The Omega Man 99 % irradié


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Posté le: Sam Fév 05, 2011 4:06 pm Sujet du message: [M] [Critique] Le silence des ombres |
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Shelter / Le silence des ombres / 2010
Editeur : Wild Side Video
Pays : France
Zone 2 PAL
Sortie dvd : 09/02/ 2011
Format image : 2 :35 - format 16/9 compatible 4 :3
Audio : Anglais (dolby 5.1), Français (stéréo 2D et DTS 5.1)
Durée : 1h46
Sous-titres : Français
Suppléments :
Autour du film (16min)
Bande-annonce
Le film datant de 2010, il fut tourné dans d’excellentes conditions techniques, bien restituées par ce DVD de qualité. Une très belle image qui rend bien hommage au travail de Linus Sandgren (« Storm ») ; le film est sombre mais les événements sont toujours perceptibles. Le son est en stéréo 2D ou DTS 5.1 (pourquoi pas un Dolby 5.1 ?) pour la piste française et en dolby 5.1 pour la V.O. Comme pour « Slice », le DVD propose au démarrage une série de bandes annonces des futures sorties Wild Side, bandes-annonces que l’on ne retrouve pas dans les bonus.
Visuellement, les fonds d’écran animés sont plus réussis que pour « Slice », car ils reflètent bien l’ambiance sombre du film. Par contre, la jaquette est d’une incroyable banalité et n’illustre que très peu le côté surnaturel de la chose, faisant passer le film pour un démarquage du « Silence des agneaux », ce qui explique aussi le titre des plus saugrenus.
En supplément, un petit film promotionnel où tout le monde semble avoir l'air de ne pas (plus ?) trop y croire, Julianne Moore en premier, le regard dans le vide déblatérant les banalités d'usage ; deux réalisateurs qui ont l'air de s'emmerder ferme et un producteur qui avoue avoir eu du mal à monter le projet mais qui envisage déjà une suite (vu que le film n'est pas encore sorti, ce sera sûrement plus dur). Bref, un document étonnant montrant ce qu'il essaye de vendre et le résultat… à voir !
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Shelter / Le silence des ombres / 2010
Origine : USA
Genre : Horreur
Réalisateur : Björn Stein & Måns Mârlind
Scénariste : Michael Cooney
Musique : John Frizzell
Image : Linus Sandgren
Accroche : Exorciste vs Delivrance
Avec :
Julianne Moore (Dr. Cara Harding), Jeffrey Demunn (Dr. Harding), Jonathan Rhys Meyers (Adam), Nathan Corddry (Stephen), Frances Conroy (Mrs. Birnberg)…
Résumé :
La psychiatre Cara Harding est spécialisée dans l’étude des tueurs en série. Son père, lui-même psychiatre de renom, lui soumet le cas étrange de David, patient atteint de schizophrénie. Cara découvre bientôt que les multiples personnalités de David sont toutes les victimes de meurtres sordides. Elle doit alors résoudre ce redoutable cas clinique qui va la mener aux frontières de la folie…
Certaines productions actuelles n’hésitent plus à puiser leur inspiration dans le cinéma de genre, en empruntant sans ménagement ses « tics » les plus éculés. Ainsi, « Le silence des ombres », sous ses oripeaux de faux thriller à base de tueur en série, cache un vrai film de possession. Ici, la particularité de la chose est son décor, le fin fond de la cambrousse des montagnes américaines, où religion et sorcellerie n’ont jamais fait qu’un.
Le Dr Cara Harding est persuadée que le dédoublement de personnalité n’existe pas, au point de témoigner contre un condamné et l’envoyer à la mort. Son père, qui ne partage pas ses opinions, lui présente Adam, un cas assez particulier de dédoublement de personnalité. Perplexe, elle va vite découvrir qu’il n’a pas deux personnalités, mais bien plusieurs. Alors que la psychiatre essaye de trouver une explication logique à tous ces événements, elle se rend compte que son patient semble s’emparer de la personnalité des morts. Au fur et à mesure de ses investigations, elle découvre l’existence d’une sorte de sorcière qui, au début des années 1900, a jeté un sort à un faux prédicateur. Cara entrevoit alors que ce dernier ressemble beaucoup à son patient. Pendant ce temps, les morts s’accumulent autour d’elle et Adam semble de plus en plus intéressé par la petite fille du docteur.
Le film débute comme un thriller psychiatrique intriguant ; par la suite, le scénario nous entraîne inexorablement sur la voie du surnaturel, en enchaînant révélations et scènes chocs, comme la découverte de cadavres, la maladie bizarre qui touche certaines personnes, les crises du patient…
Bref, rien de vraiment neuf, mais les talents de Julianne Moore, excellente en psychiatre sceptique, dépassée par les événements, et Jonathan Rhys Meyers (vraiment impressionnant par moments) sont suffisants pour maintenir l’intérêt jusqu’au final qui nous renvoie au bon vieux temps où les films d’horreur finissaient toujours par une petite pirouette. La plupart des critiques que j’ai pu lire ne semble guère apprécié le film, lui reprochant son côté trop prévisible et série B ; hors, c’est bien cela qui fait le charme de l’œuvre. Les réalisateurs n’essayent jamais de s’approprier ou détourner les stéréotypes du genre, mais ils préfèrent les utiliser à bon escient. Le film se trouve alors « le cul entre deux chaises », les amateurs de films d’horreur (les vrais, pas les ados boutonneux qui vont voir « Saw » parce que c’est la mode) vont le snober et les autres (fans de Julianne Moore en tête) seront déçus, ne s’attendant pas à un vrai film de genre, et vont se faire un plaisir de le démolir.
Bref, c’est le type même de film hybride qui peine à trouver son public et finit par moisir dans les tiroirs de ses producteurs (« Le silence des ombres » n’est même pas sorti aux Etats-Unis), ce qui est dommage quand on a dépensé 22 millions de $. Malheureusement, « Shelter » n’est pas un cas isolé, et nombre d’autres productions sont ainsi condamnées, chaque année, au purgatoire.
Julianne Moore est une actrice qui plait beaucoup aux critiques quand elle se compromet dans des films « nobles » comme « Magniola », « Boogie Nights », « The Hours »… Heureusement, elle est capable aussi de tourner pour de l’argent dans de grosses machines du style « Jurassic Park 2 », « Le monde perdu », « Evolution », « Hannibal », « Next », « La Momie 4 »… et dans quelques productions intéressantes comme « Children of Men », « La mémoire effacée », ou « Blindness »…
Par conséquent, « Le silence des ombres » ne sera pas classé dans la partie « respectable » de sa filmographie, mais plutôt au côté de ses premiers films : « Timerider », « Les contes de la nuit noire » ou l’inénarrable « Body», un sous « Basic Instinct » avec Madonna.
Le scénario de « Shelter » est signé par Michael Cooney, qui s’était fait remarquer avec un autre film « psychiatrique », « Identity », mais l’énergumène est surtout connu pour être le géniteur de deux films bien frapadingues : « Jack Frost » et sa suite, « Jack Frost 2 : Revenge of the Mutant Killer Snowman », des films d’horreur mettant en scène un bonhomme de neige !
« Le silence des ombres » (quel titre absurde, mes aïeux !) est un inédit qui se révèle en fin de compte une bonne surprise. Abandonnez vos appréhensions au vestiaire, et laissez-vous entraîner dans cette histoire peu originale mais grandement efficace (merci Julianne !). En tout cas, quelqu’un à Hollywood a réussi à voir le film, puisque les deux frères réalisateurs se sont retrouvé aux commandes de « Underworld 4 » avec Kate Beckinsale, un vrai film de genre, celui-là, et qui a peu de chances de rester inédit.
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