Bigbonn Psycho-cop
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Posté le: Ven Jan 01, 2010 2:19 pm Sujet du message: [M] [critique] Zatoïchi, voyage meurtrier |
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Zatoïchi, Voyage meurtrier – Zatoichi kessho tabi
Japon – 1963
Un film de Kenji Misumi, avec Shintaro Katsu, Nobuo Kaneko, Hizuru Takachiho
Genre: chambara
Avec ce huitième épisode de la saga de notre sabreur aveugle (3ème épisode pour ce qui est de l’édition DVD), Kenji Misumi anticipe en quelque sorte sur l’avenir et sur la série Baby Cart, en fourrant un bébé dans les bras de son héros.
Mais, là ou Ogami Itto promène son fils au gré de son errance en gardant toujours la froide distance qui sied au samouraï, même déchu, Ichi tente de ramener cet enfant à son père et dévoile, au passage, de nouvelles facettes de lui-même : une grande sensibilité et une tendresse toute paternelle.
Zatoïchi, cette fois-ci, est pourchassé par une bande de tueurs à gages aux motivations assez obscures. D’abord aidé par un groupe d’aveugles allant par les chemins et qui déclarent tous s’appeler Ichi, il se retrouve ensuite invité à voyager à prix réduit à bord d’un palanquin par ses deux porteurs. Puis se retrouve avec un bébé sur les bras, après que sa mère eut été tuée par erreur à sa place. Et le voici donc avec une mission à accomplir: rapporter à Unosuké son père, le fils d’Otoyo, la jeune femme exécutée par les mercenaires.
Langer, nourrir, bercer (et même donner le sein!)... Au gré de son parcours, Ichi apprendra à faire tous ses gestes familiers, tout en sortant son sabre quand il le faut, pour éliminer l’un ou l’autre de ses poursuivants.
Un peu démuni parfois, manquant d’expérience, il finira pourtant par former une famille improbable en s’adjoignant comme nourrice une voleuse aux mains agiles, non sans réprouver ses vilaines habitudes. Car Zatoïchi, yakuza, joueur, sabreur, n’en est pas moins un homme d’honneur qui réprouve le vol et la rouerie.
Cette petite smala, ce trio insolite arrivera néanmoins à ses fins en retrouvant le père de l’enfant, non sans éprouver alors une nouvelle déconvenue : c’est une ordure finie, un être veule et fourbe, reniant son propre fils pour assurer sa position sociale, et décidant même de s’allier aux tueurs à gages restants pour aller à la chasse à l’aveugle. Drôle d’idée mais bien mise en scène dans un combat où les armes des assaillants seront notamment de longues torches perturbant les sens d’Ichi, en particulier auditifs.
Cet épisode n’est pas le meilleur de la série.
S’il offre un Zatoïchi sensible et émouvant (dans sa volonté d’être père coûte que coûte comme dans sa faculté à renoncer finalement), il met la pédale douce sur les combats et ne propose comme adversaires à Ichi que des sous-fifres manquant d’envergure. Ici, point de duel incertain, point de combat limite, la supériorité du héros est telle que, jamais on ne frémit pour lui. Et les séquences où Ichi s’occupe de l’enfant sont, au final, trop nombreuses, trop longues, ou trop répétitives pour ne pas lasser un peu.
Il n’en reste pas moins un Zatoïchi à la personnalité toujours aussi forte, même dans la douceur, et qui pourrait chanter, en poursuivant sa route à l’écran, avant le générique de fin : « I’m a poor lonesome yakuza, so far away from home… » que cela ne déparerait pas, tant il semble voué à vivre seul une errance sans but précis et à finir ses films toujours de la même façon : de dos, et on the road again.
La tétée, ça fait tout drôle!
Dernière édition par Bigbonn le Jeu Jan 21, 2010 11:28 am; édité 3 fois |
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The Hard 99 % irradié
Inscrit le: 17 Fév 2005 Messages: 1132
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Posté le: Ven Jan 01, 2010 5:39 pm Sujet du message: |
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Bigbonn a écrit: | The Hard a écrit: |
Les prochaines (Godzilla: King of the Monsters, qui correspond à la version américaine de l'original, et Godzilla Raids Again), dans quelques jours.
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A chacun son Everest. Moi je compte faire la série des Zatoïchi! Banzaï! |
Tiendrons-nous parole?
Pour ma part je n'en sais rien.
Sinon j'ai pas encore lu ta chronique (j'ai du mal à voir à travers les lignes ce soir), mais les photos sont charmantes. Je repasse sous peu.
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