Hommage à Luc Merenda !

[Bastien]

Flint, Mallox et moi voulions vous faire une bonne surprise en ce qui concerne Luc Merenda.
Mille fois hélas, celà n'a pas été possible.
Voici une première partie du rédactionnel qui aurait du étoffer l'évènement, la suite sera diffusée sur mon blog cette semaine.



1ère partie

Luc Merenda ne demeure pas connu du grand public français, je le déplore. Il a pourtant tourné quelques bons films, je vous en présenterai deux cette semaine, et son jeu s’est réellement amélioré avec les années. Toutefois, sa carrière demeure assez singulière et elle mérite d’être évoquée, mais surtout d’être célébrée à juste titre.

Luc Merenda demeure paradoxalement plus connu en Italie qu’en France. Il est vrai que cet acteur, née en 1943 à Nogent-le-Roi, a eu un parcours réellement intéressant avant d’entrer dans le cinéma. Il a en effet beaucoup versé dans les arts martiaux puis la boxe, ce qui est en soi un apprentissage fort rigoureux. En 1967, il ambitionne de jouer dans le cinéma ou le théâtre. Il œuvre pour débuter comme photo modèle, il est vrai que Luc a beaucoup de prestance, et il réussit à forcer quelques portes pour commencer à tourner en 1970.

Luc Merenda décroche quand même le rôle titre de OSS 117 ne prend pas de vacances. La série des OSS 117 a connu quelques beaux succès dans les années 60 sous la caméra de André Hunebelle (les Fantomas) et elle a connu quelques interprètes, dont Kevin Matthews. Il s’agit d’une tentative afin de relancer la série, qui a rencontré un véritable succès public en France. IL est vrai que la mode de cette moitié des années 60 demeure au James Bond, qui a engendré une pléthore de productions, quelques bonnes mais surtout beaucoup d’indigentes. Le film demeure hélas assez mauvais, la faute a une réalisation qui elle manque de souffle et à un script assez confus.

Luc Merenda se rend à Rome pour les vacances en 1971, et la chance se renouvelle puisqu’il demeure une fois encore remarqué et, tout en continuant sa carrière de photo modèle, il s’installe en Italie tout en intégrant le circuit. Justement, il est managé par une grosse agence de casting et il intègre le générique de quelques films destinés à remporter quelques succès commerciaux, dont notre fameux Torso.

Le film est une réussite, une œuvre matricielle même, et on retient le visage de Luc Merenda malgré un générique qui compte quelques beautés de premier plan. Luc Merenda commence à tourner frénétiquement, beaucoup pour le producteur Luciano Martino, qui surfe sur tous les genres à succès public, et Luc se retrouve sur les films d’actions policiers, les fameux poliziottesco.

Luc impose son personnage grâce à un jeu qui fonctionne davantage sur son magnétisme, sur sa présence. Il est relativement mutin, observe beaucoup et demeure assez souvent silencieux. Luc tournera parmi ce qui se fait de mieux dans le genre de l’époque avec deux grands réalisateurs. Il y aura Sergio Martino : Torso, La cité des jeux de hasard, la police accuse les services secrets accusent (excellent par ailleurs). Sergio Martino garde un assez bon souvenir de l’acteur.

Mais Luc Merenda aura tourné avec le maître du poliziottesco italien, Fernando Di Leo. Di Leo réalise des films qui s’intéressent à son époque, qui la scrute et en rend des œuvres didactiques et inspirées. Ainsi Luc sera le héros d’un petit chef d’œuvre, Salut les pourris, qu’aucun des films policier d’Alain Delon n’égalera en terme d’ingéniosité, de suspens ou encore de thématique. Luc et F.Di Léo tourneront encore, notamment dans Colère noire, mais selon Di.Leo lui-même, les budgets et les temps de tournage, toujours plus courts, pèseront sur le résultat final qui sera moins bon. Luc Merenda jouera quand même de manière décontractée dans l’intéressant film policier tirant vers la comédie, les amis de Nick Hasard. Fernando Di Leo, aujourd’hui décédé, disait de Luc qu’il fut un acteur volontaire et perfectionniste, toujours soucieux d’améliorer sa performance à l’écran. Un bel hommage de la part d’un grand maître du polar, que les critiques françaises ou italiennes ont bêtement boudé.

L’ère du film policier touche à sa fin. Avec lui le marasme économique touche de plein fouet la production de films populaires made in Italy. Seuls survivent les comédies sexy et les films de Bud Spencer et Terence Hill, des gros succès populaires que ce soit en Italie, en France et en Allemagne. Les temps sont durs pour tout ces acteurs qui ont tant tourné dans un registre assez semblable, dont le fameux Maurizio Merli, et Luc Merenda subit cette crise de plein fouet.

Il a quand même l’occasion de jouer dans le film de Tinto Brass, Action qui date de 1980. Il s'agit d'un film d'auteur qui permet à Luc de varrier de rôle. L'histoire de Action est celle d'.un acteur qui vit des aventures hautes en couleurs dans un parcours initiatique tel que l'on en trouve dans le cinéma italien (je pense à Fellini et sa cité des femmes). Luc ait eu la possibilité de jouer un personnage plus complexe et élaboré que d’habitude. Hélas, sa carrière italienne s'essouffle avec ce film, tout comme celle de ces nombreux collègues puisque le cinéma pomulaire s'effondre assez brutalement. Action montre les possiblités certaines de Luc dans un registre plus nuancé. Nul doute qu' il aurait pu faire de belles prestations si on lui avait laissé l'occasion. Certes il tournera encore deux comédies vers 1986/87, mais le cinéma demeure un dur métier et il rentre en France.

Pour ma part, je l’ai vu très jeune dans le feuilleton préféré des français dans les années 80, Chateauvallon. N’ayant pas revu la série depuis, je me souviens juste d’une scène où le personnage de Luc emballe celui de Chantal Nobel. La série a été un succès, mais hélas Luc Merenda n’en a pas profité, quel dommage ! Son dernier film date de 1992 et depuis, Luc s’est reconverti en antiquaire dans la région parisienne.

Eli Roth, fan de Torso, lui a rendu hommage en lui demandant de jouer dans un rôle bref au début du second Hostel, un film réellement malsain, éprouvant, à la thématique forte, quoique réussie. J’ai eu une grande surprise pour la prestation de Luc. Il apparaissait comme posé, serein, jouant avec une totale maîtrise, comme si son jeu d’acteur avait continué à se bonifier après toutes ces années. Une belle surprise, vraiment. Luc Merenda est maintenant antiquaire, il a eu une belle carrière, que je vous incite à découvrir, et il serait juste que cet acteur soit enfin reconnu et célébré dans son pays natal, la France.
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[Throma]

[flint]

[Throma]

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[flint]

Oui, effectivement, le dénommé Xander étant inscrit depuis juin de cette année, cette discussion est toute récente.
J'imagine qu'obtenir une interview n'est pas chose aisée, surtout lorsque l'on n'a pas d'appuis, de réseau de connaissances, que l'on n'est pas dans le milieu, etc...
(ce qui est mon cas, en plus d'habiter en province... :timide: ).

[mallox]

[Bastien]

Si le sympathique site confrère, pas adverse, nous décroche une interview alors tant mieux.

Mais questions étaient pas mal mais elles n'étaient pas définitive car ce devait être un travail en équipe avec Flint.

Je compte refaire un truc du même genre sur Franco GAsparri et ses 3 Mark.

En tout cas, cet article est principalement fait à l'attention de lecteurs novices qui ne connaissent pas Luc Merenda. Crois-moi, il y a un paquet !
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[mallox]

Bon j'ai relu à tête reposée. Reste quelques répétitions à changer ici et surtout pour ton Blog.
N'étant pas chez moi ces jours-ci, je n'ai pas ton mail/lettre qu'on lui a envoyé me souviens plus, mais elle était très bonne. C'est donc dommage.
Ceci dit, je comprends mieux maintenant pourquoi nous n'avons pas reçu de réponse.
D'abord il semble pris sur un tournage jusqu'à mi-août et puis aussi les dates avec quasi la même requête le concernant et en même temps, ça fait un peu copains qui se seraient passé le mot, et le Luc n'a peut-être pas forcément envie de voir débouler tous les forums les uns après les autres. On peut le relancer si le coeur t'en dit, on avait même évoqué la possibilité de l'appeler au téléphone avec Flint. Maintenant il est vrai que ça ferait un peu combat avec un autre forum, ce qui n'est bien sur pas le but du schmill et l'on peut même souhaiter bonne chance aux gens du club des monstres.

Question indiscrète tout de même Bastien: Ce serait pas un pote à toi sur club des monstres, ou n'en aurais-tu pas causé autour de toi à des gens spécialisés? C'est juste que je trouve la coïncidence et de la démarche et des dates (exactly les mêmes que j'ai en archive) pour le moins surprenante.

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tiens je remets tes (très bonnes) questions ici, voir si ça génère des compléments ou des remarques des gens d'ici et dès fois que ça se fasse tout de même un jour...

1) La nouvelle mouture d’Oss117 a été un succès. Qu’avez-vous éprouvé alors que vous étiez le dernier successeur en date au cinéma ? Quel est votre sentiment sur ce film qui marque vos débuts dans un rôle de premier plan ?

2) Après une participation à Soleil Rouge, il semble que Terence Young vous ai quelque peu aidé. Comment avez-vous réussi à percer dans des rôles de premier plan en Italie malgré la concurrence ?

3) Torso de Sergio Martino demeure une solide référence en ce qui concerne des films d’horreur à destination d’une audience adulte. Sergio Martino a déclaré que ce film a été conçu pour être un succès. Quel est votre sentiment sur ce film ? Que retenez-vous du tournage qui a vu sur le set une belle brochette de talents ? Avez-vous quelques souvenirs relatifs à votre compatriote française récemment décédée, Tina Aumont ?

4) Police parallèle en action ou La Polizia vuole giustizia jouit d’une excellente réputation. Le film demeure en quelque sorte le premier volet d’un diptyque sur les années de plomb en Italie, qui demeurent assez effrayantes. Pensez-vous que ce film est réussi et qu’il parvient à capturer l’essence de cette période si mouvementée ?

5) La police accuse, les services secrets tuent est l’autre volet de ce même diptyque. Il traite des troubles politiques qui se sont manifestés au sommet de l’Etat Italien. Quel est votre sentiment sur ce film ? Ne pensait-vous pas ironique que ce soit le cinéma, en l’occurrence le cinéma d’action et dit « populaire », qui soit le seul média ait osé dénoncer ces troubles majeurs ?

6) Sergio Martino est connu à la fois pour être un réalisateur à succès, mais aussi un cinéaste très rapide sur les tournages. Que pensez-vous de vos relations de travail ? Avez-vous des anecdotes ou des souvenirs plaisants de ces tournages ?

7) Fernando Di Leo souffre d’un manque de reconnaissance des critiques actuels. Nous opinons que son œuvre sera ultérieurement reconnue comme majeure dans son approche du polar (vous bénéficierez sûrement de cette reconnaissance).
Fernando Di Leo disait de vous que vous étiez un acteur toujours volontaire, qui ne rechigniait jamais à l’effort et que vous étiez toujours prêt à refaire une prise, pour améliorer la qualité du film. Que pensez-vous de ce grand réalisateur et comment qualifiez-vous votre collaboration ?


8) A notre sens, Salut les pourris ou il poliziotto e marcio demeure un chef d’œuvre du polar qui laisse un souvenir fort au spectateur, même longtemps après son visionage. S’agit-il de l’une de vos œuvres préférées ? La trouvez-vous audacieuse ?

9) Calibre Magnum pour l’inspecteur ou Napoli si rebella demeure à notre sens un film réussi grâce à une excellente mécanique en terme d'action même s’il n’a guère de propos. De plus, le film bénéficiait d’un solide casting dont vous, Enzo Cannavale, Alferdo Lastretti et la jeune Sonia Viviani qui n’a hélas pas connu une grande carrière malgré la présence qu’elle dégage à l’écran. Que pensez-vous de ce film ? Quel regard portez-vous sur son réalisateur qui s’est révélé doué sur un film d’action (après une série de comédies). Quel souvenirs gardez-vous des ces comédiens pré-cités ?

10) Le cinéma d’action ou policier italien semble s’être effondré subitement et les productions se sont fait rares. De votre point de vue, cela a-t-il été difficile ?

11) Vous avez tourné Action avec Tinto Brass qui demeure à la fois intéressant et picaresque. Vous vous montrez très à l’aise dans la comédie, que ce soit avant ce film ou après. Regrettez-vous d’avoir été classé trop vite dans le registre de super flic alors que vous êtes capable de tellement plus ?

12) Un nouveau bond dans votre carrière et on vous retrouve dans Châteauvallon. Nous sommes très étonnés que votre carrière française n’ait pas davantage bénéficié de ce succès majeur de la télévision française (phénomène fréquent à la télévision italienne mais exceptionnel chez nous) ?

13) Nous avons eu le grand plaisir de vous revoir dans une trop courte séquence au tout début d’Hostel 2. Il semble qu’Elie Roth soit fan de Torso. Vous nous avez montré une autre facette de votre talent (prenez en compte que, hélas, nous n’avons pas pu voir tout vos films en France). Votre interprétation demeure emprunte de retenue, tout en nuances. Quel est votre sentiment à propos de ce retour en forme d’hommage ?

14) A propos de l’exécuteur vous salue bien ou la banda del trucido, il semble que le film ait été réalisé dans un délai très court, trois semaines seulement. Pourtant, le résultat final demeure réellement satisfaisant. Il en remontre même à des productions américaines de gros calibres modernes qui demeurent réellement décevantes. Comment toute une équipe parvient à réussir un tel tour de force ? Quelle fut votre degré d’engagement sur cette production ?

15) Enfin, quel est l’acteur- technicien – réalisateur – producteur qui vous a laissé le meilleur souvenir durant toute votre carrière ? Est-ce que votre carrière fut une belle aventure ne serait-ce que sur le plan artistique ?
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[tubbytoast]

[Bastien]

Non, je ne connais personne au club des monstres, bien que je lirais avec intérêt leur interview.

Merci pour les questions, je les ai égarées dans mes dossiers !

S'il est sur un tournage et s'il répond facilement, alors tant mieux !
(merci Tubby pour l'info)

Sur mon blog, il y a des photos diverses sur Luc Merenda. Demain il y aura Torso, avec une critique qui est légèrement différente de celle ici présente. Vendredi, ce sera Calibre magnum pour l'inspecteur. je la mettrai ici en rentrant de vacances !

Les questions étaient, c'est mon avis, assez bien tournées. Mais je reconnais qu'elles sont centrées sur certains films que j'apprécie, j'en délaisse d'autre que je n'aime pas trop (police parralèle en action ne suscite chez moi qu'un ennui poli) et j'ai laissé les questions qui auraient pu le brusquer, type : que pouvez-vous nous dire sur Thomas Milian ?

De plus, je n'ai pas vu ni obtenu (personne ne l'a enregistré ?) son intervention dans les bas les masques. c'est dommage, cela m'aurait permis de mieux le profiler.

Mais surtout, j'étais assez content de bosser avec Flint (je ne lui avais d'ailleurs pas monter les questions pour ne pas l'influencer) !

Voilà !

Le club des monstres, c'est bien un site canadien ?
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[tubbytoast]

L'emission de mireille dumas (je sais plus son nom) où apparait merenda est à nouveau rediffusée ce soir mardi 29/07 sur la 3....
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