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Cenobite 20 % irradié


Inscrit le: 15 Jan 2005 Messages: 180
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Posté le: Jeu Oct 06, 2005 2:59 pm Sujet du message: [M] [Critique] Tire encore si tu peux |
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Un western qui traîne une réputation d'oeuvre violente et putride. Disons le tout net, il n'en est rien, ou si peu. Si j'osais, je dirai que bien que moins gore, Django de Corbucci le surpasse en matière d'ambiance sale.
A mon sens, là où Tire encore si tu peux gagne des galons, c'est en développant tout un axe fantastique, voire une certaine idée du gothique. Cimetière profané, femme séquestrée, incendie final et bien sûr le personnage principal, qui erre, fantomatique, dans une sorte de villle-purgatoire, devant ici et là venir en aide comme pour sauver son âme. Un personnage que les balles semblent éviter, que l'on voit sortir de terre dès le début du film, et en proie à des flash-back ainsi qu'à une irrépressible envie de se laver les mains.
Retitré aux Etats Unis Django Kill, ce qui est ridicule, le perso principal n'ayant pas de nom (ni de mitraillette), Tire Encore Si Tu Peux n'a pas grand chose à voir avec le personnage de Corbucci. En revanche, on pourrait voir dans ce western une sorte d'ancêtre à Keoma. Comme Keoma, le héros de Tire Encore...est un métis en proie au racisme. Un personnage qui comme Keoma sera supplicié par la croix.
Tire Encore si Tu Peux a déchaîné les foudres de la censure. Sorti en 1967, il surpassait déjà les excès graphiques de Django. C'est un western qui nous montre l'homme dans sa phase la plus bestiale. Le premier quart du film donne le ton. Arrivé dans une petite ville, une petite bande de hors-la-loi se fera littéralement massacrée et lynchée par les habitants, eux-même proclamant justice et se réclamant de la volonté de Dieu. La suite du film est à l'avenant. Un scalp à la Maniac. Quelques scènes déviantes comme le viol d'un adolescent par une troupe de pistoleros homosexuels. Un mourant, littéralement déchiqueté par les badauds, à la recherche des balles d'or qui lui truffent la peau, quelques secondes cruelles où le western spaghetti semble soudain devenir un improbable précurseur du film de cannibale.
Mais ce qui fit le plus jaser, c'est sans doute cette homosexualité qui parsème le film. Du jamais vu pour l'époque. Quelques dialogues ambigus, un desperado arborant une boucle d'oreille et du rouge à lèvres, un personnage principal se promenant en gilet de cuir sur torse nu (à la Lorenzo Lamas) jusqu'à cette troupe de mercenaires, vêtus de chemises de Carnaval qui ont tôt fait de violenter le Ray Lovelock, campant ici un jeune homme un peu efféminé au beau regard bleu.
Mais qu'on ne s'y méprenne pas. Au final, Tire Encore Si Tu Peuxest un film plus psychologique qu'autre chose, il y a assez peu de combats ou de duels et le rythme est assez feutré, étrange. Un western à ambiance, soutenu par une musique lourde et difficile à cerner. Un film à voir en sachant à quoi s'attendre. Dans tous les cas, un très bon titre. |
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Throma Super héros Toxic


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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Posté le: Jeu Oct 06, 2005 3:07 pm Sujet du message: |
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une fois n'est pas coutûme, beaucoup de bruit pour rien chez Mad, qui le présentait comme un chef d'oeuvre d'immoralisme et de sanguinolence.
Un film que j'ai vu il y a quelques temps en vhs mais sans l'avoir vraiment vu puisque l'édition Carrère est épouvantable et tripatouillé n'importe comment.
Mais en dehors des conneries de duplication, je me souviens m'être copieusement fait chier devant ce film.
Inhabituel mais pas franchement transcendant.
Ta critique me le confirme. |
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gregore Site Admin


Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 1937
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Posté le: Jeu Oct 06, 2005 3:11 pm Sujet du message: |
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Se sei vivo spara (1967)
Aka Django, Kill... If You Live, Shoot! / Oro hondo (Italy) / Oro maldito (Spain)
Réalisé par Giulio Questi
Avec Tomas Milian, Marilu Tolo, Roberto Carmadiel, Raymond Lovelock, Patrizia Valturri, Miguel Serrano
Genre : Western
Origine : Italie / Espagne
Dispo chez seven 7
Quelqu'un peut faire des images par hasard ? _________________ "La guerre c'est la paix", "La liberté c'est l'esclavage", "L'ignorance c’est la force" |
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Ven Déc 01, 2006 9:07 am Sujet du message: |
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Je me suis personellement laissé surprendre agréablement à la vision de ce spaghetti; en fait il faudrait savoir quelle version chacun a vu... jusqu'en 2001 date à laquelle il a été projeté à la cinémathèque, où là, il durait 115 min au leu des 95 minutes distribuées depuis 1972.
ça fait pas mal de différence en fait; il semble même que sur l'édition Seven 7, il y ai 3 minutes de plus encore.
Bref, ce qui m'a surpris assez vite, c'est comment l'histoire qui semblait au préalable prévisible avec la vengeance attendue de Thomas Milian, bifurque vers un ailleurs beaucoup plus ambigu, puisque ses aggresseurs se feront rapidement sauvagement lynchés par la populace.
la scène où les cow-boys se ruent sur le malheureux bandit criblé d'"une balle en or en criant "it's Gold!" restera gravée longtemps dans ma mémoire, tout comme celle où Milian attaché tel le Christ se voit zyeuté et grignoté par des chauve-souris...
Pas un film gore, non, malgré une ou deux incursions (l'homme qui meurt brûlé vif à la fin, un pauvre Indien Scalpé en gros plan, les pendaisons en chaîne avec les langues bien pendantes), mais un film où l'être humain n'est pas bon à fréquenter.
Le film est un peu long, voir un peu bancal, mais il distille une belle ambiance, à la lisière du fantastique parfois, baroque ailleurs, et bénéficie d'une interprétation habitée du Grand Milian, hésitant entre deux clans pour choisir enfin l'individualisme cher au western transalpin.
Je trouve sans doute exagéréé sa réputation d'oeuvre culte, mais il y a la assez de matière sur près de deux heures pour rendre la chose assez fascinante et imprévisible.
Ajouter à cela, une scène de viol homosexuel plus qu'intrigante, Questi, l'homme d'un seul Western nous offre une belle alternative all dente, bien plus riche et ambigue que la plupart de ses confrères.
Note: 7/10 _________________
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mallox Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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1kult 40 % irradié


Inscrit le: 03 Nov 2010 Messages: 426
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Posté le: Sam Fév 19, 2011 2:45 am Sujet du message: |
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Bah pour le coup, je vous trouve un peu dur avec le film... C'est pour moi un véritable chef d'oeuvre poisseux et pessimiste... Une deuxième vision il y a quelques mois me l'a confirmé. C'est étrange, baroque, mais c'est vrai que Questi, dans ses trois films, cherche à prendre son spectateur à revers. Après une séance chamane assez barrée où deux indiens font revenir le personnage interprété par Milian à la vie, l'intrigue de vengeance est posée.
Oui mais voilà, celle-là, au lieu d'être le fil directeur de Tire encore si tu peux est résolue au bout d'un quart d'heure. Plus terrible que les bandits, les villageois ?
En tout cas, avec ses trois films, Questi cherche clairement à prendre ses spectateurs à revers, et aborde une trame à connotations religieuses (le héros crucifié, ou se lavant les mains comme Ponce Pilate) et politiques (on ne peut que penser à cette montée du fascisme avant guerre en Italie).
Ma modeste critique qui j'espère relancera le débat sur le film, puisqu'il ne fait pas l'unanimité... :
http://www.1kult.com/2011/02/18/tire-encore-si-tu-peux-giulio-questi/
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sigtuna Super héros Toxic


Inscrit le: 08 Jan 2010 Messages: 3818
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Posté le: Sam Fév 19, 2011 9:11 am Sujet du message: |
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Dans mon souvenir, quelques scènes fortes et un parfois dérangeante, un chef paramilitaire qui joue au petit soldat, un coté crypto-gay (enfin pas si crypto que ça) surprenant dans le western spagh, un thomas Millian relativement sobre.
Cela suffit il à faire un bon film?
oui selon son auteur qui considérait que le genre du western spagh ne valait pas grand chose et que seul son film parvenait à le transcender.
Pas convaincu personnellement par ce film atypique à atmosphère particulière, mais trop mou excepté les scènes choc à mon gout.
Belle critique sur 1Kult ceci dit  |
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1kult 40 % irradié


Inscrit le: 03 Nov 2010 Messages: 426
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Posté le: Dim Fév 20, 2011 1:47 am Sujet du message: |
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Merci du compliment ! Pour Questi, j'ai du mal à trouver des interviews du réal, j'en ai juste repéré une dans une revue (Manivelles) que je vais essayer de commander... _________________ Le Webzine du cinéma alternatif en continu
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