[M] [Critique] La Légende des 7 vampires d'or

 
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mallox
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MessagePosté le: Lun Jan 12, 2009 3:10 pm    Sujet du message: [M] [Critique] La Légende des 7 vampires d'or Répondre en citant



La Légende des 7 vampires d'or – 1974
(The Legend of The 7 Golden Vampires/Seven Brothers Meet Dracula)

Origine: Grande Bretagne/Hong-Kong
Genre: Aventures mordantes

Réalisé par Roy Ward-Baker (& Chang Cheh)
Avec Peter Cushing, David Chiang, Julie Ege, Robin Stewart, Szu Shih, John Forbes-Robertson …

Musique: James Bernard
Scénario : Don Houghton
Photographie : John Wilcox
Chorégraphies: Liu Chia-Liang

Au 19eme siècle, le Professeur Van Helsing, éminent enseignant des universités du Grand Est, donne un cours à ses étudiants sur l'existence d'un village condamné en Chine qui subit une malédiction chaque année au moment de la 7ème lune... des étudiants qui du reste ne s'en laissent pas conter et ne le croient pas. Sauf un.
Un peu plus tard, ce dernier se laissera convaincre d’y poursuivre sa traque légendaire du comte Dracula qui a alors pris les traits de Kah, un despote local, ce, en compagnie de l'étudiant convaincu (son grand-père a tué jadis l’un des vampires d’or dont on parlera ci-après), de son fils, Leyland et de la fiancée de ce dernier. Un Dracula qui pointera assez vite le bout des crocs, aidé des 6 vampires restants, portant tous un masque d’or et qu’il ressuscitera pour le coup. Ces 6 zombies sortiront sautillant de leur tombe, se mettant à son service pour en découdre. De son côté Van Helsing convoquera 7 experts en arts martiaux. Attention, batailles rangées, morsures, pirouettes et coups de tatane seront au rendez-vous !



« La légende des 7 vampires d’or » a à priori pas mal d’handicaps contre lui. 1974 est une année difficile pour la Hammer qui peine à se renouveler avec des œuvres manquant singulièrement de rythme, de patte, et même pour ainsi dire de cachet, même si les productions se teintent de plus en plus d’un érotisme tentant de camoufler le manque d’inspiration qui s’installe peu à peu au sein de la grande firme. Pour moderniser son style, se renouveler et tenter de conserver son public, l’éminent studio, dans ses variations sur le mythe de Dracula, amènera qui plus est ses personnages en plein 20eme siècle, malgré déjà, les réticences de l’un de ses acteurs vedette, Christopher Lee. Ainsi le sixième film de la franchise sera un « Dracula 73 » de peu d’envergure, tourné par l’insipide Alan Gibson, et qui sera autant boudé par le public que mis à mal par la critique. Autant dire que le film ne sera pas un succès, ce qui n’empêchera pas la firme très obstinée, de retenter le coup avec un « Dracula vit toujours à Londres », tourné par la même équipe, avec un peu plus de bonheur et de générosité, mais pas trop non plus. Bref, ça sentirait le sapin dans les plaines et montagnes de la Transylvanie et au royaume des Carpates, si d’autres, ailleurs que dans la dite firme ne reprenaient pas le mythe à leur sauce souvent très fantaisiste (avec aussi un peu tout et n’importe quoi du reste).



Un peu comme à l’aube du déclin du western européen (« La brute, le colt et le Karaté »), et comme les salles de quartier semblent attirer un public d’avantage conquis par le genre ‘baston’ - Bruce Lee et « Enter the Dragon » sont passés par là - La Hammer alors en pleine décadence, a l’idée de s’associer à la Shaw Brothers, s’assurant ainsi, un meilleur budget, et peut-être, enfin le retour des fidèles. Autant dire que l’addition escomptée ne se fera pas, et hormis une autre collaboration avec la compagnie chinoise avec « Shatter » (film d’action et espionnage de Michael Carreras, commencé par Monte Hellman), puis une autre avec les studios allemands de Terra Filmkunst avec « Une fille... pour le diable « de Peter Sykes, on peut considérer ces « 7 vampires d’or » comme le glas de la firme dans le genre fantastique avec le film de Peter Sykes cité ci-avant, et en tout cas, de façon certaine et définitive, la fin de ses variations sur le mythe du légendaire comte qui lui offrit pourtant parmi ses plus belles lettres de noblesse (« le cauchemar de Dracula » en 1958).

C’est au rompu Roy Ward Baker qu’on confie finalement le projet, même si celui-ci est ici assisté sans être pour autant crédité au générique, du prolifique et inégal Chang Cheh. Un Ward Baker bien connu pour ses « Monstres de l'espace », troisième et dernier volet de la quelque peu surestimée série des Quatermass initiée par Val Guest, et qui d’une certaine manière trahit juste auparavant la Hammer, après deux belles réussites en son sein que sont « The Vampire Lovers » et « Les cicatrices de Dracula », en travaillant pour le compte de sa principale rivale, la Amicus, avec des films de facture très moyenne comme « Asylum », « And Now the Screaming Starts ! » ou bien encore « Le caveau de la terreur ». On aurait pu donc avoir légitimement toutes les craintes possibles sur un tel projet bâtard, et pourtant… si ces « 7 vampires d’or » ont bien des défauts, cette association, en faisant se rencontrer la figure classique mythique des Carpates avec les sautillantes créatures mortes vivantes de la mythologie chinoise, accouche d’un film très distrayant.
Son plus grand défaut tout compte fait, est de ne pas arriver à offrir un récit tout à fait cohérent et dans lequel l’osmose entre les deux genres ne se fait pas totalement. On a le sentiment parfois de voir deux films en un. Et si ce n’était la présence de David Chiang, acteur que l’on connaît bien, notamment pour ses films avec Chang Cheh (« Le sabreur manchot »/ « La rage du tigre »/ « Le justicier de Shanghaï »…), qui finalement, n’est pas loin d’être le seul à apparaître en présence du grand Peter Cushing, le scénario ne tiendrait pas du tout debout. Alors inutile de dire que l’ensemble tient plus du rafistolage que de l’histoire suffisamment mûrie et d’un scénario très élaboré. Un profond désaccord s’en était d’ailleurs suivi entre le scénariste Don Houghton et le réalisateur, pourtant habitués à travailler ensemble, l’un demandant à l’autre de le réécrire à plusieurs reprises. Après tout, on ne peut en vouloir à Houghton, et finalement, lui demander de pondre un scénario à base d’arts martiaux pourrait être l’équivalent de demander à un chinois de concocter une choucroute traditionnelle bavaroise.



Que dire sinon d’un tel spectacle hybride, si ce n’est qu’en laissant de côté ses tendances puristes, on a finalement droit d’avantage à un film d’aventures et d’action qu’à une véritable relecture du mythe de Dracula et qu’après tout on s’en fiche un peu, ce, tout simplement parce que le plaisir est au rendez-vous et qu’à aucun moment, il n'ennuie. La photographie de John Wilcox, qui même si elle s’éloigne parfois de l’atmosphère gothique habituelle, est somptueuse, la partition de James Bernard, excellente (bien que reprenant des phrasés du Dracula de 58), les péripéties ne manquent pas et les chorégraphies de Liu Chia-Liang, sans être extraordinaires, assurent le spectacle. Soit, les personnages sont parfois réduits à leur plus simple expression, et si Peter Cushing ou David Chiang assurent, ce n’est pas tout à fait le cas de l’ex Miss Norvège, Julie Ege (que l’on reverra la même année dans « The Mutations » de Jack Cardiff), dans un rôle certes, très délaissé, ni de Forbes-Robertson, qui ne possède pas le charisme de l’illustre Christopher Lee.
En revanche, les scènes marquantes affluent, et l’on n’est pas prêts d’en oublier certaines, comme la sortie de sous terre, de ces mort-vivants, les batailles rangées entre les deux clans, les soubrettes asiatiques enchaînées en cercle autour d'un chaudron en ébullition censé récupérer leur sang, d'autres ailleurs, violentées, voire à demi violées, (offrant ainsi finalement le peu d’érotisme présent au sein du film). Et si j’en oublie certainement au moment où j’écris ces lignes, le fait est que, même bancal dans sa conception, ou même parfois faible ou risible au niveau de certains acteurs (personnellement je trouve Robin Stewart dans le rôle du fils de Van Helsing bien plus ridicule que Forbes-Robertson, finalement un peu grossièrement mais astucieusement remplacé, vite fait, bien fait), ces « 7 vampires d’or » demeurent un spectacle très décousu mais suffisamment chatoyant et hors du commun pour réjouir son bonhomme. On aurait tort de le bouder plus que cela.




Accroche : réjouissant, qu’on nem ou pas.
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Dernière édition par mallox le Ven Mai 04, 2018 2:26 pm; édité 7 fois
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flint
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MessagePosté le: Mar Jan 13, 2009 4:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un film que j'aime bien, avec un côté un peu "n'importe quoi" plutôt sympathique. Très fun, très bis, et l'occasion de voir Peter Cushing cotoyer des grandes figures de la Shaw Brothers. Si Szu Shih est toujours aussi rayonnante, Julie Ege l'est par contre, hélas, beaucoup moins. En l'espace de trois ans ("Les créatures d'un monde oublié"), elle avait déjà perdu de sa superbe.
Bon, sinon, on n'est quand même bien loin des deux chefs d'oeuvre de Ward Baker : "Vampire Lovers", et "Dr Jekyll ans Sister Hyde", tous deux des classiques de la Hammer. N'oublions pas que le réalisateur fut aussi l'instigateur d'une des rares incursions de la firme britannique dans le domaine de la science-fiction, avec "Alerte Satellite 02", assez sympa également, très psyché dans le look, mais manquant néanmoins de rythme.
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MessagePosté le: Mar Jan 13, 2009 6:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

frank_PDT_16 Agréable petite production, même si je ne suis pas aussi affirmatif que Flint sur Julie Ege. Un seul petit regret c'est de ne pas savoir ce qu'aurais donné Christopher dans une pareil production. new_noel Reste plein de séquences bien barrée notamment la fameuse salle des sacrifices avec les 7 victimes placées en cercle autour d'un bassin pour récupérer leur sang .
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MessagePosté le: Sam Jan 17, 2009 3:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pareil, un peu fouilli mais très fun ! Ah la salle des tortures avec le chaudron de sang en ébullition ! Excellent !
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Camif
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MessagePosté le: Sam Jan 17, 2009 8:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tout pareil aussi. Un gros bordel mais finalement assez sympa à voir. Beaucoup de tendresse pour ce film, moi.
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