[M] [Critique] Opération Opium

 
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The Omega Man
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MessagePosté le: Sam Aoû 06, 2011 3:25 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Opération Opium Répondre en citant

Opération Opium - 1966
Poppies Are Also Flowers (exploitation cinéma)
The Poppy is Also a Flower (diffusion télévision US)



Origine : France/Autriche/USA
Genre : propagande

Réalisation : Terence Young
Réalisateur seconde équipe : Georges Lampin
Scénario : Jo Eisinger, d’après une histoire de Ian Fleming
Musique : Georges Auric
Image : Henri Alekan
Accroche : Les pavots sont éternels ?

Distribution :
E.G. Marshall (Coley), Trevor Howard (Sam Lincoln), Stephen Boyd (Benson), Yul Brynner (le colonel Salem), Eli Wallach (« Happy » Locarno), Angie Dickinson (Linda Benson), Georges Géret (Roche), Hugh Griffith (le chef de tribu), Jack Hawkins (le général Bahar), Rita Hayworth (Monique Markos), Senta Berger (une entraîneuse du night-club), Trini Lopez (lui-même), Marcello Mastroianni (l’inspecteur Mosca), Amedeo Nazzari (le capitaine Dinonnio), Jean-Claude Pascal (le meneur de la tribu), Anthony Quayle (le capitaine Vanderbilt), Gilbert Roland (Serge Markos), Harold Sakata (Martin), Omar Sharif (le docteur Rad), Barry Sullivan (Chasen), Nadja Tiller (le docteur Bronovska), Howard Vernon (l'expert médical), Jocelyn Lane (la photographe), Marilù Tolo (Virgia), Grace Kelly : voix off (non créditée)…

Résumé :
Afin d'arrêter un trafic d'héroïne provenant d'Iran, des agents du service des narcotiques travaillant pour l'ONU récupèrent une production de pavot et y injectent un produit radioactif permettant de suivre le pavot en déplacement.



« Opération Opium » fait partie de ces films qui intriguent plus par la genèse de leur création que par leur qualité cinématographique. Il faut bien avouer que l’association Terence Young et Ian Fleming, hors du contexte « Bondien », dans une production aussi peu connue a de quoi susciter une curiosité légitime. Surtout que pas mal d’éléments associent l’œuvre (même de loin) au célèbre agent britannique… mais revenons un peu en arrière.
1963 - Suite aux événements de Dallas pendant lesquels Adlai Stevenson, ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, fut molesté par des manifestants hostiles, les Nations Unies annoncent la production d'une série de cinq téléfilms à caractère pédagogique qui seraient diffusés simultanément sur les trois networks US de l'époque. De grands noms comme Peter Glenville, Stanley Kubrick, Joseph L. Mankiewicz, Otto Preminger, Robert Rossen et Fred Zinnemann sont cités. Par la suite, le projet est ramené à cinq téléfilms ; seuls Fred Zinnemann et Joseph L. Mankiewicz sont toujours impliqués, les autres réalisateurs sont remplacés par Alfred Hitchcock, George Sidney et Terence Young.



Trois téléfilms seront réalisés et diffusés : « Carol for Another Christmas » (d’après Charles Dickens) réalisé par Mankiewiccz, « Who Has Seen the Wind ? » de George Sidney et « Once Upon a Tractor » réalisé par le cinéaste argentin Leopoldo Torre Nilsson et interprété par Diane Cilento, l’épouse de Sean Connery à l'époque.
Mais le projet semble prendre du plomb dans l'aile, et seul Terence Young reste à bord. Il faut dire que le réalisateur a un bel atout dans sa manche. En effet, il vient de réaliser les deux premiers James Bond, « James contre Dr No » et « Bons baisers de Russie », et il a gardé d'excellents contacts avec le romancier Ian Fleming, créateur du célèbre agent.
Young lui propose, dès 1964, de participer à un scénario basé sur le trafic de l’opium. Fleming rédige un synopsis inspiré de l'un de ses livres, « Les contrebandiers du diamant » (« The Diamond Smugglers »), sur le commerce illicite des pierres précieuses. Il reprend surtout une idée du livre, qui consistait à rendre les diamants radioactifs, pour la transposer dans le monde des stupéfiants. Malheureusement, Fleming décédera en août 1964, avant d'avoir pu finaliser un vrai scénario. Pas découragé pour autant, Young s'adresse alors au scénariste Jo Eisinger, avec qui il a déjà travaillé. Eisinger se souvient d'un script qu'il avait écrit pour la série « Destination Danger », « Poste de confiance », et qui convient parfaitement à l'histoire. Il intègre donc l'idée de Fleming au script qu'il modifie quelque peu, et qui va donner « The Poppy is Also a Flower ».



Mais Young n'est pas encore au bout de ses peines car, entre temps, « Goldfinger » est sorti et les héritiers de Fleming tentent de contrôler l'utilisation du nom de l'écrivain. Le réalisateur arrivera à un compromis en utilisant la mention suivante : « D’après une idée de Ian Fleming ».

Alors qu'il vient de finir le tournage de « Opération Tonnerre », Young reprend les commandes du projet et embauche son ami Euan Lloyd (ex-assistant d’Albert Broccoli et producteur entre autres des « Oies Sauvages »). Le réalisateur suggère l'idée d'une exploitation en salles. Pour le casting, les deux hommes demandent l'aide d’Adlai Stevenson. Ce dernier accepte de rédiger une lettre ouverte qui invite les acteurs à tourner dans le film pour la somme d’un dollar symbolique, comme Young et Lloyd. Ils contactent alors directement, sans passer par leur agent Jack Lemmon, Robert Mitchum et Victor Mature.
Si les trois acteurs ne peuvent participer au projet à cause de leur emploi du temps, ils se font un devoir de faire passer le mot. Répondent alors à l 'appel Senta Berger, Stephen Boyd, Yul Brynner, Omar Sharif, Eli Wallach, Angie Dickinson, Hugh Griffith, Jack Hawkins, Rita Hayworth, Trini Lopez, Marcello Mastroianni, E.G. Marshall, Trevor Howard, Anthony Quayle, Gilbert Roland, Harold Sakata, Jean-Claude Pascal et Georges Géret.
Le projet prend enfin forme et le tournage peut commencer. Les extérieurs seront tournés en Iran, avec l’appui logistique de l’armée et l’aide de Mohammad Reza Shah Pahlavi (le dernier Shah d’Iran), mais aussi à Nice, Rome, Naples, Monaco et Genève. Le film sera enfin diffusé le 22 avril 1966 sur la chaine ABC avec une introduction en voix off de Grace Kelly.
Dans le reste du monde, il sera exploité dans une version plus longue, et sortira la plupart du temps en salles sous divers titres et affiches exploitant sans nuance les noms de Young et Fleming, parfois en faisant passer le film pour ce qu'il n'est pas (un ersatz de la fameuse série).



Mais qu’en est-il du film, me diront certains ? Rien de spécial, Terence Young n’est pas au meilleur de sa forme et se contente de recycler certaines séquences de ses précédents films, notamment le final dans le train qui rappelle « Bons baisers de Russie », ou le compteur Geiger dissimulé dans une montre comme dans « Opération Tonnerre ». Sans parler des meetings des méchants qui ressemblent à s’y méprendre à ceux du Spectre ! On peut néanmoins déceler la patte du réalisateur dans quelques passages, comme le meurtre de Senta Berger par Harold Sakata dans la boîte de nuit, ou la scène du yacht avec un Trevor Howard succulent.
Le film n’est pas pour autant des plus palpitants. En cause, le côté pédagogique et parfois moralisateur de l’œuvre, qui ressemble par moments à un documentaire. Mais cet aspect permet au réalisateur une petite fantaisie impensable à l’époque dans un film de ce genre : faire disparaître brutalement l’un des héros une demi-heure avant la fin. L’ensemble se laisse malgré tout regarder avec un certain plaisir, surtout entretenu par les apparitions des différentes stars. On retiendra entre autres le cabotinage d’Eli Wallach, le rôle de salaud d’Anthony Quayle (vraiment excellent), les apparitions de la belle Angie (superbe) et de Rita Hayworth (excellente), ou le duo d’enquêteurs interprété avec un certain humour par E.G. Marschall et Trevor Howard.



« Opération Opium » reste avant tout une curiosité, à ranger aux côtés de « La blonde et les nus de Soho », un autre film méconnu de Terence Young avec Jayne Mansfield, où Ian Fleming faisait une apparition.
Grand professionnel, le réalisateur anglais signe sans trop se fatiguer un petit film d'espionnage au cachet rétro, et réussit surtout à maintenir un semblant d’intérêt, pour enfin se lâcher dans la dernière demi-heure. A l’heure actuelle, cela paraît un peu court mais à l’époque c’était déjà pas mal. Un film réservé aux nostalgiques et aux « Bondophiles », en priorité.






Opération Opium
Poppies Are Also Flowers / The Opium Connection / Danger Grows Wild

Editeur : Carlotta
Pays: France
Zone 2 PAL
Sortie dvd : 12/07/2011

Format image : 1 :66 16/9 compatible 4/3 – Couleurs
Audio : anglaise (mono), Français (mono)
Durée : 1h36
Sous-titres : Français
Suppléments :
- Opération ONU (16 mn)
- Bande-annonce



L’éditeur nous présente le film dans une version remasterisée des plus honnêtes, l’image est belle pour l’époque (même si elle garde encore un peu de grain) et le son en mono est loin des standards habituels, mais donne un petit cachet rétro non négligeable, avec une piste française d'époque.
Les menus animés sont magnifiques et colorés, ils rappellent inévitablement ceux d'un certain agent britannique.



En bonus, le DVD nous propose une interview de Philippe Lombard, qui revient sur le tournage d’ « Opération Opium ». Le propos est intéressant et contient plein d’informations sur le film, mais le pauvre Lombard n’est pas Pierre Bellemare et devient vite pénible.

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Throma
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MessagePosté le: Dim Aoû 07, 2011 11:35 am    Sujet du message: Re: [Critique] Opération Opium Répondre en citant

The Omega Man a écrit:
Grand professionnel le réalisateur anglais signe sans trop se fatiguer un petit film d'espionnage]


Ca résume parfaitement la Young Touch.
Il me fait penser à Robert Clouse, des faiseurs de commande habiles mais qui se foulent pas trop.
Du cinoche forcément impersonnel et souvent peu excitant.
Dans le cas de Young son seul mérite (enfin, même pas, celui de ses producteurs plutôt) consiste à nous faire briller les mirettes avec des castings 4 étoiles, le reste n'est qu'ennui poli. Dernier exemple en date avec "The Klansman", brûlot mouillé incroyablement emmerdant.
Après j'aime plutôt bien ses Bond mais bon(d).
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mallox
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MessagePosté le: Dim Aoû 07, 2011 2:09 pm    Sujet du message: Re: [Critique] Opération Opium Répondre en citant

Throma a écrit:
Si les films de Terence Young ne sont pas toujours convaincants, on peut au moins le remercier pour nous offrir systématiquement des castings monstrueux où se cotoient stars mondialement connues et gueules du bis et de la série B.
L'homme du clan inclus.


Throma a écrit:
Dans le cas de Young son seul mérite (enfin, même pas, celui de ses producteurs plutôt) consiste à nous faire briller les mirettes avec des castings 4 étoiles, le reste n'est qu'ennui poli. Dernier exemple en date avec "The Klansman", brûlot mouillé incroyablement emmerdant.


Faudrait savoir !

Non plus sérieusement, je suis d'accord avec Throma. Quoique je trouve qu'en professionnel qui se respecte, Terence Young aurait dû se fouler un peu plus, sa carrière durant ; parce que c'est tout de même pas bien reluisant tout ça, à l'exception, bien entendu, du casting d'exception justement, de ses "commandes".
A l'instar de son "Mayerling" absolument chiantissime, "Opération Opium" est pour moi vraiment un véritable gâchis, un défilé de stars qui n'ont rien à défendre, dans une histoire pataude, confuse et surtout extrêmement ennuyeuse. A sauver du naufrage : Trevor Howard qui tire son épingle du jeu (dieu sait comment ! sa moustache et un flegme auquel il ne nous avait pas habitué, peut-être...).
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MessagePosté le: Dim Aoû 07, 2011 3:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est le paradoxe de Young avoir réalisé les meilleurs Bond et avoir une filmo aussi inégale (L'arbre de Noël ou De La Part des Copains). Comme quoi un bon monteur comme Peter Hunt cela peu servir ! new_diable
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