[M] [Critique] Incubus

[The Omega Man]

The Incubus / Incubus
Canada. 1981. Guardian Trust/Mark
Producteurs : John M. Eckert & Mark Boyman
Réalisateur : John Hough
Scénario : George Franklin d'aprés le roman de Ray Russell,
Dir. Photo : Albert J. Dunk, Musique : Stanley Myers,
Décors : Ted Watkins, SFX : Colin Chilvers,
Maquillage SFX : Maureen Sweeney (Incubus Design - Les Edwards)

[img]http://www.psychovision.net/films/images/jmovies/img_pictures/incubus.jpg][/img]

Cast:
John Cassavetes (Dr Sam Cordell), John Ireland (Hank Wolden), Kerrie Keane (Laura Kincaid), Erin Flannery (Jenny Cordell), Duncan McIntosh (Tim Galen), Wendy Hughes (Agatha Galen)


Une petite ville américaine est frappée par une série de viols particulièrement étranges et brutaux. Un médecin et une journaliste mènent l'enquête, leur soupçon se porte sur le jeune Tim, sujet à d'étranges cauchemars.



Un peu de culture :
Un incube est un démon à l'apparence masculine qui abuse des femmes endormies .
Son pendant féminin est le succube.
Le mot « incube » vient du latin et désigne « ce qui se couche dessus ».
La « succube » est celle qui se couche dessous.

Sortit en pleine vague « gore » ce film se distingue des autres productions de l’époque en privilégiant une angoisse diffuse aux dépens d’un déferlement d’effets sanglants et racoleurs. En confiant la réalisation à John Hough (Twins of Evil, The Legend of the Hell House, Howling IV, Biggles,...) un de ces solides réalisateurs anglais qui ont fait la réputation et le style du cinéma de genre « so british » (la plupart s’étant formé à la télévision anglaise en travaillant sur la mythique série « The Avengers/Chapeau melon & Bottes de Cuir »), les producteurs semblent avoir fait un choix osé et judicieux, en effet le savoir faire et l’expérience du réalisateur vont permettre d’éviter l’écueil du scabreux et du voyeurisme qu’aurais put entraîner un tel sujet. Préférant la suggestion et le suspense à l’horreur démonstrative, il signe un film soigné ou sa maîtrise cinématographique fait merveille. L’utilisation a bon escient d’une camera subjective soutenue par un sens du cadrage typique et quelques trouvailles visuelles particulièrement réussies vont lui permettre de renforcer l’impact et la violence des scènes chocs sans jamais trop en montrer (ex: la bibliothécaire écrasée contre la vitre, la fille dans la douche, le viol dans le cinéma). En fait la seule séquence réellement sanglante du film est le meurtre dans la grange (prélude à un double viol) d’ailleurs grandement exploitée sur le matériel publicitaire (voir certaines jaquettes vidéo!).



Ce parti pris de ne rien dévoilé va se révéler payant (mais sera aussi souvent reproché au film), le réalisateur réussit ainsi à créer une véritable ambiance de mystère et de terreur (voir même par moment carrément gothique !) renforcé par certains dialogues qui décrivent avec détail les atrocités commises sur les pauvres victimes. Utilisant le cavenas d’une enquête policière classique le scénario va nous mener au fur et à mesure des agressions et de l’accumulation de faits de plus en plus troublants (ex: quantité phénoménale de liquide séminal, couleur bizarre de ce dernier, force de l’agresseur,..) a soupçonner une cause surnaturel. Cette dernière étroitement reliée à des pratiques de sorcelleries dont ce sont rendu coupable certains habitants de la paisible localité dans le passé, le coupable n’étant pas la personne que l’on pouvait croire !
Contre toute attente John Hough a préférer un bon film à « l’ancienne » qui malgré certaines baisse de rythme et un monstre pas très réussit (heureusement il n’apparaît que lors du final), maintient un intérêt constant grâce à une intrigue un peu plus complexe que la moyenne des productions de l’époque en mélangeant épouvante, sorcellerie, malédiction !



Disponible en DVD zone 1, édité chez nous en K7 chez Sunset Video

[mallox]

putain, tu m'as volé mon film là?!
la fin est géniale ...
et puis John Hough avait fait un autre sympathique " maison du diable" avec roddy mcdowell, que tu cites du reste.

sinon, il y a un autre "incubus" tourné en ésperanto, de Leslie Stevens en 1965, et avec William Shatner ....
Je dis ça pour pas confondre.
_________________

[The Omega Man]

:timide: Désolé de t'avoir coupé l'herbe sous le pied !

[xawa]

elle rend bien hommage au film ta critique

C'est le premier film d'horreur que j'aurais du voir vers 6 ans , mes voisins voulaient me le montrer , mais la fille qui me gardait avait refusé , et pour cause elle avait vu le film , son petit copain etant un collectionneur acharné ! Nostalgie !

[mallox]

[Bigbonn]

Bonne critique en effet.
Du coup, la liste de films à voir s'allonge encore un peu...

Il y a juste cette phrase, néanmoins, qui me semble se contredire:

[mallox]

Allez, on va comprendre "aux dépends" .....
un p'tit edit, et hop, critique parfaite.
et je sais de quoi je parle pour les phrases qui se mordent la queue...
_________________

[The Omega Man]

Merci à l'équipe, suivant le conseil de mallox j'ai corrigé le texte !
Et ça sonne tout de suite mieux en effet !

[Throma]

Grand petit film de terreur avec un Cassavetes presqu'aussi effrayant que l'incube/succube et qui doit l'efficacité de ses nombreuses séquences flippantes au fait que la créature n'est jamais vraiment montrée (sauf lors d'un passage mais c'est très bref).
La scène où la blonde est "happée" dans les chiottes m'avait traumatisé lorsque, jeunot, j'avais vu cet extrait dans une emission sur le cinema d'horreur présentée par Marc Toesca.
Et la fin, effectivement, inoubliable.
_________________
http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma

[Abronsius]

Bon ben c'est décidé : dès que j'en ai fini avec cette purge de THEMROC je me revois cet INCUBUS unanimement apprécié