[M] [Critique] L'Effroyable secret du Docteur Hichcock

[Walter Paisley]

L'Orribile segreto del Dottor Hichcock
Année : 1962
Genre : Fantastique
Origine : Italie / Grande Bretagne
Réalisation : Robert Hampton (aka Riccardo Freda)
Avec : Robert Flemyng, Barbara Steele, Harriet Medin, Silvano Tranquilli...

Le Dr. Hichcock (sans "t" dedans, donc il est évident que le nom ne surfe pas sur la vague de popularité du cinéaste américain) est un médecin renommé pour son célèbre anesthésique qui provoque un ralentissement du rythme cardiaque. Sauf que le bon docteur aime secrètement à injecter son invention à sa propre femme, Margueritte, afin que celle-ci soit le plus proche possible de la mort et puisse ainsi satisfaire les penchants nécrophiles de son mari. Bien sûr, un beau jour, c'est l'overdose et la mort de Margueritte. Hichcock décide de quitter son poste et sa résidence londonienne. Il y revient douze ans plus tard, avec sa nouvelle femme Cynthia, dans le but de reprendre ses "expériences", toujours en secret...

Réalisé tout au début de la vague gothique des 60's, ce film signé Riccardo Freda aborde donc le thème de la nécrophilie. Très bonne idée, qui se démarque du Masque du Démon de Mario Bava (1961), tout en gardant la volonté d'illustrer un tabou. Malheureusement, force est d'admettre que si les idées sont là, le traitement se fait quant à lui bien plus timoré. Ainsi, "l'effroyable secret" du titre trouve écho dans un scénario beaucoup trop chiche en matière de révélations pour véritablement fasciner le spectateur. Certes, il faut toujours préserver une part d'ombre pour entretenir le mystère, surtout dans un film gothique... Mais ici, il s'agit davantage de pistes scénaristiques ne menant à rien, qu'on dirait presque délaissées faute d'avoir trouvé une solution pour les résoudre. Ainsi, beaucoup d'éléments restent très flous : le rôle de la gouvernante, la raison qui pousse le docteur à cacher des pièces et des choses à sa femme, et même la nécrophilie elle-même, vraiment très très discrète et desservie par la présence de l'anesthésique, qui n'explique pas grand chose quant à l'éventuel côté surnaturel du film. Car à l'instar du personnage de Cynthia, on sait que quelque chose se déroule en coulisse, quelque chose qui sort du cadre de la science. Mais les maigres indices disséminés ici ou là dans le film ne font guère que nous renforcer dans cette idée, plutôt que d'établir une progression scénaristique notable. Bref, l'intrigue stagne et le spectateur s'ennuit. Mais peut-être que ce côté brouillon est dû à la version proposée du film que l'on regarde, car encore une fois, il existe plusieurs copies existantes, avec des versions plus ou moins longues... Quoi qu'il en soit, les enjeux sont multiples et ne sont pas résolus, si ce n'est vaguement dans une fin à twist qui constitue plus une fuite en avant.
Bien sûr, le film n'est pas dénué de toute qualité. Graphiquement, on est dans le gothisme et cela se ressent via les décors, l'éclairage, traditionnels de ce genre de cinéma. Tellement traditionels, d'ailleurs, que certains pourront même reprocher un certain aspect stéréotypé. Mais enfin, il ne faut pas oublier l'époque du film : en 1962, le cinéma gothique venait à peine de renaître, Corman n'avait pas encore livré ses nombreuses adaptations de Poe, la Hammer commençait juste à prendre son envol, et Bava n'avait livré qu'un de ses principaux films gothiques. Et il n'avait pas non plus livré ses gialli. Car la mise en scène évoque également le giallo. Le talent de Freda est donc indéniable et fait office de précurseur, de même que le charisme de son actrice Barbara Steele (qui n'est pourtant pas très belle, ici, il faut bien admettre). Mais pourtant, cette atmosphère et le talent formel du réalisateur ne sont pas suffisants pour réhausser un film qui souffre trop de ses carences scénaristiques.

[Bigbonn]

Je me souviens d'une chronique de JPP sur ce film, dans un Trash Times je pense, qui m'avait donné envie de le voir. Il avait d'ailleurs connu une suite, non?

PS: sinon, le célèbre réalisateur dont le nom est presque littéralement recopié n'était-il pas anglais plutôt qu'américain?

[Walter Paisley]

Euh... Ben si.

Sinon pour la suite, il y a visiblement un certain Lo Spettro, par Fredda, en 63.

[Cenobite]

Il n'y avait pas aussi un "Les insatisfaites poupées érotiques du Dr Hichcock" ?

[Toxic_avenger]

rien à voir, il s'agit d'un giallo softcore de Fernando Di Leo.

[mallox]

Un bien beau film me concernant. revu hier, c'est un spectacle qui personnellement me fascine, tant c'est beau et maîtrisé avec en plus une histoire bienvenue à base de nécrophilie. Soit on sent le scénario un peu vague, mais le talent de Fredda éclate dans la tension permanente qui émane de ce récit gothique. Même lorsqu'il ne se passe rien, on a le sentiment qu'il se passe quelque chose, où bien qu'il va arriver quelque chose, ce qui n'est évidemment pas toujours le cas. Une Barbara Steele superbement filmée qui plus est. Ma copie dure 82 minutes, je ne sais s'il en manque ou si l'intégralité y est, mais je me suis plutôt régalé. Peut-être est-ce la durée et le montage idéal pour le film, je n'en sait rien. Il y a bien également comme le précise Walter un zeste de graphisme et d'histoire giallesque, qui sera d'ailleurs si ma mémoire est bonne plus marqué dans sa "suite", "Le spectre du Dr Hichcock". Un film épatant.

Note: 8/10


des captures pour le site:





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[mallox]

Effroyable secret du Docteur Hichcock, L' - Artus Films


Région : Zone 2 PAL

Editeur : Artus Films
Pays : France

Sortie film : 9 décembre 1964 (France)
Sortie dvd : 5 juin 2012

Durée : 84 min
Image : 1.85 original (16/9e compatible 4/3)
Audio : mono

Langues : français, anglais
Sous-titres : français


Bonus :
- "Dr Hichcock et Mr Freda", par Gérard Lenne
- Diaporama d'affiches et photos
- Bandes-annonces de la collection Gothique de l'éditeur ("La sorcière sanglante", "Des filles pour le vampire", "Le château des morts vivants", "Le spectre du docteur Hichcock", "Vierges pour le bourreau", "L'orgie des vampires").




Commentaire : Il convient de saluer la sortie de ce bon film jusque là inédit dans nos contrées d'autant que la qualité de la copie est excellente et permet de le (re)découvrir dans des conditions optimales. Le format original est respecté, l'image est précise et ne souffre pas de scories tandis que le son est quant à lui très correct. Bref, une belle édition qui n'a rien à envier à celle, italienne, de chez Medusa, sortie en 2008.



Outre un plaisir des yeux rassasié via une galerie d'affiches et de photographies somptueuses, outre les bandes-annonces certes sympathiques mais qu'on aura du mal à revoir à chaque nouvelle sortie de ladite collection, le principal bonus reste "Dr Hichcock et Mr Freda", un entretien ou plutôt une post-présentation du film d'un intérêt très contestable...



Certes, le néophyte (qui n'est pas forcément l'acheteur potentiel de ce dvd) apprendra des choses ; les autres, en revanche, assisteront vingt minutes durant à des considérations assez banales sinon même on ne peut plus génériques, ce par un Gérard Lenne peu inspiré. L'impression première est d'écouter une personne lasse de réciter la même chose depuis des années. Gérard Lenne nous refait la filmographie de Riccardo Freda en cinq minutes, le présentant comme un précurseur des films de la Hammer avec "Les Vampires" ou "Caltiki" (oubliant au passage la forte implication de Mario Bava qu'il citera plus tard, mais ailleurs).
S'ensuivent cinq minutes d'extase à propos de Barbara Steele ("tellement fracassante avec ses grands yeux terrifiés") où pof, Gérard Lenne nous refait sa carrière, rabâchant ce que tout fanboy dit de l'actrice depuis cinquante ans. L'impression qui règne alors est celle d'un remplissage sans grand intérêt, jusqu'à ce que Lenne évoque une différence de thématique entre une Hammer un peu frileuse et des artisans gothiques transalpins n'ayant pas peur d'aborder, comme ici, le thème rare de la nécrophilie. Si rare, selon Gérard Lenne, qu'on ne le trouve que dans cinq, voire six films tout au plus, avant de citer, hors-jeu, les "Nekromantik", "Lune froide" de Bouchitey ou "Aftermath" de Nacho Cerdà. Non seulement on se sent déjà très loin du film présent sur le dvd, mais en plus Gérard Lenne en oublie tellement qu'on citera juste pour exemples : "Deranged" de Jeff Gillen et Alan Ormsby ou encore "Buio Omega" qui demeure, quoique certains en disent, souvent de manière idiote et trop sûr d'eux, un film mettant en scène une nécrophilie par procuration.
Restent dans ce digest peu pertinent les références évidentes lors de certaines scènes de "L'effroyable secret du Docteur Hichcock" à certains films d'Alfred Hitchcok (sans T précise t-il des fois que...). Autant dire qu'on y apprend que peu de choses, sinon même rien du tout.



Ceci étant, et malgré ces réserves qui pourront paraître sévères à propos du principal bonus, pour le film lui-même et pour le soin apporté à l'édition, cette galette est à ne pas manquer !



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[flint]

[mallox]

Bah vous verrez et vous vous ferez votre avis par vous-même. Il cite surtout "Les vampires" comme étant précurseur quoique s'inspirant de Franju.

C'est surtout qu'il n'y a rien d'intéressant dans ce document. Strictement rien. Mais c'est vrai que ça fait bizarre d'entendre que pas plus de 6 films dans l'histoire du cinéma ont abordé le thème de la nécrophilie. Que ce soit rare, ok, (il cite aussi "Viridiana" ) mais à ce point... et puis même dans le doc je trouve que ça fait remplissage hors-sujet d'un type ayant vaguement révisé sa leçon sur le net avant de se faire payer pour une interview d'une absolue pauvreté. Mais bon, vous serez peut-être plus cléments que moi...

(Il valent quoi Flint les autres bonus d'autres films par Lenne ? Tu en as déjà vu ?)
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[flint]

[flint]

Revu hier soir, j'avais complètement zappé le fait que Barbara Steele était doublée par Mireille Darc. En me penchant sur la voxographie de l'actrice française, j'ai donc appris qu'au début de sa carrière elle avait doublé quelques actrices dans des péplums et films d'aventures.
Sinon, à la revoyure, j'ai trouvé que la partition de Roman Vlad s'inspirait pas mal de James Bernard.

[igorfx]

D'accord avec Mallox, le bonus avec Gérard Lenne est peu intéressant, ALAIN PETIT RULES !!!!!!c'est lui qui aurait du faire le bonus !

[flint]

Alors, je vous propose de deviner ce qui cloche en lisant le résumé se trouvant au verso de la jaquette :

[mallox]

Moi je ne vois rien qui cloche. C'est vrai que ce film est desservi par Barbara Steele.

ça sort d'où ce truc de Bus ?
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[sigtuna]

desservie par la performance de Barbara Steele.
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