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Parmi les deux "shockers" de Craven , vous etes plutot ? |
La derniere maison sur la gauche |
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31% |
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La colline a des yeux |
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68% |
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Total des votes : 16 |
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Auteur |
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Walter Paisley 99 % irradié


Inscrit le: 27 Nov 2004 Messages: 1332 Localisation: Place du Colonel Fabien
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Posté le: Lun Mai 14, 2007 8:07 pm Sujet du message: |
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Oui, en fait je comprend ce que tu veux dire, mais ce qu'il y a surtout, c'est qu'on a pas tout à fait la même vision de La Dernière sur la Gauche. C'est vrai que personnellement, je vois la rencontre entre les filles et le fils de Krug que comme un moyen pour amener le vrai sujet de ce qui interesse Craven : réduire toute une génération bourrée d'idéaux au néant, la détruire avec le plus de fracas possible.
C'est vrai que quand on se penche un peu plus sur ce moyen et qu'on ne regarde en temps qu'autre chose, on peut y voir la recherche d'emmerdes et la mise en garde contre les "voyoux" (qui comme chacun sait sont les "racailles" des années 70). Mais d'une part ça n'exclue pas forcément que ces chercheuses d'emmerdes soient innocentes. Quand on se met de leur point de vue, rien ne peut être vraiment méchant. Dans l'intro du film, Mari dit à ses parents qu'elle va voir un groupe de rock en concert, ils lui demandent si ce n'est pas ce même groupe de rock qui décapite des poulets sur scène, ce à quoi elle répond "ce n'est arrivé qu'une fois" (possible référence à Alice Cooper, qui à la fin des années 60 joua dans des concerts "peace" avec Lennon et Ono, et qui durant l'un d'eux balanca un poulet dans la foule -et c'est celle-ci qui demembra le gallinacé, ce qui, tordu par la presse, aboutit à la généralisation d'une rumeur comme quoi "Alice Cooper décapite des poulets avec les dents"- ). Je trouve que c'est assez symptomatique de leur façon de tout prendre avec désinvolture. Même chose pour le fils Krug, dont le "look potentiellement dealer" dont tu parles ne les effraie pas, et pour cause : dans leur culture, non seulement elles ont confiance, mais en plus c'est plutôt dans leur ton, ça, le style "marginaux" (je renvoie encore une fois à leur groupe de rock de prédilection, ceux qui décapitent des poulets, à propos desquels elles se demandent -question typiquement ado- si ils seraient bon au lit).
Le cas Charles Manson, que tu évoques avec justesse, d'ailleurs, entre clairement dans l'optique de Craven, et ce n'est finalement qu'une autre version de Manson que représentent nos vilains sadiques. D'ailleurs après tout, le film a été réalisé en 72 et le procès Manson -qui fut très médiatisé- date de 70 pour un verdict en janvier 71. Craven est pile dans l'actualité, et il ne fait que retranscrire avec vigueur ce qu'il voit. La culture hippie était en train de s'écrouler (mais elle n'était tout de même pas tout à fait par terre -il faut attendre le retour des soldats du Vietnam ainsi que le passage des éléments culturels hippies, à la base marginaux, dans la norme culturelle, ce qui du coup lui fit perdre tout son sens). Les deux filles semblent en être inconscientes, et je pense que ce n'est pas un hasard que Mari soit une bourgeoise vivant dans une bulle dorée en pleine nature, loin de la ville, et qu'elle soit la plus faible des deux filles.
Maintenant, le cas des dealers : tous les gars louches semblent effectivement être condamnés par Craven. Mais dans le cas du fils de Krug, on ne peut pas dire que ca soit réllement un mauvais bougre. Son père s'était assuré de le garder auprès de lui en l'ayant rendu toxico. Quand à Krug et Weasel, les vrais bandits, eux, ils ne se montrent pas. C'est le fils qui a la tâche de ramener des filles, c'est lui qui reste planté dans la rue, c'est clairement leur larbin. Malgré tout je me rend compte des failles de mon analyse du truc, après tout il n'était pas obligé de les ramener, les filles (il les envoie même chier, au tout début). Faudrait que je revoie le film et que je fasse gaffe aux motivations qui le poussent à ramener les deux filles (chose à laquelle j'avais pas fait attention, rapport à ce que je disais plus haut, sur le "moyen d'arriver au sujet").
Quand à la femme, elle, c'est un peu pareil : c'est une nympho, elle ne s'oppose pas à Krug ni à Weasel, mais elle semble aussi moins violente qu'eux (il me semble même qu'au moment où Phyllis se fait rattraper après sa fuite, elle lui murmure " pourquoi t'as fait ça ? j'aurais pu t'aider"... ceci pendant que dans le même temps, le fils Krug se laisse persuader par Mari de fuire avec elle). On pourra reprocher à Craven d'avoir pris deux éléments un peu gros, à savoir un jeune paumé et une femme relativement sensible quand on lui met sous les yeux ldes humiliations pareil ("oui, ça c'est une grossière erreur", dira le Mallox que tu traumatises à longueur de visites sur le forum), mais le fait est là : Craven donne des raisons d'ordre personnelles et sociales à différents membres des de son groupe de méchants. Le fils Krug et la femme Krug ne sont pas nés comme çà (tiens donc, ça me rappelle une polémique toute récente), ils se sont plutôt fait entrainés par Krug et Weasel, figures centrales qui soit se cache soit apparaissent sous un bon jour (quand ils arrivent chez les parents de Mari, ils présentent bien, ils se sont lavés, tandis que le fils Krug est en manque).
Citation: | Il m'est avis, mais je peux tout aussi bien me tromper, que la Maison, sorti en 1972, contribue plus à susciter la peur des marginaux qu'à l'apaiser. |
Ca me permet de conclure sur le sujet de la Maison : en fait t'as raison, on ne peut pas dire le contraire. Mais Craven va au delà de cette peur et l'analyse comme il faut (notamment en placant les marginaux et les bons bourgeois sur le même plan dans la deuxième partie).
Pour La Colline a des yeux, maintenant, faudrait que je le revois aussi, mais comme ça, je dirais que le devenir de la famille "Mie-de-Pain" (que nous appelerons la "famille Lenzi", rien que pour emmerder Xawa et en hommage aux visages tordus de nombre d'acteurs de polars italiens ) est tout aussi imputable à la société lisse et proprette : si je me souviens bien, Papa Jupitumberto s'est fait remarqué dès sa naissance, avec la mort de sa mère, le coup de la maison brulée etc. On l'a alors condamné à vivre dans le désert, et peut-être peut on croire qu'il n'aurait pas fondé sa propre famille de dégénérés à lui si il n'avait pas été traité ainsi à cause du renoncement de son père à lui). Il est le fils d'une conception morale, et avec la famille qui se paume dans le désert et qui elle aussi se révélera bestiale, j'ai l'impression que Craven a bouclé la boucle, et a démontré que ces personnages "normaux" en terme de règles sociales ne sont en réalité pas plus normaux face à leurs instints que ne l'est la famille "Lenzi". Comme à la fin de La Dernière Maison (mais la deuxième partie de celui-ci est à mon sens moins interessante que la première), peut-être en encore plus radical : Craven démontre que tout se vaut, que rien n'est sage. Assez pessimiste, comme truc.
Pour le coup du patriarche qui décide contre l'avis de sa famille de prendre le raccourcis dans le désert, c'est peut-être déjà un symptome des vieux instincts bestiaux et claniques qui vont ressurgir plus tard (mais je pense que c'est surtout encore un moyen pour aller au but !).
princesse.rosebonbon a écrit: | Cependant, à la différence par exemple d'un Délivrance, une fois le massacre passé, le générique arrive sans que les héros ne se posent de questions sur leur geste. |
Oui mais du coup c'est nous qui nous en posons, et c'est finalement pas plus mal, de laisser des fins ouvertes, comme ça, je trouve. |
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princesse.rosebonbon Stade de décomposition


Inscrit le: 22 Aoû 2005 Messages: 2027 Localisation: variable
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Posté le: Mar Mai 15, 2007 9:01 am Sujet du message: |
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fiou on rentre vraiment dans les détails!
je crains de ne pouvoir continuer ce débat, ma foi fort intéressant, sans revoir les films
...et j'avoue que je préfère me réserver ce genre de discussions de geeks pour des films qui me plaisent vraiment
k.o. par forfait !
ps: mallox il faut le secouer un peu de temps en temps, sinon la pulpe elle reste en bas!  |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Mar Mai 15, 2007 9:16 am Sujet du message: |
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princesse.rosebonbon a écrit: | ps: mallox il faut le secouer un peu de temps en temps, sinon la pulpe elle reste en bas!  |
qué? Il faut secouer Walter?
Comprends rien - quel rapport avec ce débat que j'ai d'ailleurs abandonné pour cause de vision trop ancienne de ces deux films là? Mais que viens-je faire là-dedans?
Ma pulpe doit être bien en bas à cette heure...
(par contre, c'est vrai que Walter t'as mise K.O, pulpeuse princesse ! )
(faut dire que le Walter a l'air de dormir avec les Wes Craven pour avoir autant d'arguments et surtout aussi précis! )
De là à le traiter de geek, quand même ! (et j'aime pas mettre de l'huile sur le feu ! ).
(mp?)
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ah tiens, je fais un edit, je me disais aussi que pour que la princesse sorte ça, ça ne venait pas du placard.... mais lire le pavé au Dr Paisley, je me l'était réservé pour plus tard j'avoue...
Walter Paisley a écrit: | ("oui, ça c'est une grossière erreur", dira le Mallox que tu traumatises à longueur de visites sur le forum) |
Alors là tu crois pas si bien dire! je me transforme en teckel tremblotant, petit chien-chien à sa mémère, dès que je vois la harpie arriver avec son dico ! Elle va finir par me mettre en dépression grave bernardette pivote...
bientôt j'arriverai même plus à aligner 2 mots corrects si ce harcèlement syntaxique ne cesse pas. Déjà qu'il dure depuis que je la connais !
Mais bon, on va dire que c'est mon lot... et j'aime bien princesse rose.bonbon quand même (même si c'est une sacrée chieuse) - En fait je la soupçonne réellement parfois de chercher fessée virtuelle, et je suis assez flatté finalement qu'elle la cherche chez ce bon mallox. :happy:
Princesse, c'est bon, tu peux revenir, j'ai le martinet !  _________________
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Dim Mai 20, 2007 2:50 pm Sujet du message: |
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Propos recueillis ce jour dans ma boîte mail d'une personne préférant rester anonyme, on le comprend! :
"En parlant de grotesque, j'ai vu aussi La dernière maison sur la gauche. Navrant, vraiment. Là, on peut largement parler de grotesque dans l'utilisation d'un humour grotesque, dans des scènes proche du slapstick, mais au final, encore plus proche de Sherif fait moi peur (la série). Ca ne prend pas, ça ne marche pas. Et quand à la prétendue horreur de la situation, tout se dégonfle comme un ballon mal gonflé. On aurait dit que c'était filmé par un John Waters qui ne s'assume plus.. Ou qui veut faire un film sérieux.. A ce propos, les films de Waters, de cette époque là, sont bien plus terrifiants ! Avec un humour tranchant comme une nouvelle lame de rasoir et des situations vraiment effrayantes pour le coup.. Je pense à Desperate Living ou Female Trouble. A coté de ce film, le pauvre Wes Craven ne tient pas la route une seconde. Donc, très déçu de voir ce tout petit film, pas bien méchant ni bien terrible, dont j'ai entendu vanté les louanges pendant toute ces années. Je préfère de très très loin La maison au fond du parc, qui au niveau du constat social, ou appelons ça comme on veut, est beaucoup plus fort. "
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Walter Paisley 99 % irradié


Inscrit le: 27 Nov 2004 Messages: 1332 Localisation: Place du Colonel Fabien
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Posté le: Dim Mai 20, 2007 2:54 pm Sujet du message: |
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La pour le coup je ne pourrai même pas débattre avec lui, puisque je n'ai vu strictement aucun des films qu'il cite.  |
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Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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Posté le: Dim Mai 20, 2007 3:17 pm Sujet du message: |
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Ne pas aimer La derniere maison sur la gauche, soit.
Par contre, lui preferer le Deodato, y'a comme un malaise.
il a raison de rester anonyme, le tomak  _________________ http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Dim Mai 20, 2007 3:42 pm Sujet du message: |
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(je l'attendais). J'en pense pas moins...
Pas contre, pour la comparaison avec John Waters, je trouve ça plutôt judicieux. _________________
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flint Super héros Toxic


Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Dim Mai 20, 2007 5:31 pm Sujet du message: |
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Eh bien moi, je trouve que comparer "La Dernière Maison sur la Gauche" et "Desperate Living" ou "Female Trouble" ne rime à rien. J'ai vu les John Waters première époque, incluant "Pink Flamingos" et "Multiple Maniacs". Avec Waters, on entre dans le cadre de la satire sociale, alors qu'avec Craven on est simplement dans l'exagération du comportement. Si on peut éventuellement parler d'outrance pour les deux réalisateurs, elle se confine à l'horreur pour Craven, et bien plus dans la comédie pour Waters.
Tu reçois de drôles de messages, mallox...  |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Dim Mai 20, 2007 6:10 pm Sujet du message: |
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flint a écrit: | Avec Waters, on entre dans le cadre de la satire sociale, alors qu'avec Craven on est simplement dans l'exagération du comportement... |
Ben, l'exagération comportementale peut justement se rapprocher de la satire sociale. non?
Moi, faudrait que je le revoie pour bien en parler. Seul problème en fait, j'en garde pas un souvenir suffisamment bon pour avoir envie. Pourtant, c'est l'un de mes premier grand choc de video club - ce côté "sherif fais moi peur" m'avait assez thromatisé en même temps que laisser perplexe...
Le fait est que j'ai gardé en mémoire durant des années ce film, qui ne doit pas être si mauavis pour rester en tête de la sorte.
Voui, je reçois de bien curieux mails , mais la personne est intéressante, même si je suis pas toujours d'accord ) (c'est un anti Martino ! Enfin il trouve l'alliance invisible que je lui ai refilé, crétin, pareil pour Torso... un vrai pote quoi ! )
Tiens, ça me fait penser qu'il faut absolument que je remanie ma critique de "La Queue du Scorpion" . C'était mon premier Martino-Giallo, et je dois dire que dedans il y a des choses qui ne me plaisent pas du tout, et avec lequel je suis en total désaccord aujourd'hui... _________________
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Sinok 10% irradié


Inscrit le: 05 Juil 2007 Messages: 84 Localisation: Paris 11ème... Voltaire!
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Posté le: Mar Juil 31, 2007 10:41 am Sujet du message: |
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héhéhé...
Je sais que j'arrive comme un cheveu sur la soupe, ou disons comme un Fulci dans un Lenzi , mais il est inutile, je crois, de faire part de mon vote au vu de l'avatar que j'arbore...
Cependant, j'insiste en disant que La colline a des yeux est fort ennuyeux tout de même, ou disons, n'a que très mal supporté le poids des ans, alors que La dernière Maison sur la gauche me procure toujours de furieuses démangeaisons rectales... c'est donc un tres bon film!
J'aime beaucoup la vision de Walter sur le film et sans rentrer dans les details d'une analyse qui sera forcement inferieure, je dirais que La Maison est bien plus extreme et "credible" que la Colline, qui a tout de mêm e quelques bons côtés je l'admets... puisqu'on parlait de la derniere maison sur la gauche, est-ce que l'un d'entre vous a pu se taper le four qu'est "Chaos", remake de ce film fait par un catcheur à lentilles blanches et qui a copié le film en refusant de parler de remake...
C'est quand meme "the most brutal movie ever made"
et a voir la tête du real
Alors, qui a vu ce truc???
Sinok _________________ "Et le voilà qui s'envole ... Un des prototypes personnels de Dieu, un mutant à l'énergie dense, jamais conçu pour la production en série, trop bizarre pour vivre, et trop rare pour mourir..." |
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