mêlant réalisme et fantastique. Apre et rude, et comment pourrait-il en être autrement étant donné le sujet, c’est aussi et d’abord une plongée dans l’âme humaine et ses tourments magnifiquement filmée.



Côté bonus, on est gâté avec, tout d’abord, un entretien avec Koen Mortier, qui revient sur son parcours avant d’aboutir à la réalisation d’Ex Drummer puis de Soudain le 22 mai. Retour aussi sur la façon dont a évolué son projet, ses choix de musiques, l’intervention de celles-ci pour définir l’atmosphère à créer, ses rencontres avec les acteurs, ses projets et ses courts-métrages.



Ana Temnei et A Hard Days Work, deux de ses courts, font d’ailleurs aussi partie des bonus et permettent de découvrir ses débuts au cinéma, tout comme la bande-annonce du trash Ex Drummer qui nous donne 7 raisons de ne pas aller voir ce film (Koen Mortier, dans son entretien, précise d’ailleurs qu’il ne voulait pas refaire un second Ex Drummer ou suivre la même voie mais bel et bien changer d’atmosphère, ce qu’il a fait avec Soudain le 22 mai).



Enfin, cerise (piégée) sur le gâteau, le making of de l’explosion revient sur le tournage parfois difficile de l’attentat et son impact sur les personnages principaux du film présents dans la galerie commerciale à ce moment précis. Très peu d’effets en post-production mais l’essentiel sur le tournage directement, avec un minutage forcément précis et des précautions indispensables, pour les acteurs (matelas de réception par exemple) comme pour l’équipe. Le tout pour un résultat final dans le film soufflant et particulièrement réussi.



Du très bon travail, donc, de la part d’un éditeur sérieux qui nous a habitués à la qualité de ses éditions. Quand, en plus, le film est très intéressant, que peut-on demander de plus ?





Dernière édition par Bigbonn le Mer Mai 02, 2012 7:31 am; édité 2 fois
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sigtuna
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MessagePosté le: Mar Mai 01, 2012 4:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une critique du film est elle prévu ?
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Bigbonn
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MessagePosté le: Mar Mai 01, 2012 8:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sigtuna a écrit:
Une critique du film est elle prévu ?

négrier! :bazook:
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Bigbonn
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MessagePosté le: Mar Mai 01, 2012 8:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Soudain le 22 mai
(22 mei)

Belgique - 2010
Genre : drame, fantastique, belgeploitation.
Réalisation : Koen Mortier.
Avec : Sam Louwyck, Titus De Voogdt, Jan Hammenecker, Norman Baert, Wim Willaert, Barbara Callewaert, Gunter Lamoot, Steffi Peeters.

7h30, le 22 mai. Sam n’est pas encore sorti de son lit qu’il allume une cigarette pour tirer quelques bouffées. Puis, sans même prendre le temps de déjeuner, il enfile un falzar et va se laver les dents, avant de tirer une nouvelle taffe sur sa clope. Comme tout Belge partant travailler à la journée et ne roulant pas sur l’or, il se prépare un casse-croûte qu’il range dans sa boite à tartines et place dans un sac, accompagné d’un thermos de café. Enfin, il sort de chez lui. Et les bruits du quotidien qui, seuls, l’accompagnaient, se retrouvent alors accompagnés de musique, un peu comme si son intérieur en était privé.
Il parcourt les longues coursives de son immeuble, prend l’ascenseur, remonte une rue, prend un bus, déambule encore avant de plonger dans les sous-sols d’une galerie commerciale, d’y traverser un long couloir puis d’entrer dans une salle, de saluer un collègue sans chaleur, de se rendre au vestiaire et de prendre dans son casier un uniforme de service très basique (une veste et une cravate), avant de se poster devant l’entrée pour entamer une nouvelle journée qu’on imagine assez peu exaltante.
Des clients entrent, un livreur cherche la boutique de cuir Samdam, un autre cherche une certaine Sandra Lauwaert de la boutique Bijou, ou Bisou, il ne sait pas trop, Sam donne ces renseignements et continue de regarder passer les clients d’un œil morne lorsque, soudain, c’est l’explosion.

Puis le silence. Lourd, à peine ponctué de la toux rauque de Sam pris à la gorge par la fumée. Ensuite ce sont les cris, et Sam qui s’engouffre dans la galerie, dans un brouillard opaque de poussière et de gravats, à la recherche de blessés. Souffrance indicible, douleurs, Sam en secourt un puis un second, les gémissements se poursuivent, les visages à peine entrevus dans l’obscurité grimacent de douleurs, cris, hurlements, craquements sinistres et un mur s’abat tout à coup sur un autre secouriste improvisé devant les yeux de Sam, qui panique et s’enfuit. La musique reprend, qui s’était arrêtée avec sa prise de service, et accompagne sa course éperdue au hasard des rues, avant qu’il ne finisse par s’écrouler sur les pavés de la chaussée et de faire une première rencontre étonnante.
Une femme. Qui lui parle comme si elle le connaissait, qui lui parle de l’attentat, qui lui parle d’elle, de son mari et de leur enfant, qui l’accuse de n’avoir rien fait alors que le terroriste était repérable entre tous, la preuve en est qu’il la visite en rêve, qu’elle savait qu’il incarnait le mal et que lui n’a rien fait, impuissant à remplir son rôle d’agent de sécurité, la sécurité des clients, justement.

Déstabilisé, Sam rencontre ensuite Norman, le livreur, qui lui aussi revient sur ce qui s’est passé, qui lui aussi l’accuse, qui lui aussi lui dit d’agir, comme s’il pouvait encore renverser le cours des choses. A moins qu’il ne soit lui-même l’auteur de l’attentat, comme pourrait le faire croire cette nouvelle séquence où le jeune à capuche qu’on a jusqu’à présent identifié comme étant le terroriste le félicite pour ce qu’il a fait, pour son courage, et lui dit qu’il n’a rien à regretter. Et dans la fuite de Sam dans des rues toujours vides, des stations de métro et des parkings déserts, des immeubles sans locataires et ses retours épisodiques à la galerie commerciale, toujours ces rencontres avec ceux qui ont vécu l’attentat, qui l’ont subi, qui en ont été les victimes, tout comme lui.

Qui sont exactement tous ces gens ? Steffi, la mère à la poussette et Norman, déjà évoqués, mais aussi Gunter, le photographe, Jan, le policier, Wim le client amoureux de Sandra, la vendeuse de chez Bisou, et qui se branle dans ses cabines d’essayage ? Pourquoi viennent-ils tous voir Sam et pourquoi le poursuivent-ils, comme s’il était coupable de ce qui est arrivé ? Pourquoi apparaissent-ils au détour d’un train vide de passagers, au coin d’une rue déserte, dans un terrain vague ? Si Sam est perdu dans une ville à l’abandon, le spectateur ne l’est pas moins, pendant un certain temps tout au moins, le temps de se faire sa propre idée sur ce qu’il voit et sur les personnages croisés. Petit à petit, les contours d’un monde parallèle, comme double survivant de l’anéanti, se précisent, plongeant le film d’un réalisme crû dans un fantastique de plus en plus oppressant de par l’impuissance qu’il confirme : quelles qu’en soient les causes et quels qu’en soient les conséquences, rien ne pourra empêcher Nico De Geest de commettre son crime et d’appuyer sur le bouton qui déclenchera l’explosion de sa ceinture piégée.

Pour son second film, après le trash Ex Drummer (à la réputation telle en tout cas, car je ne l’ai pas vu), Koen Mortier s’attaque à un sujet difficile et contemporain à la fois : les attentats terroristes. Et, plutôt que d’axer son film sur le coupable, aux motivations assez absurdes (c’est d’ailleurs la plus grande faiblesse du scénario, peut-être voulue pour souligner le côté dérisoire de ce qui peut motiver un attentat suicide), il choisit de placer devant sa caméra les victimes et d’interroger le sentiment de culpabilité que tout un chacun peut éprouver à un moment ou à un autre, notamment en situation de crise (j’aurais peut-être pu faire ceci, j’aurais peut-être dû dire cela, si j’avais su ce qui allait arriver, j’aurais donné moins d’importance à certaines choses, et plus à d’autres...).
Plongés dans ce maelstrom qui les engloutit et les réunit bien malgré eux, ses personnages se débattent dans un entre-deux fait de retours en arrière, de visions du passé, d’actes manqués ou de paroles inutiles et parfois blessantes. Le réalisateur les bouscule comme il bouscule le spectateur, se servant de l’attentat terroriste pour rappeler à quel point la vie est fragile et redonner à chacun une humanité qui pouvait s’être étiolée. A cet égard, il n’est pas innocent de voir que le Sam solitaire et isolé du début (chez lui mais même au boulot), se met à renouer un contact avec d’autres, à éprouver des sentiments, à revivre en quelque sorte, suite à l’explosion.
A la fois grave, étrange et fantastique, empreint d’humanité, Soudain le 22 mai bénéficie aussi du savoir-faire technique de son auteur. Ayant bâti son projet avec la musique déjà choisie, il filme un quotidien urbain rude et désolé, suivant très souvent Sam ou les autres dans leurs déambulations, faisant penser fortement à Alan Clarke et à Elephant en particulier. Volontairement ou non, la filiation avec le cinéaste anglais est d’autant plus évidente que nombre de séquences sont tournées à la steadicam, permettant une fluidité convenant parfaitement aux errances que le récit retranscrit. La différence se jouera plutôt au niveau des chemins suivis, très réalistes chez Clarke, ici beaucoup plus oniriques. Quoi qu’il en soit, un film à voir pour son âpreté et sa sécheresse d’une part, contrebalancée par un lyrisme presque indécent d’autre part, dans le final notamment, où l’attentat une fois de plus revisité démontre, si c’était nécessaire, la fascination que peuvent exercer de telles images sur nous, surtout lorsqu’elles sont accompagnées, comme ici, de la musique et du chant de The Bony King of Nowhere.
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Candyman
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MessagePosté le: Ven Mai 04, 2012 2:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Qu'il est dommage que tu n'aies pas eu la patience d'attendre le 22 mai, justement, pour nous faire part de ton texte...
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mallox
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MessagePosté le: Ven Mai 04, 2012 2:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est hélas pas une question de patience. Je pense pas être le seul à m'être fait la réflexion que du 2 au 22 mai, y avait pas loin, et que l'éditeur aurait peut-être dû saisir l'opportunité de la date. Bref, en fait Bigbonn a juste fait au mieux pour coller avec la sortie du film en dvd.
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Bigbonn
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MessagePosté le: Ven Mai 04, 2012 4:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

oui, en fait, j'aurais bien attendu mais vu que l'éditeur le sortait, c'était plus logique de coller avec cette sortie.

par rapport à ça, dans l'entretien en bonus, Koen Mortier, le réalisteur dit d'ailleurs qu'il avait l'intention aussi de le sortir un 2 mai en salles mais que finalement, la production et la réalisation ayant pris plus de temps, la sortie avait eu lieu plus tard dans l'année.
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MessagePosté le: Lun Mai 21, 2012 3:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Assez déçu pour ma part, bien que je reconnaisse certaines qualités au film. Mais c'est long, trop long par rapport au traitement du sujet, qui aurait gagné dans un format moyen métrage. Comme dit par Bigbonn, les motivations du terroriste sont à la limite du ridicule, mais bon. Par contre, la structure intégrant au fur et à mesure chacun des protagonistes, et permettant d'apprendre dans quelles circonstances ils ont été amenés à se rendre au centre commercial est plutôt bien foutue. La partie la plus réussie demeure sans conteste l'explosion, spectaculaire et réaliste.
Par contre, on devine assez vite de quoi il retourne bien avant la fin du film.
Résultat mi-figue mi-raisin, donc, pour une oeuvre intéressante mais beaucoup trop statique.
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MessagePosté le: Dim Aoû 12, 2012 11:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, va falloir que je le réessaie celui-ci. Impossible de le regarder hier aprem, pour cause de reflet et de contre-jour. J'ai donc arrêté au bout de 10/15 minutes juste après l'explosion. Avant je voyais du noir, après que du blanc.
Le pire c'est que j'ai essayé pas mal de films ensuite, tous passaient bien, sauf celui-ci, avec une teinte tellement grisâtre/beige qu'on se voit dedans ! frank_PDT_16
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